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Une lettre de France au sujet du mouvement anti-mondialisation Attac

La lettre ci-dessus nous est parvenue suite à un article sur le premier congrès national du groupe d'Attac Allemagne, créé au printemps dernier. Cf. La conférence d'Attac à Berlin - Opportunisme débridé et confiance absolue envers l'État.

 

Au même moment où se tenait à Berlin le congrès d'inauguration d'Attac Allemagne, l'association Attac Somme, implantée depuis plus de deux ans, organisait un colloque départemental dans le cadre d'une campagne d'information sur «les dangers pour la démocratie» de l'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) que veut imposer l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) et «qui vise à la libéralisation de tous les services, y compris les services publics».

Fort soutenue par la confédération syndicale de gauche SUD, qui organise des débats conjointement avec elle, l'association héberge toute la gamme de membres d'organisations de gauche: Parti socialiste, Parti communiste, Ligue Communiste révolutionnaire, Confédération Générale du Travail, Fédération Syndicale Unitaire, etc.

Les interventions de Marc Delepouve (Attac national), Vincent Espagne (Coordination pour le Contrôle Citoyen de l'OMC ­ un courant fondateur d'Attac issu de Droits Devant) et Philippe Clochepin (Attac Dieppe) ont insisté sur la mainmise sur l'OMC des bureaucraties gouvernementales des pays riches qui peuvent envoyer à Genève des équipes d'experts comprenant des centaines de fonctionnaires et qui tous sont au service des principales sociétés transnationales. Les 22 comités de l'OMC, qui siègent en permanence quasi quotidiennement à Genève et qui adaptent les règles du commerce aux besoins de ces mêmes sociétés, génèrent des tonnes de documents. Il faut d'énormes ressources pour suivre ces comités - impossible pour les pays pauvres. Le Burundi, par exemple, possède un expert pour toutes les agences de l'ONU, alors que les Etats-Unis en possède plus de 150 pour la seule OMC.

Le principe de «l'horizontalité» fait que des décisions prises sur le commerce d'une certaine catégorie de produits peuvent être appliquées automatiquement à d'autre secteurs vaguement annexes. Les règlements pour les hôtels et le tourisme pourraient être appliqués aux hôpitaux, par exemple.

Le colloque a bien porté sur les services publics qui, s'ils sont privatisés, représentent un marché potentiel énorme pour le capital à la recherche d'investissements juteux. Les conférenciers ont bien décrit la fuite en avant de la libéralisation et la déréglementation des marchés et leur domination par les sociétés transnationales mais aucune alternative progressiste ne fut présentée. Au lieu de cela, ils sèment de nouvelles illusions dans les institutions mondialisées de la bourgeoisie en affirmant pouvoir les réformer dans l'intérêt de la population laborieuse.

Vincent Espagne a déclaré: «Nous ne sommes pas contre la mondialisation. Nous sommes contre la mondialisation libérale et nous ne sommes pas contre l'OMC, nous voulons que ses règles soient soumises à une hiérarchie de normes respectueuses des droits de l'homme.» Cette prise de position est détaillée dans le Courriel d'information d'Attac du 13 novembre 2001 dans un article d'Arnaud Zacharie du CADTM (Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde): «L'OMC doit voir ses pouvoirs limités aux produits commerciaux et doit être subordonnée à l'OMDS (Organisation mondiale de développement social) ou, en attendant sa création, aux organisations onusiennes existantes (PNUD, CNUCED, PNUE, OIT, ECOSOC, etc.). Cela implique une réforme profonde de l'ONU et de son Conseil de sécurité.»

Suite à cette prise de position, ils proposent d'introduire de nouveaux règlements dans le cadre du système, au moment même où il est déjà évident que tous les règlements antérieurs mis en place après la deuxième guerre mondiale ­ de Bretton Woods à l'AELE (Association européenne de libre-échange) et l'ALENA (Association de libre-échange nord-américain), etc. ­ se sont écroulés. Espagne a évoqué une série d'instances internationales qui pourraient être mises en place pour régler l'économie et le commerce mondiaux: «une cour de justice économique internationale et indépendante», «un conseil de sécurité«, «une agence internationale de l'environnement», «une agence internationale de médicaments». Les intervenants ont insisté sur le fait que «ce serait de la folie de quitter l'OMC. Se retirer, c'est catastrophique - l'isolationnisme.»

Le programme d'Attac crée de nouvelles illusions réformistes dans le but d'empêcher tout développement de lutte de classe. Il représente l'espoir de toute une couche de bureaucrates d'obtenir des postes lucratifs. Un membre du public a posé aux représentants d'Attac une question sur les bombardements américains en Afghanistan. Référence était faite à la déclaration de Yann Galut, député du Parti Socialiste (PS) de la tendance Gauche Socialiste à savoir qu'«Il faut bien sûr une réponse militaire; mais qui n'ajoute pas de victimes». Ce membre du public a demandé si, après l'utopie réactionnaire des multinationales humanitaires, Attac voulait à présent nous bercer de l'illusion d'une gentille guerre impérialiste sans victimes.

La réaction de Philippe Clochepin fut violente: «J'en ai assez de ces avant-gardistes de merde». Les organisateurs ont déclaré la question de la guerre d'Afghanistan hors sujet et ont refusé toute discussion là-dessus. Les remarques de Bernard Cassen, président d'Attac France dans une interview à l'Agence France Presse le 3 novembre: «Jamais le président américain George W. Bush n'a été si proche de nos positions (...) On peut dire que les gouvernements occidentaux se rapprochent de plus en plus de nous» ont bien trouvé leur écho à Amiens.

TS


 

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