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Les talibans, les États-Unis et les ressources de l'Asie centrale

par Peter Symonds
25 octobre 2001

2ième partie

Voici le second et dernier article sur l'histoire du mouvement des talibans en Afghanistan.

Les États-Unis et les Talibans

Tout comme le Pakistan et l'Arabie saoudite, les États-Unis ne cessent de répéter qu'ils n'ont jamais appuyé les talibans. Mais compte tenu de la profonde implication de la CIA au Pakistan et avec l'ISI au cours des années 1980, il est très peu plausible que Washington ignorait l'existence ou n'ait même donné un appui tacite aux plans échafaudés par le gouvernement Bhutto du Pakistan pour les talibans. Bien que le soutien de ce pays aux talibans était un secret de polichinelle, ce n'est qu'à la fin des années 1990 que les États-Unis commencèrent à exercer des pressions sur Islamabad du fait de ses rapports avec le régime.

Des preuves supplémentaires indirectes de l'existence de rapports États-Unis-talibans apparurent suite aux efforts du congressiste américain Dana Rohrabacher, membre du Comité des relations avec l'étranger de la Chambre pour avoir accès aux documents officiels des États-Unis ayant trait à l'Afghanistan depuis la formation des talibans. Rohrabacher, un supporter du roi afghan, avait certainement des comptes à régler avec l'administration Clinton. Mais la réponse à ses demandes n'en est pas moins significative. Après deux ans de pressions, le département d'État lui remit près de mille documents couvrant la période après 1996, tout en refusant obstinément de rendre public la moindre entente remontant à la période cruciale précédente.

Bien que les détails exacts des premiers contacts des États-Unis avec les talibans ou leurs soutiens financiers pakistanais ne sont pas disponibles, l'attitude de Washington était claire. L'auteur Ahmed Rashid commente : « l'administration Clinton éprouvait clairement de la sympathie pour les talibans qui partageaient la politique anti-iranienne de Washington, donc importants pour assurer le succès de tout projet de pipeline vers le sud de l'Asie centrale qui contournerait l'Iran. Le congrès des États-Unis a autorisé un budget secret de 20 millions $ à la CIA pour déstabiliser l'Iran. Téhéran a accusé Washington de donner une partie de ces fonds aux talibans- une allégation qui a toujours été niée par Washington ». [Taliban : Islam, Oil and the New Great Game in Central Asia, p. 46].

En fait, de 1994 à 1997 les États-Unis se sont engagés dans une multitude d'activités diplomatiques afin d'assurer un soutien au projet de pipeline d'Unocal. En mars 1996, un sénateur en vue des États-Unis, Hank Brown, supporter du projet d'Unocal, visita Kaboul et d'autres villes afghanes. Il rencontra les talibans et les invita à envoyer des délégués à une conférence sur l'Afghanistan financée par Unocal aux États-Unis. Le même mois, les États-Unis exercèrent également de la pression sur le gouvernement pakistanais pour mettre fin à son arrangement avec Bridas et appuyer l'entreprise américaine.

Le mois suivant, l'adjointe au secrétaire d'État des États-Unis pour l'Asie méridionale, Robin Raphel, visita le Pakistan, l'Afghanistan et l'Asie centrale. Elle exerça des pressions pour que les parties en arrivent à une solution politique au conflit qui continuait. « Nous sommes également préoccupés du fait que des occasions d'affaires pourraient être ratées ici si la stabilité politique ne peut être rétablie » déclara-t-elle aux médias. Raphel n'eut certes pas d'entretien avec les dirigeants talibans, pas plus qu'elle ne révéla le moindre indice de soutien officiel, mais les États-Unis s'abstinrent bien de condamner néanmoins les talibans en ce qui a trait aux droits des femmes, au trafic de la drogue et au terrorisme, ces mêmes condamnations qui, exprimées avec véhémence, allaient servir de base aux ultimatums adressés au régime à la fin des années 1990. Pour tous ces sujets, les preuves évidentes ne manquaient pas, sauf pour ceux qui ne voulaient pas les voir.

* Déjà depuis la prise de Kandahar, il était évident que les talibans ne respectaient pas les droits démocratiques même les plus élémentaires. L'accès à l'éducation scolaire fut interdite aux filles et les femmes n'eurent plus le droit de travailler -des mesures qui créèrent d'énormes privations. Un code vestimentaire strict, pour ne pas dire absurde fut imposé aux hommes et aux femmes, et presque toutes les formes de loisirs, du vidéo à la télévision, en passant par les cerfs-volants, furent interdits. Une milice religieuse appliqua le code social en exerçant une justice arbitraire dans la rue contre les contrevenants. Des exécutions publiques furent effectuées pour une vaste gamme de crimes, dont l'adultère et l'homosexualité. Le but de ce système de répression est de terroriser la population pour qu'elle accepte la dictature théocratique des talibans sans laquelle personne ne peut rien dire sauf les mollahs talibans. Et même les décisions de ces derniers sont soumises au veto du mollah Omar à Kandahar.

* Pour ce qui est de l'importante industrie de l'héroïne afghane, les États-Unis ont joué un rôle important dans son expansion. Dans les années 1980, les groupes de moujahidines et leur soutiens financiers pakistanais ont utilisé les pistes secrètes qui servaient à l'acheminement des armes en Afghanistan et aménagées avec l'aide de la CIA pour faire sortir d'importantes quantités d'opium hors du pays. La CIA ferma les yeux sur le trafic de la drogue pour ne pas nuire à la poursuite de la guerre contre l'armée soviétique. Au début des années 1990, l'Afghanistan disputait avec la Birmanie le titre de plus grand producteur mondial d'opium. Les États-Unis adoptèrent pratiquement la même attitude que les talibans qui au début voulaient interdire la culture de l'opium mais revinrent vite sur leur décision lorsqu'ils réalisèrent le peu de sources alternatives de revenus qui restaient dans l'économie afghane en ruine. Après la prise de Kandahar par les talibans, la production d'opium de la province environnante augmenta de 50 p. 100. Avec la progression de leurs forces vers le nord, l'ensemble de la production du pays passa à 2 800 tonnes en 1997 -soit une augmentation d'au moins 25 p. 100 depuis 1995. Ces faits n'entraînèrent aucune dénonciation publique de la part de Washington à l'époque.

* L'attitude des États-Unis à l'endroit de la menace de l'extrémisme islamiste est tout aussi hypocrite. Dans les années 1980, les États-Unis ont non seulement appuyé les moujahidines en général, mais ils ont de plus approuvé en 1986 un plan pakistanais spécifique pour recruter des combattants dans le monde entier afin de démontrer que le monde musulman au complet soutenait la guerre contre l'Union soviétique. Selon ce plan, environ 35 000 militants islamistes provenant du Moyen-Orient, de l'Asie centrale, de l'Afrique et des Philippines furent entraînés et armés pour lutter en Afghanistan. L'un des personnages importants parmi les « Afghans arabes » comme ils étaient surnommés était Osama ben Laden, le fils d'un richissime magnat de la construction yéménite qui construisait des routes et des entrepôts au Pakistan pour les moujahidines depuis 1980. Il travailla avec la CIA en 1986 pour construire le gigantesque complexe tunnelier de Khost devant servir de dépôt d'armes et d'installations entraînement, puis il construisit son propre camp d'entraînement et en 1989, il établit Al Qaida (signifiant « la base ») pour les Afghans arabes.

La chute de Kaboul

Au milieu des années 1990, l'attitude des États-Unis envers les talibans n'était pas déterminée par ben Laden, la drogue ou les droits démocratiques. Si la représentante des États-Unis Robin Raphel montrait des signes d'ambivalence quant à un endossement officiel des talibans vers le milieu de 1996, c'était parce que Washington n'était plus certain que les combattants talibans étaient capables de battre leur opposants et d'assurer un climat politique stable pour le projet Unocal.

Après la capture d'Hérat en 1995, les talibans orientèrent leur efforts vers Kaboul. Tous les intervenants armaient alors leurs protégés en Afghanistan en prévision de la bataille à venir. Le Pakistan et l'Arabie saoudite approvisionnaient les talibans, modernisaient l'aéroport de Kandahar et établissaient de nouveaux réseaux téléphonique et radio. La Russie et l'Iran envoyaient des armes, des munitions et du carburant au régime de Rabbani et ses alliés par avion à la base aérienne de Bagram, située juste au nord de Kaboul. L'Inde aidait également indirectement le régime de Rabbani en le finançant et en modernisant la compagnie aérienne nationale de l'Afghanistan.

Les tentatives de l'ONU, des États-Unis et des autres pays pour en arriver à un accord entre le régime de Rabbani et les talibans échouèrent. En août 1996, les troupes talibanes s'emparèrent de Jalalabad à la frontière du Pakistan et forcèrent finalement les forces de l'opposition à se retirer de Kaboul le mois suivant. L'un des premiers gestes des talibans fut de torturer et d'assassiner brutalement Najibullah et son frère qui depuis 1992 bénéficiaient de l'immunité diplomatique et vivaient dans un bâtiment de l'ONU dans la capitale. Leurs corps mutilés furent pendus dans la rue. Washington réagit ainsi :

« Quelques heures seulement après la capture de Kaboul par les talibans, le département d'État des États-Unis annonça qu'il établirait des relations diplomatiques avec les talibans en dépêchant un haut-fonctionnaire à Kaboul -une annonce qui fut vite démentie. Glyn Davies, porte-parole du département d'État, déclara que les États-Unis n'avaient « aucune objection » à exprimer en ce qui a trait aux mesures prises par les talibans pour imposer la loi islamiste. Il décrivit les talibans comme hostiles à la modernité plutôt qu'à l'Occident. Les congressistes des États-Unis mirent tous leurs poids du côté des talibans. "Ce qu'il y a de bon dans ces événements, c'est qu'une faction semble enfin capable de former un gouvernement en Afghanistan", déclara le sénateur Hank Brown, un partisan du projet Unocal » [p.166].

La réaction d'Unocal fut presque identique. Le porte-parole de l'entreprise Chris Taggert, salua d'abord la victoire des talibans en expliquant qu'il serait dorénavant plus facile de terminer le projet de pipeline -pour ensuite rapidement retirer cette déclaration. La signification était évidente. Les États-Unis voyaient d'abord les talibans comme leur meilleur moyen assurer la stabilité requise pour le projet d'Unocal, sans être prêts cependant à appuyer ouvertement le nouveau régime tant que la suprématie de celui-ci était contestée.

Lors d'une séance de l'ONU tenue à huis clos en novembre 1996, Raphel expliqua sans détour que « les talibans contrôlent plus des deux tiers du pays, ils sont Afghans, ils sont de la place et ils ont démontré qu'ils pouvaient garder le pouvoir. La véritable source de leur succès est la volonté des nombreux Afghans, particulièrement des Pachtounes, de passer tacitement des combats et du chaos sans fin à la paix et à la sécurité, même au prix de sévères restrictions sociales. Il n'est pas dans notre intérêt ou celui de l'Afghanistan que les talibans restent isolés ».

Appuyée par Washington, Unocal continua de louanger activement les leaders talibans qui, dans un effort pour obtenir un accord plus lucratif, louvoyaient entre l'entreprise américaine et Bridas. Unocal donna près d'un million de dollars pour mettre sur pied le Centre des études sur l'Afghanistan à l'Université d'Omaha qui servit de façade pour un programme d'aide aux talibans occupant Kandahar. Le principal résultat de cette « aide » fournie par l'entreprise fut une école technique utilisée pour former des ajusteurs, des électriciens et des charpentiers en prévision de la construction des pipelines. En novembre 1997, une délégation talibane fut invitée par Unocal à Houston, au Texas, où une rencontre avec des représentants du département d'État fut organisée.

La réorientation de la politique de Washington

Mais le vent politique commençait déjà à tourner. Le facteur déterminant survint en mai 1997 lorsque les talibans capturèrent la principale ville du nord du pays, Mazar-e-Sharif, où ils tentèrent d'imposer leurs restrictions religieuses et sociales à une population hostile et suspicieuse formée d'Ouzbeks, de Tadjiks et d'Hazaras chiites. Leurs actions provoquèrent une révolte au cours de laquelle quelques 600 soldats talibans furent tués lors d'intenses combats dans la ville. Au moins un millier de plus furent capturés alors qu'ils tentaient de fuir et furent vraisemblablement massacrés. Au cours des deux mois suivants, les talibans furent repoussés le long des fronts nord, dans ce qui allait devenir leur pire défaire militaire. En dix semaines de combat, ils subirent plus de 3 000 morts et blessés, en plus d'avoir 3 600 de leurs combattants faits prisonniers.

Mazar-e-Sharif ne fut pas qu'une défaite militaire. Les talibans se regroupèrent, saisirent la ville à nouveau en août 1998 et massacrèrent des milliers d'Hazaras chiites -hommes, femmes et enfants- provoquant presque une guerre avec l'Iran en massacrant un journaliste et onze fonctionnaires iraniens. Les événements de mai 1997 dévoilèrent la profonde animosité ressentie envers les talibans au seins des Afghans d'origines autres que pachtoune. Cela signifiait que la guerre civile serait inévitablement longue et que, même si les talibans réussissaient à s'emparer des places fortes de l'opposition dans le nord, les rebellions et l'instabilité politique n'étaient pas près de disparaître.

Immédiatement après la débâcle de Mazar-e-Sharif, plusieurs décisions cruciales furent prises à Washington. En juillet 1997, dans une brusque volte-face politique, l'administration Clinton cessa de s'opposer au projet du gazoduc Turkménistan-Turquie passant par l'Iran. Le mois suivant, un consortium d'entreprises européennes comprenant la Royal Dutch Shell annonça des plans similaires pour un tel projet. Un accord distinct fut également conclu avec BHP Petroleum d'Australie qui proposait également de construire un gazoduc de l'Iran au Pakistan qui éventuellement se rendrait jusqu'en Inde.

À la même époque, les États-Unis et la Turquie commanditèrent conjointement l'idée d'un « corridor de transport » avec un pipeline principal partant de Bakou en Azerbaïdjan et traversant la Géorgie pour aboutir au port turc de Ceyhan sur la Méditerranée. Washington commença à presser le Turkménistan et le Kazakhstan à participer à ce plan en construisant respectivement un gazoduc et un pipeline passant sous la mer Caspienne et empruntant ensuite le même corridor.

Le plan d'Unocal pour un gazoduc partant du Turkménistan a maintenant un compétiteur. De plus, les propositions de ses rivaux envisagent des routes qui, du moins à court terme, semblent plus stables politiquement. Tant Bridas qu'Unocal ont proposé des plans pour le sud de l'Afghanistan, mais leurs perspectives de réussite semblent de plus en plus distantes. À la fin de 1997, le vice-président Marty Millar d'Unocal commentait : « nous ne savons pas quand ce projet commencera. Pour cela il faut que la paix règne en Afghanistan et qu'un gouvernement avec lequel nous pouvons travailler soit établi. Ce sera peut-être d'ici la fin de l'année, l'an prochain, ou dans trois ans. Ou encore tout peut tomber à l'eau si les combats se poursuivent ».

Un changement parallèle dans la rhétorique politique de Washington a également commencé à se faire entendre. En novembre 1997, la secrétaire d'État américaine Madeleine Albright adopta un nouveau ton lors d'une visite au Pakistan. Elle profita de cette occasion pour dénoncer les politiques des talibans à l'endroit des femmes comme étant « détestables », mettant en garde clairement le Pakistan qu'il courrait le risque de se retrouver isolé sur la scène internationale. Washington commença alors à exercer des pressions sur le Pakistan en évoquant l'implication des talibans dans le commerce de l'héroïne et les dangers du « terrorisme islamiste ».

La réorientation de la politique américaine devint finale avec les attentats à la bombe contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie en août 1998 et suivies des lancements de missiles de croisière par l'administration Clinton contre les camps d'entraînement d'Osama ben Laden à Khost en
Afghanistan. Ben Laden était retourné en Afghanistan en mai 1996 après six ans d'absence, au cours desquels il était devenu plus en plus amer à propos du rôle des États-Unis dans le Golfe persique et au Moyen-Orient. Il commença à lancer des appels à la djihad contre les États-Unis à partir d'août 1996. Mais ce n'est qu'après les attaques en Afrique que Washington commença à exiger, sans apporter la moindre preuve de la culpabilité de ben Laden, que les talibans le livrent.

Unocal a suspendu son projet de pipeline et licencié tous ses employés de Kandahar et d'Islamabad. Le dernier clou dans la tombe a été enfoncé à la fin de 1998, lorsque le prix du pétrole brut a chuté de moitié, passant de 25 $ à 13 $ le baril, rendant ainsi le projet de pipeline d'Unocal non viable économiquement, du moins à court terme. Parallèlement, les demandes de l'administration Clinton pour lui livrer ben Laden, de même que pour l'adoption de mesures contre le trafic de la drogue et en matière des droits de l'homme, ont servis de base pour l'adoption de sanctions punitives de l'ONU contre les talibans en 1999, sanctions qui ont été renforcées depuis cette année.

Malgré l'intense pression exercée sur les talibans et sur le Pakistan, aucune des demandes des États-Unis n'ont été satisfaites. En 1998 et en 1999, les talibans ont lancé de nouvelles offensives militaires et étendu leur contrôle en repoussant leur opposants dans des poches de territoire au nord-est. Mais la guerre civile n'était toujours pas près de se terminer, avec la Russie et l'Iran continuant d'approvisionner en armes les opposants des talibans. Les sanctions de l'ONU eurent certes pour effet d'empêcher les rivaux de Washington d'occuper une position avantageuse en Afghanistan, mais elles ont également nuit aux États-Unis dans leur tentative d'établir un solide pied à terre dans la région.

L'administration américaine profite maintenant des attaques du 11 septembre perpétrées à New York et Washington pour avancer ses dessins longtemps mûris en Asie centrale. Sans fournir la moindre preuve, Bush a immédiatement tenu ben Laden responsable de la dévastation aux États-Unis et lancé une série d'ultimatums au régime des talibans en exigeant que l'on livre ben Laden, que l'on ferme les installations d'Al Qaida et que l'on donne accès aux États-Unis à tous les « camps d'entraînement des terroristes ». Lorsque les talibans rejetèrent ces demandes inflexibles, Bush donna le signal à ses généraux de lancer des milliers de bombes et de missiles de croisière sur l'Afghanistan, avec le but avoué de faire tomber le régime.

S'il faudrait croire l'administration Bush et les médias internationaux, l'unique intention de Washington en menant cette guerre longue et coûteuse contre l'un des pays les plus pauvres et arriérés économiquement de la planète serait de mettre la main sur ben Laden et de détruire son réseau d'Al Qaida. Mais comme le démontre la présente revue historique, les objectifs de Washington en Afghanistan ne sont pas déterminés par la peur du terrorisme ou par des préoccupations en matière des droits de l'homme. Les États-Unis ont pour la première fois établis une présence militaire dans les républiques d'Asie centrale en déployant des troupes en Ouzbékistan. La présente campagne militaire leur permettra de dicter les termes de tout régime post-taliban en Afghanistan. Même si ben Laden était tué demain et son organisation détruite, Washington n'aurait pas l'intention de reculer, car il vient de faire ses premiers pas pour assurer sa domination sur cette région stratégique essentielle et ses vastes réserves énergétiques.

Références :


1. Taliban: Islam, Oil and the New Great Game in Central Asia, Ahmed Rashid, I.B Tauris, 2000
2. Afghanistan: A New History, Martin Ewers, Curzon, 2001
3. Reaping the Whirlwind: The Taliban Movement in Afghanistan, Michael Griffin, Pluto Press, 2001

Voir aussi :


 

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