Australie: La campagne électorale 2013 du SEP touche de vastes couches de travailleurs et de jeunes

La campagne électorale du Socialist Equality Party (Parti de l’Egalité socialiste, SEP) pour les élections fédérales australiennes de 2013 a été la plus longue et la plus vaste du point de vue des thèmes abordés que le parti ait jamais menée. En s’étendant sur plus de quatre mois, elle avait pour objectif de générer au sein de la classe ouvrière le débat le plus large sur une perspective socialiste et internationaliste pour faire face aux dangers de guerre, à l’attaque contre le niveau de vie et les droits démocratiques. Cette campagne visait à unifier les travailleurs et les jeunes de par la région Asie-Pacifique et internationalement en cherchant à combattre le complot du silence qui entoure les préparatifs menés par les Etats-Unis et leurs alliés, avec l’Australie en première ligne, pour une confrontation militaire avec la Chine.

Afin de pouvoir atteindre les sections les plus larges de travailleurs et de jeunes, le SEP avait présenté dix candidats aux élections sénatoriales, deux dans chacun des cinq Etats de la Nouvelle-Galles du Sud, de Victoria, du Queensland, de l’Australie occidentale et de l’Australie méridionale. Durant la campagne, les candidats et les adhérents du SEP ont préparé 115 articles, rapports, commentaires, interviews ainsi que des présentations vidéo pour le World Socialist Web Site et le site internet des élections. Près de 250.000 exemplaires du tract des déclarations électorales (election statements) ont été distribués dans les centres commerciaux, devant les usines, les gares, en faisant du porte à porte, par diffusion dans les boîtes aux lettres, en même temps que des milliers d’exemplaires d’autres tracts.

Durant la campagne, nous avons organisé des dizaines de réunions publiques à travers toute l’Australie, dans les banlieues ouvrières de Sydney, de Melbourne, de Brisbane, de Perth et d’Adelaïde, tout comme dans les centres régionaux de Newcastle, Wollongong, Geelong et dans la ville de la côte centrale de Tuggerah en Nouvelle-Galles du Sud. Les fédérations du SEP ont organisé des assemblées électorales, des plates-formes permettant d’aller à la rencontre des candidats et de nombreux autres débats avec les travailleurs et les jeunes. Le mouvement des jeunesses du parti, les Etudiants et Jeunes Internationalistes pour l’Egalité sociale (EJIES) a, en tant que partie intégrante d’une campagne électorale lancée par le World Socialist Web Site, organisé des réunions sur les campus universitaires aux quatre coins de l’Australie pour lutter pour la défense du lanceur d’alerte américain, Edward Snowden, et des droits démocratiques fondamentaux.

Dans un puissant témoignage de l’internationalisme de la campagne électorale, les candidats du SEP ont tenu des réunions publiques au Sri Lanka et en Nouvelle Zélande, en soulevant le danger de guerre auquel sont pareillement confrontés les travailleurs dans l’ensemble de la région et dans le monde. James Cogan, secrétaire adjoint du parti et candidat pour l’Australie méridionale, a été chaleureusement accueilli au Sri Lanka, lorsqu’il s’est exprimé à des réunions publiques à Colombo et à Galle, lors de conférences de presse et d’interviews avec des médias. Il a aussi eu des discussions animées avec les travailleurs des zones de libre échange qui ont manifesté beaucoup d’intérêt pour les expériences et les problèmes de la classe ouvrière australienne. En Nouvelle Zélande, Nick Beams, secrétaire national du SEP et candidat chef de file de la Nouvelle-Galles du Sud, a pris la parole lors d’une réunion publique à Wellington et a fait campagne parmi les étudiants, révélant au grand jour le caractère du pivot américain et son impact sur chacun des pays situés dans la région Asie-Pacifique.

Dans les dernières semaines, Jerry White, candidat présidentiel 2012 du SEP (Etats-Unis) s’est rendu en Australie, ce qui démontre encore une fois l’axe internationaliste de la campagne. White s’est exprimé à des réunions d’étudiants à Sydney et à Melbourne pour s’opposer à la course vers à la guerre menée par les Etats-Unis contre la Syrie ; il a parlé à des travailleurs, devant l’usine Ford de Broadmeadows, du rôle joué par le gouvernement Obama et les syndicats américains dans la destruction des emplois et des conditions de travail des travailleurs de l’automobile américains. Il a prononcé des discours forts lors des réunions électorales finales du parti à Melbourne, Sydney et Brisbane concernant les niveaux d’inégalité sociale sans précédent qui règnent aux Etats-Unis et les mesures d’Etat policier qui sont planifiées pour réprimer l’opposition populaire.

Tout au long de la campagne, les travailleurs et les jeunes se sont dits surpris et choqués par les analyses qui ont été présentées par les membres et les partisans du parti quant au rôle que joueront les nouvelles bases américaines installées au nord et à l’ouest de l’Australie dans les plans de guerre contre la Chine. Nombreux ont été ceux qui ont exprimé leur colère face à l’ampleur du soutien inconditionnel accordé par le gouvernement travailliste, avec la duplicité des Verts et derrière le dos de la population australienne, au militarisme agressif du gouvernement Obama dans la région et internationalement.

Le 1er août, durant une séance de questions lors d’un débat organisé par l’organisation IQ2 sur l’alliance militaire américano-australienne, Nick Beams et Peter Symonds, candidat tête file en Australie occidentale et rédacteur national du WSWS, ont démasqué la désinformation et les mensonges qui entourent le pivot américain. L’événement qui avait lieu à Angel Place à Sydney, a été suivi par 1.200 personnes. Parmi ceux qui ont parlé en faveur de l’alliance, figurait l’ambassadeur américain, Jeffrey Bleich, qui a joué un rôle crucial dans la supervision de l’intégration toujours plus étroite de la politique étrangère australienne à celle de Washington.

Les questions posées par Beams à Bleich concernaient l’implication des Etats-Unis dans l’éviction en 2010 de Kevin Rudd de son poste de premier ministre afin de garantir l’alignement de l’Australie sur les préparatifs de guerre contre la Chine. Symonds a dénoncé les préparatifs du gouvernement Obama pour une attaque contre la Syrie et a documenté le rôle joué par la base américaine à Pine Gap dans les assassinats par drone et l’espionnage mondial par les Etats-Unis. (Voir : « SEP candidates challenge US ambassador »)

Le 3 septembre, Beams a aussi posé des questions très précises lors d’un débat local qui impliquait le vice-premier ministre travailliste, Anthony Albanese, le candidat des Verts, Hall Greenland, et qui démasqué la servilité des deux partis face au militarisme américain et leur unanimité pour ce qui est de l’attaque imminente de la Syrie. L’événement a été enregistré par vidéo et diffusé par le SEP. (Voir : « A revealing candidates forum in Sydney »)

L’intensité et l’ampleur de la campagne du SEP et les questions cruciales qu’elle a soulevées ont été délibérément censurées par les médias de masse, et tout particulièrement par les chaînes publiques, l’Australian Broadcasting Corporation (ABC) et le Special Broadcasting Service (SBS). Si certaines stations de radio ont interviewé des candidats du SEP, le parti a lui été soumis à un black-out total. Par contre, des organisations droitières populistes nouvellement formées, comme le Palmer United Party du magnat multimillionnaire des mines, Clive Palmer, ont bénéficié d’une couverture ininterrompue.

Le décompte final pour le sénat ne sera pas connu avant plusieurs semaines. Pour le moment, cependant, avec un peu plus de 72 pour cent des votes comptabilisés, les candidats du SEP ont ensemble recueilli les voix de 7.408 d’électeurs inscrits,. Les résultats totaux représentent jusque-là par Etat : Nouvelle-Galles du Sud, 1.355 ; Victoria, 1.718 ; Queensland, 1.275 ; Australie occidentale, 780 et Australie méridionale, 2.280.

Le vote a été proportionnellement plus élevé en Australie méridionale parce que le SEP avait été tiré comme le premier groupe de candidats inscrits sur le bulletin de vote et a de ce fait attiré un certain nombre de ce qu'on appelle les « votes à l’aveuglette » (« donkey votes »). Dans d’autres Etats, notamment en Nouvelle-Galles du Sud et à Victoria, le SEP avait été placé tout à fait à la fin du bulletin de vote où sont énumérés des dizaines de groupes sénatoriaux et qui atteint ainsi près d’un mètre de longueur. Les responsables électoraux ont été obligés de fournir des loupes à certains électeurs tant l'écriture était petite.

Voter pour le SEP a donc été un acte hautement conscient. A compter de jeudi, et jusqu’à la fermeture des bureaux de vote samedi, quelque 10.000 personnes ont visité le site internet du parti (party’s website) en quête d’information. Il est significatif de noter que compte tenu de l’intérêt général suscité par notre campagne, le SEP a recueilli des voix dans tous les 141 districts électoraux locaux des cinq Etats dans lesquels le parti avait présenté des candidats, couvrant donc les régions rurales les plus éloignées et les villes régionales et les banlieues de toutes les grandes villes.

Sur le plan national, plus de 1.500 travailleurs et jeunes ont laissé leurs coordonnées durant la campagne d’information menée dans les rues, aux réunions du SEP ou en ligne pour recevoir des informations supplémentaires sur le SEP. Plusieurs centaines de personnes ont fait des dons, aussi bien petits que gros, pour contribuer financièrement au fonds électoral du parti. Des quantités de gens qui ont participé à leur première réunion du SEP se sont portés volontaires pour distribuer les déclarations électorales dans les boîtes aux lettres et pour aider le parti le jour du vote.

Nous invitons instamment les milliers de personnes qui ont été éduquées politiquement grâce à la campagne de clarification politique du SEP, à franchir l’étape suivante. Nous vous prions tout d’abord de faire un don (donate here) pour nous permettre de poursuivre sur la lancée des élections en étant dans la meilleure des positions financières. Ensuite et surtout, nous vous appelons à rejoindre (apply to join) le Socialist Equality Party, la section australienne du Comité international de la Quatrième Internationale, pour contribuer à sa construction comme parti révolutionnaire de masse de la classe ouvrière.

(Article original paru le 13 septembre 2013)

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