Les néo-fascistes éliminent le Parti socialiste dans la législative partielle de Troyes

Le 7 décembre, le Parti socialiste (PS) a été éliminé au premier tour de la législative partielle organisée à Troyes dans la troisième circonscription de l'Aube. Cette défaite cuisante n'a provoqué aucun commentaire significatif de la part du président François Hollande, du Premier Ministre Manuel Valls, des ministres, ou des députés du PS. 

Le scrutin était marqué par une abstention record de 75,37 pour cent. Moins d'un électeur sur 4 s'est déplacé ; il y eut 16 000 suffrages exprimés sur 66 000 électeurs inscrits. 

Cette élection avait été provoquée par l'élection au Sénat, fin septembre, du député et maire de Troyes François Baroin (UMP) qui a dû abandonner son siège à l'Assemblée nationale. Gérard Menuel, adjoint aux finances de la mairie de Troyes et suppléant de François Baroin, s'est trouvé en tête du premier tour avec 40,76 pour cent des suffrages exprimés. 

Le candidat du Front national (FN), Bruno Subtil, a gagné 10 points par rapport au score du FN en 2012, rassemblant 27,64 pour cent des suffrages exprimés et se qualifiant pour le second tour. 

Au second tour ce weekend, Menuel a cependant battu Subtil, obtenant 64 pour cent des voix. 

Le nombre de voix exprimées pour le candidat du PS, Olivier Girardin, a chuté presque de moitié. En effet, Girardin n'a obtenu que 14,69 pour cent des suffrages exprimés, à peine plus que pour l'ensemble des candidats des Verts (EELV), du Front de gauche et de la Nouvelle Donne (14,4 pour cent en tout).

Le silence du président Hollande et du PS face à ce nouveau camouflet apporté par les électeurs souligne la déroute du PS et de ses soutiens de la pseudo-gauche (tels le Nouveau parti anti-capitaliste - NPA) face à la dégringolade politique du PS. Depuis le début de 2014, le PS a été sanctionné lourdement aux élections municipales en mars et aux élections européennes en mai. Lors les élections municipales, le PS a perdu 30.000 de ses 60 000 élus. 

Avec 13,98 pour cent des suffrages exprimés, le PS a enregistré le pire résultat aux élections européennes de son histoire. En métropole, il n'arrive en tête que dans deux départements, la Haute-Vienne et la Corrèze. Ailleurs, il est souvent distancé par le FN et l'UMP. 

Le PS a été éliminé ces derniers mois au premier tour de plusieurs législatives partielles, notamment à Valenciennes, dans l'Oise, ou encore à Villeneuve-sur-Lot. 

À Troyes, un représentant de l'aile du PS proche de Benoît Hamon n'a pas caché son désarroi : « On est passé d'une logique de déception, de désenchantement à une logique de désespérance armée (...) La population considère que les politiques en général, et ceux qui sont au pouvoir en particulier, ne veulent plus rien faire pour eux. Il n'y a aucun cap, aucun sens donné à ce que nous faisons. » 

Confrontés à ces déroutes électorales, Hollande et son gouvernement continuent à faire des cadeaux au patronat. Ils ont signé cette année le Pacte de responsabilité avec Pierre Gattaz, dirigeant du Medef, qui donne plus de 40 millards d'euros en emprunts CICE et en réductions de cotisations sociales aux employeurs. 

La perte de ces 40 millards d'euros a été rajoutée aux millards de coupures budgétaires déjà exigées par la Commission européenne au nom de l'accord de Maastricht, qui limite le déficit de l'Etat à 3 pour cent du PIB. Le Budget 2015 contenant toutes ces coupures a été voté par le PS le 14 novembre. Le tribut le plus lourd est payé par les régimes de santé et les allocations familiales. 

La semaine dernière, Emmanuel Macron, Ministre de l'Economie, annonçait une nouvelle loi « touche à tout » dans laquelle se cachent de multiples mesures pour miner les conditions de travail de plusieurs métiers. Macron s'est fixé comme ambition de résoudre « les trois maladies de la France : la défiance, la complexité et le corporatisme », du langage codé pour indiquer la destruction des acquis sociaux des travailleurs et des classes intermédiaires. 

La semaine dernière, le PS préparait son prochain congrès. Les délégués se sont rassemblés en « Etats Généraux » dans un gymnase parisien. Dehors, il y avait une manifestation d'à peu près 200 personnes contre le PS. Le service d'ordre du PS à fait venir les CRS pour « protéger » la sortie des délégués, formant un cordon musclé les séparant des manifestants, précaires et chômeurs. 

Les délégués PS ont quitté le gymnase sous les cris de « PS, Medef, même combat ! » 

La politique d'Hollande, du gouvernement et du PS en défense des intérêts de l'aristocratie financière est également la responsabilité des partis de la pseudo gauche tels que le NPA ou le Front de Gauche. Ils ont donné carte blanche à Hollande au deuxième tour de l'élection présidentielle, tout en annonçant qu'il mènerait une politique d'austérité hostile aux travailleurs. Complices du PS, la responsabilité politique leur incombe également. 

C'est la banqueroute politique de ces partis qui explique pourquoi le mécontentement grandissant de la population, qui acquiert à présent une dimension explosive, s'exprime à l'intérieur de la vie politique officielle par l'abstention et un vote sanction porté sur le FN.

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