France: Les syndicats assistent à la “conférence sociale” anti-ouvrière du gouvernement

Le gouvernement PS a organisé le 7 juillet sa troisième “conférence sociale” des employeurs et des syndicats pour intensifier ses attaques contre la classe ouvrière et améliorer la compétitivité des entreprises françaises.

Les syndicats CGT (Confédération générale du travail) et FO (Force ouvrière) ont lancé une fausse menace de boycott de cette conférence du fait de concessions supplémentaires accordées aux patrons quelques jours auparavant sur les conditions de travail. Mais les deux syndicats se sont rétractés, et ont assisté à la conférence le premier jour pour écouter encore plus de promesses creuses du président François Hollande sur l'apprentissage pour les jeunes et sur la formation pour les deux millions de chômeurs de longue durée.

Hollande a regretté le manque de places d'apprentis disponibles dans les lycées professionnels et a promis d'en augmenter le nombre à 70 000 d'ici 2017. Mais les employeurs continuent à réduire les programmes de formation. Il y a eu une diminution de 14 pour cent du programme de formation des jeunes depuis le début de l'année.

Avec 5 millions de chômeurs, la politique d'emploi de Hollande est un canular creux et réactionnaire. Il a reconnu qu'en échange de ses concessions financières aux employeurs au moyen du “pacte de responsabilité”, “Encore trop de branches ne se sont pas réunies pour mettre en oeuvre le pacte.”

Le MEDEF ((Mouvement des entreprises de France) et la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) ont fait planer une réelle menace de boycott de la conférence si le gouvernement n'accédait pas à leur demande de réduire de façon draconienne les dispositions concernant la pénibilité pour ce qui est des retraites, et à d'autres concessions sur la définition légale du travail à temps partiel et la destruction des dispositions du code du travail sur les droits des travailleurs à la représentation dans les entreprises de plus de 50 salarés.

Le premier ministre Manuel Valls a, comme on pouvait s'y attendre, accédé à ces exigences et le président du MEDEF, Pierre Gattaz a indiqué qu'il était satisfait par “un discours encourageant.” 

La CGT a protesté en disant que c'était une “provocation”, tandis que le dirigeant de FO Jean-Claude Mailly a parlé d'“un bug dans le dialogue social.” Il est clair que ces syndicats auraient préféré avoir “négocié” ces attaques.

Cette cynique manifestation de colère de ces deux syndicats a été écartée par Valls et les responsables du PS. A l'issue des deux jours de conférence, il a déclaré qu'ils participeraient tous à la réunion de septembre pour élaborer dans le détail un ensemble de mesures visant à créer des emplois, la contrepartie des 41 milliards d'euros de baisses d'impôts accordées aux patrons dans le programmes de coupes budgétaires du PS qu'est le Pacte de responsabilité.

Le ministre du Travail, François Rebsamen a confirmé que la CGT et FO “ont indiqué qu’elles voudront bien poursuivre avec nous le dialogue social à la rentrée.”

Tandis que Hollande, les syndicats et les patrons faisaient l'éloge du “dialogue social”entre syndicats et employeurs comme étant le meilleur moyen d'imposer l'austérité aux travailleurs, les députés du Parti socialiste (PS) à l'Assemblée nationale votaient pour appliquer ces mêmes mesures en faisant passer la révision du projet de loi de finance de la sécurité sociale qui promulgue les allègements fiscaux pour les employeurs. Ceci est lié aux 50 milliards d'euros de réduction des dépenses publiques sur trois ans afin d'atteindre les objectifs imposés par les banquiers et l'Union européenne.

Le projet de loi a été voté à 272 voix en faveur, contre 234 et 54 abstentions. 15 députés Verts se sont abstenus sur les 18 qui siègent.Tous les députés PS ont soit voté pour, soit se sont abstenus, contribuant ainsi à éviter une crise de confiance dans le gouvernement. Le principal parti bourgeois d'opposition, l'UMP (Union pour un mouvement populaire) a voté contre, certain que le PS n'avait pas besoin de ses voix pour faire passer en force les coupes. Il soutenait l'essence du projet de loi, à savoir la réduction des contributions patronales pour la sécurité sociale.

Ce vote a mis fin à une mascarade cynique de la part d'un groupe de 100 députés PS qui après la nomination de Valls au poste de premier ministre ce printemps, prétendaient s'opposer au Pacte de responsabilité et à l'accélération du programme d'austérité du PS. Comme il était éminemment prévisible depuis le tout début de cette affaire, les députés PS soutiennent tous la destruction des acquis sociaux de base que la classe ouvrière avait conquis dans la période qui a suivi la Deuxième Guerre mondiale.

La “conférence sociale” et le vote des mesures d'austérité du PS révèlent entièrement le caractère pourri, anti-ouvrier de la bureaucratie syndicale et des partis de la pseudo-gauche qui l'ont promue tout comme ils ont promu le gouvernement PS.

Le Front de gauche de Jean-Luc et le Parti communiste (PCF) stalinien courtisent les 100 opposants du PS, réduits à présent à 35 absentionnistes et les présentent comme une alternative de “gauche” au gouvernement. Maintenant le Front de gauche décrit de façon risible les abstentionnistes comme “la souffrance au coeur des militants socialistes.”

Mélenchon a déclaré, “Ces socialistes là ont un rôle historique aujourd’hui, s’ils s’autonomisent, c’est eux qui recréeront la possibilité d’un dialogue à gauche et d’un autre gouvernement qui ait une politique de gauche.”

En fait, les développements récents ont montré que les déclarations de Mélenchon et du PCF disant que l'opposition PS virerait à gauche, étaient vraiment du vent, ayant pour but de promouvoir et de donner un visage de “gauche” au PS qui est complice de la pire réaction sociale.

Le Front de gauche de pseudo-gauche et ses alliés du NPA cherchent à présenter les syndicats CGT, FO et SUD (Solidarité, Unité, Démocratie) comme des opposants déterminés du gouvernement PS quand, en fait, ils ont trahi chacune des luttes des travailleurs, de la lutte pour défendre les retraites en 2010 à la récente opposition des cheminots à la privatisation.

Faisant référence à la “conférence sociale”, le NPA s'est lamenté que “les organisations qui disent defendre les intérêts des salariés ne peuvent se prêter à cette cynique mascarade.” Ils le font pourtant et dans tous les divers complots qu'ils ourdissent contre la classe ouvrière, pour la gendarmer et préserver le gouvernement PS, ils ont le soutien du NPA.

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