Washington et le régime fantoche ukrainien préparent un nouveau massacre à Odessa

Suite au massacre fasciste de manifestants pro-russes de la Maison des syndicats à Odessa vendredi, le régime fantoche de Kiev, appuyé par les Etats-Unis, a envoyé lundi dans la capitale des unités de la Garde nationale. La garde nationale est une force créée par le régime de Kiev après le coup d'Etat de février dernier conduit par les fascistes. Elle a travaillé en étroite coopération avec la milice néo-nazie de Secteur droit pour réprimer les manifestations ailleurs en Ukraine. Ce déploiement de la Garde nationale est un avertissement à la classe ouvrière.

Il y a déjà des reportages disant qu'il règne à l’intérieur de la ville la crainte largement partagée de voir éclater dans les jours qui viennent la violence antisémite d’extrême-droite. La Garde nationale a commencé hier à patrouiller les rues, dans un climat d'indignation populaire grandissante au sujet du massacre de vendredi.

Lundi, après les protestations de masse de dimanche pour faire libérer les manifestants pro-russes détenus par la police, les habitants d’Odessa ont continué à déposer des fleurs et à rendre hommage aux victimes du massacre devant le bâtiment des syndicats entièrement détruit par l’incendie à Odessa. « C’est une tragédie pour toute l’Ukraine, » a dit à l’AFP Nadezhda Yelenchuck, une enseignante. « C’est la conséquence d’une guerre civile qui a déjà commencé en Ukraine. »

Tout indique que le régime de Kiev, et ses partisans américains et européens préparent une nouvelle atrocité fasciste pour tenter de contraindre la ville à la soumission par la terreur. Etant donné que des forces tel Secteur droit glorifient ouvertement les fascistes ukrainiens qui collaborèrent avec les nazis durant l’holocauste, l’inquiétude est grande surtout au sein de la communauté juive d’Odessa qui, avec 30.000 Juifs, est l’une des plus importantes en Ukraine.

S’exprimant dans le Jerusalem Post, plusieurs dirigeants de la communauté ont dit être en train de planifier un exode de la population juive de la ville. Le Rabbin Refael Krouskal, dirigeant de l’organisation Tikva qui gère des orphelinats et des écoles, et qui fournit des services sociaux aux personnes âgées de la ville, a parlé des mesures prises après le massacre de vendredi commis par les forces de Secteur droit et par des hooligans.

« Au cours du weekend, nous avons fermé la Synagogue [Grande Chorale], » a dit Krouskal au Post. « Nous avons évacué tous les étudiants du centre-ville où les violences avaient lieu parce nous craignions qu’elles ne s’étendent. Nous avons envoyé un SMS à tout le monde dans la communauté sur WhatsApp disant qu’il fallait rester chez soi pendant le week-end. »

Krouskal a ajouté qu’il s’attendait à une violence à grande échelle à Odessa, ce vendredi 9 mai, jour des commémorations traditionnelles de la victoire de l’Union soviétique et des Alliés sur l’Allemagne nazie, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. « Le week-end prochain sera très violent, » a-t-il dit.

Il a confirmé qu’il existait des projets pour que la population juive d’Odessa quitte la ville et même fuie l’Ukraine. « Quand il y a des tirs dans les rues, le premier plan est d’emmener [les enfants] hors du centre-ville, » a-t-il dit. « Si les choses s’aggravent, alors nous les emmènerons hors de la ville. Nous avons des plans pour leur faire quitter la ville, et même pour les emmener dans un autre pays si nécessaire – plans dont nous préférons ne pas parler et que nous avons élaborés. »

Les commentaires de Krouskal ont été repris par les représentants de plusieurs autres organisations communautaires qui se trouvent en état d’alerte maximale. Le Rabbin Avraham Wolf de la communauté hassidique Chabad a confirmé que si la situation se détériorait au point où une évacuation devenait nécessaire, « nous disposons d’un certain nombre de plans… Nous sommes en relation avec les autorités et avec les services de sécurité et nous contrôlons la situation toutes les demi-heures. »

Pendant ce temps, des reportages apparaissent dans les médias ukrainiens et russes qui émettent de graves accusations selon lesquelles le massacre de vendredi à Odessa était un acte de meurtre froidement prémédité par l'Etat et plus meurtrier qu’initialement présenté. Le député du conseil régional d’Odessa, Vadim Savenko, a dit que 116 personnes, et pas 42 comme initialement indiqué, auraient été tuées dans le massacre. Ces accusations ont été reprises par l’ancien candidat à l’élection présidentielle ukrainienne, Oleg Tsarev, qui a dit à Vzglyad : « D’après nos données, plus de cent personnes sont mortes dans la Maison des syndicats. La police n’a laissé entrer personne, de façon à pouvoir dissimuler le nombre de victimes. »

Les tentatives du régime de Kiev d’expliquer l’incendie de la Maison des syndicats à Odessa par les fascistes, en disant qu'ils avaient été provoqués par les manifestants pro-russes qui ont tiré sur les manifestant pro-Kiev de Secteur droit avant que ces derniers ne mettent le feu à la Maison des syndicats, fait également l’objet d’un examen sérieux.

Les Videos mises en ligne par les manifestants pro-Kiev montrent des tireurs qui arborent des brassards rouges tirant sur les manifestants pro-Kiev à partir de positions contrôlées par la police anti-émeute ukrainienne. Ceci suggère fortement que les tirs en direction des forces pro-Kiev étaient une provocation organisée par le régime de Kiev et non par les manifestants pro-russes.

La police anti-émeute à Odessa ne s’était pas ralliée aux manifestants pro-russes mais à Kiev. Elle n’a interpellé aucun des nervis pro-Kiev pour avoir pris d’assaut la Maison des syndicats mais a arrêté au contraire de nombreux manifestants pro-russes. Cependant, pas un seul policier local n’a été arrêté pour avoir aidé les forces pro-russes.

Les forces qui ont tiré sur la manifestation pro-Kiev semblaient collaborer avec la police en tant qu’alliées de Kiev, cherchant à provoquer une confrontation sanglante. Il y a aussi des accusations selon lesquelles de nombreuses victimes de la Maison des syndicats n’ont pas été tuées par l'incendie dévastateur déclenché par les jets de cocktails Molotov des fascistes, comme cela avait initialement été affirmé, mais auraient été tuées par des activistes de Secteur droit et des hooligans entrés par effraction dans le bâtiment pour perpétrer le massacre.

Des photos explicites et troublantes prises à l’intérieur de la Maison des syndicats après le massacre et publiés dans les médias russes semblent montrer que certaines victimes avaient péri dans les flammes, d’autres non. Une femme enceinte a été trouvée morte, apparemment étranglée et avec ses vêtements intacts dans une pièce qui n’était endommagée ni par le feu ni par la fumée. Un autre homme semble avoir reçu plusieurs coups de feu mortels à la tête. Plusieurs victimes présentent des brûlures horribles mais bizarrement à la tête seulement et sur la partie supérieure du corps, comme si elles avaient d’abord été tuées et certaines parties de leur corps avaient ensuite été aspergées d’essence et enflammées. Une femme semble avoir été violée puis la partie supérieure de son corps incendiée.

La violence terrible des partisans fascistes du régime de Kiev est un réquisitoire contre la mise en place, au moyen d'un coup d’Etat fasciste, d’un régime non élu et impopulaire à Kiev par les puissances de l’OTAN. Alors que le régime de Kiev poursuit ses opérations militaires pour écraser les manifestants armés pro-russes dans la région de Donetsk au Sud-Est de l’Ukraine, il s’apprête à renouveler un bain de sang à Odessa en plongeant de plus en plus profondément l’Ukraine dans la guerre civile, faisant peser la menace d’une intervention militaire russe contre les forces pro-Kiev. Cette violence a poussé le monde au bord d’une guerre mondiale.

Le régime de Kiev est soumis à des pressions énormes de la part de Washington et des puissances impérialistes européennes, des banques ainsi que de la part de ses propres partisans fascistes pour garder à tout prix le contrôle d’Odessa. « La perte éventuelle d’Odessa dans le Sud-Ouest et d’une partie de l’Ukraine orientale pourrait être catastrophique pour le nouveau gouvernement, laissant le pays enclavé et totalement coupé de la Mer noire, » a précisé hier le Montreal Gazette.

Le Fonds monétaire international, basé à Washington DC, a menacé de retirer et de renégocier les prêts à hauteur de plusieurs milliards de dollars accordés à Kiev qui se trouvera au bord de la faillite s’il perd le contrôle du Sud et de l’Est de l’Ukraine.

Ce sont, avant tout, Washington et ses alliés impérialistes européens qui poussent leur régime fantoche de Kiev à écraser l’opposition à l'intérieur du pays. Vendredi, lors d’une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel et alors que le massacre fasciste se déroulait à Odessa, le président américain Barack Obama a dit : « Le gouvernement ukrainien a le droit et la responsabilité de faire respecter la loi et l’ordre sur son territoire. » Obama a, de manière écoeurante, fait l'éloge de Kiev pour ce qu’il a appelé sa « retenue ».

Le massacre d’Odessa démasque aussi le rôle réactionnaire joué par les médias américains, en particulier leur refus de prendre en considération la signification du soutien américain à des forces fascistes comme Secteur droit et le parti Svoboda qui ont plusieurs ministres haut placés dans le gouvernement de Kiev.

Le journaliste Andrew Higgins du New York Times a rédigé un article intitulé « Pour les Juifs d’Ukraine, le plus gros problème c’est Poutine, pas les pogromes. » Son objectif est de rejeter les avertissements, selon lui «alarmistes », émis par le président russe Vladimir Poutine concernant le rôle des fascistes du régime de Kiev. Higgins cite avec approbation la nomination de l’oligarque homme d’affaires juif, Igor Kolomoysky, au poste de gouverneur de Dnipropetrovsk tout comme les promesses creuses du dirigeant de Secteur droit, Dmytro Iaroch, de combattre le racisme comme preuve des bonnes intentions du régime de Kiev. Le massacre d’Odessa de vendredi dernier et l’intensification des préparatifs pour de nouveaux bains de sang démentent ce camouflage réactionnaire du régime fantoche pro-américain de Kiev.

(Article original paru le 6 mai 2014)

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