Ce que l’Union européenne avait dit en 2012 à propos de ses actuels alliés fascistes en Ukraine.

Depuis le coup d’Etat survenu le mois dernier à Kiev, les médias américains et européens dénoncent les informations qui émanent de la Russie et du reste du monde et concernant une implication fasciste au sein du nouveau régime ukrainien qui est soutenu par l’Occident.

Les médias ont attaqué ces comptes rendus comme étant « creux » (New York Times), « une idée folle », « Poutine joue la carte nazie » (Fox News) et « le mensonge suprême » (Le Monde). Une source inspirant une confiance totale, l’oligarque russe et criminel condamné, Mikhaïl Khodorkovsky, qui a harangué lundi à Kiev une foule droitière a résumé la ligne suivie par les médias à la botte de la grande entreprise. Il a caractérisé de « propagande mensongère russe » les articles relatifs à une influence fasciste exercée sur le nouveau régime.

Pour évaluer ce torrent d’apologétique profasciste, il convient de se rappeler ce que l’Union européenne elle-même avait dit il y a à peine deux ans au sujet de ses partenaires actuels à Kiev. A présent, le parti d’extrême-droite Svoboda détient des postes de ministres de haut rang (vice-premier ministre, ministre de l’Education, de l’Ecologie et de l’Agriculture) ainsi que des postes de conseillers au sein du régime qui jouit du soutien économique et militaire de l’UE et de Washington.

Svoboda avait été condamné dans une résolution officielle votée et adoptée par le parlement européen. Le document, intitulé « Parlement européen du 13 décembre 2012 sur la situation en Ukraine, » est disponible en ligne. 

Au point 8 de la résolution, l’organe législatif se dit inquiété de « la montée du sentiment nationaliste en Ukraine, qui s’est traduit par le soutien apporté au parti Svoboda, lequel se trouve ainsi être l’un des deux nouveaux partis à faire son entrée à la Verkhovna Rada, » le parlement ukrainien.

En indiquant que « les opinions racistes, antisémites et xénophobes sont contraires aux valeurs et principes fondamentaux de l’Union européenne, » le parlement européen « invite [par conséquent] les partis démocratiques siégeant à la Verkhovna Rada à ne pas s’associer avec ce parti, ni à approuver ou former de coalition avec ce dernier. »

Cependant, lorsque les puissances impérialistes s’étaient engagées dans une cruciale opération de politique étrangère – la mise en place d’un régime pro-occidental à Kiev – elles ont aisément surmonté tout scrupule que les législateurs de l’UE auraient bien pu avoir au sujet du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie de Svoboda. Il incomba à des médias, une élite universitaire et culturelle corrompus de présenter la collaboration avec les fascistes qui s’ensuivit comme une lutte pour la démocratie, induisant en erreur l’opinion publique au moyen d’un mélange de silence complice et d’active falsification.

(Article original paru le 12 mars 2014)

Voir aussi:

Le danger fasciste en Ukraine

[7 mars 2014]

L'Ukraine et les intellectuels pro-impérialistes

[6 février 2014]

 

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