L’élection générale de 2015 au Sri Lanka

Votez pour le Parti de l’égalité socialiste !

Pour un programme socialiste contre la guerre, contre l’austérité et pour défendre les droits démocratiques ! Pour un gouvernement ouvrier et paysan !

Le Parti de l’égalité socialiste (SEP) demande aux travailleurs, aux jeunes et aux travailleurs ruraux de voter pour nos candidats dans l’élection générale ce lundi pour montrer le soutien pour une alternative socialiste en s’opposant aux grands partis capitalistes – à la fois le Parti national uni (UNP) et le Parti de la liberté du Sri Lanka (SLFP) – et tous leurs alliés.

Le SEP présente 43 candidats dans trois des 22 régions électorales du pays : Colombo, Jaffna et Nuwara Eliya. Dirigeants de longue date du SEP – Vilani Peiris, Paramu Thirugnanasampanthar et M. Thevarajah – sont à la tête de chacune des trois listes. Le symbole électoral officiel du SEP est une paire de ciseaux.

Le SEP est le seul parti qui défend les intérêts de la classe ouvrière et avance le programme de l’internationalisme socialiste pour lutter contre le danger croissant de la guerre et les attaques qui s'intensifient sur les conditions de vie et les droits démocratiques des travailleurs.

La campagne électorale a été dominée par des mensonges et des luttes intestines. Tant le Front national pour la bonne gouvernance dirigé par l’UNP que l’Alliance de liberté du peuple unifié dirigé par le SLFP font une foule de promesses électorales qu'ils n’ont aucune intention d’honorer.

L’effondrement international du système capitaliste depuis la crise financière mondiale de 2008 a produit une crise énorme au Sri Lanka. L’économie est sous le choc d’énormes dettes étrangères et le gouvernement est au bord de la faillite financière. Les mesures d’austérité impitoyables imposées à la population grecque par les banques européennes et internationales sont un avertissement de ce qui se prépare pour les travailleurs dans tous les pays, y compris le Sri Lanka.

L’UNP et le SLFP sont en lice pour le pouvoir, non pas pour instaurer la démocratie ou pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et des pauvres, mais pour mettre en œuvre un programme d’austérité dicté par le Fonds monétaire international (FMI).

Le violent conflit entre factions dans l’élite dirigeante de Sri Lanka, entre l’UNP et le SLFP, est attisé par l'accroissement des tensions géopolitiques – surtout, la campagne de l’impérialisme américain pour assurer sa domination mondiale contre tous ses rivaux potentiels. Dans le cadre de leur «pivot vers l’Asie» contre la Chine, les États-Unis enflamment témérairement des points chauds qui pourraient déclencher la guerre entre des puissances nucléaires.

Au cours des cinq dernières années, Washington a cherché sans répit à renforcer ses alliances à travers la région et à saper l’influence de la Chine. L’éviction de Mahinda Rajapakse et l’installation de Maithripala Sirisena en tant que président du Sri Lanka lors de l’élection du janvier dernier ne représentaient que le dernier d’une série de «changements de régime» pour assurer un support complet pour les États-Unis.

Les principaux complices de Washington à Colombo étaient le dirigeant de l’UNP, Ranil Wickremesinghe, qui est maintenant premier ministre, et l’ancien président Chandrika Kumaratunga. Ils représentent des sections de la bourgeoisie sri lankaise qui craignaient que les liens étroits de Rajapakse avec Pékin puissent entraîner des représailles des États-Unis étant donné que ces derniers se préparent à la guerre contre la Chine. Sous Sirisena et l’UNP, la politique étrangère du Sri Lanka s'est réorientée vers les États-Unis et l’Inde.

L’élection est suivie de près à Washington et à New Delhi. L’analyste indien Brahma Challaney a écrit : «L’élection parlementaire de Sri Lanka ce lundi promet de façonner non seulement l’avenir politique du pays, mais aussi la géopolitique dans la région plus vaste de l’océan Indien.» Il a souligné «l’importance stratégique» du Sri Lanka – situé au carrefour des routes clés de transport maritime à travers l’océan Indien – et il a exprimé la préoccupation d'une victoire de la Chine si Rajapakse revenait au pouvoir en cette élection en tant que premier ministre.

Après avoir effectué un changement de régime, les États-Unis n’ont aucune intention de laisser Rajapakse revenir au pouvoir. De toute évidence, des méthodes antidémocratiques seront utilisées pour bloquer Rajapakse. Sirisena, qui a été promu à l’élection de janvier comme un grand démocrate, a déclaré cette semaine qu’il ne nommera pas Rajapakse comme premier ministre, même si le SLFP gagne – un geste qui ne pourrait être appliqué qu'en utilisant les forces de l’appareil et de la sécurité de l’État.

Pour sa part, Rajapakse attise le communautarisme anti-tamoul réactionnaire et accuse l’UNP de menacer la défaite militaire qui a été infligée aux séparatistes des Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) en 2009. Il est soutenu par les sections de la classe dirigeante qui bénéficient de l’aide et de l’investissement considérables de la Chine au Sri Lanka.

Inexorablement, le Sri Lanka et l’ensemble de la région sont en train d’être aspirés dans le tourbillon des rivalités géopolitiques qui menacent d’engloutir le monde dans la guerre. Toutes les grandes puissances impérialistes – les États-Unis, le Japon et les puissances européennes – cherchent à établir leurs revendications et n’hésiteront pas à utiliser la force militaire si nécessaire.

La campagne de guerre est un produit des contradictions fondamentales du système capitaliste mondial entre l’économie mondiale et le système d’États-nations dépassé. La seule force sociale qui peut empêcher la guerre est la classe ouvrière internationale, en abolissant le système de profit par la révolution socialiste.

La campagne du SEP fait partie intégrante de la lutte menée par le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) et ses sections qui vise à construire un mouvement international de la classe ouvrière contre la guerre. Notre lutte pour unir les travailleurs au Sri Lanka et de la région est exprimée dans notre appel pour une République socialiste du Sri Lanka et de l’Eelam, dans le cadre des États unis socialistes d’Asie du Sud et du monde.

Tous les autres partis au Sri Lanka sont alignés d’une manière ou d’une autre derrière les deux factions capitalistes:

  • Le Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), parti qui attise le chauvinisme cinghalais, est aligné avec l’UNP. Il soutient publiquement la déclaration de Sirisena qu’il ne nommerait pas Rajapakse comme premier ministre. Le JVP fait partie du haut organe consultatif – le Conseil exécutif national (NEC) – créé par Sirisena et Wickremesinghe afin de renforcer le soutien pour le gouvernement de l'UNP.
  • L’Alliance nationale tamoule (TNA), qui représente les élites tamoules de l’île, a soutenu le changement de régime en janvier et a marqué son soutien à l’UNP. Ce dernier avait aussi un représentant sur le NEC. Le TNA espère, avec le soutien des États-Unis et l’Inde, qu'il pourra conclure un accord avec un gouvernement UNP pour un arrangement de partage du pouvoir dans lequel les élites cinghalaises et tamoules pourront exploiter conjointement la classe ouvrière.
  • Les organisations de pseudo-gauches s’alignent toutes, directement ou indirectement, avec l’UNP. Le Nava Sama Samaja Party (NSSP), dont le chef était un membre du NEC, milite pour un gouvernement mené par l’UNP. Le Parti socialiste uni (USP) et le Parti socialiste d’avant-garde (FSP) proclament qu’ils sont contre les deux principaux partis, tout en dirigeant le gros de leurs critiques contre la «dictature» de Rajapakse. Ils encouragent donc les électeurs plus sceptiques de voter pour l’UNP comme le «moindre mal».
  • Une multitude d’associations académiques et professionnelles de la classe moyenne supérieure, des organisations non gouvernementales et des syndicats, y compris le Mouvement national pour la justice sociale, le Pouvoir des citoyens, le Collectif des syndicats pour la justice sociale, ont tous signé un pacte électoral avec l’UNP. Ils saluent l’UNP faussement comme l’alternative démocratique à la SLFP. Ces groupes, ainsi que les organisations de la pseudo-gauche, forment la base d’une «révolution de couleur» en attente dans les coulisses au cas où Washington devrait se prononcer pour une telle initiative afin de bloquer une victoire de Rajapakse.

Le SEP demande aux travailleurs et aux jeunes de rejeter à la fois l’UNP et SLFP avec tous leurs alliés politiques, apologistes et larbins. Ces deux partis dominent la vie politique sri lankaise depuis l’indépendance formelle en 1948. Ils ont créé une catastrophe après l’autre pour les travailleurs. Les deux partis sont complètement embourbés dans le communautarisme cinghalais et portent la responsabilité d’un quart de siècle de guerre civile qui a dévasté l’île et a coûté la vie à des centaines de milliers de gens.

Quel que soit le parti qui remportera l’élection, le prochain gouvernement mettra en œuvre les mesures d’austérité dévastatrices exigées par le FMI et utilisera l’appareil d’État policier mis en place au cours des décennies de guerre pour réprimer l’opposition des travailleurs.

Les deux partis sont responsables de terribles crimes commis contre la classe ouvrière et les pauvres. Un gouvernement conduit par le SLFP a écrasé impitoyablement le soulèvement de1971 du JVP et abattu 15.000 jeunes des campagnes. À la fin des années 1980, après avoir utilisé le JVP contre la classe ouvrière, l’UNP s’est retourné contre son allié de facto et a lancé ses escadrons de la mort, tuant près de 60.000 personnes.

Les gouvernements successifs de l’UNP et du SLFP sont responsables de la torture, des enlèvements et du meurtre sans discrimination de civils pendant la guerre contre le LTTE. Les deux parties soutiennent l’occupation militaire continue dans le nord et l’est du pays et la suppression des droits démocratiques des Tamouls.

Le SEP lutte pour un programme socialiste révolutionnaire pour traiter toutes les questions sociales et démocratiques. Nous demandons aux travailleurs de rejeter les divisions communautaires alimentées par la classe dirigeante et à s’unir au-delà du clivage ethnique des Cinghalais, Tamouls et musulmans afin de lutter pour des politiques socialistes et l’abolition du capitalisme. Mettre fin à la discrimination communautariste et l’établissement des droits démocratiques des Tamouls et des musulmans ne peut se faire que dans la lutte pour le socialisme.

La défense des droits sociaux, comme l’éducation, la santé et le logement, ne peut être assurée sous le capitalisme décadent. Les droits des petits agriculteurs et des pêcheurs sont soumis à des attaques constantes dans ce système. Ces attaques ne peuvent être stoppées et la préparation des fondements d’une société socialiste ne peut être initiée que par la nationalisation des grandes banques, des plantations et des industries et par l'annulation des emprunts étrangers.

Dans un monde dominé par les multinationales et le capital financier, la lutte pour le socialisme est nécessairement d’une portée internationale. Le SEP lutte pour un gouvernement ouvrier et paysan et une République socialiste du Sri Lanka et de l'Eelam comme partie de la lutte pour le socialisme en Asie du Sud et dans le monde entier.

Nous demandons aux travailleurs et aux jeunes de voter pour le SEP dans cette élection à Colombo, Jaffna et Nuwara Eliya pour montrer votre soutien à la lutte pour le socialisme.

Étudiez notre programme et adhérez à notre parti,le SEP, et à notre mouvement jeunesse, les Étudiants et jeunes internationalistes pour l’égalité sociale (IYSSE), pour développer la direction révolutionnaire nécessaire pour les luttes de classe à venir.

(Article paru d'abord en anglais le 15 août 2015)

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