Trump et Sanders remportent des primaires dans l’Indiana

Le milliardaire, Donald Trump, et le sénateur du Vermont, Bernie Sanders, ont remporté les primaires républicain et démocrate dans l’Indiana mardi.

La victoire de Trump a été particulièrement importante, car elle décroche effectivement l’investiture républicaine pour un candidat fascisant qui a fait campagne sur un programme d’attaques racistes contre les immigrés et les musulmans, ainsi que le nationalisme et le militarisme extrêmes, notamment en soutenant la torture et les tueries massives de civils.

Trump a remporté 53 pour cent du vote républicain aux primaires par rapport à 37 pour cent pour le sénateur du Texas, Ted Cruz, un autre militariste d’extrême droite, et 8 pour cent pour gouverneur de l’Ohio John Kasich. Il était attendu que le magnat d’immobilier de Manhattan allait gagner au moins 51 des 57 délégués en jeu dans les primaires.

Comme suite à la primaire, Trump a près de 500 délégués d’avance sur Cruz. Ce dernier a annoncé qu’il suspendait sa campagne, concédant effectivement la nomination, bien qu’il n’ait pas fait référence à Trump ou au Parti républicain dans ses remarques.

Sa déclaration de retrait était une diatribe d’extrême-droite. Cruz déclarait la Chine, la Russie, la Corée du Nord et l’Iran comme des menaces mortelles pour les États-Unis, et il dénonçait le Parti démocrate pour son supposé « chemin de socialisme rampant qui incite à l’apathie. »

Kasich reste dans la course, mais il n’a gagné aucune primaire à l’extérieur de son État d’origine et seulement une poignée de délégués.

Le Président du Comité national républicain, Reince Preibus, a déclaré sur Twitter que Trump devrait être considéré comme le candidat républicain présomptif et que le parti devrait maintenant s’unir derrière sa candidature. L’on s’attend à ce que le petit ruisseau de responsables et fonctionnaires du Parti républicain qui se rapprochent actuellement de Trump devienne un raz-de-marée.

Dans les primaires démocrates, Sanders a remporté 53 pour cent des voix contre 47 pour cent pour Clinton. Le résultat ne fait que réduire de peu l’avance de 300 délégués de Clinton, puisque la représentation proportionnelle a donné à Sanders seulement 43 délégués sur 83 élus dans l’Indiana.

Clinton mène chez les super-délégués non-élus, qui sont principalement des responsables du parti, de 520 à 39 pour Sanders, portant son soutien total à plus de 2200 délégués après l’Indiana, par rapport à 1400 pour Sanders. Un total de 2382 est nécessaire pour la nomination.

Le taux de participation représentait la moitié de la dernière primaire démocrate contestée dans l’Indiana. En 2008, Hillary Clinton avait remporté les primaires de justesse sur Barack Obama. Les votants étaient 1,2 million. Alors que moins de 700 000 ont voté cette année.

Les sondages de sortie ont montré que les résultats de l’Indiana ressemblent étroitement à ceux du Michigan que Sanders a remporté le 8 mars, choquant tant de la campagne de Clinton que les médias, experts et sondeurs, qui avaient prédit la victoire de Clinton. Il y avait peu de sondages avant le vote dans l’Indiana, mais Clinton avait été favorisée dans les prédictions des médias.

Sanders a remporté les électeurs dans la tranche d’âge des 18 à 29 ans par 74 contre 26 pour cent, ainsi que les électeurs âgés de 30 à 44 ans, par 64 contre 36 pour cent. Il a gagné les électeurs non blancs de moins de 45 ans par la même marge, 53 contre 47 pour cent, comme sa victoire globale dans l’état.

Les personnes de moins de 45 ans représentaient 47 pour cent de ceux qui ont voté dans les primaires démocrates, la plus forte proportion de tous les états cette année (le Michigan avait été le plus élevé, avec 45 pour cent). Sanders a également remporté les électeurs syndiqués par 54 contre 46 pour cent, soit un peu mieux que sa marge dans l’État.

Le facteur clé dans ce résultat était que l’Indiana est une primaire ouverte, avec des indépendants autorisés à voter avec un bulletin de vote du Parti démocratique. Clinton a gagné réellement chez les démocrates enregistrés par une marge de 53 contre 47 pour cent, mais Sanders a remporté les indépendants par 72 contre 28 pour cent, obtenant la victoire finale.

Sanders s’exprimait lors d’un meeting de sa campagne à Louisville dans le Kentucky avant que le résultat final dans l’Indiana fût connu, puis il a parlé aux médias après sa victoire là-bas. Il a indiqué que sa campagne continuerait en Virginie-Occidentale, dans le Kentucky et l’Oregon, où il est dans l’ensemble favorisé, jusqu’à la dernière grande journée des primaires le 7 juin, en Californie, dans le New Jersey et plusieurs petits états.

« Je vais vous dire ce qui est très excitant pour moi, et ce qui se trouve dans primaire après primaire et caucus après caucus, on finit par gagner le vote des personnes de 45 ans et plus jeunes », a déclaré Sanders. « Et ce qui est important, car cela me dit que les idées pour lesquelles nous nous battons sont les idées pour l’avenir de l’Amérique et l’avenir du Parti démocrate. »

Ce commentaire souligne le rôle central de la campagne Sanders. Bien qu’il ait gagné le soutien d’un grand nombre de jeunes et de travailleurs avec ses prétentions d’être un « socialiste démocrate » et de s’opposer à la domination de la société américaine par les « millionnaires et milliardaires, » Sanders s’est engagé à soutenir le Parti démocrate et sa nominée quasi-certaine, Hillary Clinton, un laquais de Wall Street et de l’appareil des renseignements militaires.

Le résultat de la primaire de l’Indiana ne contribue guère à modifier les contours probables de l’élection de novembre, dans lequel les deux partis de la grande bourgeoisie présenteront au peuple américain les deux candidats les plus impopulaires de l’histoire récente des États-Unis. Les sondages ont montré que 65 pour cent des gens ont une opinion défavorable de Trump, avec plus de 50 pour cent craignant activement une présidence Trump, alors que quelque 56 pour cent ont une opinion défavorable de Clinton.

Trump a vilipendé les immigrés, les minorités et les femmes, et personnifie l’arrogance et l’ignorance de l’oligarchie financière américaine. Clinton a un dossier de quatre décennies de service politique pour cette oligarchie, et est impliquée dans tous les crimes du premier mandat d’Obama, quand elle était ministre des affaires étrangères, y compris les guerres en Libye, en Syrie, au Yémen, en Irak et en Afghanistan.

(Article paru d’abord en anglais le 3 mai 2016)

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