Un camion fonce sur un marché de Noël à Berlin, douze morts et des dizaines de blessés

La police fait état de douze personnes tuées et de 48 blessés lundi soir quand un camion a foncé sur un marché de Noël sur la place Breitscheidtplatz près de la célèbre église du Souvenir Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche à Berlin.

Aux dernières nouvelles, on ne savait toujours pas s’il s’agissait un accident ou d’un attentat délibéré. Peu avant minuit, les services de police et de sapeurs-pompiers ont annoncé ne pas vouloir diffuser d’autre déclaration. Une conférence de presse est prévue pour mardi après-midi au cours de laquelle le maire de Berlin Michael Müller et le sénateur de Berlin en charge du développement urbain, Andreas Geisel, devraient s’exprimer.

La police a tout d’abord parlé d’un attentat terroriste et a déclaré plus tard que les circonstances n’étaient pas encore élucidées en demandant aux gens de « ne pas propager de rumeurs ». Un policier a dit, « il n’existe à ce stade pas de preuves claires allant dans un sens ou dans l’autre ».

« Je ne veux pas pour le moment utiliser le terme “attentat”, bien que de nombreux éléments semblent l’indiquer », a dit le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière à la chaîne de télévision publique allemande ARD.

Un témoin de cet horrible événement, Shandana Durrani, a dit à la chaîne de télévision CNN qu’elle était en train de quitter les lieux quand un camion est venu percuter les stands sur le marché. « Je crois que tout le monde a pensé que c’était un attentat terroriste qui était en train de se passer. Les gens ont laissé tomber ce qu’ils étaient en train de porter pour se mettre à l’abri… On aurait dit que le camion avait quitté la chaussée pour prendre une mauvaise direction et foncer dans la foule. » Elle a dit que le camion était passé à 6 mètres d’elle en détruisant trois stands sur le marché traditionnel.

Des policiers lourdement armés ont bouclé le quartier en demandant aux résidents de rester à l’écart et d’éviter de mettre en ligne des vidéos de l’événement. Ils ont interpellé un suspect bien qu’il n’est pas sûr qu’il soit le chauffeur. Une deuxième personne, par ailleurs décrite comme le « copilote » du camion et comme un passager a été trouvé morte sur place. Les comptes rendus de presse parlent d’un ressortissant polonais.

Plusieurs organes de presse ont rapporté en Allemagne que le chauffeur du camion était un réfugié arrivé en Allemagne en février dernier du Pakistan ou d’Afghanistan. Ceci n’a pas été signalé ou confirmé par la police ou par d’autres autorités qui n’ont pas divulgué le nom de l’homme placé en garde à vue.

Le camion appartiendrait à une société qui se trouverait près de la ville polonaise de Stettin (Szczecin) et revenait d’Italie. Le propriétaire polonais du véhicule, Ariel Zurawski, a confirmé à l’AFP que son chauffeur avait disparu. « Nous n’avons pas eu de ses nouvelles depuis cet après-midi », a dit Zurawski. « Nous ne savons pas ce qui lui est arrivé. C’est mon cousin. Je le connais depuis l’enfance. Je me porte garant de lui. »

Reuters a rapporté que Zurawski craignait que le camion ait pu être détourné. Il a dit avoir parlé à son cousin, le chauffeur, lundi vers midi. Le chauffeur a dit à Zurawski qu’il était à Berlin et projetait de déposer son chargement mardi matin. « Ils ont dû faire quelque chose à mon chauffeur », a dit le propriétaire à TVN24.

Le procureur fédéral allemand s’est chargé de l’affaire.

Malgré le manqué d’informations sur l’événement, les gouvernements dans le monde entier se sont empressés pour le qualifier d’« attentat terroriste » en s’en servant pour justifier leur politique de répression d’État, leurs mesures anti-immigrants et le militarisme.

Dans un communiqué, la Maison Blanche a condamné « ce qui semble avoir été un attentat terroriste » en remarquant que le gouvernement américain avait été en contact direct avec des responsables allemands. « L’Allemagne est l’un de nos partenaires le plus proche et de nos alliés le plus fort et nous sommes aux côtés de Berlin pour lutter contre tous ceux qui ciblent notre mode de vie et qui menacent nos sociétés », a déclaré la Maison Blanche.

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a même été encore plus belliqueux en disant : « Des civils innocents ont été tués dans les rues alors qu’ils se préparaient à fêter Noël… L’État islamique et d’autres terroristes islamistes massacrent continuellement les chrétiens au sein de leurs communautés et lieux de culte dans le cadre de leur djihad mondial. »

Trump a promis d’« éradiquer » ces « terroristes et leurs réseaux régionaux et mondiaux […] de la face de la terre » et de « mener à bien cette mission avec tous les partenaires épris de liberté. »

Le gouvernement PS (Parti socialiste) en France, qui vient tout juste de prolonger l’état d’urgence instauré après les attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, a annoncé qu’il allait renforcer la présence policière. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, a demandé aux forces de sécurité d’« immédiatement renforcer » leur présence sur les marchés de Noël partout dans le pays et de maintenir une « vigilance maximale ».

En Allemagne, le ministre de l’Intérieur du Land de Hesse, Peter Beuth, a dit, « En réaction, nous intensifierons notre présence policière une fois de plus. »

(Article original paru le 20 décembre 2016)

 

 

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