Une lutte contre la loi El Khomri doit s'opposer à la guerre et à l'état d'urgence

La mobilisation contre la réforme du Code du travail avancée par le PS est à la croisée des chemins. Les syndicats veulent négocier une refonte de cette réforme réactionnaire avec le PS, qui espère que les vacances d'avril mettront fin au mouvement. En même temps, le PS veut exploiter les attentats terroristes de Bruxelles, commis par les mêmes réseaux instrumentalisés par les puissances de l'OTAN dans leur guerre en Syrie, pour donner encore un coup de barre à droite.

Les travailleurs et les jeunes ne peuvent pas se laisser enfermer dans le carcan politique proposé par les syndicats et les alliés politiques du PS, tels que le Front de gauche et le NPA. Le choix entre la CFDT, qui veut apporter des modifications superficielles à une loi qui permettrait au patronat et aux syndicats de fouler aux pieds le Code du travail, et la CGT qui a avancé un contre-projet impuissant et utopique de négocier avec le PS une semaine de 32 heures, est empoisonné.

Non seulement 70 pour cent des Français sont hostiles à la loi El Khomri, mais 59 pour cent ne font pas confiance aux organisations syndicales pour défendre les salariés.

Pour continuer et se développer, ce mouvement doit s'émanciper du cadre national. Il doit aborder les questions mondiales qui menacent l'avenir des jeunes et les conditions de vie des travailleurs: le danger de guerre, la crise économique mondiale, et les attaques contre les droits démocratiques.

Les négociations entre des appareils syndicaux illégitimes et discrédités et le PS, sous la botte de l'état d'urgence et avec la menace permanente d'une escalade militaire de l'OTAN contre la Russie en Syrie et en Europe, ne produiront que de nouveaux reculs. Surtout, elles ne feront rien contre les dangers de la guerre et de la dictature qui pèsent sur les travailleurs en France et dans le monde.

La lutte contre la loi El Khomri doit s'élargir en une lutte politique contre la poussée internationale des puissances de l'OTAN vers une guerre et contre l'état d'urgence liberticide décrété après les attentats du 13 novembre. Cette lutte doit être une lutte pour le socialisme, basé sur la classe ouvrière. Les alliés des travailleurs et des jeunes français sont les travailleurs de toute l'Europe et du monde, tous menacés par la guerre et les atteintes aux droits démocratiques.

Les crises militaires à répétition en Europe, la montée du FN en France et celle de Donald Trump aux USA, et l'infâme légitimation par Hollande de la déchéance de nationalité, mesure par laquelle Vichy a lancé la déportation et l'extermination des Juifs en France aux années 1940, sont autant de signes de la profonde crise qui s’abat sur le système capitaliste.

Pour participer à un mouvement international contre la guerre et le danger de dictature, la lutte des travailleurs en France doit rompre, à la fois politiquement et sur le plan organisationnel, avec les divers alliés du PS, inféodés à l'Union européenne et à l'OTAN.

Un mouvement contre la loi El Khomri qui accepte la guerre et l'état d'urgence serait condamné à l'impuissance. Il accepterait les logiques policière et militaire par lesquelles le PS insistera que la classe ouvrière doit se sacrifier pour assurer la sécurité et la compétitivité du capitalisme français entraîné dans une spirale de guerre et d'effondrements mondiaux de l'économie capitaliste.

Face à l'escalade sécuritaire après les attentats de Bruxelles, il faut rejeter toute tentative du PS d'étouffer l'opposition populaire à la loi El Khomri avec le prétexte antidémocratique et faux qu'elle ouvre la porte au terrorisme.

Le fait que le NPA et le Front de gauche ont salué les guerres impérialistes menées en Libye et en Syrie, ainsi que l'élection de Syriza qui a ensuite trahi de façon éhontée sa promesse de mettre fin au Mémorandum d'austérité de l'UE, a valeur d'avertissement. Si ces organisations petites-bourgeoises dirigées par des bobos aisés et cyniques étaient amenées à diriger la France, elles imposeraient la même politique que le PS.

Les travailleurs doivent rompre avec ces groupes réactionnaires et corrompus. Le développement de l'opposition à la loi El Khomri, qui démasque pour de bon les prétentions « socialistes » du PS et de ses alliés, est un signe avant-coureur des luttes qui se développeront dans la classe ouvrière contre la guerre, l'austérité, et le capitalisme à travers le monde.

La tâche essentielle en France est de construire un mouvement politique à même d'offrir aux travailleurs une alternative socialiste à une classe politique réactionnaire dominée par un PS en perdition, qui lorgne en direction du FN. Les militants du Comité International de la Quatrième Internationale invitent les travailleurs et les jeunes à lire le World Socialist Web Site, à en discuter avec leurs amis et sur leurs lieux de travail, et à contacter le CIQI pour préparer la construction d'un tel mouvement.

 

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