La campagne du PES en Virginie-Occidentale remporte plus de 900 votes

En tant que candidate du Parti de l’égalité socialiste aux élections pour la Chambre des délégués de la Virginie-Occidentale dans le 16e arrondissement, je suis ravie d’annoncer que notre campagne a reçu 902 votes le 8 novembre, soit 2,3 pour cent du vote.

Le vote total était divisé en 7 sept entre trois démocrates, trois républicains et moi-même. Les vainqueurs ont été deux délégués sortants et un ancien délégué, tous bien financés et connus à travers la publicité locale et la couverture médiatique. J’étais la seule candidate alternative de l’arrondissement et l’un de seulement 18 candidats de partis tiers ou indépendants dans tout l’État.

Le PES a présenté la seule option socialiste dans l’État. La campagne a été menée sur la base exclusive des efforts de volontaires, avec des partisans qui ont fait du porte-à-porte dans des voisinages sur des kilomètres après leur travail et les fins de semaine. Nous avons fait campagne dans des stationnements, lors de festivités, sur les campus et dans les rues. De nombreuses rencontres publiques ont été tenues sur le danger de la guerre, la nature des élections américaines et la nécessité d’une alternative socialiste.

La campagne n’a reçu aucun don d’entreprises, et a été carrément boycottée par la télévision locale, et n’a eu aucun appui de groupes d’intérêts particuliers. La campagne socialiste était d’un caractère totalement différent de celles des partis capitalistes. Chacun des 902 votes pour le PES en Virginie-Occidentale a été durement gagné et bien mérité.

Le vote pour le PES représente un virage vers la gauche dans la conscience de classe ouvrière au cours des dernières années et le désir parmi des millions de personnes de mettre fin à la guerre, à la violence policière et à l’austérité.

En articulant les réels intérêts de la classe ouvrière, la campagne du PES a été reçue chaleureusement de la part des travailleurs de la Virginie-Occidentale, ainsi que des régions voisines de l’Ohio, de la Pennsylvanie, du Kentucky et du Tennessee. Des travailleurs du monde entier ont envoyé des messages d'appui sur ma page de campagne Facebook.

Lors de la préparation de la pétition pour ma candidature, les membres de la campagne du PES ont parlé à des milliers de personnes à Huntington, en Virginie-Occidentale. La vaste majorité d’entre elles se sentaient aliénées des deux partis de la grande entreprise et ont dit qu’elles n’aimaient aucun des deux candidats présidentiels, Hillary Clinton ou Donald Trump.

Au milieu de la campagne, le PES s’est vu obligé d’intenter une poursuite pour empêcher l’État d’enlever mon nom et celui de tous les candidats indépendants du scrutin en tentant de devancer rétroactivement la date d'échéance pour la soumission des candidatures.

La campagne du PES a mis l’accent sur la nécessité d’une perspective internationaliste, qui rompt avec les politiques nationalistes et régionalistes, ainsi que sur la nécessité d’un nouveau mouvement antiguerre basé sur classe ouvrière et un programme socialiste. Ceci a été reçu chaleureusement par de nombreuses personnes, en particulier les résidents plus jeunes, dont toute la vie se situe dans l’ombre de la «guerre contre le terrorisme» et qui se sentent connectés mondialement à travers l’Internet.

Les travailleurs et les jeunes ont souvent répété que l’argent devait être utilisé pour offrir de bons emplois, financer l’éducation et la santé. Les priorités sociales signalées par les dépenses de billions de dollars pour la guerre et les sauvetages des banques sont celles des riches, et non des Américains ordinaires. Le programme du PES des «droits sociaux» – où les emplois, l’éducation et la retraite sont garantis pour tous – a été reçu avec enthousiasme parmi d’innombrables travailleurs.

Lors de deux rassemblements municipaux, nous avons insisté sur la nécessité d’un programme d’urgence pour les emplois, ce qui a reçu les applaudissements d'auditoires importants. En contraste, les candidats républicains et démocrates ont proposé plus de baisses d’impôt pour les entreprises.

Dans un État ayant l’un des pires taux de chômage et en constant danger d’inondations catastrophiques, il existe un désir très fort pour de bons emplois et de l’infrastructure sécuritaire parmi la population. Seul le PES a lié la dévastation sociale à l’enrichissement d’une minuscule couche de milliardaires, et a fait appel à l’expropriation de ces fortunes afin qu’elles soient mises au service de la reconstruction de la société et fournissent des emplois avec de bons salaires.

De façon déformée, la victoire de Trump aux élections mardi dernier reflète de tels maux sociaux. Le Parti républicain a facilement remporté l’État de la Virginie-Occidentale, atteignant les meilleurs résultats là où le pseudo-socialiste, le sénateur du Vermont Bernie Sanders, avait triomphé lors des primaires démocrates.

La victoire de Trump a été caractérisée comme étant le résultat de racisme et de sexisme parmi les travailleurs blancs. Mais derrière l’appui pour Trump et Sanders se trouvait une immense vague de colère et de désespoir ne pouvant plus tolérer la pauvreté et la détérioration sociale. L’appui de Sanders pour Clinton a garanti que cette colère puisse être monopolisée par la droite politique.

Alors que les conditions de vie ont continué à empirer pendant presque une décennie après la crise de 2008 – atteignant des niveaux de dépression dans plusieurs régions de la Virginie-Occidentale – les démocrates soutiennent que l’économie est forte, que le chômage est bas et que les principales inquiétudes provenaient de questions d’identité raciale et sexuelle. Des travailleurs blancs se sont fait dire qu’ils étaient «privilégiés» et que leurs attentes d’un standard de vie décent faisaient partie du problème.

Dans les régions de mines de charbon dévastées des Appalaches, Trump a envoyé le message qu'il promettait de réintroduire l’industrie du charbon et de revitaliser les communautés avec des emplois et de l’argent. Ceci, tout comme son slogan de campagne qui promet de «rendre sa grandeur à l'Amérique» («Make America Great Again»), est une fraude cynique qui sera rapidement exposée par les actes de son administration.

En l’absence d’un mouvement socialiste, le danger est que l’opposition sociale soit canalisée par l’extrême droite. Nombreux sont ceux parmi ces mêmes couches de la population défavorisées et vulnérables qui ont voté pour Trump qui seront vulnérables à encore plus de victimisation économique et sociale.

L’élection n’était pas l'aboutissement du travail du PES en Virginie-Occidentale. Ce n'était que le début. Dans les jours qui viennent, nous lutterons pour construire un mouvement ouvrier pour lutter pour nos réels intérêts de classe. Nous exhortons tous les travailleurs, jeunes, étudiants et autres à se joindre à nous dans cette lutte.

 

 

(Article paru d'abord en anglais le 10 novembre 2016)

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