Une réunion publique du PES discute comment aller de l'avant dans la lutte contre Macron

Hier, le Parti de l'égalité socialiste (PES), la section française du le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI), a tenu une réunion publique à Paris pour analyser l'arrivée d'Emmanuel Macron à la présidence. L’intervenant principal était Alexandre Lantier, secrétaire national du PES.

La réunion d'hier était la deuxième après sa première réunion le 1er mai depuis la fondation du PES l'année dernière. Une trentaine de personnes étaient présents, dont la majorité sont des travailleurs immigrés tamouls et de jeunes tamouls de la région parisienne. Des travailleurs étaient également venus de Marseille, Nice et Amiens.

Lantier a expliqué que la décision du PES pour un boycott actif au second tour le 7 mai était correcte. Alors que tous les autres partis politiques ont laissé entendre qu'ils « comprenaient » un vote pour Macron contre le candidate d'extrême droite Marine Le Pen, le PES a appelé à un boycott actif du second tour, et averti que Macron, comme Le Pen, imposerait une politique d'austérité, autoritaire et militariste.

Le bilan du premier mois du mandat de Macron depuis sa élection a confirmé la justesse de cette ligne politique. Dès le soir de son élection, Macron a adressé un « salut Républicain » à Le Pen et promis d'assurer « de manière implacable et résolue votre sécurité, et l'unité de la nation ».

Macron veut imposer son programme par ordonnances, des coupes claires dans les emplois et les avantages sociaux, faire des augmentations majeures des dépenses militaires et un retour du service militaire obligatoire – d’une manière autoritaire, par décret, sous l’état d’urgence. Pour mener cette politique, il a le soutien des dirigeants européennes, notamment de la chancelière allemande, Angela Merkel.

Lantier a dit que Macron veut gouverner la France et essayer d'organiser la répression grâce à l’état d’urgence, qu’il a prolongé et qu'il veut pérenniser.

Lantier a évoqué que le gouffre de classe qui sépare les parties de pseudo gauche comme La France insoumise de Jean Luc Mélenchon et NPA, qui ont soutenu tacitement Macron, de l'appel du Parti de l'Egalité socialiste (PES), pour un boycott actif.

Bien que Mélenchon ait reçu 7 millions de voix au premier tour des élections présidentielles grâce à ses critiques de la guerre, il a rejeté une lutte politique contre Macron. La plupart de ses partisans se soient prononcés pour un refus de voter à la fois pour Macron et la candidate néo-fasciste Marine Le Pen, mais Mélenchon a quand même refusé d’appeler à un boycott ou de donner une ligne politique.

La préparation essentielle aux luttes à venir contre le programme de guerre de Macron et de la réaction sociale est une rupture politique consciente avec cette perspective démoralisée et en faillite, représentée par les tendances de pseudo-gauche. Lantier a ajouté que la construction du PES comme avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière était la question critique pour préparer les travailleurs pour les luttes à venir.

Une discussion animée a suivi l'intervention de Lantier, avec plusieurs questions du public et des contributions de membres du PES.

Un travailleur a demandé pourquoi Mélenchon, après avoir reçu 7 millions de voix, n'avait pas voulu s'opposer plus directement à Macron.

Lantier a expliqué la trajectoire politique de Mélenchon. Radicalisé après la grève général de 1968 en tant qu'étudiant, il a rejoint l'Organisation communiste internationaliste (OCI) petit-bourgeoise après que celle-ci avait rompu avec le trotskysme et le CIQI en 1971, sur la perspective de construire une Union de la Gauche autour du PS. Mélenchon a rejoint le PS, a soutenu le président du PS, François Mitterrand. Dans les années 1980, il est devenu sénateur, puis ministre, avec des liens de haut niveau avec les milieux du renseignement et de l'armée.

D'emblée, Mélenchon ne s'est pas orienté vers la classe ouvrière ou le marxisme. Il a été hostile au marxisme et son rôle est de bloquer toute opposition politiquement indépendante dans la classe ouvrière.

Un autre travailleur a mentionné les craintes soulevées par les récentes attaques terroristes. Lantier a expliqué que les récentes attaques terroristes sur le sol européen étaient le produit de l'intervention impérialiste en Syrie. Les terroristes islamistes ont été armés et financés par les pays de l'OTAN afin de mener des attaques terroristes en Syrie pour déstabiliser le gouvernement Assad. Ayant créé et protégé ces réseaux, les services de renseignement n'étaient pas à même d'en arrêter les membres s'ils commençaient à organiser des attentats.

Lantier a insisté pour que mettre fin aux attentats, il faut construire le mouvement anti-guerre international basé sur la classe ouvrière.

Un membre dirigeant du PES, V. Gnana un parlé du rôle du CIQI dans le développement d'un cadre de travailleurs Tamouls et la construction du PES au Sri Lanka.

Gnana a parlé du rôle du PES et de son prédécesseur, la Ligue communiste révolutionnaire au Sri Lanka depuis la trahison du LSSP, qui a trahi le trotskysme et a rejoint le gouvernement bourgeois du Sri Lanka Freedom Party (SLFP) et du Premier ministre de Sirima Bandaranaike en 1964. Cette trahison du LSSP a eu d'énormes conséquences pour la classe ouvrière. Elle a approuvé les politiques réactionnaires, en constitutionnalisant la discrimination anti-tamoule et le rôle du bouddhisme comme religion d'État, tout comme du cingalais comme seule langue officielle .

L'effondrement de la coalition SLFP-LSSP a ouvert la voie à l'élection du président de droite J.R. Jayawardene de l'UNP. Après avoir privatisé l'économie et ouvert l'île aux investisseurs étrangers, il a incité les divisions communales et recherché un affrontement politique avec la classe ouvrière. En 1980, le gouvernement a réagi à une grève générale contre la privatisation et les pertes d'emplois en licenciant plus de 100 000 travailleurs.

Gnana a expliqué que le rôle de la pseudo-gauche – que l'on peut voir en France ainsi qu'au Sri Lanka – est de bloquer l'intervention politiquement indépendante de la classe ouvrière. Lorsque Jayawardene a utilisé l'état d'urgence pour imposer ses politiques réactionnaires, la pseudo-gauche sri lankaise a refusé d'organiser ou de lancer de luttes sérieuses contre Jayawardene. Ceci a permis à Jayawardene d'intensifier ses attaques contre les ouvriers tout en encourageant la violence communale.

Après la trahison de LSSP, C’était la section sri lankaise du CIQI qui a méné une lutte contre ces tendances pseudo-gauches, car elle s'adresse à la classe ouvrière et lutte pour l'indépendance politique de la classe ouvrière en défendant l'héritage de Trotskysme. « Cette lutte historique est liée à la construction de PES en France comme parti révolutionnaire des travailleurs », a ajouté Gnana.

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