Alors que le COVID-19 se répand à l'usine Jeep de Toledo dans d’autres

Mettons en place des comités de sécurité sur chaque lieu de travail pour sauver des vies!

Le nombre d’infections par COVID-19 est en augmentation partout aux États-Unis, et l’on doit prendre des mesures d’urgence.

Au complexe d’assemblage de la marque Jeep à Toledo, plus de 40 travailleurs ont été testés positif au coronavirus lundi. Fiat Chrysler et le syndicat «les Travailleurs Unis de l’Automobile» (UAW) dissimulent le nombre réel. Dans les usines de General Motors à Arlington, au Texas, et à Wentzville, au Missouri on a recensé des dizaines de cas. Six travailleurs de l’usine GM de Silao, Mexique, sont décédés. Plus de 130 cas se sont manifestés à l’usine Tesla de Fremont, en Californie.

Les cas de COVID-19 dans l’Ohio sont en augmentation, avec 1700 nouveaux cas rien que vendredi, dont 89 dans la région de Toledo. Les infections dans le Michigan ont doublé depuis le mois de juin. De nombreux autres décès ne sont pas loin derrière.

Les protocoles de sécurité de la direction sont une tromperie à 100 pour cent. Dans de nombreuses usines, ce n’est même pas possible d’être à deux pieds [60 cm] de distance, et encore moins à six pieds de distance. Ils en ont fait juste assez pour nous remettre au travail. Ils voulaient faire croire aux médias qu’ils essayaient d’arrêter la propagation du virus, mais ils font le strict minimum. Ils ne nous disent rien. Nous obtenons des informations en communiquant les uns avec les autres.

Les travailleurs doivent prendre les choses en main pour faire respecter la sécurité. Les comités de sécurité, contrôlés par nous-mêmes, devraient avoir le dernier mot si le travail est suffisamment sûr.

Les comités de sécurité des usines «Jefferson North», «Sterling Heights» et des usines de montage de «Toledo Jeep» demandent la fermeture des usines infectées. Elles doivent rester fermées jusqu’à ce qu’elles soient nettoyées à fond et qu’un environnement de travail sûr soit garanti. Tous les travailleurs doivent être soumis à des tests réguliers.

Nous avons soulevé les demandes supplémentaires suivantes:

1. Les travailleurs doivent être immédiatement informés de tout cas de COVID-19 et des zones touchées. Cette information ne peut être dissimulée aux travailleurs.

2. Lorsqu’un cas est confirmé, l’usine doit être fermée pendant au moins 24 heures pour un nettoyage en profondeur, non seulement de la zone touchée, mais de toute l’usine. Une maintenance préventive est nécessaire pour assurer un environnement de travail sûr et confortable.

3. Tous les travailleurs dont le test est positif doivent bénéficier d’un congé payé pendant la durée de leur maladie.

4. Une distanciation sociale doit être mise en place à l’entrée et à la sortie de l’usine, ainsi que pendant les heures de toilette, de déjeuner et autres pauses. Les équipements de désinfection et de nettoyage doivent rester à la disposition des travailleurs, qui peuvent les utiliser comme bon leur semble.

5. Tous les équipements doivent se faire nettoyer à chaque pause par une équipe de nettoyage distincte, qui disposera d’équipements de nettoyage, suivra les directives de distanciation sociale, portera des masques. C’est l’entreprise qui la rémunérera pour son travail. Les employés de la FCA ne sont responsables ni pour le nettoyage de l’équipement, ni pour la rémunération de l’équipe de nettoyage.

6. Un personnel médical formé, indépendant de la direction, doit être présent dans chaque usine, et rendre compte des conditions directement aux comités de sécurité.

7. La ligne doit être arrêtée pendant 10 minutes toutes les heures pour permettre aux travailleurs d’enlever leurs masques, de se reposer et de se rafraîchir. Dans le cas où un travailleur a des problèmes de santé sous-jacents qui l’empêchent de porter un masque dans l’usine. Alors, il doit pouvoir soit porter un écran facial, soit avoir la garantie de retrouver un emploi après la pandémie, avec son plein salaire dans l’intervalle.

8. Les travailleurs doivent se soumettre à des tests réguliers et universels, dont les résultats doivent être communiqués dans les 24 heures. Les contrôles de température et l’auto-déclaration des symptômes ne suffisent pas.

9. Si les conditions ne sont pas sûres, les travailleurs ont le droit de refuser de travailler sans risque de représailles de la part de la direction et du syndicat.

10. Les travailleurs ne doivent pas être pris pour cibles, réprimandés, licenciés ou harcelés de quelque manière que ce soit pour avoir pris un congé afin d’attendre les résultats des tests. Réintégrez immédiatement les employés licenciés qu’on a renvoyé pour avoir pris des jours de congé pour se faire tester. Il ne peut avoir aucune contrepartie pour avoir utilisé le FMLA pour traiter des problèmes de santé familiale et de santé mentale.

Les politiciens et les dirigeants d’entreprise qui disent «revenons à la normale» ne cherchent qu’à protéger leurs investissements. Ils mentent carrément lorsqu’ils prétendent que l’argent n’existe pas pour améliorer la sécurité, le dépistage universel ou les fermetures pour arrêter le virus. Les entreprises et leurs actionnaires ont reçu des centaines de milliards de dollars de subventions gouvernementales.

Ils ne se soucient tout simplement pas du bien-être des travailleurs. Nos vies ne peuvent pas se faire tenir en otage pour des profits.

Personne d’autre ne se battra pour nous. Les syndicats ne sont pas pour nous. Nous ne pouvons pas compter sur eux pour assurer notre sécurité, alors nous devons le faire nous-mêmes.

Les travailleurs de l’automobile ne sont pas les seuls à se trouver maltraités et dont la vie est mise en danger. Des multitudes de travailleurs mènent le même combat. Des millions d’enseignants sont confrontés à un cauchemar cet automne, alors que le gouvernement tente de forcer l’ouverture des écoles et de mettre nos enfants en danger, tout cela pour que les travailleurs continuent à travailler et que les riches s’enrichissent encore plus.

Cette lutte ne concerne pas que certains travailleurs. Il s’agit d’une situation mondiale. Nos frères et sœurs du Mexique se font dire par les entreprises qu’ils doivent eux aussi tomber malades et mourir pour maintenir la production. Des centaines de travailleurs de la compagnie pétrolière mexicaine PEMEX et les membres de leur famille sont morts. Nous devons mener un combat uni par-delà les frontières.

Nous appelons tous les travailleurs — y compris les travailleurs de l’automobile; les enseignants; les travailleurs de l’industrie de la viande; les travailleurs du commerce de détail et des services; les travailleurs de la logistique; et les travailleurs des compagnies aériennes — à créer des comités de sécurité de base. Les travailleurs qui occupent des emplois essentiels doivent disposer des ÉPIs, de tests réguliers et de conditions de sécurité.

Il appartient à tous les travailleurs de se mettre sur la même longueur d’onde et de travailler ensemble pour lutter contre cette pandémie. Les syndicats ne le feront pas. Les gouverneurs comme Gretchen Whitmer dans le Michigan ne le feront pas. Ils veulent même rouvrir les écoles, ce qui mettrait en danger la vie de millions d’élèves et d’enseignants. C’est aux travailleurs de se défendre.

La pandémie fait chaque jour plus de victimes. Il est urgent d’agir.

Partagez cette déclaration avec vos collègues et discutez de nos revendications! Rejoignez notre nouveau groupe Facebook, le réseau du comité de sécurité de Ford/GM/Chrysler, pour partager des informations et coordonner vos actions avec les travailleurs d’autres usines. Formez un comité de sécurité de base sur votre lieu de travail, rejoignez-nous et engagez-vous dans la lutte.

Pour obtenir de l’aide afin de créer un comité de sécurité de base dans votre usine, envoyez un courriel au Bulletin d’information des travailleurs de l’automobile du WSWS à autoworkers@wsws.org pour en savoir plus.

(Article paru d’abord en anglais 18 juillet 2020)

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