Macron ferme les bars et restaurants mais refuse tout confinement

Face à la recrudescence des cas de Covid-19 en France, le gouvernement Macron annonce une série de mesures de restrictions contre les bars et les restaurants mais refuse de laisser les travailleurs des secteurs non essentiels et de fermer les écoles s’abriter chez eux. Ainsi il laisse le virus se propager à une vitesse exponentielle, maintenant sa politique criminelle d’immunité collective.

Depuis plus de 10 jours, la France recense plus de 10.000 nouveaux cas par jours avec un taux de positivité des tests de 7,4 pour cent nationalement. Au printemps dernier, lorsque les hôpitaux étaient au bord de l’implosion, le 31 mars, la France a enregistré 7.578 nouveaux cas avec un taux de positivité bien inférieur à aujourd’hui. L’Ordre des médecins français et l’OMS tirent la sonnette d’alarme.

Malgré cette hausse drastique du nombre de cas contaminés qui s’accompagne d’une augmentation du nombre de personnes hospitalisées et en réanimations, le ministre de la Santé Olivier Véran a refusé la perspective tout nouveau confinement: «Nous ne voulons pas confiner le pays, même si la Suède, Cardiff ou l’Espagne le font. Nous ne voulons pas arrêter totalement la vie économique, sociale, culturelle des Français».

Le Ministre a affirmé: «Nous avons appris du virus et nous nous sommes organisés pour pouvoir mobiliser jusqu’à 12.000 lits de réanimation. Mais cette mobilisation demande de déprogrammer d'autres soins. Nous devons tous l'avoir en tête et l’éviter au maximum, pour la santé des Français.» La déprogrammation d’autres soins dont parle le ministre de la santé est déjà d’actualité dans les hôpitaux marseillais ainsi que parisiens.

En effet, avec la Guadeloupe, le département des Bouches du Rhône sont passés en état d’urgence sanitaire.

Dans une tribune dans La Provence, dix-neuf responsables, parmi lesquels les membres de la commission médicale d'établissement, les chefs de services de réanimation et des unités Covid du CHU de Marseille, mais aussi le Pr Jean-Luc Jouve, porte-parole à Marseille du collectif inter-hôpitaux, avertissent que depuis 5 semaines, la courbe d’occupation des lits est ascendante. Plus de 40 pour cent sont occupés par des patients atteints de Covid-19: «La tension sur les lits de réanimation nous a déjà contraints à des reports d’interventions chirurgicales et de nouvelles déprogrammations de patients non-COVID sont déjà prévues la semaine prochaine.»

Contrairement à ce que laisse entendre le gouvernement, les cas en réanimation ne touchent pas seulement la tranche d’âge des plus de 65 ans. Selon cette tribune des médecins, un tiers des cas en réanimation ont entre 40 et 65 ans: «A ce jour, nous accueillons 180 malades COVID, d’autres services de l’AP-HM ont donc logiquement dû transformer certaines de leurs unités d'hospitalisation en unités dédiées pour prendre en charge des patients atteints de la COVID-19.»

Le préfet des Bouches du Rhône a indiqué que seul les bars et les restaurants se trouvant dans la métropole d’Aix-Marseille seraient touchés par l’interdiction d’ouverture, ce qui provoqua la colère des élus de la métropole et des restaurateurs qui ont manifesté contre la décision du préfet.

Finalement seul les bars et restaurants des villes d’Aix en Provence et Marseille sont touchés par l’arrêté préfectoral.

En plus des Bouches du Rhône, la Guadeloupe est aussi placée en état d’urgence sanitaire avec les mêmes restrictions que les villes d’Aix-en-Provence et Marseille. Après le passage de Paris et de la petite couronne en zone d'alerte renforcée annoncé par le gouvernement, le 23 septembre, les bars et restaurants ferment depuis hier à 22 heures. Dix autres Métropoles sont passés comme Paris en zone d’alerte renforcée comme Montpellier, Toulouse.

La mesure de fermeture des bars et des restaurants par le gouvernement pour que soit encouragé la distanciation sociale est particulièrement cynique. La fermeture des bars et des restaurants sur Aix en Provence et Marseille ou encore en Guadeloupe, n’auront aucun impact significatif pour stopper le virus.

Le gouvernement veut faire croire qu’il assure la sécurité sanitaire des personnes alors qu’il impose la reprise du travail et la réouverture des écoles qui encourage la propagation du virus. Avant tout, le gouvernement ne veut pas arrêter l’activité économique pour que les milliers de milliards d’euros donnés aux banques et aux entreprises par les plans de relance européens soient transformés en profit par l’exploitation des travailleurs.

En conférence de presse lundi, Bruno Le Maire a dit aux entreprises touchés par la crise: «Nous serons à vos côtés». Il a ajouté: «Ce n’est pas parce que les difficultés sanitaires ont repris qu’il faut abandonner l’idée de la relance économique. Sur les 100 milliards prévus sur deux ans, 42 milliards doivent être injectés dans l’économie d’ici la fin de l’année prochaine. Nous allons veiller attentivement au décaissement rapide».

Contrairement à ce qu’affirme le ministre de l’Économie, le plan de relance bénéficiera aux banques et aux grandes entreprises et non aux restaurateurs et commerçants, exposés aux faillites. La lutte contre la pandémie nécessite une réponse internationale de la classe ouvrière. Les travailleurs doivent lutter pour se mettre à l’abri ce qui passe par une mobilisation pour une grève générale et une lutte pour l’expropriation de l’aristocratie financière afin, que les richesses soient utilisées pour permettre aux travailleurs de se mettre en sécurité et de protéger les petites entreprises.

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