Les Socialistes démocrates d’Amérique font campagne pour le «projet de loi PRO» soutenu par les syndicats

En février, les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA) ont annoncé les résultats du vote de la commission politique nationale sur les priorités de l’organisation pour les trois prochains mois. «En tant que première priorité externe», la déclaration a annoncé que «les DSA vont lancer une campagne nationale pour faire passer la loi sur la protection du droit d’organisation (PRO Act)».

La déclaration qualifie le projet de loi PRO de «législation transformatrice» qui «donne aux syndicats le pouvoir d’organiser les travailleurs». La déclaration s’articule entièrement autour de l’affirmation selon laquelle l’adoption du projet de loi serait une victoire historique pour les «travailleurs de couleur» et les immigrants. Dans une déclaration vidéo publiée la semaine dernière, les DSA vont plus loin en affirmant que ce projet de loi miracle est également la clé de la solution au changement climatique.

En fait, les démocrates de la Commission de l’éducation et du travail de la Chambre des Représentants ont élaboré le projet de loi PRO pour soutenir les bureaucraties syndicales qui facilitent la répression des luttes de la classe ouvrière. Le projet de loi a été présenté pour la première fois en 2019 et a immédiatement obtenu 100 coparrains du Parti démocrate à la Chambre et 40 au Sénat. Ensuite, le programme de campagne de Biden l’a présenté en tant que partie de son programme électoral. Depuis sa réintroduction à la Chambre des représentants en février dernier, le nombre de coparrains est passé à 209, dont trois républicains.

Alexandria Ocasio-Cortez s'adressant aux travailleurs en grève au marché Hunts Point Produce du Bronx à New York, le 20 janvier 2020 (Photo: Twitter)

L’objectif principal de ce projet de loi est de soutenir les syndicats, qui ont perdu des millions de membres au cours des quatre dernières décennies en raison de la collaboration de la bureaucratie de l’AFL-CIO avec l’assaut du gouvernement et des entreprises contre les emplois et le niveau de vie des travailleurs. L’objectif est de freiner le développement des luttes des travailleurs en dehors du cadre des syndicats nationalistes et procapitalistes.

De la loi Wagner à la loi PRO

Pour comprendre l’objectif du projet de loi PRO, il est nécessaire de le replacer dans son contexte historique. Cette loi consiste en une série d’amendements à la loi nationale sur les relations de travail (également connue sous le nom de loi Wagner), qui a été adoptée en 1935 et promulguée par le président Franklin Delano Roosevelt.

La loi Wagner a été adoptée dans des conditions de lutte des classes explosives aux États-Unis pendant la Grande Dépression des années 1930, et seulement 18 ans après la révolution russe, qui a donné une puissante impulsion à la croissance de la lutte des classes au niveau international. Un an seulement avant l’adoption de la loi Wagner, en 1934, des grèves générales ont éclaté dans trois grandes villes: San Francisco, Toledo et Minneapolis.

Une faction de la classe dirigeante, dont Roosevelt faisait partie, considérait qu’un mouvement ouvrier réglementé et procapitaliste ainsi que les mesures de réforme sociale du «New Deal» étaient essentiels pour contenir la menace de révolution sociale. En particulier, la loi Wagner, qui a créé le Conseil national des relations du travail (National Labor Relations Board – NLRB), visait à contrôler la vague de grèves et à l’orienter vers un cadre juridique qui pouvait être réglementé et contrôlé.

Un peu plus d’une décennie après l’adoption de la loi Wagner, en 1947, les politiciens du Parti démocrate se sont unis aux républicains afin d’imposer la loi Taft-Hartley, un amendement à la loi Wagner. Cette loi, adoptée juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale et la vague de grèves massives d’après-guerre, interdisait explicitement les grèves sauvages, politiques et de solidarité (boycottages secondaires), et comportait un serment de loyauté anticommuniste. Il donnait également au président le droit d’interdire les grèves qu’il déclarait être une menace pour la «sécurité nationale». La même année où Taft-Hartley a été adoptée, le président Harry S. Truman, un démocrate, l’a invoqué une douzaine de fois contre les travailleurs américains.

Avec l’émergence de la guerre froide, les syndicats ont adopté la croisade anticommuniste de l’impérialisme américain et ont procédé à une purge des éléments de gauche et socialistes. Cela s’est concrétisé par l’unification de l’AFL et du CIO en 1955.

Au cours des premières décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, les syndicats sont cependant restés au centre de la résistance militante des travailleurs aux empiétements du grand capital. Les années 1969 à 1975 ont vu une énorme recrudescence du militantisme de la classe ouvrière, notamment parmi les mineurs de charbon, les postiers, les sidérurgistes, les travailleurs de l’automobile, les enseignants et d’autres sections de la classe ouvrière. Même à cette époque, bon nombre des luttes les plus importantes ont pris la forme d’une rébellion contre l’appareil syndical procapitaliste. Au printemps 1970, 210.000 travailleurs postaux ont lancé une grève sauvage, à l’époque le plus grand débrayage jamais organisé contre le gouvernement fédéral.

En 1977-1978, les mineurs de charbon ont entamé une grève de 111 jours dans tout le pays. Le président Carter, un démocrate, a tenté d’imposer un ordre de retour au travail Taft-Hartley au Syndicat des travailleurs miniers d’Amérique (UMWA). Les mineurs ont ignoré l’ordre et sont restés en grève.

Alors que la position hégémonique mondiale des États-Unis commençait à s’affaiblir, l’élite dirigeante est passée d’une politique de réforme sociale limitée à une contre-révolution sociale, utilisant des méthodes de fermetures d’usines, de démantèlement des syndicats et d’encadrement des travailleurs. En 1981, le républicain Reagan a mis en œuvre un plan élaboré par le démocrate Carter et a brutalement brisé la grève de 13.000 membres de la Professional Air Traffic Controllers Organization (PATCO) en 1981.

La PATCO a également été un moment déterminant dans la dégénérescence des syndicats. La lutte des travailleurs de la PATCO a été isolée et trahie par la bureaucratie de l’AFL-CIO qui a refusé de mobiliser ses millions de membres dans une lutte plus large malgré les appels persistants des travailleurs à une grève générale. Les syndicats ont procédé à l’isolement, à la répression et à la défaite d’une série de luttes au cours des années 1980. En même temps, ils se sont intégrés de plus en plus directement dans le cadre de la gestion des sociétés.

Tout au long des années 80, les syndicats ont adopté de plus en plus ouvertement la politique du «corporatisme», basée sur l’identité supposée des intérêts du patronat et des travailleurs par l’intégration des gouvernements avec les sociétés et les syndicats, et basée sur la défense du capitalisme et de l’État-nation.

En 1995, la part des travailleurs américains membres de syndicats était tombée à 13 pour cent dans l’ensemble et à 10,4 pour cent dans le secteur privé, un déclin stupéfiant par rapport à 1958, où un tiers de tous les travailleurs américains était syndiqué. Les grèves, qui étaient autrefois une caractéristique commune de la vie américaine, ont pratiquement disparu. En 1995, que 34 arrêts de travail de 1.000 travailleurs ou plus ont eu lieu aux États-Unis, contre 187 en 1980 et 424 en 1974.

Depuis la fin des années 70, les salaires des 70 pour cent des salariés les plus pauvres stagnent, tandis que les salaires des PDG ont été multipliés par dix. Si la répartition des revenus était restée ce qu’elle était pendant la période de 1945 à 1975, les travailleurs américains des 90 pour cent les plus pauvres auraient reçu 2.500 milliards de dollars de plus en revenus supplémentaires en 2018. La part du 1 pour cent des plus riches dans le revenu total est passée de 9 pour cent en 1975 à 22 pour cent en 2018, tandis que les 90 pour cent les plus pauvres ont vu leur part diminuer de 67 pour cent à 50 pour cent.

Principales dispositions du projet de loi PRO

C’est dans ce cadre que l’on doit comprendre l’effort du gouvernement Biden et du Parti démocrate pour renforcer les syndicats et les cimenter encore plus directement à l’État et aux opérations mondiales de l’impérialisme américain. Les organisations qu’ils tentent de soutenir ne sont pas des organisations de travailleurs, mais des branches de la direction des sociétés. Elles ne sont pas des instruments de lutte des classes, mais des instruments de répression de la lutte des classes.

Il convient tout d’abord de préciser que le Congrès ne va pouvoir adopter la loi PRO sous sa forme actuelle. Les républicains (qui préfèrent généralement se passer totalement des syndicats) restent opposés à la mesure, et les démocrates auraient besoin de 60 voix au Sénat pour surmonter les obstacles de procédure.

Plusieurs points ont été ajoutés pour donner au projet de loi l’apparence de protéger les travailleurs engagés dans des luttes militantes. Il permettrait, par exemple, d’annuler l’interdiction de boycottage secondaire – c’est-à-dire les grèves de solidarité – prévue par la loi Taft-Hartley et d’empêcher les employeurs de remplacer définitivement les grévistes. Mais si une version finit par être promulguée, elle contiendra les éléments qui visent à renforcer le rôle des syndicats dans la répression de la lutte des classes.

Un élément central du projet de loi est la reclassification des «travailleurs contractuels» – composés en grande partie de «travailleurs à la tâche» dans des entreprises comme Lyft, Uber et DoorDash – en «employés». Cependant, la loi sanctionne spécifiquement la catégorie des «entrepreneurs indépendants» et redéfinit les travailleurs comme des «employés» uniquement dans le but de les syndiquer.

Les employeurs pourront toujours soustraire ces travailleurs à l’assurance chômage, à l’indemnisation des accidents du travail, à la sécurité sociale et à d’autres prestations. Ils seront libres d’imposer divers frais à leurs «employés» et de les licencier à volonté. Ces employés, tout en restant relégués à une forme de servitude industrielle, seraient mieux à même d’être «organisés» par les syndicats, où ces derniers pourront leur soutirer des cotisations syndicales tout en fonctionnant essentiellement comme des entrepreneurs de main-d’œuvre bon marché.

Le projet de loi contournerait les lois sur le «droit au travail» en permettant aux employeurs et aux syndicats d’établir des clauses de «partage équitable», qui obligeraient tous les travailleurs, y compris ceux qui choisissent de ne pas adhérer à un syndicat, à payer des cotisations pour couvrir les «coûts de représentation, de négociation collective, d’exécution des contrats et les dépenses connexes».

Cela permettrait d’améliorer les salaires déjà gonflés des dirigeants syndicaux. En 2020, la Fédération américaine des enseignants (AFT) a collecté 185 millions de dollars de cotisations et n’a pas dépensé un sou en indemnités de grève. En revanche, elle a dépensé près de 100 millions de dollars en salaires, avantages et autres dépenses pour les bureaucrates syndicaux, y compris 435.453 dollars en salaires et débours uniquement pour la présidente de l’AFT, Randi Weingarten.

Plusieurs mesures sont destinées à faciliter la syndicalisation des lieux de travail. Le projet de loi simplifierait le processus de reconnaissance syndicale, en éliminant le vote des employés en faveur de la certification «par carte». Il suffirait que 51 pour cent des travailleurs signent des cartes en faveur d’un syndicat pour que celui-ci soit reconnu. En même temps, les employeurs seraient tenus de fournir aux syndicats qui cherchent à obtenir des droits de négociation les informations concernant leurs employés, y compris leur emploi, des informations sur les équipes, des numéros de téléphone portable et des adresses de domicile. Cela ferait de la participation obligatoire aux réunions de campagne antisyndicale d’un employeur une pratique de travail déloyale.

Le projet de loi vise à enfermer les travailleurs dans le carcan débilitant des lois sur la gestion du travail, conçues pour étouffer le militantisme de la base. Par exemple, si un employeur refuse d’accepter un premier contrat après la syndicalisation, la question sera immédiatement transmise au Service fédéral de médiation et de conciliation, puis à un groupe d’arbitrage qui imposera un accord contraignant. Cela empêcherait ainsi les travailleurs de faire grève pour faire valoir leurs revendications. D’autres différends seraient acheminés au Conseil national des relations de travail, que les syndicats utilisent depuis longtemps pour prévenir les luttes et imposer les diktats de la direction.

Le Parti démocrate réagit à l'agitation sociale croissante

Dans ses efforts pour renforcer les syndicats, les démocrates réagissent aux efforts des travailleurs pour se libérer de leur emprise organisationnelle.

Avant même que l’immense crise sociale ne soit considérablement accélérée par la pandémie, le militantisme de la classe ouvrière était en hausse. En 2018 et 2019, une vague de grèves a éclaté parmi les enseignants aux États-Unis et dans le monde entier contre l’austérité implacable et le transfert historique de richesses aux riches. Ces grèves ont été déclenchées en confrontation directe avec les syndicats. En 2019, 48.000 travailleurs de General Motors ont lancé une grève de 40 jours, la première grande grève nationale de l’automobile aux États-Unis en quatre décennies, qui a opposé les travailleurs aux gangsters corrompus de l’UAW.

Lorsque la pandémie de COVID-19 a ravagé le monde en 2020, elle agissait sur une situation sociale déjà explosive. Aujourd’hui, après un an de pandémie, où la crise sociale aux États-Unis et dans le monde atteint des profondeurs sans précédent, la classe dirigeante craint de plus en plus de ne pas pouvoir étouffer les conflits de classe avec les mécanismes habituels.

Le Parti de l’égalité socialiste et le «World Socialist Web Site» jouent un rôle de premier plan dans la lutte pour la création d’organisations indépendantes de lutte ouvrière, de comités de la base pour développer une contre-offensive unie de toute la classe ouvrière. Le gouvernement Biden, parlant au nom d’une faction particulière de la classe dirigeante, cherche à mettre en œuvre des mesures qui visent à renforcer le contrôle des syndicats sur la classe ouvrière.

Cela s’est exprimé de la manière la plus nette dans l’intervention sans précédent de Biden lors du vote sur la syndicalisation des travailleurs d’Amazon en Alabama la semaine dernière, dans laquelle il a publié une déclaration vidéo qui soutient pleinement les efforts du Retail, Wholesale, Department Store Union (RWDSU) pour syndiquer les travailleurs de l’entrepôt Bessemer d’Amazon, en Alabama.

L’intervention déterminée de Biden, un représentant de confiance de l’élite au pouvoir, pour promouvoir la campagne de syndicalisation n’avait rien à voir avec les intérêts des travailleurs d’Amazon. Elle exprime plutôt les préoccupations d’une importante fraction de la classe dirigeante qui est de plus en plus sensible et craintive face à la radicalisation de masse des travailleurs et des jeunes en réponse à la gestion imprudente et criminelle de la pandémie.

La deuxième préoccupation, bien que non moins fondamentale, est liée aux intérêts géostratégiques de la classe dirigeante.

La classe dirigeante américaine veut maintenir sa position d’hégémonie mondiale par l’utilisation de la force militaire. Le gouvernement Biden mène une politique de plus en plus conflictuelle à l’égard de la Russie et, en particulier, de la Chine. La menace d’un conflit militaire majeur s’accroît. Dans l’éventualité d’un conflit majeur entre «grandes puissances», les syndicats procapitalistes joueront un rôle essentiel dans la promotion du chauvinisme national et la répression de la lutte des classes. La guerre à l’étranger exige un «mouvement ouvrier» discipliné dans le pays.

Qu’est-ce qui se cache derrière la campagne des DSA pour l’adoption de la loi PRO?

La campagne menée par les DSA pour l’adoption de la loi PRO souligne une fois de plus l’asservissement total de l’organisation aux besoins politiques de l’establishment du Parti démocrate et, à travers le Parti démocrate, du capitalisme américain.

Face à la plus grande crise économique, sociale et politique que les États-Unis aient connue depuis la Grande Dépression, et sur laquelle les DSA n’ont pratiquement rien eu à dire, l’organisation se plie en quatre pour aider les démocrates à contrecarrer la résistance de la classe ouvrière à leurs politiques de droite. Les DSA cherchent à rassembler les travailleurs dans les syndicats officiels afin de les piéger dans des organisations qui sont devenues des syndicats d’entreprise.

Leurs efforts pour saper la capacité des travailleurs à organiser une offensive industrielle et politique contre la classe dirigeante prennent de nombreuses formes. Pratiquement tout ce que l’organisation écrit utilise le langage de la politique identitaire, qui vise à diviser les travailleurs selon des lignes raciales, de genre, ethniques et nationales. La déclaration du Comité politique national des DSA sur les priorités de l’organisation, qui a introduit la campagne autour de la loi PRO, a commencé par de tels appels.

La déclaration commence ainsi: «Les DSA doit être un foyer politique qui attire, retient et soutient les organisateurs du BIPOC (les Noirs, les autochtones et les gens de couleur)».

«Cela commence, écrivent-ils, en admettant la douleur ressentie par les membres du BIPOC causée par une culture de suprématie blanche dans nos pratiques, et en reconnaissant l’immense tâche qui incombe aux organisateurs du BIPOC pour corriger ces problèmes, ainsi qu’en éduquant et en pratiquant le fait élémentaire qu’un mouvement socialiste échouera sans dirigeants de couleur». Afin de «servir les organisateurs du BIPOC», les DSA affirment que tout doit être fait pour que la loi PRO soit entérinée.

En réalité, la direction des DSA parle au nom d’une partie de la classe moyenne supérieure qui cherche des postes et une «place à la table» dans le cadre politique existant, y compris au sein des bureaucraties syndicales qu’elle cherche à soutenir par la loi PRO. En effet, les membres des DSA jouent déjà un rôle important dans plusieurs syndicats, notamment les syndicats d’enseignants des grandes villes américaines.

C’est sur cette base que la politique identitaire est employée avec tant de férocité. Des postes seront sans doute attribués à des personnalités des DSA qui prouvent leur loyauté envers l’establishment politique en maintenant les travailleurs à l’ordre. Les DSA célébreront ensuite la diversité parmi les oppresseurs comme une victoire de la gauche.

La «stratégie» syndicale des DSA a déjà été démasquée de manière décisive, notamment depuis la réémergence du militantisme ouvrier aux États-Unis au cours des dernières années. Les DSA ont directement participé à la capitulation du syndicat dans la lutte des enseignants de Chicago pour empêcher un retour à l’apprentissage en personne au début de 2021. L’organisation a fourni une couverture au syndicat des enseignants de Chicago (CTU) en le promouvant comme un véhicule de «syndicalisme de justice sociale», organisé sur la base d’une politique d’identité.

De même, lors de la grève du marché Hunts Point en janvier, les DSA et ses copenseurs du magazine Jacobin ont effectivement fait office d’agence de presse pour le syndicat des Teamsters en promouvant l’illusion que les Teamsters et les démocrates se tenaient du côté des travailleurs.

Dans des conditions où la pandémie de coronavirus a complètement démasqué la réalité du capitalisme, accélérant une radicalisation politique généralisée parmi les travailleurs, les DSA jouent un rôle précieux au service de la classe dirigeante: offrir un lustre de gauche au Parti démocrate alors qu’il se déplace de plus en plus vers la droite.

Les DSA n’ont ni l’intérêt ni l’intention de se battre dans l’intérêt de la classe ouvrière, et encore moins de se battre pour le socialisme. Bien au contraire, les DSA cherchent à empêcher les travailleurs d’acquérir une véritable compréhension de ce qu’est le socialisme et de la manière dont il peut être réalisé. Cependant, c’est exactement un tel programme politique qui est nécessaire pour que les travailleurs puissent atteindre leurs objectifs. Ce que la classe dirigeante craint surtout, c’est que la radicalisation croissante des travailleurs acquière une direction et un programme politique socialistes.

(Article paru en anglais le 10 mars 2021)

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