Travailleurs de Topeka Frito-Lay: votez NON au dernier accord secret entre la compagnie et BCTGM! Formez un Comité des travailleurs de la base pour étendre et gagner la grève!

Pour contacter le «World Socialist Web Site» afin de discuter de l’organisation d’un comité de grève de la base, les travailleurs de Frito-Lay peuvent envoyer un courriel à fritolayrfc@gmail.com ou un SMS au (785) 816-1505.

Mercredi dernier, le syndicat des travailleurs du syndicat BCTGM (Bakery, Confectionery, Tobacco Workers and Grain Millers) a annoncé qu’il avait conclu un autre accord de principe avec le géant des snacks Frito-Lay à l’usine de Topeka, au Kansas, où plus de 500 travailleurs sont en grève depuis le 5 juillet. Le syndicat impose un vote sur l’accord ce vendredi, ne laissant pas aux travailleurs le temps d’étudier ou de comprendre réellement ce sur quoi ils votent.

Les travailleurs ont le droit de savoir tout ce que contient cet accord, et ils doivent exiger la publication du contrat complet et une semaine pour l’étudier et en discuter avant tout vote. Si le BCTGM tente quand même d’organiser le vote, les travailleurs doivent rejeter le contrat de manière décisive par principe.

Le «World Socialist Web Site» et le Parti de l’égalité socialiste demandent instamment aux travailleurs de Frito-Lay d’agir immédiatement pour former un comité de grève de la base afin de retirer la conduite de la lutte des mains du BCTGM, qui a montré à plusieurs reprises qu’il conspire avec l’entreprise pour maintenir le statu quo de bas salaires et d’exploitation.

Travailleurs de Frito-Lay sur le piquet de grève (Photo: Topeka Frito-Lay Union Members Appreciation Page/Facebook)

Déjà, tout porte à croire que le contrat proposé, le cinquième rapporté par la section 218 du BCTGM, est peu différent des quatre précédents accords de capitulation. Les travailleurs de l’usine ont courageusement et massivement rejeté ces accords parce qu’ils ne changent rient aux années de stagnation ou de gel des salaires et d’horaires de travail intolérables, y compris des heures supplémentaires obligatoires exténuantes. Le contrat le plus récent soutenu par le syndicat ne prévoyait que deux augmentations de salaire annuelles de 2 pour cent. Cela est bien inférieur au taux d’inflation actuel de 5,4 pour cent pour les biens de consommation et équivaut donc à une réduction effective des salaires.

Les travailleurs ont déjà utilisé les médias sociaux pour appeler à voter «non», sur la base des quelques informations qu’ils ont pu glaner sur l’accord. L’un d’eux a écrit sur Facebook: «Ce n’est toujours pas un bon contrat! Ils peuvent encore nous forcer à travailler six jours par semaine, 12 heures par jour, avec un seul jour de congé! NON!»

Un travailleur de Frito-Lay dans la région de Topeka qui ne fait pas partie de la même unité de négociation que les grévistes a déclaré au WSWS qu’il pense que l’accord devrait être rejeté, disant que c’est pratiquement le même contrat qu’avant. «Frito-Lay leur a offert 2 pour cent la première année et 2 pour cent la deuxième année lors de la première offre. Cette offre était de 3 pour cent la première année et de 1 pour cent la deuxième année, donc essentiellement la même offre que précédemment. Je ne sais pas pourquoi ils accepteraient la même chose que celle qu’ils ont refusée auparavant.»

Il poursuit: «Je ne suis pas un grand fan de leur syndicat. Je pense qu’ils veulent qu’ils reprennent le travail pour que les cotisations syndicales soient versées. Le syndicat voulait qu’ils signent le dernier accord, mais suffisamment de travailleurs ont eu le courage de dire qu’ils en avaient assez de ces accords pourris, et je ne leur en veux pas. Je déteste voir ces gros syndicalistes gagner 200.000 dollars par an et ces travailleurs gagner 100 dollars par semaine en indemnités [de grève]».

«Je sais que pour que je vote oui, il faudra au moins de fortes augmentations de salaire pour tous les travailleurs et des augmentations annuelles qui restent supérieures à l’inflation», a déclaré un travailleur en grève au WSWS, exprimant la détermination générale à augmenter substantiellement les salaires. «Au minimum, jusqu’à ce qu’ils y arrivent, c’est pas de vote».

Une déclaration a été publiée jeudi par Frito-Lay visant à faire pression sur les travailleurs pour qu’ils acceptent le contrat offre un aperçu de la collaboration encore plus grande entre le syndicat et l’entreprise qu’elle impliquerait. Frito-Lay a écrit: «Nous avons passé les trois derniers jours à revoir ensemble les termes de l’offre précédente. Nous nous sommes alignés sur une nouvelle offre qui répondra mieux aux préoccupations des employés concernant les jours de congé garantis. Cette nouvelle offre créera des opportunités supplémentaires pour le syndicat d’avoir une influence sur la dotation en personnel et les heures supplémentaires».

«Nous pensons que cette offre répond aux problèmes les plus urgents soulevés par nos employés et qu’elle représente une solution gagnante pour le syndicat et Frito-Lay. Nous exhortons les employés à ratifier cette offre afin qu’ils puissent mettre fin à la grève et reprendre le travail».

En d’autres termes, le BCTGM serait intégré encore davantage dans le cadre de la gestion et se verrait accorder un rôle plus important dans la supervision des conditions d’exploitation des travailleurs. Inévitablement et implicitement, BCTGM donne sa bénédiction au sous-effectif et aux heures supplémentaires obligatoires, représentant un «gagnant-gagnant» pour Frito-Lay et le BCTGM, mais rien d’autre qu’une nouvelle perte pour les travailleurs.

Notamment, Frito-Lay a ajouté qu’elle ne divulguerait pas les détails de l’accord «à la demande du syndicat». L’effort conjoint de l’entreprise et du syndicat pour maintenir les travailleurs dans l’ignorance des termes de l’accord ne peut avoir pour but que de le faire passer en force et de mettre fin à la grève.

De son côté, le BCTGM cherche déjà à réduire les attentes des travailleurs à l’égard du dernier contrat. Brad Schmidt, vice-président de la section 218, a déclaré: «Nous n’obtenons jamais tout ce que nous voulons, tout comme l’entreprise. C’est pourquoi nous avons des négociations. Mais je pense qu’il s’agira d’une offre que la majorité des gens vont soutenir et dont ils seront satisfaits.» Cependant, le BCTGM avait déjà approuvé quatre ententes de principe au rabais, pourquoi les travailleurs devraient-ils se fier à leur parole selon laquelle la dernière offre sera fondamentalement meilleure?

Deux jours à peine avant l’annonce du dernier contrat vanté par le BCTGM, Frito-Lay a envoyé une lettre aux travailleurs, insistant à nouveau sur les conditions de ses propositions précédentes. De manière significative, la société a déclaré que c’était le syndicat qui avait proposé une augmentation salariale de seulement 2 pour cent par an dans l’accord précédent. Cela n’est toutefois pas surprenant, étant donné que le syndicat a accepté contrat après contrat des augmentations inférieures à l’inflation, certains travailleurs déclarant que leur salaire n’a augmenté que de 77 cents au cours des 12 dernières années.

La situation intolérable que les travailleurs se battent pour renverser est le résultat de décennies au cours desquelles le BCTGM a réprimé l’opposition et les grèves et s’est entendu avec l’entreprise pour imposer sa volonté.

La société mère de Frito-Lay, le conglomérat multinational de l’alimentation et des boissons Pepsico, engrange des milliards de bénéfices pendant la pandémie et envoie des milliards supplémentaires à ses investisseurs. Il y a plus qu’assez d’argent pour satisfaire les besoins des travailleurs. Mais pour obtenir leurs revendications, les travailleurs ont besoin d’une organisation combative qui défende leurs intérêts aussi implacablement que l’entreprise poursuit les siens.

Pour que la grève réussisse, les éléments suivants sont nécessaires:

1. La dernière proposition de contrat de vente, élaborée entre le BCTGM et l’entreprise dans le dos des travailleurs, doit être massivement rejetée.

2. Un comité de grève de la base doit être créé, composé des travailleurs les plus fiables et les plus militants. Ce comité formulerait des revendications basées sur les besoins réels des travailleurs, telles qu’une augmentation générale des salaires de 25 pour cent pour toutes les classifications, une augmentation annuelle du coût de la vie de 6 pour cent pour compenser l’inflation galopante, et la fin des heures supplémentaires obligatoires au-delà de 40 heures.

3. On doit mettre un terme au secret et aux accords secrets du BCTGM. Des délégués de confiance issus de la base doivent superviser toute négociation future entre le syndicat et l’entreprise, et toute nouvelle proposition doit être communiquée à l’ensemble des membres dans son intégralité au moins une semaine avant tout vote.

4. Les travailleurs doivent recevoir les ressources nécessaires pour donner à la grève une base sérieuse. Les indemnités de grève doivent passer de leur misérable montant actuel de 105 dollars au niveau du plein salaire des travailleurs, payé à partir des dizaines de millions d’actifs de l’internationale syndicale. Jusqu’à ce que l’entreprise rétablisse l’assurance maladie des travailleurs, la couverture maladie étendue COBRA doit être couverte par le BCTGM.

5. L’isolement de la grève imposé par le BCTGM doit être rompu. Les travailleurs de Topeka doivent faire appel aux dizaines de milliers de travailleurs de Frito-Lay et de Pepsi aux États-Unis et au-delà pour soutenir leur grève et préparer des actions de solidarité, y compris un débrayage national pour arrêter les opérations de Frito-Lay et de Pepsico. Ces dernières semaines, les chauffeurs de Pepsi dans l’Indiana ont débrayé contre les efforts qui visent à augmenter les coûts des soins de santé, ce qui montre une fois de plus que les travailleurs du monde entier sont confrontés aux mêmes problèmes fondamentaux.

La lutte chez Frito-Lay fait elle-même partie d’une rébellion croissante des travailleurs à l’échelle internationale contre les sociétés, soutenues par les syndicats, qui demandent aux travailleurs de continuer à se sacrifier pendant que les sociétés et leurs investisseurs voient leurs fortunes s’envoler pendant la pandémie.

L’expression la plus significative et la plus consciente de ce processus plus large a été la lutte de plusieurs mois des travailleurs de Volvo Trucks dans le sud-ouest de la Virginie. Les travailleurs de Volvo ont rejeté à plusieurs reprises les contrats soutenus par l’UAW entre mai et juillet. Ils ont organisé le Comité de base des travailleurs de Volvo qui a mis à nu les mensonges de l’entreprise et de l’UAW et a mené la lutte pour des salaires et des avantages plus élevés.

La tâche consiste maintenant à continuer à développer l’organisation et la direction nécessaires pour unifier ces luttes et les mener à la victoire. Le réseau croissant des comités de base des travailleurs de l’automobile, des travailleurs d’Amazon, des éducateurs et d’autres travailleurs doit être étendu. On doit jeter les bases d’un puissant mouvement international de la classe ouvrière pour enfin arrêter et inverser les attaques des grandes entreprises contre le niveau de vie des travailleurs.

(Article paru en anglais le 23 juillet 2021)

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