La lutte contre les inondations catastrophiques en Allemagne nécessite un programme socialiste

Les inondations terribles qui ont frappé certaines parties des régions allemandes de Rhénanie-Palatinat et de Rhénanie du Nord-Westphalie (NRW) et de la Belgique la semaine dernière, coûtant la vie à plus de 200 personnes, n'étaient pas simplement une catastrophe naturelle inévitable.

Un pont sur la rivière Ahr est endommagé à Bad Neuenahr-Ahrweiler, en Allemagne, le samedi 17 juillet 2021. (Photo: AP Photo/Michael Probst)

Le fait que les violentes tempêtes et les fortes pluies aient fait tant de morts et causé des dommages dévastateurs aux maisons, aux routes, aux ponts et à toutes les infrastructures de base est de la responsabilité du gouvernement fédéral et ceux des Länder et leur politique capitaliste, qui, comme dans la pandémie, a placé les profits avant les vies.

L'approvisionnement des personnes dans les zones touchées continue d'être catastrophique. Une vingtaine de cabinets médicaux de la région de Rhénanie-Palatinat touchée par les tempêtes sont hors service, selon le chef du Marburger Bund en Rhénanie-Palatinat et NRW, Hans-Albert Gehle.

Des centaines de milliers de personnes ont été privées d'électricité et d'eau potable, et beaucoup continuent de l’être. Les réseaux de téléphonie mobile ne fonctionnent toujours pas dans certaines parties de la région.

Près d'une semaine après les inondations le long de la rivière Ahr en Rhénanie-Palatinat, certaines des personnes touchées déclarent qu'elles n'ont vu aucun signe d'un programme d'aide coordonné au niveau central pour faire face aux dégâts et approvisionner la population. Les gens se débrouillent eux-mêmes où s'aident mutuellement, ou sont aidés par des bénévoles privés d'autres régions d'Allemagne.

Beaucoup de gens, qui n'ont pu sauver leur vie qu'à la dernière minute, ont tout perdu. Des résidences, des usines, des ateliers, des commerces, des cabinets médicaux, des restaurants et des hôtels ont été détruits ou gravement endommagés.

Partout dans le monde, les gens sont horrifiés par les ravages causés par les inondations. Dans les zones touchées et sur les réseaux sociaux, la colère monte contre les responsables politiques, qui n'ont pas averti la population et n'ont pas évacué les gens, même s'ils ont reçu des avertissements de météorologues et de scientifiques à propos d'une telle conséquence.

Les corps de personnes emportées par la masse d'eau dans leurs maisons, dans des caves ou dans la rue continuent d'être récupérés. On ignore combien de personnes ont été emportées par les inondations.

Les représentants du gouvernement fédéral et des Länder qui se sont rendus dans les zones touchées déclarent hypocritement à quel point ils ont été profondément émus par les inondations. Ils cherchent à se laver les mains de toute responsabilité dans les événements et affirment que personne n'aurait pu prévoir un tel désastre. Ces affirmations ont été démenties par des scientifiques de renommée internationale.

Les avertissements concernant de graves inondations n'ont tout simplement pas été transmis à la population par les gouvernements, les autorités et les médias responsables. Pratiquement aucune mesure d'atténuation ou de prévention n'a été prise et aucune évacuation des zones les plus touchées n'a été ordonnée.

Le nombre élevé de décès est le résultat direct de l'inaction criminelle du gouvernement fédéral et des Länder. Bien qu'ils aient été prévenus à l'avance, ces derniers n'ont rien fait pour alerter la population et sauver des vies.

La catastrophe des inondations met à nu le système capitaliste et ses représentants politiques de plusieurs manières.

Premièrement, c'était un résultat direct de la crise climatique, qui a été causée par le système de profit capitaliste. Elle engendre un nombre accru d'événements météorologiques extrêmes, contre lesquels les scientifiques mettent en garde depuis des décennies.

Les conséquences du changement climatique sont depuis longtemps bien documentées. De nombreuses études ont montré que le réchauffement climatique augmente la régularité des inondations et des sécheresses, et menace à terme la survie de notre planète et de l'humanité. Mais la classe dirigeante est incapable et peu disposée à adopter des mesures sérieuses pour lutter contre le changement climatique, car cela saperait sa quête de profit et ses intérêts géostratégiques.

Deuxièmement, les effets mortels du changement climatique sont le résultat de décennies d'infrastructures négligées et délabrées, empêchant d’avoir un système d'alerte aux inondations, une unité de protection civile contre les catastrophes bien équipée et efficace et des barrières adéquates contre les inondations.

Les lacunes dans ces domaines sont le résultat direct de la politique d'austérité menée depuis des décennies et de la négligence des infrastructures. Les sirènes ont été démantelées ou leur nombre réduit, ainsi que de nombreuses autres mesures nécessaires à la protection et à l'approvisionnement de la population en cas d'urgence.

L'inaction des politiciens de tous les partis établis et leur affirmation selon laquelle une telle catastrophe ne pouvait être prévue montrent l'indifférence, l'arrogance et l'hostilité de l'élite dirigeante envers les travailleurs. C'est une expression de la faillite du système de profit capitaliste.

Comme lors de la pandémie, qui a déjà coûté la vie à plus de 4 millions de personnes dans le monde et à plus de 91.000 en Allemagne, les gouvernements suivent le slogan «les profits avant la vie». Alors que les banques et les grandes entreprises reçoivent des renflouements de centaines de milliards d'euros sans conditions et que l'armée reçoit des dizaines de milliards de dépenses supplémentaires, il n'y aurait pas d'argent disponible pour les besoins sociaux et la protection de la santé et de la vie de la classe ouvrière, la grande majorité de la population.

L'aide d'urgence de 400 millions d'euros proposée par le gouvernement fédéral et ceux des Länder est bien trop faible pour assurer la survie et l'approvisionnement des personnes gravement touchées par les inondations. Ce n'est même pas une fraction des fonds mobilisés par l'État lorsqu'il s'agit de «sauver» les banques et les grandes entreprises, ou de réarmer l'armée allemande.

Le Sozialistische Gleichheitspartei (Parti de l’égalité socialiste) demande des milliards d'euros pour le soutien immédiat aux victimes des inondations afin qu'elles puissent reconstruire leurs maisons et leurs commerces détruits. Toutes les familles et tous les travailleurs concernés, ainsi que les petites et moyennes entreprises, doivent être intégralement indemnisés.

Des milliards supplémentaires doivent être investis dans la modernisation et la sécurisation des infrastructures détruites et des mesures de protection globales. Les ressources nécessaires doivent être mises à disposition pour rétablir immédiatement l'alimentation en eau et en électricité.

La mise en œuvre de ces revendications nécessite la mobilisation de la classe ouvrière internationale dans la lutte pour un programme socialiste. Les grandes entreprises, les banques et les super-riches, qui sont devenus encore plus riches pendant la pandémie, doivent être expropriés sans compensation afin que ces milliards de richesses puissent être utilisés pour satisfaire les besoins sociaux de la population et lutter contre le changement climatique.

Ce n'est que par la transformation socialiste de la société que la lutte peut être menée avec succès contre le changement climatique et pour une vie juste en toute sécurité.

(Article paru en anglais le 23 juillet 2021)

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