Sud santé lance un préavis de grève contre la vaccination obligatoire

C’est dans le contexte des manifestations contre le pass sanitaire à l’appel des néofascistes que la Fédération Sud Santé-Sociaux a déposé un préavis de grève illimité contre le projet de loi de vaccination obligatoire pour le personnel soignant. Des rassemblements sont prévus aujourd’hui, notamment à Lyon et Marseille, alors que le Conseil Constitutionnel doit rendre sa décision sur le projet de loi encadrant l'obligation vaccinale du personnel soignant.

Sud-Santé mais aussi la CGT-Santé réclament «l’abrogation de la vaccination obligatoire» pour le soignants et la «liberté de choisir» pour chaque individu de se faire vacciner ou non. Sud dénonce les sanctions contre les soignants refusant de se faire vacciner: «Les nouvelles dérogations qui y sont faites ouvrent un précédent dangereux. Elles permettent à l’employeur la possibilité de sanctions (la suspension du contrat de travail et de la rémunération par l’employeur), pour un motif qui devrait relever du secret médical et de la compétence de la médecine du travail».

En plus de l’abrogation du pass sanitaire et de l’abandon de la vaccination obligatoire, Sud ajoute une série de revendications: un salaire minimum à 1700 euros, la réouverture des lits fermés ou encore la reconnaissance sans condition en maladie professionnelle de tous les personnels de santé et d’action sociale atteints par le coronavirus.

À Marseille, Sud Santé et la CGT ont déposé des préavis de grève illimitée qui concerne l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) et l'hôpital Édouard-Toulouse. Les soignants des deux établissements doivent débuter la grève les 4 et 9 août, respectivement. À Lyon, c'est Sud Santé également qui a initié un préavis de grève, celui-ci ayant débuté le 29 juillet dernier. En Corse, à Bastia, la CGT du centre hospitalier de la commune de Haute-Corse a également déposé un préavis de grève vendredi 30 juillet, alors qu'un rassemblement s'est tenu le même jour.

Il existe une colère légitime aux seins du personnel soignant contre la politique criminelle d’immunité collective de Macron et de l’UE. Cette pandémie à mis le système de santé au bord de l’implosion conséquence des politiques d’austérités des gouvernements successifs, sacrifiant la vie des travailleurs de la santé. Le «passe sanitaire» de Macron fait partie d’une politique menée par la classe dirigeante à travers toute l’Union européenne d’imposer le retour au travail et à l’école et de laisser le virus se propager au mépris des recommandations scientifiques.

Pour autant, la politique des bureaucraties syndicales est réactionnaire, car elle dévoie la colère des soignants derrière une perspective anti-scientifique et anti-vaccinale mise en avant surtout par l’extrême-droite, qui prône une politique de propagation généralisée du coronavirus.

La vaccination obligatoire contre de nombreuses maladies dont le Covid-19 n’est pas une atteinte aux droits démocratiques. Elle fait partie des acquis sociaux obtenus par les luttes de la classe ouvrière au 20e siècle qui ont permis d’améliorer l’espérance de vie ouvrière. La vaccination contre le coronavirus est une exigence élémentaire de santé publique et d’autodéfense de la classe ouvrière dont fait partie le personnel soignant.

La lutte contre la pandémie et contre la dictature policière est une lutte internationale, à mener scientifiquement et en mobilisant les travailleurs en toute indépendance des appareils syndicaux inféodé à l’aristocratie financière. En effet les préavis lancés par la CGT et Sud ont lieu dans le contexte des manifestations à l’appel de néofascistes, Florian Philippot, Dupon-Aignan et Marion Maréchal Le Pen contre la vaccination et pour la levée de toutes les restrictions sanitaires.

Ce phénomène n’est pas isolé à la France: un peu partout en Europe, les forces néofascistes organisent les manifestations contre les restrictions sanitaires prônées par les scientifiques.

En Italie, à Milan, Turin, Rome, Naples et d’autres villes, plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue ce week-end à l’appel du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, pour manifester contre l’obligation du Green Pass pour certaines activités à partir du 6 août.

En Allemagne, à Berlin, des centaines de personnes hostiles aux restrictions décidées pour lutter contre le Covid-19 ont bravé dimanche l’interdiction de manifester et se sont rassemblées illégalement dans les rues de la ville, provoquant des échauffourées avec la police. Ces forces étaient dominées par les forces d’extrême droite et fascistes qui affichent ouvertement leurs sentiments sous la forme de drapeaux de guerre du IIIe Reich et de symboles antisémites.

Sud-Santé falsifie l’origine des manifestations à l’appel de l’extrême-droite pour dissimuler leur alignement avec les activités politiques des néofascistes à travers l’Europe. Elle prétend appeller «à participer aux mobilisations sociales et de défense des libertés qui se construisent et qui n’ont rien à voir avec les rassemblements initiés par l’extrême droite et les mouvances complotistes, que nous combattons».

Les rassemblements organisées par Sud et la CGT pourront se tenir en parallèle des manifestations organisées par les néofascistes cependant, les « mobilisations sociales et de défense des libertés » auxquelles la Fédération Sud Santé appelle à y participé sont initié par l’extrême droite.

D’ailleurs, le site Révolution Permanente, proche du syndicat Sud, a reconnu que les manifestations anti-vaccin étaient à l’appel des néofascistes: «Si l’extrême-droite a pu intervenir et appeler à la mobilisation, la teinte générale des revendications est marquée par un caractère confus, expression d’une politisation initiale. Une politisation produite et marquée par le discrédit de la parole publique, qui ouvre un important espace aux doutes, parfois légitimes, quant à la vaccination».

Une colère explosive monte contre la classe dirigeante à travers l’Europe et le monde, qui a refusé les mesures sanitaires nécessaires pour stopper la pandémie. Une crise sanitaire et politique internationale se profile, qui nécessite une mobilisation indépendante de la classe ouvrière pour imposer une politique sanitaire scientifique. En mars 2020 c’étaient des débrayages spontanés à travers l’Italie et l’Europe qui avaient imposé une politique de confinement strict pour permettre aux travailleurs de s’abriter chez eux.

La CGT et Sud essaie d’aligner les soignants en colère et désespérés derrière l’extrême droite, mais c’est pour bloquer une lutte pour une politique scientifique contre le virus.

La campagne anti-vaccinale des néofascistes encouragé par l’aristocratie financière vise à impulser un tournant à droite afin que les milliards nécessaires pour vacciner la population ne soient pas détournés des plans de relances adoptés par l’UE. En effet, les appareils syndicaux trouveront leur compte dans les fonds européens qui transiteront par les comités d’entreprise des grandes sociétés.

Le Parti de l’égalité socialiste lutte pour mobiliser les travailleurs à l’échelle internationale pour mettre un terme à la pandémie et à la course des élites capitalistes vers la dictature. La construction de comités de base sur chaque école ou lieu de travail permettrait de veiller à la sécurité et à la santé des travailleurs et des jeunes, et de les mobiliser en faveur d’une politique sanitaire scientifique et contre à la fois Macron et le danger d’un coup d’État néofasciste. La construction d’une telle Alliance ouvrière internationale de Comités de base, indépendante des appareils syndicaux nationaux et de leurs alliés de la pseudo gauche.

Ceci implique la fermeture des lieux de travail non essentiels et l’expropriation de l’aristocratie financière pour permettre de mettre à l’abri la population et de vacciner la plus largement possible, en éduquant les travailleurs sur la nécessité d’une telle politique.

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