L’IYSSE gagne à nouveau des sièges au parlement étudiant de l’Université Humboldt de Berlin

Le groupe universitaire de l’«International Youth and Students for Social Equality» (IYSSE) de l’Université Humboldt (HU) de Berlin a une nouvelle fois fait son entrée au parlement des étudiants avec deux représentants lors des élections de cette année. L’IYSSE a obtenu 2,7 pour cent des suffrages exprimés.

Les élections se sont déroulées dans un contexte de pandémie qui frappe durement des milliers d’étudiants et fait ressurgir tous les problèmes du capitalisme. «Le résultat de nos élections revêt donc une grande importance», explique Sven Wurm, porte-parole de l’IYSSE à Humboldt, qui a lui-même remporté l’un des deux mandats.

«Il y a les millions de décès dus au coronavirus; les pertes d’emploi; le changement climatique; le danger de la guerre et du fascisme – toutes ces questions motivent les étudiants ici à l’Université Humboldt comme dans le monde entier. Nous étions le seul groupe universitaire à montrer dans notre campagne électorale une voie socialiste pour sortir de cette impasse. Cela a touché une corde sensible».

L’IYSSE, l’organisation de jeunesse et d’étudiants du Comité international de la Quatrième internationale, est représentée au Parlement étudiant de l’université Humboldt (StuPa) depuis sept ans et donne une voix à la vaste opposition étudiante au renouveau de l’idéologie de droite et militariste à l’université. Dans notre déclaration électorale, nous avons prôné la construction d’un mouvement socialiste international pour arrêter «la montée des forces d’extrême droite et une nouvelle rechute dans la barbarie».

Affiche de l’IYSSE à l’université Humboldt

L’urgence de cette perspective était également évidente lors de la campagne électorale de cette année. Quelques semaines avant les élections, Sven Wurm a déposé une plainte disciplinaire contre la présidente de l’université Humboldt Sabine Kunst pour avoir soutenu avec véhémence les attaques de la droite contre les étudiants.

Lors de la dernière élection du StuPa [Parlement étudiant] en 2020, Jörg Baberowski, professeur d’extrême-droite à l’université Humboldt avait fait le tour du campus en furie, arrachant les affiches électorales de l’IYSSE ; il a attaqué physiquement et menacé Sven, notre candidat. Baberowski avait déjà fait de l’agitation contre les étudiants et les collègues sur les réseaux sociaux.

Malgré sa banalisation flagrante des crimes nazis et son tristement célèbre «salon» nouvelle-droite en plein Berlin, Baberowski continue d’occuper la chaire d’histoire de l’Europe de l’Est à la HU et bénéficie du soutien total de la direction de l’université, du Sénat de Berlin (exécutif du Land) et de la majorité du corps professoral. Même trois mois après que Wurm ait déposé sa plainte disciplinaire, rien n’a été fait pour enquêter sur les accusations concernant Baberowski et la présidente de l’université.

Mais les étudiants ne sont pas prêts à accepter cette conspiration de droite. L’IYSSE a mené une forte campagne en ligne contre ce complot et a largement diffusé la plainte disciplinaire. De nombreux étudiants ont réagi avec stupeur devant l’ampleur de la falsification historique et du virage idéologique à droite de l’Université Humboldt, étroitement liée au retour du militarisme allemand et à l’encouragement des réseaux d’extrême droite dans l’appareil d’État.

Plusieurs organes de représentation des étudiants, dont les conseils des étudiants des universités Humboldt et de Brême, ont soutenu la plainte disciplinaire et exprimé leur solidarité avec l’IYSSE.

La phase principale de la campagne électorale a coïncidé avec le 80e anniversaire de la guerre d’extermination allemande contre l’Union soviétique, qui a débuté le 22 juin 1941. L’IYSSE a présenté une résolution qui a été adoptée par le parlement étudiant pour commémorer les millions de victimes et a fait des crimes monstrueux des nazis le thème central de son premier événement de campagne électorale. Dans une conférence en ligne, nous avons montré en détail comment le professeur Baberowski banalisait aujourd’hui la politique d’extermination des nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Nous avons averti que cette falsification de l’histoire servait à préparer de nouvelles guerres et de nouveaux crimes.

On peut voir l’actualité de cet avertissement dans l’actuelle campagne des élections législatives de septembre, où les partis bourgeois réclament à cor et à cri une augmentation des dépenses militaires et veulent utiliser la catastrophe de la guerre en Afghanistan comme prétexte à de nouvelles aventures impérialistes.

Lors de notre deuxième événement, des membres de l’IYSSE d’Allemagne et de Grande-Bretagne ont parlé des conséquences dévastatrices de la crise du coronavirus. Ils ont expliqué pourquoi les étudiants et les jeunes devaient s’appuyer sur la résistance de la classe ouvrière et sur un programme socialiste pour arrêter la pandémie.

Les élections étudiantes de cette année se sont déroulées dans des conditions extrêmement difficiles en raison de la pandémie. Alors que les membres de l’IYSSE avaient toujours été extrêmement actifs sur le campus, organisant de nombreuses tables d’information et discussions avec les autres étudiants, la campagne électorale s’est déplacée cette fois-ci vers l’internet et les réseaux sociaux. Le vote par correspondance fut semé d’embûches bureaucratiques et dut même être répété au milieu des vacances d’été en raison d’irrégularités. Le jour du scrutin, les étudiants ne pouvaient voter que dans un seul bureau de vote sur le campus principal.

Le prochain semestre commencera en pleine quatrième vague de la pandémie de coronavirus. Bien que le variant Delta, hautement contagieux, menace particulièrement les jeunes, les écoles et les universités rouvrent leurs portes sans aucune mesure de protection ou presque – un paradis pour le virus, un cauchemar pour les élèves et les étudiants qui vont se contaminer, eux et leurs proches. L’université Humboldt et les autres universités berlinoises ont également annoncé qu’elles allaient reprendre l’enseignement en présentiel. Ceux qui sont vaccinés, testés ou sont guéris devraient pouvoir selon les autorités s’asseoir à l’automne dans des salles de cours et de séminaires sans distance minimale.

Dans le même temps, des milliers d’étudiants berlinois ont du mal à joindre les deux bouts et n’ont rien vu d’une véritable assistance coronavirus et d’un soutien adéquat pendant la pandémie. À l’université Humboldt, la pandémie a également mis en évidence les conséquences de décennies de coupes dans l’enseignement, le personnel, les équipements numériques et l’aide sociale. La présidente de l’université, Kunst, a également joué un rôle de premier plan à cet égard. Tout en promouvant systématiquement des professeurs de droite, elle a imposé des mesures d’austérité rigoureuses directement après sa prise de fonction, en 2016.

«La pandémie de coronavirus agit comme un événement déclencheur qui porte toutes les crises existantes à un autre niveau. Les étudiants et les jeunes cherchent une perspective viable contre l’inégalité sociale, la guerre et le radicalisme de droite», déclare Sven Wurm. «Nous utiliserons notre solide résultat électoral comme prélude à un travail intensif à l’Université Humboldt au cours de la nouvelle année universitaire. Nous ne permettrons pas que l’idéologie de droite et la banalisation du nazisme soient tolérées, et nous nous opposerons également à la dangereuse politique de “maîtrise des maladies”».

Rejoignez un de nos groupes universitaires aujourd’hui, devenez membre de l’IYSSE et luttez pour un avenir socialiste!

(Article paru d’abord en anglais le 26 août 2021)

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