Royaume-Uni: Des groupes soutenus par le patronat encouragent l’infection massive d’enfants par la Covid-19

La Covid-19 sévit une fois de plus dans la population britannique, l’élite dirigeante permettant activement une infection massive. En une seule journée, le 14 octobre, on a enregistré 45.066 nouveaux cas – le plus haut niveau depuis la mi-juillet – et 157 décès. À l’échelle mondiale, le bilan officiel s’élève à près de cinq millions de morts, bien que le véritable bilan mondial, mesuré par les «décès excédentaires», dépasse largement les 10 millions.

Une campagne de désinformation massive, bien financée et bien connectée est déployée pour légitimer cette politique meurtrière d’immunité collective. Divers organisations et organismes ont été créés, déployant la pseudoscience et un masque de «démocratie» pour s’opposer aux efforts qui visent à éradiquer la Covid. Des manifestations plus ou moins importantes s’organisent à l’échelle internationale, dans lesquelles des groupes d’extrême droite côtoient des libertaires, des anarchistes, des partisans désorientés de la théorie du complot et des organisations religieuses marginales. Tous ces groupes constituent le noyau de protestations à caractère largement petit-bourgeois qui entraîne dans son sillage des propriétaires de petits commerces, des «victimes» et autres qui veulent en finir avec tout ce qui empiète sur leur «liberté» personnelle. À cette fin, ils ont mené des attaques volontaires contre le personnel médical impliqué dans le déploiement du vaccin et ils ont intimidé des enfants et des enseignants à l’entrée des écoles.

Avec le soutien de milliardaires et de grandes entreprises, ils agissent de facto comme des auxiliaires du gouvernement, des partis politiques officiels et des médias.

Toutes les principales organisations idéologiques impliquées sont liées à la Déclaration de Great Barrington (DGB), une proposition internationale écrite et signée à l’American Institute for Economic Research – AIER) à Great Barrington, au Massachusetts, le 4 octobre 2020.

Comme l’expliquait le WSWS à l’époque, l’AIER est un groupe de réflexion libertaire «pro-libre-échange», dédié à une «entreprise hautement réactionnaire, antiouvrière et antisocialiste». La déclaration a été financée en partie par le milliardaire d’extrême droite, Charles Koch, qui a organisé une soirée privée qui a réuni des scientifiques, des économistes et des journalistes pour donner à la déclaration meurtrière un minimum de respectabilité et a formulé l’immunité collective comme une politique mondiale nécessaire en réponse à la pandémie».

Le premier ministre britannique Boris Johnson a rencontré plusieurs des auteurs de la DGB – le professeur Sunetra Gupta, Carl Heneghan de l’Université d’Oxford et l’épidémiologiste d’État suédois Anders Tegnell – en septembre 2020, juste avant de déclarer: «plus de pu**ain de confinements, laissons les corps s’empiler par milliers».

Face à l’opposition publique à cette politique criminelle, les partisans de l’immunité collective doivent dissimuler leurs objectifs derrière de fausses initiatives «indépendantes» ou «populaires».

La dernière en date est le «Groupe parlementaire multipartite sur l’intervention et la reprise en cas de pandémie» (All-Party Parliamentary Group on Pandemic Response and Recovery – APPG), fondé en septembre. Présidé par la députée conservatrice Esther McVey, précédemment secrétaire d’État au travail et aux pensions, le groupe compte parmi ses membres le député travailliste Graham Stringer et le député du Parti unioniste démocratique Sammy Wilson.

L’APPG se présente comme un forum «pour les politiciens, les scientifiques, les professionnels de la santé, les économistes, les chefs d’entreprise et autres experts, dont le but «est de faciliter une discussion large, équilibrée et ouverte» et «d’informer une approche plus ciblée et plus flexible de la politique du gouvernement».

Mais comme l’a détaillé le BylineTimes, l’APPG est financé et géré par Collateral Global (CG), le successeur de la DGB, «établi par deux de ses cofondateurs, le professeur Sunetra Gupta, épidémiologiste d’Oxford, et Alex Caccia, contractant du ministère de la Défense».

CG fait office de «secrétariat de l’APPG et le finance également». Les «conseillers scientifiques» de l’APPG comprennent les autres cofondateurs de la DGB, le professeur Martin Kulldorf de l’université de Harvard et le professeur Jay Bhattacharya de l’université de Stanford.

Martin Kulldorf, Sunetra Gupta et Jay Bhattacharya à l’Institut américain de recherche économique, photo reproduite avec la permission de l’Institut américain de recherche économique.

Gupta a également reçu près de 90.000 livres sterling de la Fondation Georg et Emily von Opel, a révélé Open Democracy. La fondation porte le nom de son fondateur, Georg, l’arrière-petit-fils du fondateur du constructeur automobile allemand, Adam Opel, l’un des principaux donateurs conservateurs qui dispose d’une valeur nette de 2 milliards de dollars.

Les partisans de l’immunité collective préconisent l’infection massive délibérée des jeunes. Le maintien de l’ouverture des écoles est essentiel pour forcer les parents à travailler sur des lieux peu sûrs et éviter toute perturbation des profits.

À cette fin, la santé et la vie des enfants sont sciemment mises en danger. À ce jour, 95 enfants et 570 éducateurs au Royaume-Uni sont morts de la Covid. Les cas de Covid longue augmentent en flèche: un enfant infecté sur sept en est atteint.

Parmi ceux qui soutiennent l’APPG figure le Health Advisory and Recovery Group (HART), fondé par l’homme d’affaires Narice Bernard. C’est Bernard qui est à l’origine de la première campagne en faveur de sir Keir Starmer à la tête du Parti travailliste en 2015, avant l’élection de Jeremy Corbyn. Starmer a été l’un des principaux défenseurs du maintien de l’ouverture des écoles, déclarant en août 2020: «Pas de si, pas de mais, pas de faux-fuyants».

Le tweet du chef du Parti travailliste sir Keir Starmer du 16 août 2020 qui demande au gouvernement de rouvrir les écoles: «Ce que je dis au premier ministre: je ne veux pas seulement que tous les enfants soient de retour à l’école le mois prochain; je m’attends à ce qu’ils y soient. Pas de si, pas de mais, pas de faux-fuyants.»

Selon des enregistrements de tchat et d’autres documents divulgués à Logically, une société de vérification des faits, Bernard a décrit la stratégie de communication de HART dans un message: «Nous n’existons pas pour demander l’avis du public, c’est une stratégie qui vient d’en haut». HART serait en contact direct avec sir Graham Brady, le président du groupe de députés conservateurs d’arrière-ban du Comité 1922 thatchérien.

Les communiqués de presse de l’APPG sont distribués par la responsable de la communication de HART, Jemma Moran. Son frère, le caricaturiste du Telegraph, Bob Moran, qui a publiquement menacé les professionnels de la santé qui préconisent des mesures de contrôle de la pandémie, est un autre membre.

Un autre lien avec le groupe HART est le professeur Robert Dingwall, conseiller du groupe consultatif moral et éthique du médecin en chef d’Angleterre, le professeur Chris Whitty. Byline Times a déjà révélé que, lorsqu’il était conseiller au sein du Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI), Dingwall était «secrètement en contact avec le réseau HART». Bernard se vante dans les conversations divulguées que Dingwall «en fait partie et il est amical». En septembre, le JCVI a recommandé de ne pas administrer de vaccins aux enfants âgés de 12 à 15 ans, au grand étonnement des principaux scientifiques.

Les autres partisans de HART et signataires de la DGB sont le professeur David Livermore, qui siège au «Comité consultatif du gouvernement sur la prescription d’antimicrobiens, la résistance et les infections associées aux soins», et Ellen Townsend, une professeure de psychologie à l’université de Nottingham.

La coordination avec HART est assurée par UsforThem, qui partage avec lui plusieurs de ses membres. Se présentant comme un «groupe de pression de parents», il a reçu le soutien public de l’ancien conseiller de Johnson, Ed Barker, et a été félicité par la députée conservatrice, Miriam Coates, au Parlement pour «avoir travaillé sans relâche à la défense des enfants et fait campagne pour que leur vie puisse revenir à la normale». Barker s’occupe également des relations publiques pour le Covid Recovery Group (CRG), dirigé par le député conservateur Steve Baker.

En février, le Times a rapporté que le CRG s’était associé à UsforThem pour former une organisation-cadre appelée Recovery Alliance. L’objectif de Barker, écrivait-il, était de réunir tous ces groupes «avec des personnalités du monde des affaires qui souhaitent que l’accent soit mis sur l’économie plutôt que sur la santé».

La demande d’UsforThem de mettre fin à toutes les mesures d’atténuations de la Covid-19 dans les écoles est une politique gouvernementale. Ayant des liens avec les mouvements antivax, dont Alliance for Natural Health, elle s’oppose à la vaccination des enfants contre la Covid. Dans cette optique, le programme de vaccination dans les écoles a largement été arrêté.

HART et UsforThem sont également impliqués dans une nouvelle création, la campagne «Safer to Wait». Présentée comme une association de «parents, d’enseignants, de médecins et d’avocats inquiets», cette dernière est décrite de manière plus véridique par Byline Times comme «faisant partie d’un effort plus large qui vise à radicaliser les membres du public, en particulier les parents, contre les vaccins et les professionnels de la santé».

Parmi ses défenseurs, on trouve Karol Sikora et Anthony J. Brookes, tous deux signataires de la DGB, et Elizabeth Evans, fondatrice de la UK Medical Freedom Alliance, qui fait partie du conseil consultatif de Children’s Health Defense de Robert F. Kennedy Jr. Ce groupe de propagande antivax notoire a déjà financé des procès contre la vaccination d’enfants américains contre la rougeole et la rubéole.

Il est révélateur qu’aucune des informations découvertes par Byline Times et d’autres sources similaires ne soient pas rapportées par les médias officiels. Quant au Parti travailliste de Starmer et au Trades Union Congress, ils sont eux aussi silencieux sur les origines et le financement de ceux qui font de la propagande en faveur des morts massives. Ils sont tout aussi coupables que Johnson de la politique de meurtre social.

La pandémie peut et doit être arrêtée, mais cela nécessite un programme d’éradication mondial. Comme le soutiennent d’éminents scientifiques, cela nécessite le déploiement universel de toutes les armes de l’arsenal des mesures de lutte contre la COVID-19, coordonné à l’échelle mondiale.

La seule force sociale capable de mener ce combat est la classe ouvrière internationale. Ce sont les travailleurs, leurs familles et leurs enfants qui sont traités comme de la chair à canon pour assouvir la soif de profit de l’oligarchie financière.

Tous ceux qui cherchent un moyen de mettre fin à cette politique meurtrière devraient assister au webinaire en ligne, «Comment mettre fin à la pandémie: les arguments en faveur de l’éradication», organisé par le World Socialist Web Site et l’Alliance ouvrière internationale des comités de base le dimanche 24 octobre.

(Article paru en anglais le 18 octobre 2021)

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