Les États-Unis annoncent le boycott des Jeux olympiques d’hiver de Pékin

Moins d’un mois après que le président américain Joe Biden a tenu son premier sommet officiel avec son homologue chinois Xi Jinping, les États-Unis ont annoncé un boycott diplomatique provocateur des Jeux olympiques d’hiver, qui doivent s’ouvrir à Pékin en février.

Le célèbre site de la «Chaussure de Cendrillon» construit spécialement pour les Jeux olympiques d’hiver de 2022 (Photo: Wikimedia Commons)

L’attaché de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a déclaré lors d’un point de presse que les États-Unis n’enverraient aucune délégation officielle aux Jeux olympiques de Pékin. Ils marqueraient ainsi leur opposition au «génocide et aux crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang et à d’autres violations des droits de l’homme». Les athlètes américains participeront néanmoins aux compétitions.

Cette décision fait suite à une campagne de plus en plus hystérique menée par les médias et l’establishment politique américains, qui réclament un boycott sur la base de mensonges concernant le «génocide» perpétré par la Chine à l’encontre de l’ethnie ouïghoure dans la province occidentale du Xinjiang.

Le gouvernement Biden n’a fourni aucune preuve substantielle de violations généralisées des droits de l’homme au Xinjiang, et encore moins que Pékin se livre à des «atrocités» et à un «génocide». L’utilisation du terme «génocide», sans l’ombre d’une preuve, dégrade sa signification et les crimes bien réels du passé, comme l’holocauste nazi.

Les allégations de surveillance généralisée, de détentions et d’atteinte à la liberté de religion reposent sur les affirmations tendancieuses d’une poignée d’universitaires d’extrême droite et anticommunistes ainsi que sur les récits non corroborés d’exilés ouïghours liés à des organisations telles que le Congrès mondial ouïghour, financé par les États-Unis et l’Association ouïghoure américaine.

Dans les derniers jours du gouvernement Trump, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, a été le premier à accuser la Chine de génocide au Xinjiang. Ce mensonge a rapidement été repris par le gouvernement Biden dans le cadre de sa campagne de dénigrement de la Chine. Cette campagne de propagande est l’un des éléments de la stratégie agressive des États-Unis qui consiste à affronter et à affaiblir la Chine sur tous les fronts depuis la dernière décennie, notamment par un renforcement militaire dans toute la région indopacifique en vue d’une guerre.

Les États-Unis brandissent à nouveau cyniquement la bannière des «droits de l’homme» comme prétexte à leurs actions, Psaki déclarant que «nous avons un engagement fondamental à promouvoir les droits de l’homme».

L’hypocrisie flagrante de cette déclaration ressort clairement du boycott des Jeux olympiques d’été de Moscou en 1980 par les États-Unis pour protester contre l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Le gouvernement Carter avait organisé ce boycott afin de jouer un rôle déterminant dans l’énorme opération de la CIA qui visait à financer et à armer les djihadistes musulmans contre le régime de Kaboul soutenu par les Soviétiques. Cela comprenait les combattants étrangers acheminés par l’organisation connue sous le nom d’Al-Qaïda.

Deux décennies plus tard, le «retour de flamme» de la sale guerre de la CIA en Afghanistan s’est traduit par les attaques terroristes d’Al-Qaïda aux États-Unis le 11 septembre 2001. Washington a profité de ces attaques pour mener à bien l’invasion illégale et l’occupation néocoloniale de l’Afghanistan, qui ont réduit le pays en ruines et détruit d’innombrables vies. Ce pays s’est avéré être un bourbier pour l’impérialisme américain, de la même manière qu’il avait été un désastre pour l’Union soviétique.

Comme en Afghanistan, les États-Unis ont exploité à plusieurs reprises la question des «droits de l’homme» pour justifier leurs crimes et atrocités dans leur «guerre contre le terrorisme». Leurs guerres incluent l’invasion de l’Irak et les interventions militaires en Syrie et en Libye, qui ont impliqué la destruction de sociétés entières. De tels actes de sociocide constituent de véritables crimes contre l’humanité.

Dans le même temps, le mépris total de l’impérialisme américain pour la vie humaine s’abat également sur la classe ouvrière des États-Unis. Quelque 800.000 Américains sont morts de la COVID-19 en raison des politiques criminelles des gouvernements Trump et Biden. Ces derniers ont abandonné pratiquement toutes les restrictions sanitaires afin d’augmenter les profits des sociétés et la richesse des super-riches au détriment de la santé et de la vie des travailleurs ordinaires et leurs familles.

À titre de comparaison salutaire, plus de personnes continuent de mourir du virus chaque semaine aux États-Unis que le nombre total de décès en Chine depuis le début de la pandémie. Pourtant, aucune mesure n’est prise contre les responsables à la Maison-Blanche.

La pandémie, qui menace maintenant d’une résurgence massive de la souche Omicron dans le monde entier, a énormément aggravé la crise sociale politique et économique à laquelle le gouvernement Biden et l’establishment politique de Washington dans son ensemble font face. La diabolisation de la Chine est une tentative grossière de détourner les tensions sociales nationales contre un ennemi étranger.

Le gouvernement Biden organise cette semaine un autre exercice méprisant de «droits de l’homme», baptisé «Sommet américain pour la démocratie», auquel sont invités des alliés et exclus des rivaux, sans égard pour leur bilan en matière de droits démocratiques. Biden a expressément invité Taïwan, bien que les États-Unis considèrent l’île comme faisant partie de la Chine en vertu de la politique d’une seule Chine. L’événement se trouvera sans aucun doute utilisé comme un nouveau forum pour condamner la Chine, tout en encourageant les alliés à renforcer leurs liens avec Taïwan.

Washington cherchera également à mobiliser le soutien en faveur d’un boycott international des Jeux olympiques d’hiver de Pékin. Les gouvernements de l’Australie, du Canada et du Royaume-Uni ont indiqué qu’un boycott était à l’étude.

La Chine a réagi avec colère à l’annonce du boycott. Son ambassade à Washington a qualifié l’annonce d’«acte prétentieux» et de «manipulation politique».

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré hier: «Je tiens à souligner que les Jeux olympiques d’hiver ne sont pas une scène pour les grands airs et les manipulations politiques. Il s’agit d’une grave parodie de l’esprit de la charte olympique, d’une provocation politique flagrante et d’un grave affront aux 1,4 milliard de Chinois».

Zhao a mis en garde contre des «contre-mesures résolues», mais la Chine n’a pas encore indiqué ce qu’elle fera.

Le boycott est un signe de plus que les États-Unis intensifient et accélèrent délibérément leur confrontation avec la Chine. Notamment, il s’agit de la diffamation envers Pékin à propos des «droits de l’homme» ainsi que le mensonge du laboratoire de Wuhan selon lequel la Chine est responsable de la pandémie de COVID-19. Ces deux vont de pair avec le maintien des sanctions de guerre commerciale et d’autres peines punitives, ainsi que l’encerclement militaire américain de la Chine.

Si le boycott rappelle la guerre froide contre l’Union soviétique, les États-Unis ne se préparent pas à une confrontation prolongée avec la Chine. Contrairement à l’impasse dans laquelle ils se trouvaient avec l’Union soviétique, les États-Unis considèrent l’extraordinaire croissance économique de la Chine comme la principale menace pour leur domination mondiale et ne reculeront devant rien, y compris la guerre si nécessaire, pour empêcher d’être éclipsés par la Chine.

(Article paru en anglais le 7 décembre 2021)

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