Déclaration de soutien d’éducateurs au Canada pour l’Enquête ouvrière mondiale sur la pandémie de Covid-19

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Des travailleurs du secteur de l’éducation de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Québec se sont réunis dimanche à l’occasion de la plus récente réunion du Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base (CSPPB) pour discuter de l’urgence d’intensifier la lutte pour la fermeture des écoles afin de permettre l’apprentissage en personne dans le contexte d’une nouvelle vague de COVID-19. La réunion a déclaré son soutien à l’Enquête ouvrière mondiale sur la pandémie de Covid-19 lancée par le World Socialist Web Site, et a adopté une résolution de solidarité avec Lisa Diaz, la mère britannique qui est prise pour cible par le gouvernement de son pays parce qu’elle refuse d’envoyer sa fille dans des écoles infestées par la COVID et pour son combat courageux pour empêcher l’infection massive des enfants.

Manifestation contre les conditions dangereuses dans les écoles de la Colombie-Britannique (Photo: BC Safe Schools)

En ouvrant la réunion, Roger Jordan, rédacteur du WSWS, a souligné que l’apparition du variant Omicron est le produit direct de la réponse criminelle de l’élite dirigeante à la pandémie. En ouvrant les écoles et l’économie, en démantelant les mesures de santé publique et en ne s’appuyant exclusivement que sur les vaccins pour mettre fin à la pandémie, les gouvernements permettent au virus de se propager dans tous les pays, créant ainsi les conditions parfaites pour sa mutation. La vaccination de masse est essentielle, a expliqué Jordan, mais elle ne peut être efficace que dans le cadre d’une stratégie globale d’élimination de la COVID-19 comprenant la fermeture de toute production non essentielle et des écoles à l’apprentissage en personne, avec une compensation financière complète pour tous les travailleurs affectés.

Jordan a souligné que la politique de l’élite dirigeante est déterminée par ses intérêts de classe. «Nous décrivons cette politique comme étant “les profits avant la vie”. L’élite dirigeante ne peut tolérer, ne serait-ce qu’un instant, une interruption de l’accumulation de richesses. C’est pourquoi elle rejette l’idée de tout confinement», explique-t-il. Jordan a insisté sur le fait que les travailleurs doivent mettre de l’avant leur propre réponse de classe à la pandémie pour protéger la santé et la vie de millions de personnes dans le monde. C’est là toute l’importance de l’Enquête ouvrière mondiale sur la pandémie de Covid-19, a-t-il conclu, qui cherche à montrer au public mondial les forces sociales et économiques derrière la réponse criminelle à la pandémie et à mobiliser un mouvement de masse dirigé par les travailleurs pour l’arrêter.

Une discussion animée s’est ensuivie, les participants parlant de l’état de la pandémie au Canada, de la grève des travailleurs des garderies au Québec et de l’absence de protection contre la COVID-19 dans les lieux de travail.

Laurent Lafrance, un éducateur du Québec, a fait état de la grève illimitée lancée la semaine dernière par quelque 11.000 travailleurs de garderie de la province. Environ 400 garderies ont été fermées à cause de cette action, a-t-il indiqué, qui a été lancée pour réclamer des augmentations de salaire générales. Le gouvernement de droite du premier ministre François Legault offre moins de la moitié de l’augmentation salariale aux travailleurs de soutien, y compris le personnel d’entretien et de cuisine, qui est offerte aux éducateurs en garderie, a-t-il expliqué.

Faisant remarquer que les travailleurs des garderies ont été en première ligne tout au long de la pandémie et qu’ils travaillent dans des conditions difficiles, Lafrance conclut: «Le comité devrait exprimer clairement sa solidarité avec les grévistes.»

Dylan Lubao, rédacteur pour le WSWS, a fourni des détails sur la résurgence de la COVID-19 au Canada. «Les avertissements des scientifiques et des professionnels de la santé selon lesquels l’absence de mise en œuvre de mesures de santé publique plus strictes entraînerait une recrudescence hivernale de la pandémie commencent à se concrétiser, a déclaré Lubao. Nous approchons maintenant du triste chiffre de 30.000 décès au Canada, la grande majorité étant des personnes âgées ainsi que des travailleurs peinant dans des conditions pandémiques extrêmement dangereuses.»

Lubao a expliqué que les infections augmentent dans toutes les provinces les plus peuplées du Canada et qu’au moment de la réunion, des cas d’Omicron avaient déjà été détectés en Ontario (11), au Québec (1), en Colombie-Britannique (1) et en Alberta (4). «Les écoles restent des vecteurs importants de transmission communautaire, a-t-il poursuivi. En Ontario, par exemple, au moins un tiers des nouveaux cas se trouvent chez les jeunes de moins de 20 ans. Des chiffres similaires existent pour la Colombie-Britannique et l’Alberta. Au Québec, le segment de la population le plus durement touché en termes de nouveaux cas est celui des 12 à 17 ans. Cette situation est particulièrement inquiétante à la lumière des rapports en provenance d’Afrique du Sud selon lesquels les jeunes sont infectés de façon disproportionnée par le variant Omicron.»

Dan, un travailleur de l’Ontario actuellement employé dans l’industrie du déneigement, a décrit comment lui et ses collègues sont exposés au risque d’infection par son employeur. «Nous sommes cinq entassés dans une camionnette, à nous déplacer toute la journée de site en site, commente-t-il, et personne ne porte de masque. L’employeur ne fournit rien. La seule fois où la COVID-19 a été mentionnée, cela a été pendant l’entretien d’embauche, mais par la suite, rien n’a été fait.»

Marie, une éducatrice de l’Ontario, a parlé avec passion de l’impact dévastateur que la pandémie a eu sur sa famille. Elle a déclaré que, parce qu’elle a refusé de donner des cours en personne pendant la pandémie, elle a dû vivre avec un revenu mensuel de 800 dollars seulement. Son mari, qui travaille dans la construction, a également du mal à trouver du travail. Elle a dénoncé avec amertume l’establishment politique qui ne fait rien pour aider les travailleurs et qui laisse le virus infecter les enfants en masse, ce qu’elle qualifie de «crime humanitaire».

Le soutien à l’Enquête ouvrière mondiale sur la pandémie de Covid-19 a été unanime, et les participants ont été encouragés à contacter le WSWS pour y contribuer. Les participants ont souligné que le refus du gouvernement canadien de reconnaître que la COVID-19 se propage par aérosol est un exemple des politiques désastreuses que l’enquête doit mettre en lumière.

La réunion a également discuté de la persécution de Lisa Diaz, qui est la cible de poursuites de la part du gouvernement britannique parce qu’elle proteste contre la politique homicide du gouvernement de réouverture des écoles. Lisa lance des appels pour une grève mondiale dans les écoles, qui a lieu tous les vendredis depuis le 1er octobre. Les parents de dizaines de pays ont gardé leurs enfants à la maison pour protester contre l’absence de mesures de sécurité contre la pandémie et attirer l’attention sur les conséquences dévastatrices de la COVID longue chez les enfants. Les membres du CSPPB ont adopté à l’unanimité la résolution suivante pour souligner leur solidarité avec Lisa:

Le CERSC déclare sa pleine solidarité avec Lisa Diaz, qui est persécutée par le gouvernement britannique pour sa lutte contre l’infection massive des étudiants par la COVID-19. Les autorités menacent de poursuivre Lisa parce qu’elle refuse de risquer la vie de ses enfants en les envoyant dans des écoles infectées par la COVID. L’appel de Lisa à une grève mondiale des écoles, qui est soutenu par les éducateurs et les travailleurs au Canada, souligne que nous sommes confrontés au même combat. Nous dénonçons fermement l’intensification des mesures d’intimidation du gouvernement britannique exercées contre les parents qui refusent d’envoyer leurs enfants dans des écoles dangereuses, et nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour accroitre le soutien envers Lisa parmi les éducateurs et les étudiants au Canada.

(Article paru en anglais le 7 décembre 2021)

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