Le nombre de contaminations au Covid-19 en France explose

Alors que le variant Omicron résistant aux vaccins se propage rapidement en Europe, les nouveaux cas quotidiens explosent en France, passant en un mois de 5.940 cas à plus de 60.000. Le taux d’incidence en France a franchi la barre des 500 cas pour 100.000 habitants. Hier il y avait 63.405 nouveaux cas et 850.693 cas actifs de Covid-19 en France, dépassant tous les pics précédents.

L’explosion des cas de Covid-19, favorisée par l’arrivée de l’hiver, souligne la faillite de la stratégie d’atténuation du gouvernement Macron. Celui-ci s’appuie seulement sur une politique de vaccination tout en imposant le maintien de la production non-essentielle et de l’enseignement en présentiel, favorisant la propagation massive du virus. Ceci entraîne les mutations et l’émergence de nouveaux variants, en permettant la circulation d’énormes quantités du virus soumis aux pressions évolutives que leur impose la vaccination.

Les départements où les taux d’incidences sont particulièrement élevés sont la Drôme (978.6) l’Ardèche (923.6), les Alpes de Hautes Provence (823.3) et les Bouches du Rhône (752.7). La moyenne sur 7 jours est de 59019 cas. Le variant Omicron représentait 0 pour cent des séquençages du 15 au 29 novembre 2021. Sur la quinzaine suivante, du 29 novembre au 13 décembre, la part de cas dus à Omicron est montée à 5 pour cent.

En tout, six régions métropolitaines ont réactivé le plan blanc, qui permet notamment de déprogrammer des opérations: la Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’Île-de-France, l’Occitanie, les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a par ailleurs indiqué que le plan blanc, déclenché dans plusieurs régions «sera probablement national dans quelques jours». Véran a ainsi alerté sur le fait qu'il y avait «une entrée en réanimation toutes les 6 minutes, contre toutes les 10 minutes la semaine dernière». Le taux d'occupation de lits de réanimation par des patients atteints du coronavirus s'élève à 46,5 pour cent, «majoritairement [des] non-vaccinés» ou des vaccinés «immunodéprimés» selon Véran.

Les enfants sont parmi les principales victimes de la politique criminelle des États capitalistes. Selon les données du vendredi 10 décembre 2021 (et remontant au 6 décembre), 10.438 cas positifs ont été dénombrés en 24 heures chez les moins de 10 ans. Le taux d'incidence du Covid-19 chez les enfants de 6 à 10 ans, passant au-dessus des 1.000 cas pour 100.000 enfants sur une semaine glissante. Un chiffre en hausse par rapport à la semaine précédente (+1755 cas). Chez les 10-19 ans, il était de 11 349 nouveaux cas, toujours selon les mêmes données (+3083 cas).

Le nombre d'enfants hospitalisés pour une infection au coronavirus est d'ailleurs élevé. 101 enfants de 0 à 9 ans étaient hospitalisés le 9 décembre 2021, soit 17 de plus que la semaine précédente. Le nombre d'enfants et d'adolescents en réanimation pour Covid-19 reste à ce stade faible: 14 enfants âgés entre 0 et 9 ans dans ces services le 9 décembre 2021, soit 4 de plus que la semaine précédente. Trois patients de 10 à 19 ans étaient en réanimation, soit 1 de plus que 7 jours auparavant.

La question d’une vaccination des 5-11 ans est discutée au sein de l’appareil d’État. La Haute autorité de santé (HAS) a déjà donné son feu vert pour vacciner les enfants présentant des risques de faire des formes graves de la maladie, souffrant par exemple de maladies hépatiques chroniques, de maladies cardiaques et respiratoires chroniques ou d'obésité. Elle ne s'est pas encore prononcée pour les autres.

Les chiffres alarmants sur la circulation du variant Delta seront aggravés par l’expansion du variant Omicron qui se propage plus rapidement, exposant les travailleurs et les jeunes à un danger mortel.

Alors que le premier ministre Boris Johnson a averti dimanche 12 décembre dans une allocution télévisée qu’un «raz-de-marée d’Omicron arrive», l’agence de sécurité sanitaire analyse que plus d'un million de cas seront dus à Omicron d'ici fin décembre au Royaume-Uni.

Le variant Omicron sera d’ici quelques semaines dominant en Europe. Les autorités sanitaires britanniques craignent jusqu'à 75 000 morts supplémentaires d'ici avril dans le pays si rien n'est fait pour contrer le variant. Le Danemark présente 195 cas identifiés au 9 décembre, la Norvège 109 et les Pays-Bas 62; du moins selon les statistiques officielles, ceux-ci font partie des pays les plus touchés d'Europe.

La montée des cas liés au variant Omicron en France souligne encore une fois que, sans une mobilisation des travailleurs pour imposer l’emploi collectif et international des ressources sociales pour éliminer le virus, la diffusion des variants n’épargnera aucun pays.

Le gouvernement Macron a déjà fait savoir qu’il ne prendrait aucune mesure sérieuse permettant de stopper l’épidémie. Jeudi 9 décembre, lors de sa conférence de presse sur le thème de la présidence du Conseil européen, Emmanuel Macron a déclaré ne pas savoir si les nouvelles mesures sanitaires annoncées par le Premier ministre Jean Castex seraient suffisantes pour contrer l'épidémie de coronavirus. Le président de la République a affirmé que lui et son gouvernement évalueront «en début de semaine prochaine l'évolution de l'épidémie».

Macron, qui doit prendre la parole aujourd’hui sur le thème «Où va la France», pourrait annoncer de nouvelles mesures. Son gouvernement toutefois a déjà démontré son indifférence meurtrière envers la vie de millions de personne, au service des intérêts politiques et économiques de l’élite financière. La pandémie a fait 1,5 million de victimes en Europe. Mais pendant ce temps, en gardant les travailleurs tout le temps au travail malgré la pandémie afin de faire fructifier leurs capitaux, les milliardaires européens ont augmenté leurs patrimoines de plus de 1.000 milliards de dollars.

La pandémie a mis à nu de manière tragique le caractère de classe de l’État capitaliste. Les milieux dirigeants considèrent la mort des personnes âgées, avec la réduction de l’espérance de vie et la diminution des coûts de l’aide sociale qu’elle entraîne, comme un résultat positif ou en tout cas inévitable de leur politique sanitaire.

En réalité, il est possible de stopper la pandémie et d’éliminer le virus. Les mesures nécessaires à l’élimination du Covid-19 comprennent: la fermeture temporaire des écoles et des lieux de travail non essentiels avec des aides sociales pour tous les travailleurs affectés; des tests de masse; le traçage des contacts; l’isolement des patients infectés; la fourniture de masques de haute qualité; la vaccination rapide de la population mondiale. Mais les deux années passées ont déjà démontré l’hostilité radicale du gouvernement envers une telle politique scientifique.

Imposer des politiques sanitaires à même d’arrêter la pandémie et le développement de nouveaux variants, et ainsi sauver des millions de vies, nécessite la construction d’un mouvement international socialiste dans la classe ouvrière, allié avec les scientifiques, visant une transformation fondamentale et révolutionnaire de la structure économique de la société.

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