Macron refuse de confiner, les infections de COVID-19 dépassent 100.000

Le Premier ministre français Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont donné hier soir une conférence de presse conjointe face à la montée en flèche des cas de Covid-19 en France et à l'international, propulsés par le variant Omicron. Ils ont clairement indiqué que, malgré le nombre record de cas, la politique du gouvernement Macron, qui refuse de lutter pour éliminer le virus, serait maintenue.

La moyenne des cas de coronavirus sur sept jours dépasse désormais les 70.000, soit 50 pour cent de plus que le précédent pic enregistré en novembre 2020. Plus de 104.000 cas ont été enregistrés à Noël, un niveau record. Plus de 16.000 personnes sont actuellement hospitalisées, dont 3 299 en réanimation. L'Institut Pasteur a prévenu qu'au rythme actuel, il y aura 1.000 hospitalisations et 250 entrées en réanimation par jour, début janvier.

Castex et Véran ont eux-mêmes décrit une situation de la plus grande urgence et du plus grand danger: «ce que nous observons depuis 3 semaines notamment en grand Bretagne et en Denmark justifie à la fois la prudence et la vigilance. Si on ne voit pas a ce stade le surcharge hospitalière lié à l'Omicron, la forte contagiosité de ce variant, la vitesse à laquelle elle se propage, doit nous conduire au-delà de la priorité vaccinale».

«Nous faisons face a deux vagues simultanées», a dit Véran. Le variant Omicron «circule si vite qu’à l’inverse des précédents variants, nous n’avons pas suffisamment de recul en provenance des pays qui ont été touchés avant nous pour maîtriser totalement les tenants et les aboutissants de ce variant.»

Il a ajouté une autre «incertitude: est-ce que Omicron peut-être freinée par des mesures totalement classiques, tel qu'on a pu mettre en place dans notre pays. A priori, le Danemark qui a pu mettre en place de mesures n'a pas constaté d'impact de freinage sur la dynamique épidémique parce que l'Omicron est tellement contagieux qu'a part d'un confinement totalement generalisé, rien ne semble capable d'enfreindre la course. En tout cas aucun pays à date n'a pu totalement le freiner».

En clair, le gouvernement avoue que seule une politique de confinement, comme celle adoptée en mars 2020, avec la fermeture des écoles et de la production non-essentielle, serait en mesure d'empêcher la propagation du variant Omicron. Pourtant, il a rejeté ces mesures d'emblée.

En fait, les annonces du gouvernement assouplit les restrictions. Prévoyant une explosion des cas, il réduit la période d'isolement pour les cas positifs et les cas contacts. «Nous allons ajuster notre doctrine sur la durée d’isolement», a déclaré Castex. 'Nous allons fixer ces nouvelles règles d'ici la fin de la semaine'. Selon FranceInfo, les cas contacts n'auront aucune période d'isolement obligatoire s'ils sont totalement vaccinés, contre 7 jours actuellement, alors qu'ils peuvent attraper et transmettre la maladie. Les cas positifs devront s'isoler pendant sept jours, et non dix.

Castex a limité les rassemblements à l’intérieur à 2.000 personnes, exigé que les convives dans les bars et cafés se tiennent assis et non pas debout, et proposé le télétravail si possible trois jours par semaine. Le port du masque sera obligatoire dehors dans les grandes villes.

Castex et Véran ont proposé une politique reposant presque exclusivement sur l’extension de la 3e dose du vaccin à l’ensemble de la population. L’obtention du «passe sanitaire», possible auparavant grâce à un test négatif, nécessitera à présent un schéma vaccinal complet. Les vaccins seront aussi étendus aux jeunes de 5 à 12 ans.

Même si la vaccination garantissait de ne pas attraper ou transmettre le virus (ce qui n'est pas le cas), le calendrier du gouvernement montre qu’il fonde sa politique sur une envolée du nombre d’infections et de décès. Plus de 20 pour cent des Français n’ont reçu aucune dose de vaccin; seuls 22 millions de personnes ont reçu une 3e dose de rappel, soit moins d'un tiers de la population. On sait que deux doses de vaccin offrent une protection insuffisante contre le variant Omicron.

De plus, la vaccination à elle seule ne peut empêcher la propagation du virus, le débordement du système hospitalier, et des décès à grande échelle.

L'accent mis par le gouvernement sur la vaccination est motivé par les intérêts financiers. Il rejette l'arrêt de la production non essentielle et le passage à l'éducation en distanciel parce que ces mesures limiteraient les profits des entreprises.

C'est pourquoi Véran a annoncé que le gouvernement ne reporterait pas la rentrée après les fêtes, malgré l'explosion des cas chez les enfants: plus de 190 sont hospitalisés et 35 en réanimation. Alors que le taux d'incidence au niveau national est de près de 700, il est de plus de 900 chez les enfants.

Ses remarqies visaient à couper court les appels croissants des professionnels de la santé à fermer les écoles afin de protéger les enfants et d'empêcher les écoles de répandre de la pandémie. Le 26, le Journal du Dimanche a publié une lettre ouverte de plus de 50 professionnels de la santé demandant le report de la réouverture des écoles.

Ils ont écrit: «Depuis début novembre, plus de 300.000 enfants et adolescents ont été confirmés positifs au Covid-19. Les hospitalisations d'enfants en services conventionnels et en soins intensifs, ont dépassé les pics de toutes les vagues précédentes, avec plus de 800 enfants de moins de 10 ans et 300 adolescents de 10 à 19 ans hospitalisés en six semaines, et ces chiffres ne cessent d'augmenter.»

«Nous nous attendons à une vague inédite dans les semaines à venir de prise en charge d'enfants atteints du syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique (PIMS), ainsi que de séquelles liées à l'évolution, dans certains cas, d'une forme durable de la maladie ('covid long pédiatrique').»

Ils ont ajout : «le virus circule plus dans les établissements scolaires, du primaire et du secondaire, que dans la communauté à la même période, montrant que les contacts au sein des écoles augmentent le potentiel de transmission du SARS-CoV-2 par rapport à la communauté. D'ailleurs, dans de nombreux départements, la reprise épidémique a clairement démarré à l'automne par des clusters en milieu scolaire. Un des premiers clusters du variant Omicron a été détecté également en milieu scolaire. … Nous constatons un engorgement des services hospitaliers pédiatriques, une tension hospitalière très marquée et une surcharge très importante de la médecine de ville.»

Le gouvernement Macron poursuit mordicus une politique d'infection massive et de meurtre social afin de protéger les intérêts de l'élite financière. La classe ouvrière doit intervenir indépendamment et lutter pour une réponse scientifique à la pandémie, éliminant le COVID-19 à l'échelle mondiale. Les écoles et les productions non essentielles doivent être temporairement fermées, les travailleurs et les petites entreprises touchés étant intégralement payés, et des ressources massives allouées à l'éducation en distanciel pour que chaque enfant dispose d'un environnement confortable pour apprendre, les vaccins étant fournis gratis à l'ensemble de l’humanité.

La mise en œuvre d'une telle politique nécessite l’organisation indépendante de la classe ouvrière et une lutte internationale pour le socialisme, contre la subordination de la vie de milliards de personnes aux intérêts d'une minuscule élite financière.

Loading