La Chine met en œuvre des mesures strictes pour endiguer l’épidémie d’Omicron à Tianjin

Une nouvelle épidémie de COVID-19 dans la ville portuaire chinoise de Tianjin comprend au moins deux cas de la souche Omicron, hautement infectieuse. Les autorités ont réagi en procédant rapidement à des tests de masse et à la recherche des contacts parmi les 14 millions d’habitants de la ville et en imposant des restrictions de mouvement à la fois à Tianjin et dans les régions voisines, dont Pékin.

Tianjin, une grande ville chinoise proche de Pékin, a placé ses 14 millions d’habitants en confinement partiel après qu’un certain nombre d’enfants et d’adultes ont subi un test positif à la COVID-19, dont au moins deux avaient contracté le variant Omicron. (AP Photo/Andy Wong)

Selon l’agence de presse Xinhua, 20 infections à la Covid ont été signalées vendredi soir et samedi dans le quartier Jinnan de la ville. Les deux premiers cas, un membre du personnel d’une crèche et un élève de 10 ans d’une école primaire, étaient infectés par la souche Omicron. Les 18 autres cas, identifiés par la recherche des contacts, étaient principalement des élèves et des membres de leur famille provenant des mêmes endroits.

Le mois dernier, des cas importés d’Omicron ont été découverts dans cinq villes – Tianjin, Guangzhou, Changsha, Shenzhen et Zhejiang – mais à l’exception de quelques cas confirmés à Guangzhou, aucune transmission communautaire n’a été identifiée.

L’épidémie actuelle à Tianjin est particulièrement préoccupante, car une analyse génétique a révélé que le variant Omicron pourrait s’être propagé depuis un certain temps. Le responsable de la santé publique de la ville, Zhang Ying, a déclaré que ce virus particulier s’était propagé pendant au moins trois générations – c’est-à-dire au moins deux cycles d’infection de personne à personne – et a prévenu que d’autres cas pourraient apparaître. Cependant, on n’a pas pu confirmer l’origine de l’épidémie.

S’il n’a pas été établi que tous les cas impliquent le variant Omicron, les trois quarts des 20 cas étaient des enfants âgés de 8 à 13 ans, selon le Global Times. Les jeunes sont connus pour être plus vulnérables à la souche Omicron.

Comme indiqué lundi, on a également identifié deux cas du variant Omicron dans la ville d’Anyang, dans la province du Henan, à plus de 500 km de Tianjin. On a relié ces cas à une source potentielle, à savoir un étudiant universitaire qui est revenu de Tianjin à Anyang le 28 décembre, ce qui laisse penser qu’Omicron circule à Tianjin depuis près de deux semaines.

Si le virus est resté à Tianjin pendant tout ce temps, on peut craindre qu’il se soit propagé à Pékin, qui se trouve à environ 120 kilomètres. Pékin doit accueillir les Jeux olympiques d’hiver à partir de début février.

Dès samedi soir, Tianjin avait mis en quarantaine plus de 75.000 personnes, les lignes de métro avaient été partiellement fermées et de nombreux vols annulés. Les habitants ont été encouragés à ne pas se rendre dans d’autres régions du pays, sauf en cas de nécessité absolue.

La réponse des autorités chinoises aux cas d’Omicron, fondé sur leur stratégie «zéro Covid», contraste fortement avec celle des gouvernements du monde entier, qui laissent et même encouragent la propagation d’Omicron sur la base non vérifiée et non scientifique qu’il s’agit d’une souche Covid plus bénigne.

Dimanche, les autorités municipales ont commencé à tester l’ensemble de la ville, le processus devant être achevé dans les 24 heures dans quatre quartiers lundi matin et dans 12 autres quartiers mardi matin. Jusqu’à présent, on a prélevé des écouvillons sur plus de 9,6 millions de personnes et on a effectué des tests sur plus de 3,4 millions de personnes parmi eux.

À ce jour, il y a eu au total 31 cas locaux confirmés et 10 infections asymptomatiques, qui ont tous été isolés et traités dans des hôpitaux spécialement désignés.

Dimanche soir, les autorités de Tianjin ont publié un avis encourageant tous les résidents à s’isoler chez eux. Dans le même temps, le quartier général de prévention et de contrôle des épidémies de Tianjin a complètement fermé plus de 20 des communautés résidentielles les plus gravement touchées. À la suite des nombreuses plaintes déposées lors du confinement dans la ville de Xi’an, les personnes contraintes de s’isoler chez elles à Tianjin ont reçu l’assurance qu’elles recevraient les fournitures nécessaires.

Tous les centres de soutien scolaire, les crèches et les centres de formation professionnelle ont été fermés, tandis que les universités et les établissements d’enseignement supérieur ont fermé leurs campus.

Tianjin est considérée comme l’une des villes les plus importantes de Chine. Elle est l’une des quatre municipalités de niveau provincial – avec Pékin, Shanghai et Chongqing – directement administrées par le gouvernement central. C’est le principal port du nord de la Chine, notamment de Pékin, et il se classe parmi les plus grands ports du monde en termes de débit.

Les autorités de Tianjin n’ont pas encore imposé un confinement à l’échelle de la ville comme celui mis en place à Xi’an ces dernières semaines. Le confinement de cette ville depuis le 23 décembre a largement permis d’enrayer l’épidémie. Seulement 15 nouveaux cas symptomatiques ont été signalés hier, contre 30, dimanche, bien en deçà des pics quotidiens de 150 à 200 cas. Le nombre total d’infections dans l’épidémie de Xi’an est maintenant supérieur à 2.000.

Les épidémies de COVID à Tianjin et Xi’an sont minuscules par rapport aux infections quotidiennes qui ont lieu dans le monde entier, en particulier en Europe et aux États-Unis. Le nombre total d’infections en Chine pour la pandémie est légèrement supérieur à 100.000 dans un pays de 1,4 milliard d’habitants. En comparaison, le nombre d’infections quotidiennes en Australie, dont la population ne compte que 25 millions d’habitants, a rapidement augmenté au cours du mois dernier pour atteindre plus de 100.000.

Depuis que la Chine a réussi à enrayer l’épidémie initiale de COVID-19 à Wuhan, les épidémies ont toutes été attribuées à des infections importées de l’extérieur du pays. Bien que les épidémies aient été contenues, leur persistance souligne le fait que l’élimination de la COVID-19 nécessite une stratégie planifiée au niveau mondial et fondée sur une approche scientifique.

Loin d’encourager les autres gouvernements à suivre l’exemple de la Chine, les médias américains et internationaux traitent la Chine comme une aberration, peignent ses mesures de santé publique sous le jour le plus noir et considèrent comme «normale» la politique criminelle d’«immunité collective» menée ailleurs. Pourtant, même dans ce cas, article après article, ils sont obligés de reconnaître que la politique du gouvernement chinois bénéficie d’un large soutien populaire.

Une étude réalisée par des mathématiciens chinois et publiée en novembre a estimé de manière prudente que si la Chine avait adopté la politique de la COVID-19 menée aux États-Unis, elle enregistrerait quotidiennement un nombre de cas bien supérieur à 600.000, ce qui entraînerait un grand nombre d’hospitalisations et de décès. En l’état actuel des choses, la Chine a enregistré moins de 5.000 décès dus à la COVID: tous sauf deux sont survenus au cours des premiers mois de 2020, lors de l’épidémie initiale de Wuhan.

(Article paru en anglais le 11 janvier 2022)

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