Pour un mouvement de masse visant à mettre fin aux cours en présentiel dans tout le Canada et à sauver des vies!

La décision des gouvernements provinciaux de tout le pays de rouvrir les écoles à l’apprentissage en personne au milieu d’un tsunami d’infections causées par le variant Omicron est d’une imprudence criminelle et doit être combattue. Le Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base (CSPPB) exhorte tous les éducateurs, le personnel de soutien, les étudiants et les parents à organiser des débrayages massifs et des actions de grève pour fermer les écoles immédiatement dans le cadre d’une stratégie mondiale d’élimination de la COVID-19 afin de sauver des vies.

Les éducateurs du Canada doivent prendre leur place dans l’éruption mondiale d’opposition à la politique d’infection et de morts de masse de la classe dirigeante. Aux États-Unis, des milliers d’enseignants et d’étudiants ont refusé de retourner à l’école depuis le début de la nouvelle année, avec des débrayages et des manifestations importantes dans des villes comme Chicago, New York, Oakland en Californie et Détroit. En France, une grève nationale des enseignants s’opposant à la politique du gouvernement de droite de Macron de laisser le virus se répandre a eu lieu jeudi dernier.

Des centaines de milliers d’enseignants en France ont rejoint la grève nationale de jeudi dernier contre la mauvaise gestion de la pandémie par le gouvernement de droite de Macron. Photo ci-dessus: des parents, des enseignants et des élèves manifestent devant un hôpital de la banlieue parisienne avec des banderoles sur lesquelles on peut lire «COVID au lycée égale parents hospitalisés» (à gauche) et «Classes surchargées égale hôpital saturé» (à droite). (AP Photo/Michel Euler)

Ces luttes se déroulent dans un contexte de niveaux d’infection et d’hospitalisations sans précédent. Le nombre de cas et d’hospitalisations dans chaque province canadienne a atteint ou atteindra bientôt des niveaux records. Le nombre de décès quotidiens augmente rapidement pour atteindre les sommets précédents, même si la grande majorité des gens ont été vaccinés. À l’échelle mondiale, environ 15 millions de personnes sont infectées chaque semaine.

En rouvrant les écoles dans ces conditions de danger mortel, les gouvernements donnent la priorité aux profits des grandes entreprises plutôt qu’aux vies humaines. Le gouvernement fédéral de Trudeau, qui soutient pleinement la campagne de retour à l’école, et les gouvernements provinciaux considèrent les écoles non pas comme des établissements destinés à éduquer les jeunes, mais comme des entrepôts où ils sont gardés afin que leurs parents puissent être «libérés» pour aller travailler et générer des profits pour les grandes entreprises et les super-riches.

Confrontés au choix de laisser des millions de personnes se faire infecter par une maladie potentiellement mortelle ou d’adopter des mesures de confinement pour sauver des vies qui interrompraient le flux d’argent dans les comptes bancaires des grandes entreprises et du marché boursier, les gouvernements canadiens à tous les niveaux préfèrent l’infection de masse et la mort. C’est la seule conclusion que l’on puisse tirer de l’examen des règles de réouverture des écoles en Colombie-Britannique, en Alberta, en Ontario et au Québec. Elles prévoient de fusionner les classes en groupes de 50 ou 60 élèves pour compenser les très nombreuses absences au sein du personnel, de demander à des parents non formés de «garder un œil» sur les élèves, et de ne plus signaler les infections scolaires aux parents, et encore moins au grand public. Le Québec refuse même de fournir aux enseignants des masques N95, qui sont essentiels pour prévenir la transmission par voie aérienne.

S’il y a quelque chose de plus méprisable que les politiciens et les personnalités médiatiques qui préconisent cette stratégie avec des mensonges sur le fait qu’Omicron est «bénin» et que les écoles ne sont pas des vecteurs de transmission de la COVID, ce sont les affirmations ridicules des bureaucrates syndicaux selon lesquelles l’apprentissage en personne peut être rendu «sûr» en pleine pandémie. Aucun syndicat de l’éducation ne s’est opposé au retour en classe à travers le Canada et n’a organisé l’opposition à la campagne de retour à l’école. Au lieu de cela, ils se sont plaints que les gouvernements ne les ont pas suffisamment impliqués dans la rédaction des règles qui garantiront des infections de masse, l’hospitalisation de milliers d’étudiants et d’éducateurs, et la mort de plusieurs de leurs propres membres. Tout au long de la pandémie, ils ont saboté toutes les tentatives des travailleurs de l’éducation et des parents de lutter pour la sécurité sur le lieu de travail et pour une politique de «zéro COVID».

Des centaines de milliers d’éducateurs, de parents et de travailleurs à travers le pays sont à juste titre indignés par l’indifférence totale dont fait preuve l’establishmentpolitique pour le bien-être des enseignants, qui sont censés préparer nos jeunes à contribuer à la société, et des jeunes, notre espoir d’un avenir meilleur.

Mais il ne suffit pas de se plaindre de l’irresponsabilité des politiciens favorables aux grandes entreprises et de leurs laquais syndicaux si l’on veut éviter la catastrophe qui s’annonce. L’élite dirigeante a une politique consciemment élaborée, qui consiste à laisser tout le monde être infecté pour protéger Bay Street et les bénéfices de l’élite patronale. Cette politique a déjà officiellement coûté la vie à plus de 31.000 Canadiens. La classe ouvrière doit répondre par une politique tout aussi élaborée qui accorde une priorité inconditionnelle à ses intérêts – la protection de la santé et de la vie même des travailleurs et la fin de la pandémie – par rapport à toute considération économique.

Il faut commencer par comprendre que seul un mouvement de masse dirigé par les travailleurs peut imposer la fermeture immédiate des écoles et de toute production non essentielle dans le cadre d’un plan global de mesures de santépublique visant à éliminer la transmission du virus et àramener les cas à zéro. Ce mouvement devrait se battre pour que les travailleurs soient payés à plein salaire par les profiteurs de la pandémie tout au long d’un confinement de deux à trois mois, ce qui, selon les scientifiques, suffirait à éliminer toutes les infections à la COVID-19.

Le virus est un problème mondial, c’est pourquoi les éducateurs du Canada doivent unifier leur lutte avec leurs collègues des États-Unis, d’Europe et du monde entier en développant l’Alliance ouvrière internationale des comités de base. Ils doivent également reconnaître que l’élimination de la COVID-19 est avant tout un problème politique plutôt que médical. Les scientifiques ont une compréhension claire des mesures de santé publique nécessaires pour supprimer le virus et éviter des milliers de morts additionnelles. Mais leur mise en œuvre entre en conflit avec le système de profit capitaliste et les intérêts de ses représentants politiques.

Pour mener cette lutte politique, les éducateurs ont besoin de leurs propres organisations, construites indépendamment des syndicats procapitalistes et en opposition à ceux-ci. Le CSPPB appelle à la création de comités de sécurité de base dans chaque école, université et collège afin d’organiser des grèves de masse pour mettre fin à l’apprentissage en personne et lutter pour un programme mondial d’élimination de la COVID-19. Nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les éducateurs et le personnel de soutien des écoles à mettre en place de tels comités et encourageons tous ceux qui souhaitent s’engager dans ce combat urgent à nous contacter dès aujourd’hui en envoyant un courriel au CSPPB à l’adresse cersc.csppb@gmail.comou en visitant nos comptes Twitter ou Facebook: https://twitter.com/cersc_csppb et https://www.facebook.com/cersc.csppb.

(Article paru en anglais le 17 janvier 2022)

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