Des tests sérologiques révèlent que près de la moitié de la population canadienne et deux tiers des enfants de moins de 10 ans auraient contracté la COVID-19

Vous êtes un travailleur du secteur de l’éducation ou un parent? Communiquez avec le Comité de sécurité pancanadien du personnel scolaire de la base (CSPPB) au cersc.csppb@gmail.compour vous joindre à la lutte afin d’empêcher la poursuite de l’infection de masse dans les écoles au Canada et pour l’adoption d’une stratégie scientifique «Zéro-COVID».

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Les tests sérologiques effectués par les British Columbia Centres for Disease Control (BC CDC) et Life Labs ont révélé que plus de 40% de la population de la province a été testée positive aux anticorps de la COVID-19 en mars. Ce chiffre stupéfiant, par rapport aux 10% trouvés lors d’une étude précédente en octobre, souligne comment le variant Omicron, plus infectieux, et la politique délibérée de l’élite dirigeante consistant à laisser le virus se répandre ont produit une infection de masse à une échelle sans précédent.

La découverte la plus inquiétante est sans doute l’infection généralisée des enfants. Plus de 60% des enfants approchés ont été déclarés positifs aux anticorps de la COVID, ce qui discrédite le mensonge souvent répété selon lequel les écoles ne sont pas des vecteurs de transmission. Ce mensonge, associé aux affirmations frauduleuses selon lesquelles les enfants sont moins susceptibles d’être infectés, a été utilisé pour maintenir les écoles ouvertes lors des vagues successives d’infection de masse et de décès au cours des deux dernières années, afin que les parents puissent être libérés de leurs responsabilités en matière de garde d’enfants et forcés de travailler à pomper des profits pour la grande entreprise.

Manifestation du 20 août contre la tentative du gouvernement du PCU de l’Alberta d’éliminer pratiquement toutes les mesures anti-COVID, une action qui a fait de cette province le centre de la quatrième vague de la pandémie au Canada. (Twitter)

La Colombie-Britannique, l’Alberta et le Manitoba sont les trois provinces où les taux de positivité des tests sérologiques sont les plus élevés, selon des chiffres distincts publiés le mois dernier par la Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC). Ces données montrent que plus de 36% des jeunes de 17 à 24 ans avaient été infectés par la COVID-19 à la fin du mois de février. Ces chiffres sont révélateurs en ce sens qu’ils montrent comment la Colombie-Britannique, une province gouvernée par le NPD supposément «de gauche», et l’Alberta, dirigée par le premier ministre de droite Jason Kenney, qui, en juin 2020 encore, décrivait la COVID-19 comme une simple «grippe», ont poursuivi des politiques impitoyables similaires d’infection et de mort de masse tout au long de la pandémie.

Compte tenu de la poursuite de la propagation effrénée du virus au cours des deux mois qui ont suivi la collecte de ces chiffres, il est raisonnable de penser que le taux réel d’infection approche désormais les 50%. Comme l’a déclaré sur les ondes de la CBC à la fin du mois d’avril Danuta Skowronski, épidémiologiste au BC CDC et directrice de ces recherches: «C’est environ un habitant sur deux, ou presque, qui a eu des signes d’infection.»

Les chiffres officiels de l’Ontario suggèrent que 40% de la population a été infectée par la COVID-19 depuis décembre. Pendant ce temps, le gouvernement québécois de la Coalition Avenir Québec a récemment admis que la vague initiale d’Omicron avait infecté environ 3 millions des 8,5 millions d’habitants de la province.

Au cours des six mois écoulés depuis le 1erdécembre 2021, le Canada a officiellement enregistré près de 10.000 décès supplémentaires dus à la COVID-19 lors des deux vagues d’Omicron, ce qui porte le total de morts depuis le début de la pandémie à plus de 39.800.

Le CIDRAP, un centre de maladies infectieuses de renommée internationale basé dans le Minnesota, a récemment réalisé une méta-analyse de 31 études indépendantes et a constaté que plus de 49 % des survivants de la COVID-19 présentaient divers symptômes de maladie toujours présents et persistants quatre mois après leur diagnostic. En supposant que près de 19 millions de personnes au Canada, soit environ la moitié de sa population de 38 millions d’habitants, ont souffert d’une infection à la COVID-19, cette étude suggère que plus de 9 millions de personnes pourraient avoir souffert, ou souffrent actuellement, de la «COVID longue».

Cette tragédie de masse n’est pas principalement due au pouvoir infectieux et aux capacités immuno-évasives sans précédent d’Omicron. Les propriétés du virus n’ont pu se développer que parce que les élites dirigeantes de tous les pays, à l’exception de la Chine, ont refusé de poursuivre une stratégie d’élimination, permettant ainsi au virus de continuer à se propager et à muter en créant de nouveaux variants.

Si des millions de Canadiens ont été infectés par la COVID-19 depuis décembre dernier, c’est avant tout parce que le gouvernement libéral fédéral et ses homologues provinciaux ont abandonné tout effort pour contenir la propagation de la pandémie. En effet, au Canada, comme ailleurs, l’arrivée du variant Omicron, plus infectieux, a été utilisée pour déclarer que les tentatives pour arrêter la propagation du virus étaient futiles.

Dans cette logique, l’augmentation dévastatrice des infections à la COVID au cours des six derniers mois et les près de dix mille morts inutiles supplémentaires ont été accueillies positivement par l’establishment politique et ses parasites médiatiques dans le cadre de leur campagne meurtrière visant à rendre la COVID-19 «endémique».

Lorsque Omicron a été détecté pour la première fois en Afrique australe à la fin du mois de novembre 2021, le premier ministre Justin Trudeau a attendu trois semaines avant de prendre la peine de s’adresser à la population sur ce que son gouvernement comptait faire à ce sujet. À ce moment-là, Omicron s’était déjà propagé rapidement dans tout le pays, fracassant les taux d’infection quotidiens. Plutôt que d’investir des ressources sociales et financières pour combattre la catastrophe imminente, Trudeau et les premiers ministres provinciaux ont laissé les systèmes de dépistage et de recherche des contacts s’effondrer. À la fin avril, seulement 3,7 millions d’infections avaient été officiellement enregistrées au Canada depuis l’avènement d’Omicron, soit environ un cinquième du nombre que suggère la recherche sérologique.

Après l’émergence à la fin janvier du convoi de la liberté, un mouvement d’extrême droite encouragé et intensifié par le Parti conservateur pour briser le soutien populaire aux mesures de protection contre la COVID-19, le gouvernement Trudeau, avec le soutien du NPD, a veillé à la mise en œuvre du programme fasciste du convoi en tout sauf en nom. L’obligation de porter le masque, les exigences en matière de tests, les limites imposées aux rassemblements sociaux et toutes les autres mesures de santé publique restantes ont été éliminées dans les semaines qui ont suivi l’occupation du centre-ville d’Ottawa par des voyous d’extrême droite menaçant de recourir à la violence politique.

Les néo-démocrates et les syndicats ont joué un rôle essentiel pour faciliter cette destruction des mesures sanitaires pour contrer COVID-19. Ils ont répondu à l’émergence du convoi de la liberté en utilisant leurs vastes ressources pour bloquer toute manifestation indépendante des travailleurs contre le programme fasciste du convoi, soulignant au contraire leur ferme loyauté envers l’État capitaliste canadien. Les syndicats ont applaudi l’invocation par Trudeau de la draconienne Loisur les mesures d’urgencepour disperser le convoi, tandis que le NPD s’est assuré que Trudeau obtienne une majorité parlementaire pour confirmer et étendre l’application de la Loi. Un mois plus tard, alors que la grande majorité des protections contre la COVID-19 avaient déjà été éliminées par les provinces avec l’approbation du gouvernement fédéral, le NPD a conclu une alliance avec les libéraux pour maintenir Trudeau au pouvoir jusqu’en juin 2025.

La vague initiale d’Omicron, qui a fait près de 6.500 victimes au Canada, a depuis laissé place à une sixième vague mortelle du virus. Les infections et les décès ont explosé dans tout le pays, et de nombreux hôpitaux sont à nouveau débordés. Les hôpitaux pour enfants sont confrontés à une crise particulièrement dramatique en raison des ravages de la COVID-19 dans les écoles.

Les gouvernements de tous les paliers font encore moins pour combattre la sixième vague que toutes les précédentes. Le samedi 14 mai, le Québec sera la dernière province à abolir son obligation de porter le masque à l’intérieur, créant ainsi une situation où pratiquement aucune restriction de santé publique pour lutter contre la pandémie ne sera en vigueur au Canada.

Samedi dernier, le gouvernement Trudeau, toujours avec l’appui du NPD soutenu par les syndicats, a laissé expirer les quelques soutiens financiers encore disponibles pour les travailleurs pour remédier aux répercussions de la COVID-19. Par conséquent, les travailleurs ne recevront plus d’aide financière s’ils doivent s’auto-isoler après un test positif ou prendre congé pour s’occuper d’un enfant ou d’un parent infecté. Non seulement cette décision souligne l’indifférence du gouvernement libéral à l’égard du bien-être des travailleurs, mais elle va accélérer en plus la transmission de la COVID-19, car les travailleurs infectés devront choisir entre rester au travail ou faire face à une détresse financière accrue, voire à la ruine.

(Article paru en anglais le 8 mai 2022)

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