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Montréal, un gouffre de pauvreté

 

Selon le dernier bulletin produit par le Service de développement économique de la Ville intitulé «L'économie de Montréal», la situation économique et sociale pour une couche de plus en plus grande de la population de Montréal est une véritable catastrophe. Non seulement le chômage et la misère ne cessent de croître mais les entreprises privées réduisent leurs investissements.

La région métropolitaine de Montréal, qui compte près de 1,7 millions d'habitants, est au dernier rang parmi les 24 métropoles d'Amérique du Nord pour ce qui est de la création d'emplois.

Depuis 30 ans la création d'emplois ne réussit pas à combler la demande. Le taux d'emploi stagne depuis 1994 à 56,3% comparativement au sommet de 60,6% atteint en 1990. Cela signifie que près de la moitié de la population active a recours aux programmes sociaux en plus de leurs revenus de travail, comme l'assurance-chômage et le bien être social, ce qui inclut «les étudiants à temps plein, les personnes qui choisissent de s'occuper de leurs enfants à la maison, les retraités, les malades chroniques, les militaires et les riches oisifs» nous indique le bulletin.

Montréal, autrefois le centre industriel de l'État Nation canadien, a déjà été abandonné par les grandes industries qui occupaient le terrain dans l'est et l'ouest de la ville, et continue sa chute. Selon le bulletin de la ville: «en 1996 les dépenses de machinerie et équipement reculent dans la plupart des services privés. Le commerce, l'industrie financière, les services aux entreprises et divers services aux consommateurs réduisent leurs immobilisations.»

Le taux de chômage officiel tourne depuis plusieurs années autour de 12% alors que le taux réel de sans emplois est de près de 25%. Les emplois créés sont des emplois à temps partiel et des emplois de travailleurs autonomes. Depuis le début de la décennie, 85% des emplois créés sont des emplois à temps partiel. « l'emploi à temps plein a fondu de 42% chez les jeunes de 18 à 24 ans! ... les 45 ans et plus ont subi un revers de fortune en 1996, avec un recul de 4% de l'emploi à temps plein», note le bulletin de la ville.

Les travailleurs autonomes comptent pour 15% des gens ayant des emplois, soit près de 500 000 personnes; ces chiffres devraient atteindre 20% à 25% d'ici l'an 2000. Entre 1990 et 1995 il s'est créé plus d'emplois autonomes que d'emplois salariés; 55% des nouveaux travailleurs sont des travailleurs autonomes et 62% d'entre eux gagnent moins de $ 20 000 par année. Les compagnies de télémarketing et les agences de placement de la main-d'oeuvre sont sur le point de devenir les principaux employeurs. Les conditions de travail dans les centres d'appel en télémarketing sont tellement difficiles que le personnel se renouvelle à tous les 6 mois.

La pauvreté gagne de nouveaux quartiers de la ville de Montréal. Au cours des 5 dernières années « la dépendance sociale... se produit dans les régions limitrophes où elle était plus faible initialement: dans Ahuntic, Villeray et Rosemont...Seule la région la plus éloignée, Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles, échappe à cet étalement du sous emploi», explique le bulletin.

La pauvreté augmente, les ventes de commerces stagnent, les faillites commerciales et personnelles sont à la hausse, l'endettement des particuliers est sans précédent,...mais les banques et la bourse vont des profits records.

L'Indice de la bourse de Montréal a augmenté de 33% en 1996. Au Canada, « tous les secteurs boursiers affichent un rendement positif, menés par les services financiers qui sont stimulés par les bénéfices spectaculaires annoncés par les grandes banques.»

Ces chiffres établissent un lien direct entre la politique de lutte au déficit des gouvernements - la destruction des programmes sociaux, l'appauvrissement de la population - et les profits des grandes banques et des grandes compagnies. Toute la politique est basée sur le droit inviolable des compagnies de faire des profits. Et les chiffres illustrent que les politiciens officiels, libéraux, conservateurs ou péquistes sont au service des capitalistes et incapables de répondre aux besoins les plus élémentaires de la population.

Ces chiffres illustrent aussi clairement le gouffre entre les intérêts politiques de la classe ouvrière et ceux de la bourgeoisie représentée par les partis politique et leur programme de lutte au déficit.

La tâche des travailleurs n'est pas de faire revivre les politiques réformistes de l'époque d'après-guerre, mais de remplacer ce système dépassé par un système progressif qui saura utiliser au nom des besoins des masses l'immense potentiel productif de la société pour éliminer la pauvreté et la misère produite par le système capitaliste décadent.

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