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Réduction de la semaine de travail sans baisse de salaire afin de donner des emplois à tous!

Non à la victimisation des pauvres! Non au travail obligatoire des assistés sociaux! Rétablissement de tous les fonds coupés dans l'assurance-chômage!

Pleins droits de citoyenneté pour tous les immigrants et tous les réfugiés!

Pour l'unité des travailleurs francophones, anglophones et immigrés contre Chrétien et Bouchard!

Les travailleurs ont besoin d'un nouveau parti

 

Les élections du 2 juin soulèvent une brûlante question pour tous les travailleurs: comment aller de l'avant?

Des millions de travailleurs réalisent qu'ils ne sont pas représentés dans le système politique tel qu'il existe. Leurs besoins et leurs préoccupations sont ignorés quelque soit le parti au pouvoir.

Les libéraux, les conservateurs, le parti Réformiste, le Nouveau Parti Démocratique, le Bloc Québécois et le Parti Québécois sont tous des partis voués à la défense de la grande entreprise. Ils ont tous participé au démantèlement du système public de santé et d'éducation et fait des pauvres leurs principales victimes. Ils ont tous promis, au nom de la lutte au déficit, de continuer à couper dans les dépenses sociales, même si le chômage, la pauvreté et les inégalités sociales atteignent des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression.

Les syndicats, vers lesquels beaucoup de travailleurs se sont tournés dans le passé pour se protéger contre les pires excès de l'exploitation capitaliste, se sont révélé être des instruments de la grande entreprise dans son assaut sur la classe ouvrière.

Les reculs subis par les travailleurs au cours des deux dernières décennies ne prouvent pas que la lutte est impossible. Ils prouvent que les travailleurs ne peuvent plus défendre leurs intérêts au moyen d'organisations moribondes telles que les syndicats et le NPD, ni sur la base d'une perspective limitée à ce qui est possible et permis dans les limites du capitalisme.

Le Parti de l'égalité socialiste: un nouvel outil de lutte pour les travailleurs

Le Parti de l'égalité socialiste a été fondé pour donner à la classe ouvrière un nouvel outil de lutte pour riposter à l'assaut de la grande entreprise contre les emplois, les conditions de vie et les services publics.

Le Parti de l'égalité socialiste n'est pas un parti électoraliste, ou un parti de protestation. Il cherche à galvaniser la vaste opposition aux restructurations et à la politique de coupures des gouvernements en l'armant d'une nouvelle perspective: la classe ouvrière doit devenir une force politique indépendante et mettre de l'avant un programme radical de réorganisation de l'économie dans le sens des intérêts de la majorité.

Aux travailleurs écoeurés par les mensonges et la corruption qui caractérisent la politique capitaliste, nous disons: la démocratie capitaliste est une fraude parce que le véritable pouvoir est entre les mains d'un petite minorité de banquiers et de riches patrons. Pour changer les priorités de la société, les travailleurs doivent briser la camisole de force que les capitalistes maintiennent sur la vie économique. Ce qui ne pourra être possible qu'avec une lutte politique. Un gouvernement ouvrier doit être mis au pouvoir et placer les usines, les mines, les banques et les ressources naturelles sous propriété collective pour que l'économie soit organisée selon la volonté démocratique des travailleurs, et satisfaire leurs besoins.

Ce n'est pas le manque de ressources matérielles qui a intensifié la crise sociale. Au cours des deux dernières décennies, l'insécurité économique et la lutte pour la satisfaction des besoins élémentaires ont grandement augmenté malgré une hausse sans précédent de la productivité du travail, rendue possible grâce à l'explosion technologique de l'informatique, de la robotique et des télécommunications. Ce qui empêche l'utilisation rationelle de la technologie moderne pour augmenter le niveau de vie de la population au Canada et ailleurs dans le monde, c'est l'existence de l'ordre économique actuel, qui subordonne les besoins des masses à la lutte pour les profits d'une infime minorité.

Les déficits budgétaires des gouvernements ne sont pas un désastre naturel. Ils sont le résultat de choix politiques: la réduction systématique des taxes sur les riches et la grande entreprise, et le maintien de taux d'intérêt élevés visant à faire monter le chômage et à miner le pouvoir d'achat des travailleurs.

Incapables d'offrir une solution progressiste aux problèmes qui touchent les travailleurs, les partis de la grande entreprise se tournent, comme ce fut le cas durant la Grande Dépression, vers la politique du chauvinisme, du racisme, de la loi et de l'ordre, et du militarisme. Leur but est de diviser les travailleurs et de cacher le fait que c'est le système capitaliste qui est le véritable responsable du chômage, de la violence criminelle et de tous les problèmes sociaux connexes.

Les travailleurs doivent résolument rejeter l'appel à l'«unité nationale» lancé par les deux camps rivaux: les partis fédéralistes et les souverainistes du Québec. Sur toutes les questions vitales affectant les travailleurs, les souverainistes et les fédéralistes ne font qu'un: la grande entreprise, maintiennent-ils, doit être «internationalement compétitive», ce qui requiert des coupures d'emplois, la baisse du niveau de vie, et le démantèlement des services publics.

Le BQ, le PQ et leurs alliés de la bureaucratie syndicale dénoncent l'ordre fédéraliste non pas en tant que mécanisme du pouvoir de la grande entreprise, mais sur la base du chauvinisme et de l'exclusivisme. Par exemple, ils prétendent qu'Ottawa ignore les «problèmes du Québec» parce que la majorité des représentants du gouvernement sont anglophones. En fait, les travailleurs du Québec confrontent les mêmes problèmes que ceux en Ontario et dans le reste du Canada - le chômage chronique de masse, le déclin du niveau de vie et de plus en plus d'attaques contre les droits démocratiques.

Le conflit entre le camp fédéraliste et le camp souverainiste, de même que la lutte constitutionnelle entre le Parti Réformiste et les partis du «centre», est à sa base une lutte entre diverses factions de la grande entreprise pour déterminer la place que chacune d'elle va avoir dans l'économie continentale qui a émergé suite à l'entente de libre-échange.

La division fondamentale de la société canadienne est entre la mince minorité de capitalistes, québécois et anglo-canadiens, qui contrôlent les richesses, et la vaste majorité, les travailleurs, qui ne possèdent que leur force de travail. Il faut rejeter l'appel mensonger de « l'unité nationale » et adopter la perspective de l'unité de classe: l'unification de tous les travailleurs - français, anglais et immigrants - contre la grande entreprise.

Une guerre de classe

La classe ouvrière a besoin de son propre parti politique. Au cours des 20 dernières années, la bourgeoisie et ses représentants politiques dans le parlement et les législatures provinciales, ont procédé à une vaste redistribution des richesses des travailleurs vers les riches.

En utilisant les changements technologiques, l'accélération de la cadence de travail et en déménageant la production là où les salaires sont plus bas en Amérique du Nord et ailleurs, la grande entreprise a éliminé des centaines de milliers d'emplois bien payés. Les compagnies canadiennes ont utilisé le chômage chronique - le taux officiel de chômage est rarement descendu en bas de 10% depuis 1982 - pour imposer des coupures de salaire et diminuer la qualité des conditions de travail. Près de la moitié des nouveaux emplois créés au Canada durant les 20 dernières années, sont des emplois non standards - à temp partiel, temporaire ou à contrat - sans pension ni sécurité d'emploi ou autres avantages sociaux. De tels emplois comptent maintenant pour 30% de tous les emplois. Alors que certains travailleurs survivent avec des emplois à temp partiel, d'autres sont forcés de travailler de plus en plus d'heures. En 1995, seulement 54% de toutes les personnes employées ont travaillé une semaine traditionnelle de 35 à 40 heures.

Les gouvernements ont permis l'érosion du pouvoir d'achat par les taxes et l'inflation. Au Québec, par exemple, une personne seule doit travailler plus de 73 heures par semaine au salaire minimum pour avoir un revenu qui le maintient au dessus du seuil de pauvreté, alors qu'en 1976, il n'en fallait que 41 heures pour obtenir le même résultat.

Dans les années 70 et 80, l'État avait mené une attaque concertée contre les droits syndicaux. Dès que le chômage de masse ne suffisait pas à calmer le militantisme des travailleurs, le gouvernement leur enlevait le droit de faire la grève et menaçait de les sanctionner en imposant des amendes, l'emprisonnement et les congédiement massif. Les années 90 ont vu un assaut concerté contre l'État-providence. La majorité des chômeurs ne se qualifient plus à l'assurance chômage. Les prestations de bien-être social ont été coupées - de 21,6 % en Ontario -- et les prestataires, incluant les mères célibataires avec de jeunes enfants, sont conscrits dans des programmes de travaux forcés. En 1995, la dernière année pour laquelle des chiffres sont disponibles, plus de 5 millions de Canadiens et un enfant sur cinq, vivaient dans la pauvreté. Plus de la moitié des familles pauvres étaient dirigées par des gens travaillant à temps plein.

Alors qu'ils vantent les mérites de l'éducation et de la formation auprès des jeunes et des chômeurs, les politiciens de la grande entreprise ont augmenté les frais de scolarité et réduit les prêts et bourses.

Le système de santé s'effondre sous l'impact des nombreuses coupures. Entre 1986-87 et 1994-95, avant l'annonce de la fermeture d'une douzaine d'hôpitaux au Québec et de quarante en Ontario, un lit d'hôpital sur cinq était fermé au Canada.

Pour justifier leurs mesures de guerre de classe, la grande entreprise et ses idéologues font invariablement référence « aux besoins du marché ». Ils veulent faire croire à la classe ouvrière que le marché est une sorte de puissant arbitre impartial et omnipotent, se tenant au dessus de la société, récompasant les individus selon leurs talents et leurs efforts. La vérité c'est que le marché est le mécanisme par lequel la classe capitaliste poursuit et satisfait ses propres intérêts matériels.

Ainsi, les attaques contre les chômeurs et les assistés sociaux ont été justifiées au nom de leur réintégration dans le marché du travail. Il n'est, bien entendu, pas fait mention du processus brutal par lequel beaucoup de chômeurs se sont fait enlever leurs moyens de subsistance et expulser du processus de production. Lorsque les politiciens parlent d'éliminer la « dépendence » aux programmes sociaux, comme l'assurance chômage et l'aide sociale, ils disent en réalité qu'il faut appauvrir encore plus les gens pour les rendre encore plus dépendants du capital et les forcer à accepter n'importe quel emploi, peu importe les conditions ou le salaire.

Le Parti de l'égalité socialiste est la seule organisation politique qui place la responsabilité de la crise sociale sur le système capitaliste.

Le conflit fondamental entre le système de profit et les besoins de vastes couches de la population s'est intensifié à cause de changements sans précédent dans l'organisation de la production. L'économie mondiale est maintenant dominée par de gigantesques compagnies transnationales qui utilisent l'informatique et les télécommunications modernes pour organiser leur production à l'échelle du globe.

L'intégration globale de la production et les progrès technologiques pourraient servir l'humanité dans son ensemble. Mais sous le capitalisme, ces développements ont été transformés en nouveaux outils pour augmenter les profits aux dépens de la classe ouvière. Les companies scrutent la planète à la recherche des endroits où la main-d'oeuvre est la moins chère et la plus productive. Dans les pays capitalistes avancés et dans les anciennes colonies, les travailleurs sont continuellement sous la menace de voir leurs emplois disparaître s'ils n'acceptent pas de travailler pour moins cher.

Au même moment, la globalisation de la production a grandement intensifié la lutte entre les divers factions rivales de la bourgeoisie pour le contrôle des marchés et des profits. Dans cette lutte, la victoire va à ceux qui réussisent à augmenter le plus l'exploitation des travailleurs. En conséquence, la classe dirigeante au Canada, comme aux États-Unis, au Japon et en Europe, voient maintenant l'État-providence et les programmes érigés après la seconde guerre mondiale pour mitiger les conflits de classe, comme un luxe inabordable.

L'effondrement du réformisme et la transformation des syndicats et du NPD

Les organisations traditionnelles des travailleurs, les syndicats et le NPD social-démocrate, ont complètement abandonné la classe ouvrière.

Le gouvernement NPD ontarien de Bob Rae, qui était au pouvoir de 1990 à 1995, a préparé le terrain politique pour les coupures sans précédent qu'allaient effectuer le régime fédéral libéral et les conservateurs ontariens de Mike Harris. Affirmant qu'il n'y avait aucune alternative à l'agenda de la grande entreprise, le gouvernement Rae a imposé des hausses de taxes, coupé des milliards dans la santé et l'éducation, dressé des plans pour remplacer l'aide sociale (welfare) par le travail forcé (workfare), et piétiné les droits syndicaux dans le but de réduire les salaires d'un million de travailleurs du secteur public.

Les syndicats ont renconcé à la défense des intérêts les plus élémentaires des travailleurs, acceptant régulièrement des coupures de salaires et d'emplois, tout en s'intégrant à la grande entreprise. Ce sont les syndicats qui ont exhorté le gouvernement Bouchard à fixer une date limite pour l'élimination du déficit provincial, puis proposé, afin d'aider le PQ à atteindre cet objectif, de couper 12 000 postes dans le secteur public.

Les travailleurs ont bâti les syndicats dans le contexte de grandes luttes sociales. Mais les syndicats ont été transformés en instruments aux mains d'une bureaucratie privilégiée qui a cherché à préserver ses richesses en s'intégrant à l'establishment du milieu des affaires et de l'État capitaliste.

Il s'agit de bien plus que la simple corruption personnelle, comme en témoigne l'évolution similaire des organisations ouvrières traditionnelles à travers le monde, de l'AFL-CIO américain au Parti socialiste français. Le parti travailliste britannique, le modèle historique du NPD, vient de reprendre le pouvoir sur la base d'un engagement à continuer la politique de guerre de classe menée par Thatcher et Major.

Ce que toutes ces organisations avaient en commun, c'était un programme national-réformiste. Pendant des décennies, les bureaucraties ouvrières ont cherché à enchaîner les travailleurs à une perspective visant à faire pression sur la grande entreprise pour obtenir des réformes dans le cadre d'un marché réglementé au niveau national. Mais le développement de la production « globalisée » et d'un marché mondial du travail a miné tout espoir de défendre les intérêts les plus élémentaires des travailleurs en dehors d'une lutte qui dépasse les frontières nationales et remette en question le « droit » des capitalistes à monopoliser les moyens de production.

Un puissant mouvement politique de la classe ouvrière, y compris des organes réellement démocratiques de lutte syndicale, ne pourra être bâti sans une rébellion suivie d'une rupture avec les appareils syndicaux et le NPD.

Les principes de base du Parti de l'égalité socialiste

Le Parti de l'égalité socialiste, en articulant les intérêts de la classe ouvrière, met de l'avant un programme qui part de principes historiques et d'objectifs sociaux fondamentaux.

1. Pour l'unité internationale de la classe ouvrière

Les travailleurs au Canada -- francophones, anglophones et immigrants -- font partie de la classe ouvrière internationale. Dans tous les coins du globe, les travailleurs font face aux mêmes problèmes -- insécurité économique, pauvreté -- et au même ennemi: le capital organisé sur une échelle mondiale. La seule réponse que peuvent donner les travailleurs du Canada au capital globalement organisé est de s'unir à leurs confrères des États-Unis, du Mexique et d'ailleurs dans le monde afin de développer une stratégie internationale pour la défense des emplois, des salaires et des conditions de vie.

Le principe de l'internationalisme est d'une importance fondamentale pour orienter les luttes des travailleurs au sein du Canada. Le Parti de l'égalité socialiste prône l'unité internationale de la classe ouvrière et la dissolution du système capitaliste des États-Nations. Il s'oppose par conséquent à toute forme de nationalisme et de séparatisme.

Les travailleurs n'ont rien à gagner à l'établissement d'un Québec « indépendant » qui serait un membre à part entière de l'ordre impérialiste mondial, et ferait partie de l'ALÉNA, de l'OTAN et du GATT. Un tel État ne serait qu'un obstacle de plus à l'unification internationale de la classe ouvrière.

Le PQ et le BQ parlent au nom d'une faction du patronat québécois qui considère que l'intégration économique mondiale et, en particulier, l'accord de libre-échange nord-américain, permettent à la bourgeoisie québécoise de se passer des structures politiques et des réseaux économiques traditionnels, et de forger des relations plus lucratives avec les États-Unis et le capital international. Cette faction espère que la séparation du Québec mettrait le capital québécois en meilleure position pour mener la guerre commerciale et la guerre de classe. L'indépendance du Québec est l'équivalent politique du programme de restructuration que poursuit présentement la grande entreprise dans le but d'accélérer la production tout en réduisant le coût de la main-d'oeuvre.

En s'opposant aux séparatistes, les travailleurs ne devraient donner aucun appui à leurs opposants de la grande entreprise. Au chauvinisme québécois, les politiciens fédéralistes opposent le nationalisme canadien et le chauvinisme anglais, qui sont tout aussi réactionnaires. Les travailleurs doivent prendre garde: en prônant la partition du Québec comme une éventuelle réplique à la sécession, l'élite politique canadienne a indiqué qu'elle flirte avec l'idée d'une intervention militaire et de la guerre civile pour étouffer toute menace de sécession.

Le parti de l'égalité socialiste est la seule tendance politique qui s'oppose à toutes les factions du grand patronat aux prises dans la crise constitutionnelle du Canada: ceux qui prônent un gouvernement fédéral fort, ceux qui exigent plus de pouvoirs pour les provinces, et ceux qui luttent pour la sécession du Québec. Notre opposition est basée sur la lutte pour l'unité internationale de la classe ouvrière. À l'État fédéral actuel et à l'Accord de libre-échange nord-américain, la classe ouvrière doit opposer, non pas une redistribution des pouvoirs entre des gouvernements existants, un remaniement des frontières ou le protectionnisme, mais l'unification des luttes des travailleurs du Canada, des États-Unis et du Mexique dans la perspective d'établir les États unis socialistes d'Amérique du Nord.

Le Parti de l'égalité socialiste s'oppose à tous ceux qui cherchent à fomenter des antagonismes religieux, raciaux ou ethniques entre les travailleurs. Les médias capitalistes et la grande entreprise, selon la vieille stratégie du « diviser pour régner », attirent toute l'attention sur des différences de couleur de peau, de langue ou d' « origine ethnique ». Des quotas basés sur la race, « l'action affirmative » et toutes les formules qui montent une section des travailleurs contre une autre font l'affaire de la grande entreprise. De telles propositions découlent d'une acceptation du mensonge de la classe dirigeante voulant que les ressources soient insuffisantes pour satisfaire les besoins de tout le monde.

La réponse à toutes les formes de discrimination et de chauvinisme est la lutte pour l'égalité sociale. Tout ce qui est nécessaire à une vie productive, sécuritaire et confortable, doit être rendu disponible pour tous, peu importe la race, la langue, l'origine nationale ou la religion.

2. Pour l'égalité sociale

À travers l'histoire, tout mouvement réellement progressiste a levé bien haut la bannière de l'égalité sociale. Mais aujourd'hui, cet idéal est soumis à un assaut continuel de la part de la classe dirigeante. Au nom des droits de l'individu, la grande entreprise exige des baisses de taxes qui vont mener les services publics à la faillite et le droit des riches à avoir accès à des services de santé privés.

Les intérêts de la classe ouvrière sont diamétralement opposés à l'idéologie capitaliste répandue de l'individualisme étroit. Dans une société complexe et large, tous les problèmes ont un caractère social et requièrent une solution sociale. Que ce soit l'acheminement de la nourriture, l'octroi de logements, ou la protection de l'environnement et de l'équilibre écologique, ça prend l'effort collectif et la solidarité sociale de masses de gens, par opposition à la recherche d'avantages personnels.

Une étude sur les revenus des ménages menée en 1993 a révélé que sans l'existence de certains programmes sociaux, la polarisation des revenus au Canada serait aussi grande qu'aux États-Unis. Entre 1973 et 1993, les revenus tirés du marché pour le cinquième le plus pauvre de la population ont chuté de 53 % pour atteindre $925 par an, alors que ceux du cinquième le plus riche ont augmenté de 17% pour dépasser $90 000, soit près de 100 fois plus.

En 1995, les 20 % les plus pauvres de la population ont gagné 3 % du revenu total, alors les 11 % les plus riches ont empoché 32 % du revenu total.

Depuis ce temps, les gouvernements ont abattu des pans entiers de ce qui restait de l'État-Providence.

Un tel degré d'inégalité sociale rend les prétentions démocratiques du gouvernement plutôt risibles. Alors qu'il existe une égalité formelle devant la loi, la classe capitaliste monopolise en réalité le pouvoir économique et politique.

3. Pour la propriété sociale et le contrôle démocratique de l'économie par les travailleurs

Un gouvernement ouvrier tâcherait d'étendre le contrôle démocratique de la classe ouvrière sur l'économie afin de faire de la satisfaction des besoins sociaux, et non l'accumulation de richesses personnelles, le principe directeur du développement économique.

En mettant les banques, les services d'utilité publique, et les grosses compagnies de fabrication, de télécommunications et de transport sous la propriété publique, un gouvernement ouvrier rendrait possible le développement rationnel et planifié des activités économiques afin de servir les besoins des travailleurs.

Dans le système capitaliste, les travailleurs n'ont aucun mot à dire sur les décisions économiques qui touchent leurs vies. Le fait d'occuper un emploi ou non dépend des intérêts personnels et caprices des propriétaires. La dictature, non la démocratie, prévaut sur les lieux de travail.

Sous le socialisme, l'influence directe de la classe ouvrière sur les conditions de travail et la formulation de la politique économique augmenterait énormément. Soumis à l'intervention active et au contrôle démocratique de la classe ouvrière, les politiques et les programmes économiques seraient évalués sur la base de leur impact sur les larges couches de la population.

La planification socialiste ne requiert pas, et le Parti de l'égalité socialiste ne prône pas, l'expropriation des PME. Le vrai ennemi de la petite entreprise n'est pas la classe ouvrière socialiste, mais le gros capital, comme en témoigne aujourd'hui les profits gigantesques enregistrés par la grande entreprise dans le contexte d'un taux record de faillites au niveau personnel et des petites entreprises. Un gouvernement ouvrier établirait une relation productive et mutuellement avantageuse entre les centres publics de l'économie et la petite entreprise.

4. Pour l'indépendance politique de la classe ouvrière

Depuis trop longtemps, les luttes de la classe ouvrière ont été limitées au cadre politique établi par le système de profit lui-même: le parlement, les tribunaux et la négociation collective. La politique a été réduite à des pressions sur la classe dirigeante et ses institutions dans le but d'obtenir des concessions. La faillite répétée de cette perspective au cours des deux dernières décennies a créé la confusion et la désorientation.

La classe ouvrière doit commencer à penser et à agir en tant que force politique indépendante. Ses intérêts sociaux et économiques doivent commencer à trouver une expression politique réellement indépendante. Au lieu d'accepter le cadre de la politique capitaliste, les travailleurs doivent bâtir un mouvement politique qui lutte résolument pour leurs propres intérêts de classe, peu importe les conséquences sur les profits de la grande entreprise, les budgets gouvernementaux et les marchés financiers.

Le Parti de l'égalité socialiste n'est pas un substitut pour la classe ouvrière. C'est un instrument qui doit être bâti et utilisé par la classe ouvrière afin de réaliser ses intérêts historiques. Le Parti de l'égalité socialiste a été formé dans le but de mobiliser la classe ouvrière pour briser l'emprise du grand patronat sur la vie politique et économique et de porter au pouvoir un gouvernement démocratique formé de travailleurs et agissant dans leur intérêt. Sur la base du soutien actif et militant d'une classe ouvrière politiquement éveillée et vigilante, un gouvernement ouvrier prendrait toutes les mesures économiques radicales nécessaires pour assurer les besoins sociaux du peuple.

Les revendications du Parti de l'égalité socialiste

La première tâche dans la lutte pour le socialisme est de soulever devant la classe ouvrière un programme pour lequel elle puisse lutter, bâtissant ainsi son unité et sa compréhension politique. Un tel programme doit mettre de l'avant des revendications qui répondent aux besoins essentiels de la classe ouvrière. On peut en tracer les grandes lignes de la façon suivante:

Pour mettre fin au fléau du chômage de masse et assurer un revenu à tous:

  • Lancer un programme d'urgence de travaux publics afin de donner un emploi à tous les travailleurs au chômage, de bâtir de nouvelles maisons, écoles et hôpitaux, de remplacer l'infrastructure urbaine qui se dégrage, et d'étendre les services sociaux;
  • Réduire la semaine de travail à 30 heures sans perte de salaire afin d'ouvrir des postes, tout en allégeant la charge de travail et en offrant plus de temps pour les loisirs.
  • Augmenter le salaire minimum à $12 l'heure, et l'indexer entièrement à l'inflation.

Pour assurer une éducation et des soins médicaux de qualité:

  • Réunir tous les services de santé dans un système universel, géré par l'État et accessible à tous sans aucuns frais;
  • Augmenter le financement pour l'éducation afin de réduire la taille des classes, d'embaucher de nouveaux professeurs, et d'équiper les écoles d'ordinateurs et autres outils avancés d'apprentissage; abolir les frais de scolarité à l'université et aux cégeps; assurer un salaire décent aux étudiants post-secondaires.

Pour élargir le réseau des programmes sociaux:

  • Étendre les services sociaux, en particulier l'aide aux personnes âgées; établir un programme national de garderies géré par l'État et gratuit; donner immédiatement un logement de qualité aux sans-abris.

Pour préserver les droits démocratiques:

  • Abolir toutes les lois anti-syndicales;
  • Interdire la discrimination basée sur la nationalité, la race, la religion, le sexe ou les préférences sexuelles; donner la pleine citoyenneté à tous les travailleurs, y compris les réfugiés et les « sans-papiers », sur la base que tous les travailleurs devraient pouvoir vivre dans le pays de leur choix;
  • Assurer le droit inconditionnel de toutes les femmes à l'avortement sur demande.

À ces revendications, la classe dirigeante et less médias et politiciens de la grande entreprise vont répliquer: « Il n'y a pas d'argent. » Cela ne prouve pas que ces revendications ne sont pas valables, mais que la classe ouvrière doit défier l'ordre économique actuel. Sous le capitalisme, les richesses de la société sont gaspillées et les progrès de la science sont souvent utilisées dans des buts socialement destructeurs. C'est parce que la vie économique est organisée pour maximiser les richesses de la petite minorité de banquiers et gros patrons.

L'alternative socialiste

Le socialisme a pour point de départ les besoins des travailleurs, et non ceux de l'élite capitaliste. Il signifie la propriété commune des moyens de production dans le but de satisfaire les besoins de la majorité. C'est pourquoi la classe capitaliste a mené une campagne si enragée pour salir et déformer le vrai socialisme.

Le principal mensonge a été d'identifier le socialisme au régime stalinien de l'ex-Union soviétique. En réalité, Staline a trahi la révolution socialiste commencée en 1917 par la classe ouvrière russe. La bureaucratie qu'il dirigeait a volé le pouvoir des mains des travailleurs soviétiques, assassiné les dirigeants de la révolution et effectué une purge sanglante des vrais socialistes.

Mais l'histoire montre aussi qu'il y avait une opposition socialiste au stalinisme. Son dirigeant, Léon Trotsky, a fondé en 1938 la Quatrième Internationale en tant que nouveau parti socialiste international de la classe ouvrière. Le Parti de l'égalité socialiste est la section canadienne du Comité International de la Quatrième Internationale -- le représentant politique contemporain de ce mouvement historique -- et se base sur son programme et ses traditions révolutionnaires

Le succès du Parti de l'égalité socialiste dépend de la détermination et de l'esprit de sacrifice des travailleurs qui vont lutter pour le bâtir. Nous appelons tous les travailleurs et les jeunes à examiner d'un oeil critique leurs propres conceptions politiques. Il est temps de mettre de côté les préjugés idéologiques qui ont empêché les travailleurs de se défendre contre l'assaut de la grande entreprise et du gouvernement.

Il y a une alternative à la politique du grand patronat: c'est un grand mouvement social dédié à la lutte contre l'injustice et contre l'exploitation. Nous lançons un appel à tous ceux qui partagent cet objectif: joignez-vous au Parti de l'égalité socialiste, luttez pour en faire le nouveau parti politique de masse des travailleurs!

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