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La mort de soldats américains en Irak est-elle due à de l'uranium appauvri?

Par James Conachy
Le 4 août 2003

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Le 31 juillet, le bureau de la Direction générale de la Santé de l'Armée américaine a informé la presse que des équipes d'experts médicaux avaient été envoyées aussi bien en Irak qu'à l'hôpital militaire de Landstuhl en Allemagne pour déterminer l'origine d'une maladie proche de la pneumonie atteignant les militaires américains ayant pris part à l'invasion de l'Irak. Depuis le 1er mars dernier, plus de 100 soldats ont dû être hospitalisés suite à de graves problèmes respiratoires. L'état de quinze d'entre eux a exigé le recours à un système de ventilation assistée. Deux autres militaires sont morts et trois autres sont restés en soins intensifs à Landstuhl.

On a enregistré trois cas critiques en mars, trois en avril, deux en mai, trois en juin et quatre en juillet. Quatorze de ces cas ont frappé des personnels de l'armée et un de ces cas a frappé un marine. Une épidémie localisée a été écartée. Les soldats qui sont tombés malades appartenaient à différentes unités et étaient en opération dans des zones différentes de l'Irak et, pour au moins un des cas, au Koweït. Un responsable de l'armée a déclaré à des journalistes: "Il s'agit bien de pneumonie. Il nous reste à en déterminer l'origine". D'après les sources militaires, il n'est pas prouvé qu'aucun des cas n'aie été causé par une exposition à des armes chimiques ou biologiques, un syndrome aigu respiratoire sévère (SARS) ou une contamination par l'environnement.

La hiérarchie militaire n'est pas inquiète à cause du nombre de cas. D'après le porte-parole du bureau de la Direction générale de la Santé de l'Armée américaine, il est tout à fait normal de rencontrer neuf cas de pneumonie par année pour 10.000 soldats américains. Ces cas sont suffisamment sérieux pour nécessiter une hospitalisation. Sur la base de cette statistique, cent cas de pneumonie en cinq mois pour quelques centaines de milliers de soldats américains concernés par la guerre en Irak est un chiffre à peine plus élevé que la moyenne.

C'est pour cette raison que l'envoi des experts soulève des questions assez embarrassantes. On peut se demander pourquoi le bureau de la Direction générale de la Santé de l'Armée a cru bon de diligenter une enquête.

Le 16 juillet, le site News-Leader basé à Springfield, Missouri, a publié un rapport détaillé, décrivant les symptômes affectant un des soldats qui est décédé de la "pneumonie". Josh Neusche, un garde national du Missouri, en pleine santé, a eu un malaise à Bagdad le 2 juillet. Il fut évacué vers Landstuhl, en Allemagne. Sa famille fut informée qu'il souffrait d'une pneumonie causée par un épanchement de liquide dans les poumons. D'après sa mère, son foie, ses reins et ses muscles ont ensuite connu un dysfonctionnement. Il fut mis sous dialyse, mais tomba bientôt dans le coma et mourut le 12 juillet.

N'importe qui ayant une quelconque connaissance des effets de l'exposition à l'uranium appauvri pourra s'interroger sur les circonstances de la mort de Josh Neusche. Le rapport 2001 de l'Organisation mondiale de la Santé précise: "Une brève exposition accidentelle à de hautes concentrations d'hexafluorure d'uranium a provoqué une maladie respiratoire aiguë, qui peut s'avérer mortelle". [Le rapport peut être consulté sur http://www.who.int/ionizing_radiation/pub_meet/ir_pub/en/]

Des circonstances qui pourraient provoquer une "exposition accidentelle et de courte durée à des concentrations élevées d'hexafluorure d'uranium" seraient de se trouver à proximité d'un véhicule ou d'un bâtiment irradiés par des munitions à base d'uranium appauvri; de voyager à bord d'un véhicule blindé avec de l'uranium appauvri et qui a subi des dommages (ou de se trouver à proximité de celui-ci), ou encore de participer au nettoyage d'un tel véhicule. Les organes qui sont le plus touchés par cette exposition sont les poumons et les reins.

Dans un article du 30 juillet à propos des pertes américaines en Irak, le World Socialist Web Site a fait état d'informations non confirmées parues dans l'édition du 17 juillet du journal saoudien Al-Watan: trois militaires américains avaient dû être évacués d'Irak parce qu'ils souffraient des symptômes suite à une exposition à l'uranium appauvri.

Le WSWS a fait remarquer que si ces faits s'avéraient exacts, cela ne serait en aucun cas étonnant. Il est très probable que des milliers de soldats américains aient été exposés à l'uranium appauvri à une échelle plus ou moins élevée et ceci par des moyens variés : inhalation de la poussière contaminée, ingestion avec de l'eau, de la nourriture ou de la terre également polluées. Les premières estimations montrent qu'entre 100 et 200 tonnes d'uranium appauvri ont été utilisées en Irak et qu'au moins 17 incidents ont été rencontrés au cours des combats qui ont très probablement exposé les soldats américains ou britanniques à de fortes concentrations de particules d'uranium appauvri [Voir http://www.antenna.nl/~wise/uranium/pdf/duiq03.pdf]

Le 28 juillet, dans le cadre des recherches pour l'article du 30 juillet "Le retour d'Irak de militaires américains invalides" [America's maimed come home from Iraq], le correspondant du WSWS a envoyé une liste de questions au Département Américain de la Défense, sous l'adresse media@defenselink.mil. Une des questions précises que nous avons posée au Département de la Défense était : "Est-il exact que des militaires américains ont dû être évacués d'Irak suite à de possibles effets secondaires dus à une exposition à l'uranium appauvri?". À ce jour, le WSWS n'a reçu aucune réponse.

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