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wsws : Nouvelles et analyses : États-Unis
par le bureau éditorial
1er avril 2003
Le 29-30 mars, le World Socialist Web Site et le Parti de l'égalité socialiste ont tenu une conférence internationale intitulée «Le socialisme et la lutte contre l'impérialisme et la guerre: stratégie et programme d'un nouveau mouvement international de la classe ouvrière». La conférence a eu lieu à Ann Arbor au Michigan et 150 délégués y ont participé.
Il y avait des délégués de plusieurs parties des États-Unis, certains venant de plusieurs centaines de kilomètres du Sud, de la côte Ouest ou de la côte Est des États-Unis. Plusieurs parmi les travailleurs, les étudiants de niveau secondaire ou collégial et les travailleurs retraités qui étaient là étaient des lecteurs du WSWS qui avaient développé un intérêt pour le socialisme et pour les politiques du Parti de l'égalité socialiste grâce à l'analyse politique quotidienne offerte sur le site.
Le discours d'ouverture a été donné par David North, le président du comité éditorial international du WSWS et secrétaire national du Parti de l'égalité socialiste aux États-Unis. North a dénoncé la guerre contre l'Irak et a donné l'avertissement que le gouvernement américain, rencontrant une résistance qu'il n'anticipait pas du peuple irakien, emploiera des méthodes encore plus brutales dans son assaut sur ce pays.
«Le Pentagone est maintenant forcé de faire face aux conséquences non anticipées de ces propres illusions, a-t-il dit. Avec un cynisme sans borne, l'administration Bush a nommé sa guerre "Opération liberté de l'Irak". Devant l'augmentation de la résistance de masse, la logique de son objectif, la saisie de l'Irak et sa transformation en un protectorat colonial américain, va pousser les États-Unis vers des représailles violentes contre le peuple irakien... À moins que le gouvernement ne soit arrêté, cette guerre va inévitablement dégénérer en une orgie de meurtres en masse.»
North a continué: «La plus grande erreur serait de sous-estimer la ténacité de l'élite dirigeante et son impitoyabilité. La classe dirigeante américaine et son armée ne sont pas invincibles. Mais elle n'est pas un adversaire facile non plus. Toute sa grande expérience historique, accumulée au cours de ses innombrables guerres contre ses ennemis étrangers et de sa lutte brutale contre l'opposition à l'intérieur, a conditionné l'élite dirigeante à répondre avec une brutalité sans bornes à tout défi à ses intérêts de classe.»
North a dénoncé le rôle des médias dans la justification et la promotion de la guerre. «L'année dernière, nous avons connu la dégénérescence complète de l'establishment médiatique qui n'est devenu rien de moins qu'un entremetteur de la propagande de la Maison blanche et le Pentagone. Il n'y a même pas de tentative de séparer le fait de la désinformation, des mensonges et de la fiction pure. Les médias acceptent avec enthousiasme leur intégration aux opérations de manipulation psychologique de l'armée.»
En endossant la résolution «Arrêtons la guerre contre l'Irak! États-Unis et Angleterre, hors du Moyen-Orient!», les délégués ont déclaré: «Tous ceux qui sont responsables pour avoir lancer la guerre contre l'Irak, les hauts dirigeants de l'administration Bush, les dirigeants républicains et démocrates au Congrès, les commandants militaires et les têtes des monopoles médiatiques sont coupable de crimes de guerre et devraient être amenés devant un tribunal international.» Ils ont appelé la classe ouvrière à demander le retrait immédiat des forces militaires américaines et britanniques de l'Irak, la fin immédiate de toutes les sanctions et de toute urgence un programme d'aide humanitaire et économique pour le peuple irakien.
Barry Grey, un membre du comité éditorial du WSWS a présenté la résolution sur l'indépendance politique de la classe ouvrière. Il a insisté sur la nécessité de briser définitivement avec le Parti démocrate, exposant la longue histoire de la subordination politique des travailleurs américains à ce parti bourgeois qui remonte aussi loin qu'au dix-neuvième siècle avant la Guerre civile, alors que le Parti démocrate défendait les intérêts des esclavagistes du Sud.
Grey a insisté que l'on ne pouvait pas avoir d'indépendance de la classe ouvrière en construisant un «troisième parti» réformiste. Plutôt, comme il est dit dans la résolution, on ne pouvait y arriver «que par la construction d'un parti qui s'attaque aux fondements économiques du système capitaliste». La résolution concluait: «Nous entreprenons la tâche de construire le Parti de l'égalité socialiste comme le parti politique de masse de la classe ouvrière qui, sur la base d'un programme internationaliste et socialiste, luttera pour le pouvoir.»
Plusieurs délégués internationaux ont participé à la conférence, y compris Ulrich Rippert, le secrétaire national du Partei für Soziale Gleichheit allemand, Chris Marsden, le secrétaire national du Socialist Equality Party britannique, Linda Tenenbaum, la secrétaire nationale adjointe du Socialist Equality Party australien, Keith Jones, le secrétaire national du Parti de l'égalité socialiste canadien et Vladimir Volkov de Russie, un membre du bureau éditorial international du WSWS.
Les délégués internationaux se sont joints aux délégués à travers les États-Unis pour voter la résolution sur l'unité internationale de la classe ouvrière qui déclarait: «La seule véritable base de masse pour la lutte contre l'impérialisme et la guerre, c'est la classe ouvrière américaine et internationale... [Cette lutte] ne peut se développer d'en haut, sous les auspices de l'une ou l'autre puissance impérialiste, d'un gouvernement national ou d'institutions comme les Nations unies... C'est seulement en construisant un mouvement par en bas, au sein des vastes masses des travailleurs et en l'empreignant d'une stratégie internationale socialiste qui a pour but la transformation complète de la société que la lutte contre la guerre pourra aller de l'avant.»
La discussion à la conférence fut intense et vivante et plusieurs délégués y ont contribué. Plusieurs lisent le WSWS depuis des années et sentaient maintenant le besoin de s'impliquer politiquement. Un bon nombre de jeunes ont posé des questions sur la perspective du Parti de l'égalité socialiste et ont parlé de la nécessité d'étudier sérieusement l'histoire et la politique. D'autres ont abordé les problèmes particuliers auxquels ils faisaient face dans différentes parties du pays et ont donné leur appui aux résolutions.
Dans la résolution sur les droits démocratiques, la conférence a demandé que soient immédiatement libérés les milliers d'immigrants arrêtés à cause d'accusations contrefaites après le 11 septembre. Les délégués ont condamné le Patriot Act et les autres lois antidémocratiques et ont appelé pour une enquête indépendante sur les événements du 11 septembre qui ont été utilisés par l'élite dirigeante américaine pour justifier son assaut sur les libertés civiques et les garde-fous constitutionnels.
Dans la résolution «La guerre et la crise sociale aux États-Unis», la conférence a insisté sur la nécessité d'un mouvement qui liait la lutte contre la guerre avec la lutte pour l'égalité sociale. Elle soulevait qu'il faut des politiques socialistes pour offrir un emploi avec un salaire décent, l'éducation, les soins de santé et le logement pour chacun. Les délégués ont appelé pour la conversion de l'industrie de l'armement en institutions publiques qui produiraient des biens utiles pour la société et pour la nationalisation des entreprises géantes sous contrôle démocratique des travailleurs.
Les délégués ont promis de lutter pour le développement du World Socialist Web Site et pour l'expansion de son lectorat. Ils ont insisté sur le rôle essentiel du WSWS pour promouvoir la croissance de la conscience socialiste au sein de la classe ouvrière internationale.
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