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Manifestation de masse contre la démolition des services publics et sociaux par le gouvernement du Québec

par des journalistes du WSWS
2 décembre 2003

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Trente mille personnes, des travailleurs du secteur public, des syndiqués, des assistés sociaux et des jeunes ont marché sur l'Assemblée nationale à Québec ce samedi 29 novembre pour protester contre l'assaut que mène le gouvernement provincial contre les droits des travailleurs ainsi que contre les services publics et sociaux.

Élu en avril dernier, entre autres en appelant à la colère populaire contre la détérioration des réseaux publics de santé et d'éducation et d'autres services publics, les libéraux ont plutôt planifié de démanteler ce qui reste de l'État-providence.

Au nom de la «réingénierie de l'État», ils ont entrepris de réduire radicalement les responsabilités sociales de l'État, de relâcher la réglementation sur le travail et l'environnement, de privatiser l'infrastructure publique et augmenter ou imposer des frais sur une large palette de services gouvernementaux tout en remplissant les poches des biens nantis grâce à des réductions d'impôts.

Les changements que les libéraux ont annoncés à ce jour ne représentent qu'une partie de ce qu'ils planifient d'entreprendre, mais déjà, ils ont soulevé l'opposition populaire. Entre autres changements annoncés :

* diminution d'un milliard de dollars des impôts et en taxes à chacune des cinq prochaines années, et ceci dans des conditions où le gouvernement lui-même prévoit une crise fiscale;

* élimination de restrictions légales sur la sous-traitance;

* abolition du décret provincial, renouvelé depuis près de soixante-dix années, qui fixe les taux horaires minimaux et les conditions de travail dans l'industrie du vêtement;

* augmentation de 40 pour cent des frais pour les garderies, qui passent de cinq dollars à sept dollars par jour;

* mis en place de mesures pour forcer les assistés sociaux à travailler à n'importe quel salaire. Des amendes importantes seront imposées à ceux qui refusent de participer à des stages en milieu de travail ou qui refuseront un emploi peu importe le salaire offert.

Beaucoup, probablement la majorité, de ceux qui ont participé à la marche samedi passé provenait du secteur de la santé. Les plans des libéraux pour forcer les hôpitaux à donner en sous-traitance les services non-médicaux menacent directement les emplois de dizaines de milliers de travailleurs des secteurs de l'entretien, de la buanderie, des bureaux et des cuisines.

La manifestation a été appelée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), une de trois grandes centrales syndicales au Québec. Sa rivale, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) a organisé sa propre manifestation anti-libérale le 26 novembre. Sept mille personnes s'y sont rendu.

La CSN, la FTQ et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ont la même politique depuis des dizaines d'années : subordonner la classe ouvrière au parti de la grande entreprise, l'indépendantiste Parti québécois et intégrer l'appareil syndical toujours plus profondément dans la gestion des entreprises. En accord avec ces politiques corporatistes, ils utilisent les intérêts particuliers de différentes sections des travailleurs pour justifier leur séparation dans différentes organisations rivales.

La colère des manifestants, plusieurs d'entre eux ayant roulé cinq heures dans une tempête de neige, était palpable. L'absence de toute perspective politique viable pour faire face à l'assaut de classe du gouvernement libéral l'était tout autant.

Alors que la plupart des travailleurs considéraient la manifestation comme le début d'un mouvement et que beaucoup était sceptique des représentants syndicaux officiels, en autant qu'ils exprimaient clairement comment le mouvement devrait se développer, cela était pratiquement toujours dans le cadre du syndicalisme et de la politique de protestation : de plus grandes manifestations et possiblement une grève des travailleurs du secteur public au printemps.

Quant à la direction de la CSN, elle n'avait que démagogie à offrir pour mieux cacher son propre rôle complice dans l'assaut de l'élite sur les services publics et sociaux et ses nombreuses offres de collaboration au gouvernement du Parti libéral.

Lors d'un régime péquiste précédent, les bureaucrates syndicaux ont activement participé à la réduction du secteur public, endossant des compressions massives des dépenses publiques et des emplois au nom de la lutte au déficit. Lors des élections en avril dernier, les dirigeants syndicaux ont tacitement donné leur appui aux libéraux, les déclarant un moindre mal que les néo-conservateurs de l'Action démocratique du Québec (ADQ).

Un des vice-président de la CSN, Roger Valois, a donné le premier discours, une série d'insultes, déclarant que le premier ministre Jean Charest était «un plus grand trou-du-cul que Duplessis», le canadien français nationaliste, conservateur, autoritaire qui fut premier ministre du Québec pendant vingt ans de 1936 à 1959. La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a déclaré que si les syndiqués se mobilisaient le 11 décembre pour une journée de «pertubations», les alliés du gouvernement dans la grande entreprise feraient bientôt pression sur Charest pour le faire changer d'idée.

Les partisans du World Socialist Web Site ont mené une intervention à la manifestation, distribuant par centaines sa déclaration intitulée «Face aux plans de démolition sociale du gouvernement Charest: Construisons un parti politique indépendant des travailleurs». La déclaration donnait l'avertissement que malgré l'ampleur de l'opposition au gouvernement Charest et le peu d'appui pour son programme de droite hors des milieux de la grande entreprise, ce dernier serait mis en oeuvre à moins que les travailleurs se rebellent consciemment contre la bureaucratie syndicale, répudient son alliance avec le PQ et se joignent aux travailleurs du Canada anglais et de l'Amérique du Nord pour construire un parti politique de la classe ouvrière. Un tel parti défendra un programme socialiste pour radicalement réorganiser l'économie pour satisfaire les besoins humains et non pour générer des profits pour les grandes entreprises.

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