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Grande-Bretagne: une représentante du SEP prend la parole à un meeting contre la guerre à Bradford.

De notre correspondant
Le 29 janvier 2003

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Le 23 janvier, près de 200 personnes ont rempli un amphithéâtre à l'Université de Bradford pour un meeting de protestation contre les plans américains d'attaquer l'Irak.

Le meeting était organisé par "Stop the War Coalition", un groupe qui réunit des syndicats, l'aile gauche du parti travailliste, des groupes radicaux, des Islamistes et des Verts. Le professeur Paul Rogers, un enseignant libéral de la faculté des Etudes de la Paix de l'Université de Bradford y a pris la parole.

Rogers a esquissé l'importance stratégique de l'Irak dans la volonté des Etats-Unis de consolider leur hégémonie mondiale et a insisté sur l'opposition massive aux projets des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Mais il a déclaré que la pression populaire pourrait forcer les gouvernements américains et britanniques à reculer.

Au cours du débat qui a suivi, Barbara Slaughter du SEP (Socialist Equality Party - Parti de l'égalite socialiste) a insisté sur le fait que l'opposition contre la guerre devait être basée sur la mobilisation politique de la classe ouvrière du monde entier en général et plus particulièrement des classes ouvrières des Etats-Unis et de Grande-Bretagne.

Slaughter a expliqué que le président Bush ne représentait aucunement le peuple américain. « Bush n'a pas été élu président des Etats-Unis. Il a été imposé au peuple américain par une conspiration mafieuse. Nous parlons d'une mafia qui est au pouvoir aux Etats-Unis et qui n'en a rien à faire de la démocratie", expliqua-t-elle.

"La politique des Etats-Unis est conduite de manière à servir les intérêts d'une petite clique d'hommes d'affaires qui sont au sommet de la société américaine" a-t-elle poursuivi. "Le Parti démocrate est compromis dans cette situation. Bush n'aurait jamais pu avoir le soutien du Congrès pour sa politique de guerre sans le soutien des Démocrates."

De même, les travailleurs et la jeunesse ne peuvent compter sur personne au sein du Parti travailliste pour contrer le militarisme de Blair. Slaughter a déclaré "Il est primordial de considérer l'histoire du Parti travailliste. Contrairement aux affirmations du professeur Rogers, aucune voix à l'intérieur du Parti travailliste ne s'est élevée contre la guerre, à une ou deux exceptions près. Tout comme le Parti démocrate aux Etats-Unis, le Parti travailliste soutient la guerre, soit directement, soit sous le couvert d'un appel à une résolution des Nations unies."

En citant les attaques du Parti travailliste sur les dépenses de santé, sur l'emploi, sur l'éducation et sur le logement, Slaughter a expliqué que la dérive guerrière était liée à une attaque contre tous les acquis de la classe ouvrière dans tous les pays. "Dans tous les secteurs les services sociaux sont attaqués et en conséquence les étudiants pâtissent de l'imposition sur leurs bourses d'étude."

"Nous vivons dans un temps nouveau" a-t-elle poursuivi. Un temps nouveau se caractérisant par une instabilité économique au niveau mondial ainsi que par des tensions de plus en plus intenses entre les grandes puissances, et en particulier entre les Etats-Unis et l'Europe. "Ces nouvelles données mènent inexorablement vers une troisième guerre mondiale qui, à moins que le prolétariat international ne l'empêche, aura pour résultat le massacre de millions de personnes".

"Même si la guerre contre l'Irak est retardée pour un certain temps, ce ne sera qu' un court répit. Il ne faudra pas attendre longtemps pour qu'un nouveau prétexte à la guerre soit trouvé, parce que nous vivons dans une ère de conquête impérialiste, où des conflit entre puissances impérialistes mènent inexorablement à la guerre."

Slaughter a conclu : "En Grande-Bretagne et dans le monde entier, il nous faut voir l'énorme vague de fond d'opposition à la guerre contre l'Irak comme le prélude d'un mouvement contre le système capitaliste. Ce n'est qu'en construisant un mouvement socialiste international que nous pouvons arrêter la dérive guerrière."

Les remarques de Slaughter qui ont été écoutées de façon très attentive par l'assemblée ont déclenché plusieurs discussions après la réunion. A cette occasion, des centaines d'exemplaires de la déclaration du WSWS "Les questions politiques dans la lutte contre la guerre" ont été distribuées aux participants.

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