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Québec: le nouveau gouvernement libéral dévoile son agenda anti-ouvrier

Par Guy Charron
10 juin 2003

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Le nouveau gouvernement libéral du Québec -- dont l'élection en avril dernier était largement due à la colère populaire envers neuf ans de coupures massives dans les dépenses sociales par le gouvernement du Parti Québécois -- s'apprête à intensifier l'assaut lancé par son prédécesseur sur le niveau de vie de la population travailleuse.

Après avoir martelé dans les jours suivants son élection les thèmes chers à la droite tels que «réingénierie du gouvernement», «initiative individuelle» et «responsabilisation», le premier ministre Jean Charest a déclaré la semaine dernière que son gouvernement allait passer «en revue l'ensemble des ministères, sociétés d'État, organismes publics et parapublics, ainsi que l'ensemble des programmes qu'ils administrent».

Le gouvernement libéral a confirmé qu'il irait de l'avant avec sa promesse électorale de diminuer les impôts et les taxes de $15 milliards en cinq ans. À cette mesure, largement biaisée en faveur des plus riches, le gouvernement en ajoutera une autre: l'abolition de la taxe sur le capital. Le nouveau premier ministre a aussi réitéré sa promesse de revoir le Code du travail pour permettre aux entreprises syndiquées de faire appel à des sous-traitants.

Alors qu'ils tiennent leurs promesses en faveur de la grande entreprise, les libéraux se sont empressés -- sous le prétexte que le gouvernement précédent aurait laissé un «trou» budgétaire de $4,4 milliards -- de répudier leur timide engagement électoral de ne pas geler les montants réservés à l'éducation et à la santé. En préparation du budget qui sera présenté le 12 juin, le ministre des Finances, Yves Séguin, a demandé à tous les ministères de réduire leurs dépenses de 5 à 10 pour cent.

La campagne électorale de Charest a été largement frauduleuse. D'un côté, il promettait d'investir massivement dans la santé pour mettre un terme aux longues listes d'attente pour les opérations et à l'engorgement des urgences. De l'autre, il s'engageait à «simplement» geler tous les autres programmes gouvernementaux, sauf l'éducation, afin de financer une baisse drastique des impôts. Par ailleurs, les libéraux dénonçaient l'ADQ (Action démocratique du Québec) pour vouloir réduire la taille de la fonction publique et privatiser le système de santé, en passant sous silence leurs propres plans de compressions budgétaires et de diminution du rôle de l'État.

Même alors qu'il continue à affirmer que la santé est sa «première priorité», le gouvernement Charest a prévu des augmentations de dépenses qui sont moindres que celles prévues par le gouvernement précédent et même moindres que les augmentations de coûts dues à l'inflation. Il a aussi annoncé que le budget pour le logement social sera coupé de 25 pour cent et que l'aide à la garderie sera diminuée.

Au cours de la campagne électorale, les libéraux avaient reçu un appui tacite de toutes les grandes centrales syndicales du Québec. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) était allée jusqu'à instruire ses membres à «tenir compte de la conjoncture électorale ... dans chaque circonscription de façon à ne pas favoriser l'élection d'une candidature ADQ».

Henri Massé, le président de la Fédération des travailleurs du Québec a quant à lui tenu à féliciter publiquement Charest pour sa victoire. «La FTQ offre sa collaboration au nouveau gouvernement dans l'immense travail qui l'attend, tout en lui disant qu'elle demeurera vigilante à son égard», a-t-il déclaré.

Reconnaissant le rôle vital que sera appelée à jouer la bureaucratie syndicale pour imposer les mesures anti-ouvrières des libéraux, la première réunion officielle de Charest en tant que premier ministre fut avec les représentants des quatre grandes centrales syndicales. Commentant cette rencontre, Charest a dit : «Oui, on veut réduire la taille de l'État, ... il y a des mises à la retraite qui vont arriver en très grand nombre (...) . Mais surtout, ce que j'ai dit ce matin, c'est que nous allions travailler ensemble».

Quant au milieu des affaires, il a chaleureusement accueilli l'arrivée d'un gouvernement aussi ouvertement pro-patronal. Gilles Taillon, président du Conseil du patronat du Québec (CPQ), a notamment salué la décision de Charest de réduire le nombre des ministres, ce qui «envoie le bon signal: celui d'un État moins lourd». Il s'est dit impressionné par «la solidité de l'équipe économique», et ravi de la nomination de Monique Jérôme-Forget au Conseil du trésor, une femme, selon lui, «capable de dire non».



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