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Le viol de l'Irak

Par le comité éditorial
9 mai 2003

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Dans la période immédiatement avant la dernière Guerre mondiale, on utilisait souvent les expressions «viol de la Tchécoslovaquie» et «viol de la Pologne». Le modus operandi de l'Allemagne était de faire usage de son écrasante puissance militaire contre ces pays, d'éliminer complètement leur gouvernement et toutes leurs institutions civiles et de soumettre leur économie à celle du capitalisme allemand.

Il est grand temps d'appeler par son nom ce que les États-Unis ont fait. Un régime criminel à Washington est en train de violer l'Irak.

Un mois après la chute de Bagdad aux mains de l'armée américaine, les véritables raisons de la guerre contre l'Irak apparaissent clairement aux yeux de tous. Derrière la rhétorique de Washington sur la «libération «et la «démocratie», l'oligarchie financière américaine se prépare à s'enrichire au moyen du vol qualifié de toute la richesse d'une nation.

On n'a pas trouvé d'armes de destruction massive ou de cellules terroristes, les deux supposées causes de l'invasion américaine. Seulement le naïf pathologique ou le borné de mauvaise foi peut croire que c'était là les véritables raisons de la guerre. Que le gouvernement américain ait envoyé des centaines de milliers de soldats et dépensé des milliards de dollars en munitions et autres pour «libérer» le peuple irakien est encore moins crédible.

Washington a véritablement l'intention de créer un pur régime colonial. En Irak, Washington met le monde en face d'une réapparition de l'impérialisme dans le sens classique du terme. Ils répudient le droit des petites nations à l'autodétermination et font valoir leur propre droit à s'approprier ce qu'ils ont désirent au moyen de la force militaire.

L'Irak est aujourd'hui en ruines. Une campagne que l'on peut mieux décrire comme un massacre que comme une guerre a résulté en des pertes civiles et militaires qui se comptent en dizaines si ce n'est en centaines de milliers de personnes. Les hôpitaux, les écoles, la production de l'électricité, l'approvisionnement en eau, le système des égouts, la collecte des ordures et toute autre infrastructure nécessaire pour la vie d'une société très urbanisée ont été détruits. Le choléra et d'autres maladies ont atteint le niveau de l'épidémie.

Pratiquement toute la population est sans travail et n'a pas de moyens de se soutenir. Aucune somme n'a été prévue pour le paiement des salaires des fonctionnaires maintenant sans emploi et les représentants américains n'ont laissé aucun doute qu'il n'y avait rien de prévu pour faire renaître la fonction publique irakienne.

Samedi dernier à Bagdad, plusieurs centaines de personnes cherchant des emplois ont pris l'hôtel Palestine d'assaut, ignorant que le commandant militaire américain l'avait abandonné quelques jours plus tôt. Pour protester contre les conditions dans lesquelles se retrouvent les travailleurs en conséquence de l'invasion, ils criaient «George Bush, Ali Baba». Comparer l'occupation américaine avec l'histoire qui relate les exploits du bandit arabe et de ses quarante voleurs est bien fondée. Washington a lâché une armée de voleurs sur ce pays démoli.

Les forces d'occupation américaines ont commencé par encourager le pillage, y compris celui des trésors irremplaçables du Musée national, comme la façon de démolir tout ce qui avait été construit par la société irakienne.

Le but est de réduire la population du pays en une masse atomisée et destituée, créant ce que l'administration Bush voit comme une tabula rasa et qui lui permettra de tout reconstruire selon ses propres plans de prédation réactionnaires. Elle procédera à une expérience économique, sociale et militaire dans la région qui menace sérieusement non seulement le peuple de l'Irak et de la région, mais aussi les travailleurs d'Amérique et du reste du monde.

Un document secret américain intitulé «Pour que l'économie irakienne passe de la renaissance à la croissance continuelle», dont le Wall Street Journal fut le premier à faire mention la semaine dernière, donne un aperçu des intentions des États-Unis.

BearingPoint Inc., une compagnie qui oeuvre comme consultant qui était connu sous le nom de KPMG Consulting a obtenu le contrat pour mettre en place ce plan. Cette compagnie est une de celles liées aux immenses compagnies de vérificateurs qui ont changé leur nom et se sont séparer de leur compagnie mère suite à une série de scandales financiers qui a atteint son apogée avec l'effondrement de la société Enron, une société qui est une alliée cruciale de l'administration Bush.

N'eut été de sa débâcle, Enron serait sans aucun doute un des principaux contractants qui cherchent à tirer profit de la misère du peuple irakien. En essence, les intentions des États-Unis envers l'Irak sont de la même nature que les tendances criminelles qui ont récemment été révélées chez Enron, WorldCom et dans une compagnie après l'autre.

La substance du plan américain est la vente en gros des industries étatisées, en particulier celles du secteur pétrolier, et la création d'une bourse ainsi que l'implantation d'un régime fiscal comparable à celui des États-Unis dans le but de favoriser les investisseurs étrangers.

La privatisation en Irak, comme ailleurs, est réalisée de telle façon qu'elle aboutisse à un tri impitoyable. La plupart des compagnies étatisées sur lesquelles la population comptait pour lui offrir un travail et satisfaire ses besoins essentiels seront simplement déclarées insolvables et liquidées.

Celles qui seront considérées comme potentiellement profitables seront vendues dans le cadre de ce que le document nomme le «large programme de privatisations de masse» qui pourrait comprendre la distribution de bons aux citoyens irakiens. Un processus semblable avait été implanté en Russie. Alors qu'il était présenté comme une espèce de «capitalisme du peuple» qui permettait aux citoyens ordinaires de «posséder» la richesse nationale, ce programme est vite devenu le moyen pour transférer la propriété de l'État vers une coalition de criminels et d'anciens bureaucrates staliniens. Les gens ordinaires ont rapidement vendu leurs bons à une fraction de leur valeur nominale pour obtenir un peu d'argent pour acheter de la nourriture.

Le document dit que la tâche des multiples contractants choisis par l'administration Bush sera de faciliter «l'implication du secteur privé dans les secteurs stratégiques, y compris la privatisation, les ventes des actifs, l'octroi des concessions, les baux et les contrats de gestion, en particulier dans l'industrie pétrolière et ses industries connexes».

Le document appelle aussi pour la transformation de la bourse primitive de l'Irak en une «bourse de niveau international» pour échanger les actions des entreprises nouvellement privatisées. Non seulement les contractants du gouvernement américain créeront-ils la base de l'infrastructure pour cette bourse, mais l'argent des contribuables américains servira aussi à l'entraînement de courtiers irakiens, nous pouvons présumer pour les transmettre toutes les connaissances nécessaires pour commettre les fraudes financières qui a été si évidente sur Wall Street ces dernières années.

La privatisation sous la menace d'une arme à feu

Le sans-gêne des plans américains a choqué même ceux qui avaient auparavant participé à des plans de privatisation. «La privatisation va se faire sous la menace des armes à feu américaines, pas par une décision démocratique», a écrit Jeffrey Sachs, l'économiste de Harvard qui a joué un rôle clé dans l'élaboration des plans de privatisation en Russie et en Europe de l'Est. «S'il devait y avoir une privatisation effectuée de la façon qui est discuté aujourd'hui, alors cela aiderait nos compagnies pétrolières et les pétrolières européennes à s'approprier les ressources en pétrole de l'Irak.»

Pour les compagnies américaines, la conquête de l'Irak va plus loin que le seul pétrole, elle représente l'ouverture de nouvelles opportunités pour l'exploitation sans contraintes et pour une infusion de profits dont ils ont tellement besoin au moyen du pillage de toute un pays.

L'Irak représente une cible sans défense et dans un sens irrésistible si l'on considère la course aux profits capitaliste. L'Irak a d'importantes ressources naturelles, dont des réserves prouvées de pétrole qui atteignent les 112 milliards de barils, qui ne le cède qu'à l'Arabie Saoudite quant à l'importance. De plus, ce pays possède une main d'oeuvre hautement qualifiée. Et pourtant, en conséquence des attaques militaires américaines et de 12 années de sanctions punitives, il est toujours un des pays les moins développés économiquement dans le monde, avec un revenu per capita d'à peine 800 dollars et un produit national brut qui a diminué de près de 70 pour cent par rapport à ce qu'il était il y a vingt ans.

Avant la guerre, les puits irakiens fournissaient 2,5 millions de barils par jour. Il est estimé qu'avec quelques milliards en investissement, ils pourraient fournir 7 millions de barils par jour pour les prochaines années, ce qui procurerait des revenus annuels de 60 milliards au cours présent du pétrole.

C'est le retard dans le développement capitaliste qui caractérise pratiquement tous les autres secteurs de l'économie. Il n'y avait que 95 compagnies inscrites à la bourse du pays et l'Irak a un de plus bas rapport de capitalisation au PNB de la région.

Le réseau des télécommunications de l'Irak est un de moins développés au monde en conséquence des sanctions imposées par les Américains, sanctions qui lui ont bloqué l'accès à la technologie. Il n'y a actuellement que 2,9 lignes téléphoniques par 100 habitants et pas de réseau de téléphone cellulaire.

La saisie de l'industrie du pétrole est déjà en cours. Philip Carroll, un ancien PDG de Shell Oil, a été nommé pour superviser le ministère du pétrole. Il a aussi été révélé cette semaine que les soi-disant «contrats de lutte au feu des puits de pétrole» accordé secrètement à une filiale de Halliburton au beau milieu de la guerre ne se limite pas à la lutte aux feux des puits de pétrole, comme les représentants gouvernementaux l'avaient auparavant déclaré, mais aussi aux «opérations et à la distribution de produits».

En d'autres mots, la société que dirigeait le vice-président américain Richard Cheney de 1995 à 2000, qui lui donne toujours jusqu'à un million de dollars par année, va gérer les puits de pétrole en Irak et contrôler tout le pétrole produit.

La filiale Kellog Brown & Root (KBR) a obtenu un contrat sans appel d'offre qui ne contient de limite ni sur sa durée ni sur les sommes impliquées. Comme pour presque tous les contrats qui ont été octroyés, il est basé sur une approche dite des prix majorés, ce qui signifie que plus une compagnie va engager d'argent, plus de profits elle fera.

Les révélations sur le contrat de KBR ont été faites en réponse à une demande d'information du représentant Henry Waxman, un démocrate de Californie, qui voulait savoir si les relations politiques d'Halliburton lui avait valu d'obtenir une entente.

Dans une lettre destinée au Corps des ingénieurs de l'armée, qui a divulgué les informations, Waxman a noté que les descriptions précédentes du contrat ne mentionnaient que les feux de puits de pétrole et les réparations qu'ils impliquaient. «Ces nouvelles révélations sont parlantes et elles semblent contredire les assurances répétées qu'a données l'administration que le pétrole irakien appartenait au peuple irakien.»

Embrasser publiquement l'impérialisme américain

Ce qui prend place en Irak est le début d'un changement fondamental de la politique étrangère américaine avec d'importantes implications tant pour le monde que pour le peuple américain. Washington s'est embarqué dans une aventure ouvertement néo-colonialiste. Il est évident que c'est une invention que l'on est en train de préparer la démocratie en Irak. Les démocraties ne sont pas créées à la pointe de la baïonnette ou par le décret des autorités militaires d'une force d'occupation. Les Irakiens que les États-Unis ont choisi pour les aider dans leur projet, sous la direction de l'escroc condamné devant une cour Ahmed Chalabi, sont une bande de criminels et d'agents de la CIA.

Le général à la retraite qui dirige l'occupation militaire, Jay Garner, a annoncé cette semaine que «dès la moitié du mois, vous allez voir le début du noyau d'un gouvernement irakien avec un visage irakien qui fera affaire avec la coalition.» Ce «visage irakien» ne comprendra aucune force qui jouit d'un véritable appui de masse en Irak. Là où des forces locales ont émergé pour restaurer l'ordre et les services essentiels, comme à Mossoul et à Falloujah, la réponse des militaires américains fut des massacres sanglants.

Peut-être qu'une des caractéristiques politiques les plus importantes de ce processus est le manque d'opposition que l'on remarque dans tout le spectre de la politique officielle aux États-Unis eux-mêmes. Auparavant, les politiciens impérialistes des États-Unis et les défenseurs idéologiques regardaient de haut le terme «empire» et faisaient assez souvent référence à la guerre révolutionnaire anti-coloniale qui fut à l'origine de ce pays pour s'accorder une supériorité morale sur les rivaux de la «Vieille Europe». Aujourd'hui, l'empire américain et le colonialisme sont embrassé sans aucune gêne.

Le principal commentateur pour les Affaires étrangères au New York Times, Thomas Friedman, un vaurien qui a aveuglement répété les maints prétextes à la guerre avancés par l'administration Bush en offre un excellent exemple. Dans un plaidoyer qu'il faisait aux opposants libéraux à la guerre pour qu'ils offrent des «critiques constructives» et s'attellent à la tâche de «construire une nation», Friedman écrivait: «Nous avons maintenant un 51ème État de 23 millions de personnes. Nous venons juste d'adopter un nouveau bébé du nom de Bagdad.» Il concluait en insistant que tous les membres du Parti démocrate aux États-Unis ne «manque pas la chance qui s'offrait à eux de mouler et d'aider à rendre possible un des plus importants points tournants de la politique étrangère américaine».

Encore plus provocateur, Max Boot, un commentateur de droite qui est un porte-parole de la coalition derrière Bush, a écrit dans un billet publié dans USA Today intitulé «L'impérialisme américain? Il ne faut pas fuir cette étiquette». Il demandait aux représentants américains de ne pas s'en faire avec l'opposition qui pourrait se développer envers l'initiative néo-coloniale en Irak. «Plus de 125.000 soldats américains occupe la Mésopotamie, se réjouit-il. Ils sont appuyés par les ressources de l'économie la plus riche au monde. Dans une course au contrôle de l'Irak, les États-Unis peuvent dépasser et écraser tout opposant.»

Boot a continué en donnant l'avertissement de ne pas sous-estimer les coûts associés avec la conquête de l'Irak. «Nous sommes mieux de nous habituer à l'idée de voir nos troupes là-bas pour des années, peut-être des décennies, écrit-il. Si certains se hérissent à cause de l'impérialisme américain, qu'il en soit ainsi. On va nous donner le nom d'empire, peu importe ce que nous faisons. Quant à y être, aussi bien être un empire qui a du succès.»

La grande majorité de la population irakienne n'a nullement l'intention de devenir les esclaves de la grande entreprise américaine et, déjà, plusieurs ont payé de leur vie leur opposition à cette initiative criminelle. S'il fallait qu'elle réussisse, alors il en coûterait cher non seulement à la population irakienne, mais encore aux travailleurs aux États-Unis et à travers le monde.

Une crise sociale et économique sans précédent

Se sont de profondes contradictions internes dans le domaine social et économique qui imposent la politique rapace des États-Unis en Irak. Le capitalisme américain confronte la crise économique et financière la plus grave depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En avril, il a été annoncé que 146.000 emplois seraient éliminés. C'était le 33ème mois consécutif qui connaissait l'élimination d'emplois, ce qui était le plus long déclin dans l'emploi de la période d'après-guerre.

En tête de ce massacre de l'emploi, avec près de 58.000 mises à pied, on trouve les gouvernements des États et locaux qui voient de plus en plus s'approcher le spectre de la banqueroute. Près de 120.000 mises à pieds dans le secteur public ont été annoncé depuis le début de l'année de concert avec des coupes draconiennes dans les services essentiels allant de l'éducation publique aux soins de santé.

Un sondage mené auprès des dirigeants d'entreprises représentatives des plus grands employeurs aux États-Unis a indiqué que seulement 18 pour cent des sociétés prévoient augmenter leurs dépenses en capital cette année. Les 82 pour cent restants ont dit que leurs dépenses en capital soit seraient stagnantes soit déclineraient. Pas plus de 9 pour cent de ces dirigeants ont dit que leurs compagnies prévoyaient embaucher cette année et près de la moitié prévoyait plutôt des mises à pied.

Pendant ce temps, le dollar américain a connu un déclin précipité, perdant près de 20 pour cent par rapport à l'euro au cours des dix-huit derniers mois. Cela reflète le fait que les capitaux fuient le marché américain à cause de la diminution du taux de profit. La supposé invincibilité des États-Unis, l'«unique superpuissance» mondiale, est dans les faits minée par un pourrissement économique sans précédent.

Les tentatives de renverser ces tendances au moyen de la fraude financière et les gestes économiques littéralement criminels d'un côté et en se tournant vers le militarisme et la conquête coloniale de l'autre, sont la réponse de l'oligarchie financière à la crise et au déclin qui frappent le coeur du capitalisme américain.

Si l'on considère la façon dont le pillage américain de l'Irak est organisé, ce sera le peuple américain qui sera le plus touché lorsque viendra le temps de payer pour l'enrichissement d'une poignée d'entreprises avec de bonnes relations politiques. La «libération» du peuple irakien se traduira par l'arnaque à grande échelle du peuple américain. La victoire militaire des États-Unis a seulement élargi la gamme des activités de la couche criminelle qui domine le monde politique et celui de la finance.

Les contrats avec prix majorés qu'a octroyés l'administration Bush ne pourront se payer autrement qu'au moyen de l'intensification des attaques sur les conditions sociales essentielles à l'intérieur.

La montée du nouveau néo-colonialisme américain, de plus, ne sera pas une simple répétition du colonialisme européen du dix-neuvième siècle. Il n'y aura pas de développement d'une «aristocratie ouvrière» entretenue au moyen des surplus tirés de la conquête de l'Irak. Étant donné l'intégration mondiale de la production capitaliste, l'Irak devient une autre source de travailleurs à bon marché. Sa conquête ne réussira qu'à accélérer la fuite des capitaux et des emplois hors des États-Unis vers les profits garantis en Irak.

Au même moment, ce pillage néo-colonial va renforcer la main des éléments les plus à droite et les plus corrompus au sein du gouvernement américain. Ceux qui obtiendront des ententes juteuses en Irak seront ceux qui ont le plus contribué aux comités électoraux du Parti républicain. C'est un jeu dans lequel il faut «payer pour ouvrir».

La lutte contre la guerre, le colonialisme et l'empire

Les travailleurs américains ne peuvent défendre leurs droits qu'en s'opposant inconditionnellement à ce virage vers le colonialisme et l'empire. Ce processus va main dans la main avec la destruction du niveau de vie et des emplois à l'intérieur et avec la création du régime politique toujours plus répressif qui est naturellement disposé à abroger les droits démocratiques essentiels.

En Europe, les travailleurs doivent rejeter les lâches tentatives opportunistes de leurs gouvernements à s'adapter aux objectifs prédateurs des États-Unis et obtenir de cette façon leur part du butin. Que ces tentatives réussissent ou non, il n'en résultera finalement qu'une intensification de l'assaut sur les lambeaux restants des États-Providence construits dans la période d'après-guerre. Les tentatives de satisfaire l'impérialisme américain ne feront que faciliter les nouvelles campagnes de conquêtes coloniales et finalement la descente vers la Troisième Guerre mondiale.

En Irak, les masses doivent s'opposer de façon intransigeante à l'imposition d'un régime néo-colonial. Washington ment ouvertement lorsqu'il prétend être intéressé à la démocratie et à la modernisation de l'Irak. L'unique intérêt de l'élite dirigeante américaine est d'exproprier tout ce qui offre une possibilité de profit et en même temps de supprimer toute résistance des Irakiens face au pillage de leurs ressources.

Il faut soulever la demande pour le retrait immédiat de toutes les forces d'occupation américaines et britanniques en Irak et pour une assemblée constituante démocratiquement élue pour former un nouveau gouvernement irakien indépendant engagé à défendre les ressources de l'Irak et à les utiliser pour le bénéfice des masses des travailleurs du pays.

La lutte contre la guerre et contre la résurgence du néo-colonialisme ne peut être menée avec succès que par une unique force sociale: la classe ouvrière internationale. Un nouveau parti révolutionnaire doit être construit pour mobiliser la classe ouvrière de façon indépendante et pour l'unifier internationalement sur la base d'une perspective socialiste qui remplacera le principe du profit par le développement conscient de l'économie mondiale dans l'intérêt de tous. C'est là la perspective du World Socialist Web Site et du Parti de l'égalité socialiste.

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