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Construisons un mouvement international des travailleurs contre la guerre impérialiste


Par le comité de rédaction
21 mars 2003

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La déclaration suivante du comité de rédaction du World Socialist Web Site sera distribuée aux manifestations anti-guerre qui auront lieu ce week-end aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Australie. Il est crucial qu'elle soit distribuée le plus largement possible. Nous demandons à tous nos lecteurs de télécharger la déclaration et de la diffuser à des rassemblements ou manifestations.[ PDF en format lettre et en PDF format A4]


Le World Socialist Web Site et le Parti de l'égalité socialiste condamnent sans équivoque la guerre criminelle contre l'Irak que mènent les États-Unis et leurs alliés militaires, l'Angleterre et l'Australie.


Les premières salves d'une guerre non provoquée contre un peuple sans défense ont engendré révulsion, choc et horreur partout à travers le monde. Quelques heures après les premières frappes, des centaines de milliers de personnes à travers le monde sont descendues dans les rues pour exprimer leur indignation et exiger l'arrêt de l'assaut contre l'Irak.

Une guerre terrible et inégale se déroule présentement et elle va faucher des dizaines, sinon des centaines, de milliers de vies innocentes. La grande majorité de la population mondiale considère, avec justesse, que la véritable menace à la paix et à la sécurité internationales vient de Washington et non de Bagdad. Toutes les justifications de cette guerre, les supposées armes de destruction massive, les liens avec les terroristes d'al-Qaïda et le non-respect de résolutions de l'ONU, ont été démasquées comme des mensonges flagrants et des prétextes cyniques d'une agression qui est planifiée depuis longtemps.

La guerre contre l'Irak marque un point tournant irrévocable de l'histoire mondiale. Washington a pris la voie d'une guerre impérialiste de pillage dont le but est de prendre le contrôle de l'Irak et de ses immenses ressources en pétrole dans le cadre d'ambitions plus larges au Moyen-Orient et ailleurs. Même chez les commentateurs politiques bourgeois, il est généralement reconnu que la décision de l'administration Bush de défier les Nations unies et de faire la guerre a ébranlé toute la structure des relations internationales établie après la Deuxième Guerre mondiale. Les États-Unis ont déclaré au monde qu'ils ne seraient désormais plus liés par les contraintes légales ou diplomatiques dans leur quête d'hégémonie mondiale.

La conquête de l'Irak n'est que le premier pas des États-Unis pour faire valoir leur domination. Washington considère déjà l'Iran et la Corée du Nord comme prochaines cibles et a une longue liste d'autres pays, tels la Syrie, la Libye et la Chine, qu'il veut asservir. Avec la poursuite implacable de ses ambitions mondiales, l'administration Bush a déjà heurté celles de ses rivaux impérialistes et empoisonné les relations internationales. Le recours au chauvinisme débridé par les États-Unis et l'Angleterre contre la France et l'Allemagne laisse entrevoir l'éruption d'une nouvelle guerre entre les puissances impérialistes elles-mêmes.

Il faut remonter aux invasions de l'Éthiopie et de l'Albanie par l'Italie fasciste, et à la saisie de la Tchécoslovaquie et l'invasion de la Pologne par l'Allemagne nazie, pour trouver un gouvernement militariste qui viole aussi ouvertement la loi internationale dans la poursuite des intérêts de l'élite financière et de la grande entreprise. La tactique militaire de Washington, dénommée «choc et terreur», rappelle la politique nazie du blitzkrieg qui avait été élaborée pour susciter la terreur dans la population civile.

La doctrine de la guerre préventive de l'administration Bush rappelle la politique militariste de la guerre d'agression qui a couvert d'infamie l'impérialisme allemand au siècle dernier. Il ne faut pas oublier que la planification et la réalisation d'une guerre d'agression ont été les principales accusations portées contre les dirigeants nazis au procès de Nuremberg, accusations pour lesquelles ceux-ci ont été reconnus coupables et pendus. Une telle entreprise a alors été définie comme étant un crime de guerre, et elle le demeure.

Les gouvernements des États-Unis, de l'Angleterre et de l'Australie mènent une guerre contre l'Irak en dépit de la forte opposition d'une majorité de la population dans pratiquement tous les pays du monde, y compris leurs propres pays. Les dirigeants politiques et leurs complices des médias cherchent à mobiliser les couches les plus arriérées et les plus réactionnaires et à faire appel aux plus bas instincts de la population: le chauvinisme, la peur et le préjugé.

Les masses de travailleurs et de jeunes ne pourront mettre un terme à la guerre, et empêcher une autre conflagration mondiale encore plus terrible que les précédentes, sans une compréhension des racines historiques et objectives de la crise actuelle et l'élaboration sur cette base d'une stratégie politique cohérente et pleinement articulée.

Pendant des décennies après la Deuxième Guerre mondiale, les dirigeants politiques, les médias et les universitaires ont disséminé la notion que les crises économiques, les guerres et la barbarie de la première moitié du vingtième siècle étaient maintenant choses du passé. Les leçons avaient été tirées; une politique éclairée, le respect de la souveraineté nationale et la médiation des Nations unies allaient assurer la paix. Tout ceci a été jeté aux orties.

La guerre actuelle est le point culminant d'une longue et profonde crise qui a mûri et pris de l'ascendant pendant des décennies et qui trouve son expression la plus concentrée aux États-Unis, le centre de l'impérialisme mondial. Ses causes résident dans les contradictions fondamentales du système capitaliste: celle entre la mondialisation de la production et la division du monde en États-nations antagonistes, et la soumission de la vie économique à la propriété privée des moyens de production et à la course aux profits.

Les protestations en elles-mêmes n'empêcheront pas la guerre impérialiste. Ce qui est nécessaire, c'est une stratégie qui s'attaque à la cause première du militarisme et de la guerre: l'ordre capitaliste lui-même. Cela demande la mobilisation indépendante de la classe ouvrière pour qu'elle prenne le pouvoir politique et transforme la société selon une perspective socialiste, visant à satisfaire les besoins sociaux de la majorité plutôt que la soif de profits d'une poignée de riches.

L'administration Bush est l'incarnation politique des couches de l'élite dirigeante américaine qui ont envahi le devant de la scène durant la bulle de spéculation financière des deux dernières décennies, et plus particulièrement durant les années 1990. Elles ont fait leur fortune au moyen de fraudes, de vols et d'activités illégales, et aux dépens de millions de travailleurs qui ont perdu leur emploi, leurs avantages sociaux et leurs conditions de travail suite à des restructurations et à des réductions d'effectifs. Il en a résulté un immense gouffre social qui s'élargit toujours entre une oligarchie extrêmement riche et cupide et la grande majorité de la population.

L'éclatement de la bulle spéculative et le glissement de la valeur des actions sur Wall Street a jeté le capitalisme mondial, particulièrement aux États-Unis, dans une crise profonde pour laquelle aucune section de l'élite dirigeante n'a de solution. Confrontée à l'intensification des contradictions sociales, l'administration Bush a monté une campagne internationale de vol et de pillage dans une tentative désespérée de se sortir de cette impasse économique et de détourner l'attention du public des problèmes sociaux allant toujours en augmentant aux États-Unis.

La politique étrangère et la politique intérieure sont inextricablement liées. L'asservissement militaire d'autres pays est lié de façon indissociable au démantèlement des emplois, des services sociaux, des conditions de vie et des droits démocratiques des travailleurs aux États-Unis mêmes. Non seulement aux États-Unis mais dans tous les pays, les gouvernements cherchent, toutes tendances politiques confondues, à arracher aux travailleurs leurs gains sociaux dans l'intérêt de la même couche parasitaire d'ultra-riches.

Des millions de gens ont protesté contre cette guerre, mais elle est faite par des gouvernements qui considèrent n'avoir aucun compte à rendre à la volonté démocratique du peuple. L'administration Bush, le gouvernement travailliste de Tony Blair et le régime libéral de John Howard sont les représentants politiques d'élites corrompues et ils ne répondent qu'à leurs ordres.

La lutte contre le militarisme est inséparablement liée à la défense des droits démocratiques et de la position sociale des travailleurs. Il ne s'agit pas simplement de changer tel ou tel dirigeant ou gouvernement. La guerre a entraîné l'effondrement total du libéralisme et de la social-démocratie. Aux États-Unis, le Parti démocrate a démontré qu'il est entièrement incapable, malgré un déferlement de sentiments anti-guerre, d'offrir la moindre opposition sérieuse à l'administration Bush.

Ce serait en outre une erreur fatale d'avoir la moindre illusion que l'ONU ou les puissances européennes, menées par la France et l'Allemagne, peuvent servir de rempart contre le militarisme américain. Dans la mesure où la France et l'Allemagne se trouvent en conflit avec les États-Unis, elles vont se réarmer pour défendre leurs intérêts vitaux au moyen de la force militaire et elles vont approfondir leur assaut contre la position sociale de la classe ouvrière pour financer leurs préparatifs de guerre et améliorer leur compétitivité économique.

Ceux qui ont lancé cette guerre comprennent à peine l'ampleur de l'opposition et de la résistance qu'elle va générer à travers le monde. Des millions se sont déjà éveillés à la vie politique, souvent pour la première fois, dans un mouvement dirigé en large mesure contre les partis à qui les travailleurs ordinaires accordaient autrefois leur allégeance.

Le World Socialist Web Site est l'organe politique du Comité International de la Quatrième Internationale et de ses sections affiliées, les Partis de l'égalité socialiste. Sa principale mission est de nourrir et de développer la compréhension politique des tâches révolutionnaires internationalistes qui échoient à la classe ouvrière.

La lutte contre la guerre doit être liée à une opposition à la monopolisation des richesses par une petite élite. Une telle opposition doit être basée sur une politique socialiste qui garantisse le droit à un emploi, à un salaire décent, à l'éducation, aux soins de santé et au logement, et qui préserve et étende les droits démocratiques systématiquement battus en brèche aujourd'hui.

Il n'y a qu'une seule force sociale capable de mettre un terme à la guerre impérialiste: la classe ouvrière internationale. Le déferlement de protestations et de manifestations anti-guerre dans pratiquement tous les coins du globe est le signe avant-coureur de ce qui est à venir et souligne la nécessité pour les travailleurs de s'unir autour d'un programme qui réponde à leurs besoins pressants et à leurs intérêts historiques.

La condition essentielle pour réaliser la grande puissance potentielle de la classe ouvrière est l'indépendance politique de cette dernière face à tous les partis et à toutes les agences politiques de la grande entreprise. On peut compter parmi ceux-ci le Parti démocrate aux États-Unis et les partis officiels sociaux-démocrates et travaillistes qui ont fait la preuve de leur incapacité à arrêter la guerre et à défendre les droits des travailleurs. La classe ouvrière doit construire son propre parti politique et lutter pour le pouvoir.

Nous invitons tous ceux qui sont opposés à la guerre et à la montée du militarisme et de l'inégalité sociale à participer à la construction d'un nouveau mouvement socialiste international de la classe ouvrière. Nous vous demandons de contacter le World Socialist Web Site, d'apporter votre contribution sous la forme d'articles et de reportages, et d'adhérer au Parti de l'égalité socialiste afin de participer à la construction du nouveau parti international du socialisme.

Le 22 mars 2003

Pour nous écrire : editor@wsws.org ou Parti de l'égalité socialiste, C.P. 5534, Station B, Montréal, H3B 4P1

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