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Déclaration du candidat du Parti de l'égalité socialiste au sujet de la récusation du gouverneur de Californie:

La débâcle du Parti démocrate démontre qu'il faut lutter pour une alternative socialiste

par John Christopher Burton
8 octobre 2003

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La déclaration suivante a été publiée de la soirée de mardi le 7 octobre par John Christopher Burton, le candidat du Parti de l'égalité socialiste dans l'élection spéciale portant sur la récusation du gouverneur de Californie. Burton, un avocat spécialisé dans la défense des droits civiques de Los Angeles, était candidat dans l'élection qui a eu lieu mardi passé. Bien qu'il ait demandé de voter «non» sur la question de la récusation du gouverneur de Gray Davis, Burton n'a accordé aucun appui politique à Davis ou à tout autre candidat associé au Parti démocrate ou au Parti républicain qui se sont présentés dans cette élection. Il a défendu un programme socialiste en opposition aux politiques des deux partis de l'establishment du monde des affaires américain.

L'importante majorité qui a voté en faveur de la récusation du gouverneur démocrate Gray Davis a été en grande partie un vote de non-confiance pour le Parti démocrate. Arnold Schwarzenegger et ses supporteurs républicains de droite et de la grande entreprise n'a pas gagné parce que la population de Californie appuyait son programme social rétrograde, qui a été caché à l'électorat lors de la campagne, mais plutôt parce que les larges masses des travailleurs sont complètement aliéné des démocrates.

Et c'est très bien ainsi! L'administration Davis n'a été rien d'autre que la marionnette de la grande entreprise. Lors des années du boom de la bulle boursière des point com, il a présidé une orgie d'enrichissement personnel de la part des PDG et des grands investisseurs, alors que les conditions des travailleurs stagnaient et que pratiquement rien n'était fait face aux problèmes chroniques de la pauvreté, du déclin des écoles, des sans domicile fixe et du manque de soins de santé. La concentration de la richesse entre les mains de l'oligarchie financière s'est accentuée et le gouffre entre les riches et la vaste majorité de la population s'est agrandi.

De plus en plus de ressources ont été consacrées aux prisons et à la police, alors que Davis repris à son compte les politiques de ces prédécesseurs républicains de renforcer l'appareil de répression de l'État.

Lorsque la bulle des point com s'est effondrée et que le budget de l'État est devenu déficitaire, Davis et les démocrates ont lancé une série de compressions massives dans l'éducation et la santé qui furent combinées à de fortes augmentations des frais pour les usagers, par exemple l'immatriculation automobile, qui retombaient en grande partie sur les épaules des travailleurs. De la même façon, lorsque les géants de l'industrie de l'énergie, comme Enron, ont manipulé le marché de l'électricité pour artificiellement créer des pénuries et gonfler les prix , l'administration Davis a fait reporté le poids de ces crimes sur les épaules de la population en général, augmentant les tarifs et dépensant des milliards pour acheter de l'électricité à des prix exorbitants.

La colère et le mécontentement de la population qui s'en suivit fut utilisé par les républicains de droite, avec l'appui de l'élite du monde des affaires qui a financé le processus de récusation, pour contourner les procédures démocratiques normales et mettre au pouvoir une administration encore plus réactionnaire. Pour finir, ils ont choisi Arnold Schwarzenegger, la star du cinéma et le spéculateur immobilier, en tant que représentant.

Comme les résultats de l'élection l'ont montré, les démocrates ont été incapables de se présenter comme une alternative sérieuse devant les travailleurs de Californie. Les campagnes de Davis et du principal démocrate qui a voulu le remplacer, le lieutenant-gouverneur Cruz Bustamante, étaient aussi vides que cyniques. Aussi dédié à la cause de la grande entreprise que Schwarzenegger et les républicains, ils n'avaient rien à offrir comme solution à l'approfondissement de la crise sociale qui devient de plus en plus aiguë, alors que six millions de Californiens n'ont pas d'assurance-maladie, que le coût du logement dépasse les moyens de millions de familles ouvrières et que les bons emplois disparaissent tous les jours.

Les démocrates n'ont pas exposé non plus la conspiration profondément réactionnaire et anti-démocratique qui sous-tendait la campagne pour la récusation, pas plus qu'ils n'ont voulu sérieusement s'opposer au coup que constituait la campagne pour la destitution de Clinton ou le vol des élections présidentielles 2000.

Tout au long de la campagne pour la récusation, les démocrates ont gardé un silence lâche au sujet de la cabale de droite de George W. Bush et ont refusé de faire le lien entre la lutte contre la campagne pour la récusation et la lutte contre l'administration à Washington. Par-dessus tout, ils n'ont rien dit de la catastrophique guerre impérialiste en Irak, qui chaque jour demande sa part de vies de soldats américains et de civils irakiens en plus de coûter des dizaines de milliards chaque mois, qu'il faudra financer en coupant encore plus dans l'assurance-maladie, les pensions, les emplois et un déclin encore plus prononcé de l'infrastructure du pays.

Plutôt, comme diversion ridicule des ces questions fondamentales, les démocrates ont tenté au cours des derniers jours de la campagne de capitaliser sur les révélations publiques que Schwarzenegger aurait commis des gestes de harcèlement sexuel. En fin de compte, ils n'ont réussi qu'à souligner leur propre banqueroute politique.

Les sondages organisés à la sortie des bureaux de scrutin et les données du vote ont indiqué l'ampleur de l'aliénation envers le Parti démocrate. Alors que le nombre des votants a été plus grand que celui de l'élection au poste de gouverneur de 2002 (mais quand même beaucoup moindre que les nombres records qui avaient été prédits), il était beaucoup plus faible dans les quartiers ouvriers qui vote traditionnellement pour le Parti démocrate que dans les secteurs républicains. Malgré la campagne d'appui à Davis et aux démocrates qu'a menée la bureaucratie syndicale, pour laquelle elle a dépensé environ cinq millions de dollars, près de la moitié des syndiqués a voté en faveur de la récusation et environ 40 pour cent des syndiqués ont voté pour Schwarzenegger.

Les démocrates ont aussi mal fait avec les votants hispanophones, environ la moitié de ces derniers ayant donné leur appui à la récusation de Davis.

Cette dernière débâcle du Parti démocrate, qui fait suite à l'effondrement lors des élections pour le Congrès en 2002 où il avait perdu le contrôle du Sénat et échoué à gagner de nouveaux sièges à la Chambre des représentants, doit être reconnue par tous les travailleurs et les jeunes de Californie et à travers le pays comme la preuve de la futilité de considérer cet instrument politique de l'élite dirigeante comme un moyen de défendre leurs intérêts sociaux et leurs droits démocratiques.

Comme j'ai cherché à l'expliquer tout au long de ma campagne, le Parti démocrate est le parti de l'élite dirigeante américaine. Peu importe ses différents avec le Parti républicain, en dernière analyse, il défend la même oligarchie. C'est ce qui explique qu'il ait voté en faveur de la guerre impérialiste à l'étranger et de la répression politique à l'intérieur.

La débâcle démocrate en Californie donne raison à la demande du Parti de l'égalité socialiste réitérée lors de ma campagne pour que l'on brise avec les deux partis du capitalisme américain et que l'on construise le PES en tant que parti socialiste de masse de la classe ouvrière. C'est la voie de l'avant pour les luttes qui vont émerger au cours des semaines et des mois qui viennent, alors que des millions de travailleurs apprendront amèrement que les attaques contre leurs emplois et leur niveau de vie ne va que s'intensifier sous Schwarzenegger.

J'appelle tous les travailleurs à étudier la déclaration électorale publiée par le PES et à prendre la décision de joindre et construire ce parti.

Voir aussi:

• Déclaration du Parti de l'égalité socialiste sur le plébiscite de révocation en Californie 30 août  2003
• Le candidat socialiste John Christopher Burton réplique au discours de Bush sur l'Irak: «Arrêtez le massacre en Irak et le pillage des États-Unis! Retirez les troupes maintenant!» 10 septembre 2003
• Le Parti de l'égalité socialiste endosse la candidature de John Christopher Burton en Californie 9 août 2003

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