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Soutenez la campagne électorale du PSG à l’élection au Sénat de Berlin

Déclaration du Parti de l’Egalité socialiste d’Allemagne (Partei für Soziale Gleichheit)
Le 4 juillet 2006

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Le Parti de l’Egalité socialiste (Partei für Soziale Gleichheit - PSG) présentera en septembre sa propre liste de candidats à l’élection au Sénat de la ville de Berlin. Notre objectif est de donner une voix claire et une orientation socialiste révolutionnaire à une vaste opposition qui existe face à la politique antisociale du gouvernement de la ville de Berlin, coalition du SPD (Parti social-démocrate allemand) et du Linkspartei.PDS (Parti de la Gauche.PDS, Parti du socialisme démocratique).

Notre participation représente un pas important dans la construction d’un parti international qui lutte contre la guerre, qui défend les droits démocratiques, l’égalité sociale et qui travaille à l’éradication de la pauvreté.

Nous rejetons sans équivoque l’argument constamment avancé selon lequel «les caisses sont vides», formule standard employée par les riches et les ultra-riches pour faire passer en force des coupes sociales et imposer la misère à la population entière.

Les cadeaux fiscaux appliqués par le gouvernement fédéral précédent ont entraîné une gigantesque redistribution de la richesse du bas de la société vers le haut. De nombreux millionnaires et de grosses entreprises se vantent à présent d’avoir considérablement réduit le montant de leurs impôts ou même de l’avoir réduit à zéro.

En 2001, la soi-disant réforme des impôts a entraîné une perte de recettes de 1,8 milliards d’euros pour les caisses de la ville de Berlin et pourtant la même année le Sénat a casqué 1,75 milliards d’euros pour cautionner l’affaire scandaleuse de la société Berliner Bankgesellschaft BGB). Depuis, dans le cadre de la «loi de contrôle du risque», quelques 300 millions d’euros issus des impôts sont annuellement mis à la disposition de la Bankgesellschaft dans le but de sauvegarder les placements lucratifs de l’élite berlinoise.

Nous balayons avec mépris les affirmations du maire Klaus Wowereit (SPD) et de son ministre de l’Economie, Harald Wolf, (Parti de la Gauche.PDS, parti du socialisme démocratique) comme quoi il n’y a pas d’alternative à cette politique. Cette coalition soi-disant « rouge-rouge » qui représente le gouvernement de Berlin aime à s’enorgueillir de « l’innovation sociale » tout en servant les intérêts des grosses entreprises à la moindre question concrète et en agissant comme le laquais d’une arrogante élite financière. Ce gouvernement entrera dans l’histoire comme le plus couard et le plus incompétent que la ville ait jamais connue.

Le Parti de l’Egalité socialiste s’efforcera de mettre un terme à cette orgie d’enrichissement. Notre objectif n’est pas de demander l’aumône ou de réformer le capitalisme, mais de le remplacer par un système socialiste dans lequel l’économie sert les besoins de la population laborieuse et non les profits d’une oligarchie financière et la cupidité des PDG.

Si nous sommes élus au gouvernement de la ville de Berlin, nous lutterons pour un programme qui mettra fin à la pauvreté et à toutes formes de misère sociale. Nous préconisons :

* Le rétablissement de l’impôt sur les exploitations industrielles et commerciales, l’imposition des grandes fortunes privées, le retrait immédiat de la loi de contrôle du risque de la société BGB. Toutes les promesses de financement de la BGB seront déclarées nulles et non avenues tout en sauvegardant les intérêts des petits épargnants.

* La mise en œuvre d’un programme de travaux publics, construction de routes et rénovation d’écoles, recrutement de personnel enseignant supplémentaire, réouverture de piscines, de centres de sports et de loisirs, de bibliothèques, etc. La suppression de toute réduction de salaire et de conditions sociales pour les employés du service public.

* La suppression du secret d’Etat ou de l’obligation de confidentialité, l’intégration de la population dans le processus de la prise de décision, l’établissement de comités de citoyens pour formuler des propositions de solutions aidant à la résolution des problèmes existant dans diverses cités ou à d’autres niveaux administratifs. Ce n’est qu’ainsi que la population sera en mesure d’intervenir activement dans la politique et de contrer les intérêts économiques des patrons.

L’argument selon lequel une telle politique mènerait à la fermeture d’entreprises et à davantage de chômage, ne nous effraie pas. Nous savons que cette politique ne peut être réalisée dans les confins d’un Etat. Mais elle doit être initiée ! Et elle doit être liée à une mobilisation politique de la classe ouvrière de par l’Europe et le monde.

Aujourd’hui, les travailleurs se trouvent confrontés aux mêmes problèmes qu’ils ne peuvent résoudre que sur un plan international. La mondialisation de la production a coupé l’herbe sous le pied à toute tentative d’améliorer les conditions de vie des travailleurs sur un plan purement national. Les travailleurs requièrent une perspective internationale pour défendre leurs droits les plus élémentaires.

Une initiative socialiste sérieuse au sein du Sénat de la ville de Berlin qui s’opposerait avec audace aux organisations patronales et aux groupes de pression, qui nommerait les choses par leur nom et qui mobiliserait la population pour un remaniement social fondamental aurait un résultat tout à fait différent de celui produit par les lâches lamentations au sujet de l’inévitabilité de nouvelles coupures sociales émanant des gens qui se prétendent de gauche et qui ne cessent de tirer les marrons du feu pour le compte de la droite.

Une telle initiative socialiste déclencherait un puissant signal. Des millions de travailleurs, des jeunes, des étudiants, des retraités, des gens issus de tous les milieux sociaux en Europe et de par le monde sont en quête d’une voie politique pour aller de l’avant. La propagande sur « l’économie sociale de marché » allemande est sans cesse démentie par de nouveaux messages funestes en provenance des conseils d’administration. Plus personne ne croit en ces promesses de « paysages florissants » faites en 1989 au moment de la chute du mur de Berlin, tout particulièrement dans l’ex-Allemagne de l’Est.

Tous les problèmes non résolus et qui ont mené au siècle dernier à la terreur fasciste et aux guerres mondiales resurgissent à nouveau. Avec le chômage de masse et l’accroissement de la misère sociale la putréfaction politique de la société prend de plus en plus la forme, d’une part, de tendances d’extrême droite et, d’autre part, de mesures de répression d’un Etat policier.

De par notre participation électorale nous renouons avec la tradition socialiste révolutionnaire de la classe ouvrière.

Comme aucune autre ville avant, Berlin a été le foyer historique du mouvement social ouvrier. En 1867, les pionniers du socialisme révolutionnaire, August Bebel et Wilhelm Liebknecht ont été les premiers sociaux-démocrates à entrer au parlement de la capitale allemande à Berlin. C’est là que s’est développé le premier parti marxiste de masse du monde, le SPD.

C’est là que le SPD a commis sa trahison historique en votant en 1914 en faveur des crédits militaires pour la Première guerre mondiale. C’est là que se trouvait en 1918 le centre de la révolution de novembre et c’est là aussi que les responsables sociaux-démocrates ont préparé le meurtre des dirigeants révolutionnaires Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg par les corps francs, les précurseurs des chemises brunes d’Hitler. C’est là que le mouvement ouvrier a connu en 1933 sa plus grande défaite lorsque le SPD et le Parti communiste allemand stalinien ont capitulé sans combattre devant les hordes fascistes d’Hitler.

Après le fascisme hitlérien et une nouvelle guerre mondiale, Berlin est devenue la ligne de front de la guerre froide, divisée par le mur et les barbelés.

C’est de là qu’en 1953, les ouvriers du bâtiment sont partis de la Stalinallee pour remonter à la Porte de Brandebourg en appelant les ouvriers Ouest-allemands à se joindre à eux dans une grève générale. De part et d’autre du mur, les élites dirigeantes ont invoqué le plus gros mensonge du 20ème siècle, à savoir l’identification de la dictature stalinienne au socialisme. A l’automne de 1989, lorsque des millions ont manifesté à Berlin-Est et renversé le régime stalinien, la démagogie politique était poussée à son paroxysme. La chute du stalinisme a été utilisée pour introduire l’économie de marché capitaliste au nom de la liberté et de la démocratie.

Aujourd’hui, 17 ans plus tard, cette propagande est totalement exposée et discréditée. Un chômage de masse, une pauvreté et une misère grandissante ainsi que l’affirmation incessante qu’il n’y a pas d’alternative à cette catastrophe sociale constitue un réquisitoire dévastateur contre le système capitaliste.

Au vu d’une telle situation il est indispensable de dresser un bilan politique et de formuler quelques vérités fondamentales.

La différence entre nous et le SPD, le Parti de la Gauche.PDS, parti du socialisme démocratique et le groupe de l’Alternative électorale Travail et Justice sociale (WASG)

Les intérêts de la vaste majorité de la population ne sont pas compatibles avec un ordre social basé sur la propriété privée des moyens de production et l’Etat-nation. La crise sociale ne peut être surmontée dans le cadre du système capitaliste existant.

Des manifestations et le simple fait de « faire pression par le bas » ne peuvent à eux seuls stopper les attaques contre les droits sociaux et démocratiques. Ce qui est nécessaire c’est un mouvement politique de la population laborieuse qui soit totalement indépendant du SPD, du Parti de la Gauche et des syndicats et qui lutte sur une base socialiste pour la réorganisation de la société.

C’est dans cette question primordiale que le PSG se distingue fondamentalement de tous les autres partis qui participent à cette élection.

Durant des décennies, de nombreux travailleurs en Allemagne de l’Ouest et à Berlin Ouest ont voté pour le SPD, non pas parce que le SPD préconisait une société socialiste, mais parce qu’il promettait d’améliorer les conditions sociales par des réformes appliquées dans le cadre du capitalisme. Cette perspective s’est révélée tout à fait illusoire. Après sept années de gouvernement rouge-vert, plus personne n’est en mesure d’affirmer sérieusement que le SPD est vraiment capable d’appliquer des réformes sociales.

En 1998, nombreux étaient ceux qui espéraient que le gouvernement rouge-vert mettrait un terme aux coupes sociales effectuées des années durant par le gouvernement de Helmut Kohl. Mais c’est le contraire qui s’est produit.

Durant les sept années du gouvernement de Gerhard Schröder l’on a assisté à la plus importante redistribution de revenus du bas de la société vers le haut. Les riches et les patrons ont été exonérés d’impôts. Les caisses publiques ainsi vidées ont servi de prétexte aux réductions massives effectuées dans les dépenses publiques. Entre-temps, l’écart entre les grandes fortunes et le revenu ouvrier n’a jamais été aussi important. Un enfant sur huit vit aujourd’hui en Allemagne dans une famille qui dépend de l’aide sociale.

En politique intérieure, le ministre de l’Intérieur, Otto Schily, a emboîté le pas du « sheriff noir », Manfred Kanther, en poursuivant ses attaques contre les droits démocratiques et les immigrés. En politique extérieure, le gouvernement SPD-Verts a déployé, pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale, des troupes dans des interventions militaires internationales.

Le PDS s’est emparé de la bannière réformiste du SPD, au moment même où ce dernier le mettait au rebut. Le précurseur du PDS, le Parti socialiste unifié (SED), avait écrasé toute résistance contre la dictature stalinienne comme étant une attaque contre le « socialisme ». Après l’effondrement de l’Allemagne de l’Est, les staliniens ont rebaptisé leur parti en Parti du socialisme démocratique (PDS) en professant le « libre marché » et la propriété privée, encourageant ainsi l’illusion que le capitalisme était compatible avec les intérêts des travailleurs.

Après la réunification, cette illusion n’a duré que tant que le PDS se trouvait dans l’opposition. Avec son entrée dans le Sénat de Berlin, cependant, sa banqueroute politique s’est vite révélée au grand jour.

Toutes les attaques sociales qu’il avait auparavant condamnées en paroles, sont à présent passées en force à Berlin. Si une preuve supplémentaire s’avérait nécessaire pour montrer que le PDS n’était pas une alternative aux sociaux-démocrates du SPD, elle a été fournie par la participation du PDS au gouvernement de la ville de Berlin durant quatre ans.

Le PDS est entré au gouvernement de Berlin en 2001 à la suite de la scandaleuse affaire de la société Berliner Bankgesellschaft (BGB). Le premier acte officiel de la coalition SPD-PDS a été de sauvegarder financièrement les intérêts des principaux investisseurs et actionnaires de la banque en lui attribuant une caution d’un montant de 21,6 milliards d’euros.

A partir de là, les coupes se sont succédées : suppression de 15.000 emplois dans la fonction publique et de 18.000 emplois supplémentaires d’ici 2012 ; retrait de l’association communale des employeurs afin d’esquiver la convention collective pour réduire les salaires de 10 pour cent ; suppression de 3.000 emplois et baisse des salaires de 10 pour cent pour les employés des transports publics de Berlin ; réductions massives d’emplois et de salaires dans les hôpitaux ; introduction de quelques 34.000 emplois soi-disant à « un euro » en remplacement en partie d’emplois réguliers ; augmentation considérable des cotisations de crèches et de jardin d’enfants ; suppression de la gratuité des fournitures scolaires et réduction du personnel enseignant ; coupes claires de 75 millions d’euros des subventions accordées aux trois universités de Berlin, réduisant de 10.000 le nombre d’étudiants et de plus de 200 celui des enseignants; vente de l’entreprise pour l’habitat social GSW avec ses 65.000 logements à un investisseur américain et au spéculateur Cerberus.

Voici que quelques-unes des mesures antisociales appliquées à Berlin et pour lesquelles la coalition SPD-PDS est responsable.

Le Sénat de la ville de Berlin a joué, au niveau national, un rôle pionnier dans les attaques contre les prestations sociales et les services publics, en surpassant même les Länder qui sont gouvernés par les conservateurs. Ceci a entraîné une détérioration radicale des conditions de vie de nombreux travailleurs et de leurs familles.

Le nombre d’emplois dans le secteur industriel est tombé à Berlin de 260.000 en 1991 à tout juste 102.000. Officiellement, 18,1 pour cent de personnes sont au chômage, auxquels s’ajoutent près de 250.000, sur les 3,3 millions d’habitants que compte la ville, et qui vivent de ce qui s’appelait autrefois « l’assistance sociale ».

Berlin est devenu la capitale de la pauvreté et du déclin social et son endettement de 60 milliards d’euros dépasse celui de toutes les autres grandes villes d’Europe. La pauvreté a atteint un niveau qui est comparable à celui des pires moments des années 1920. D’après les chiffes les plus récents, 20 pour cent des enfants, soit un enfant sur cinq, vit sous le seuil de pauvreté. Est pauvre, celui qui dispose à Berlin de moins de la moitié du revenu mensuel net qui est de 1.213 euros.

Le PDS qui est encore le parti le plus fort à l’Est de la ville, et qui contrôle depuis cinq ans des positions clés au Sénat (Economie et Emploi, Sciences, Recherche et Culture, Santé et Affaires sociales) est en grande partie responsable de la catastrophe sociale à Berlin. Les efforts qu’il entreprend pour présenter son union avec le WASG comme étant un nouveau « Parti de la Gauche » rappelle le conte d’Andersen « Les habits neufs de l’empereur » : il suffit du regard innocent d’un enfant pour voir que l’empereur est nu.

Quant au WASG, il s’agit d’un regroupement de sociaux-démocrates usés et de bureaucrates syndicaux ainsi que d’une poignée d’anciens membres de partis d’extrême gauche. Les dirigeants de cette organisation ont durant de longues années été au service du SPD ou de l’appareil syndical et ont de ce fait été responsables de l’ensemble des attaques perpétrées contre la population laborieuse. Sa figure de proue, Oskar Lafontaine, a passé quarante ans au SPD. Il a imposé la fermeture de l’industrie sidérurgique alors qu’il était le président du Land de Sarre. En tant que président du SPD, il a organisé en 1999 la victoire de Gerhard Schröder pour ensuite, peu de temps après, quitter le gouvernement sans lutter, lorsqu’il a été confronté aux attaques de la presse internationale.

Il serait absurde d’attendre de tous ces personnages un quelconque changement de trajectoire politique. Ce qui les motive ce n’est pas la misère des travailleurs, mais le besoin du capitalisme allemand de maintenir la paix sociale en contenant la lutte de classe par des illusions réformistes, ce qui, de par le passé, a conféré à l’ordre capitaliste une base stable. Tant que la majorité de la population laborieuse pensait que le capitalisme pourrait satisfaire ses besoins vitaux, l’on ne craignait pas un retour aux violents conflits de classe qui avaient jadis ébranlé l’empire allemand et la République de Weimar.

Le SPD s’est tellement déplacé vers la droite qu’il n’est plus en mesure de garantir la stabilité sociale. C’est ce qui explique la motivation de Lafontaine et de Gregor Gysi (PDS) de créer une nouvelle mouture du SPD. Le Parti de la Gauche ne représente nullement une rupture avec la politique du SPD mais est bien plus une tentative désespérée de fomenter de nouvelles illusions dans la politique social-démocrate qui a si lamentablement et si visiblement échoué.

C’est également dans ce contexte que doit être vue la décision de la fédération du WASG de Berlin de présenter ses propres candidats contre le PDS lors des prochaines élections au Sénat de Berlin. Sa candidature n’est rien d’autre qu’une tentative d’apporter une caution à la nudité de l’empereur.

La position adoptée par le WASG de Berlin est absurde : sur le plan fédéral, il soutient la collaboration et l’unification avec le PDS alors qu’à Berlin il lui oppose ses propres candidats. Cette contradiction s’explique par le fait que la pratique du Sénat de Berlin a complètement discrédité le Parti de la Gauche avant même que ce dernier n’ait eu le temps de se lancer.

Le WASG de Berlin affirme que, dans la capitale, le programme du Parti de la Gauche a été altéré au point de le rendre méconnaissable. Or c’est tout le contraire: le programme du WASG à Berlin a été rendu reconnaissable. Le Sénat de Berlin révèle au grand jour ce à quoi il faut s’attendre si ce parti devait endosser une responsabilité gouvernementale.

A lui seul, le conflit survenu sur la question de la candidature de la fédération de Berlin du WASG a déjà montré ce que le Parti de la Gauche et le WASG pensent des principes démocratiques. Lorsque la fédération berlinoise du WASG a décidé de passer outre le vœu du bureau national, à savoir de renoncer à sa campagne électorale, le bureau national a destitué de sa propre autorité la fédération berlinoise du WASG, jusqu’à ce qu’un jugement de la cour renverse la décision. Il est facile de s’imaginer comment un parti qui traite ainsi ses propres membres, se comporterait face à une opposition de la classe ouvrière s’il devait un jour arriver au pouvoir.

Le Parti de l’Egalité socialiste traite les manigances du Parti de la Gauche et du WASG avec mépris. Le déclin du réformisme social a des causes objectives et qui ne peuvent être surmontées par des manœuvres tactiques. Partout dans le monde, les partis sociaux-démocrates suivent le même chemin. La transformation du Parti travailliste britannique en une nouvelle version du Parti conservateur de Margaret Thatcher n’est que l’expression la plus claire de ce processus. Il est nécessaire de faire face à cet état de fait pour en tirer les conclusions politiques appropriées. Faute de quoi, le déclin social trouvera son expression dans la montée des forces de l’extrême-droite.

Les raisons de la banqueroute du réformisme

Des changements fondamentaux dans l’économie mondiale ont coupé l’herbe sous le pied du réformisme social. L’économie d’aujourd’hui est contrôlée par des entreprises transnationales et par des centres financiers internationaux qui, dans leur chasse à la main-d’œuvre bon marché, aux taux d’imposition peu élevés et aux matières premières, montent les travailleurs d’un pays contre ceux d’un autre en recourant aux bas salaires en Chine et dans d’autres pays pour abaisser le niveau de vie dans le monde entier.

Les efforts entrepris par les réformistes pour répartir équitablement le Produit national brut (PNB) entre les « partenaires sociaux » ne fonctionnent plus dans des conditions où les flux financiers et les investissements peuvent être détournés vers des pays où les impôts et les salaires sont bas.

Le SPD, le Parti de la Gauche et les syndicats réagissent à cela en se rapprochant davantage du gouvernement. Ils endossent la responsabilité pour la défense du « site industriel allemand » et pour l’amélioration de la « compétitivité internationale » des entreprises allemandes. Ce qui ne peut que signifier la destruction des acquis sociaux, la division des travailleurs en les montant les uns contre les autres au plan international. Au fur et à mesure que les conflits sociaux s’intensifient, ces agences réformistes rejoignent les rangs du patronat et prêchent l’identité des intérêts des travailleurs et des patrons.

La mondialisation a privé le réformisme de sa base tout en créant cependant des conditions matérielles plus puissantes que jamais et permettant de résoudre les problèmes sociaux fondamentaux de l’humanité.

L’intégration mondiale de la production et les innovations techniques révolutionnaires dans le domaine de l'informatique, des télécommunications et de la technologie des transports renferment en soi un énorme potentiel progressiste. Pour la première fois, il est possible de réunir l’énergie productive de l’humanité de par le monde et de faire exécuter en plus du travail d’usine une grande part du travail administratif par des machines. Cet accroissement considérable de la force productive humaine a créé les moyens de surmonter la pauvreté et l’arriération dans le monde entier et de rehausser le niveau de vie général des hommes.

Ceci présuppose cependant la libération des forces productives de toutes les entraves liées à la propriété privée, permettant ainsi un développement planifié et contrôlé de la société. Le mythe qui consiste à croire que le libre jeu du marché entraînerait le progrès social, est réfuté de jour en jour. Les entreprises capitalistes sont incapables d’organiser la production de façon rationnelle. Elles assujettissent les besoins humains à la course au profit et à l’enrichissement personnel de quelques-uns. La conséquence en est un déclin social rapide, une intensification des tensions entre grandes puissances, le militarisme et la guerre.

Des régions entières du monde s’enfoncent dans une pauvreté indescriptible, alors qu’une petite minorité se vautre dans un luxe indécent. L’environnement est détruit à un rythme accéléré. Dans leur lutte pour les matières premières, les marchés et les avantages stratégiques, les grandes puissances recourent une fois de plus aux moyens militaires. C’est ce qui constitue la toile de fond de la guerre en Iraq, des menaces militaires contre l’Iran et de l’intensification des tensions entre les Etats-Unis, la Chine, la Russie et l’Europe. Tout comme en 1914 et en 1939, la crise du capitalisme risque de déboucher à nouveau sur une guerre mondiale.

Parallèlement, le nombre des travailleurs et travailleuses – c’est-à-dire de tous ceux qui pour vivre doivent vendre leur force de travail – s’est considérablement accru au niveau mondial. Des pays, tels la Chine et l’Inde qui, il y a cinquante ans encore étaient primordialement des régions agricoles, se sont transformées en ateliers du monde.

En dépit des différences sociales énormes, les conditions de travail tendent à s’uniformiser. Partout dans le monde les travailleurs sont confrontés aux mêmes multinationales, aux mêmes pressions sur les salaires et les conditions de travail et, grâce aux moyens de communication modernes, ils sont mieux informés de ce qui se passe dans le monde qu’ils ne l’ont jamais été.

A ceci s’ajoute que les conditions de vie de l’ancienne couche moyenne - employés de bureau, ceux qui ont fait des études universitaires, ceux qui exercent une activité indépendante - ne se différencient plus guère aujourd'hui de celles des ouvriers. Eux aussi doivent lutter contre des conditions de travail précaires, des baisses de salaires et l’insécurité sociale.

La classe ouvrière internationale représente une énorme force sociale. Le Parti de l’Egalité socialiste et la Quatrième Internationale ont pour but de la transformer en une puissance politique consciente, capable de s’unir contre l’oligarchie financière internationale.

La réponse du PSG

De plus en plus de personnes au lieu de rester passives et désintéressées face à la politique officielle, manifestent ouvertement leur hostilité. Nous saluons ce développement.

Sous la surface politique, une énorme explosion sociale se prépare. Alors que des politiciens et des journalistes avertissent du danger d’un conflit social, nous considérons de notre tâche de préparer un tel développement et de le guider dans une voie progressiste. Une rébellion des masses populaires est à la fois inévitable et nécessaire. Seule l’intervention de millions de personnes dans le développement politique pourra mettre un terme à l’assujettissement de la société par une oligarchie arrogante.

Nous nous basons sur cette mobilisation et nous proposons un programme socialiste pour satisfaire les besoins humains et pour surmonter le désastre social créé par l’anarchie capitaliste.

Pour l’égalité et la justice sociale

L’emploi, la retraite, la santé et l’éducation sont des droits sociaux fondamentaux. Ils doivent être placés au-dessus des profits des patrons et des groupes économiques. Pour surmonter le chômage de masse il faut un vaste programme public par lequel seront créés des millions d'emplois dans les domaines socialement importants comme l’éducation, la santé et les soins aux personnes âgées, la culture et le développement de l’infrastructure. Chaque citoyen doit pouvoir bénéficier d’une retraite garantie par l’Etat assurant à tous une vieillesse libre de tout souci financier, une protection et une prévention médicale publique ainsi qu’une éducation gratuite et la possibilité de poursuivre et d’achever des études universitaires à tous les niveaux.

Un tel programme social présuppose que l’économie soit organisée de façon rationnelle dans l’intérêt de la société et non pas soumise aux intérêts des groupes capitalistes et des banques. Les grandes entreprises et les instituts financiers doivent être socialisés et contrôlés démocratiquement. Les petites et moyennes entreprises qui luttent pour leur survie doivent avoir accès à des crédits bon marché qui leur permettent de payer régulièrement leurs salariés. Les hauts revenus, les revenus issus de la possession d’un capital et d’une fortune, doivent être fortement imposés afin de financer les dépenses sociales. Les propositions récentes faites en faveur d’une hausse symbolique des taux d’imposition des millionnaires sont totalement insuffisantes pour concrétiser de tels projets.

Pour la défense des droits démocratiques et les droits des immigrés

La lutte pour les droits démocratiques et les droits sociaux est étroitement liée. Tant que la richesse sociale est concentrée entre les mains d’une infime minorité, tant que la vie active est assujettie à la dictature des patrons et que les ouvriers sont privés du droit d’intervention, que la presse et les média sont à la merci des grands groupes et que l’éducation et la culture demeurent le privilège d’une infime élite, il ne peut être question de démocratie. Ce sont précisément les coupes dans le domaine de la culture et des arts qui portent un énorme préjudice au tissu social. Il existe un lien incontestable entre la glorification du militarisme, la brutalité et l’égoïsme et le dénigrement du patrimoine culturel.

Les ouvriers n’ont pas de patrie. Nous défendons sans restriction les droits démocratiques et sociaux des réfugiés et des immigrés. Nous préconisons le rejet immédiat des lois réactionnaires et discriminatoires sur l’immigration et nous nous prononçons contre l’expulsion et la criminalisation des réfugiés. Nous défendons inconditionnellement le droit à venir dans un pays européen de son choix et à y rester. La persécution des immigrés au même titre que le fait de diviser la classe ouvrière selon la religion, la couleur de la peau et l’origine sert à contrôler la classe ouvrière et à l’assujettir. Les réfugiés et les immigrés forment une importante section de la classe ouvrière et qui jouera un rôle important dans les luttes à venir.

Contre la guerre et le militarisme

La lutte conte le chômage et la destruction des acquis sociaux ne doit pas être séparée de la lutte contre la guerre et le néocolonialisme.

La population laborieuse doit fournir sa propre réponse indépendante au danger de guerre émanant de l’impérialisme américain. Elle ne doit pas se laisser prendre au jeu des tentatives conciliatoires entreprises par le gouvernement allemand et les autres gouvernements européens à l’égard de Washington. Le militarisme agressif de l’impérialisme américain menace d’entraîner l’humanité entière dans une catastrophe. Dans le monde, il représente actuellement la plus grave menace pour la paix.

Nous sommes pour la dissolution immédiate de l'OTAN et pour la fermeture des bases américaines sur le sol européen.

Tout en s’efforçant de se réconcilier avec Washington, les gouvernements allemand et européens poursuivent la réalisation de leurs propres projets impérialistes. C’est à cela que sert la restructuration de l’armée allemande ainsi que le développement d’une force armée européenne et d’une industrie d’armement européenne indépendante. Nous rejetons de tels développements et nous exigeons le retrait immédiat de l’armée allemande et de toutes les autres troupes européennes des Balkans, d’Afghanistan, du Congo et de tous les autres pays africains ainsi que de l’Irak et de tout le Moyen-Orient.

Pour l’unification de l’Europe sur une base socialiste

Une perspective internationale se trouve au cœur d’une telle réorganisation politique de la classe ouvrière. Aucun problème social ne peut se résoudre dans un cadre régional ou national. Des travailleurs à Berlin ou dans d’autres parties du pays doivent vigoureusement combattre la tactique scissionniste des syndicats qui montent un site contre l’autre. Au lieu de se laisser monter les uns contre les autres, les travailleurs allemands doivent assumer la responsabilité pour leurs collègues en Europe de l’Est en s’engageant dans une lutte commune contre les emplois à bas salaires.

Contre l’unification de l’Europe par le haut, dans l’intérêt des grands groupes et des banques, nous luttons pour son unification par le bas dans un combat pour établir les Etats socialistes unis d’Europe.

Dans le cadre d’une Europe unifiée sur des bases socialistes, il sera possible de surmonter le fractionnement du continent en Etats nationaux rivaux et d’utiliser ses richesses et ses forces productives immenses au profit de la société entière. Une telle unification permettrait à la classe ouvrière européenne de s’opposer à l’impérialisme américain en encourageant la classe ouvrière américaine à défier les fauteurs de guerre de la Maison Blanche. Et cela serait une immense incitation pour que les peuples opprimés du monde entier s’opposent à l’impérialisme et en finissent avec les oppresseurs dans leurs propres pays.

Le Parti de l’Egalité socialiste

Le PSG ne dispose ni d’un vaste appareil ni de riches et influents financiers. Ce dont nous disposons ce sont des idées, un programme et une puissante tradition.

Nous représentons l’héritage de millions d’ouvriers et d’intellectuels qui ont investi leur enthousiasme, leur énergie et, dans certains cas, leur vie au cours des ces 150 dernières  années pour l’établissement d’une société meilleure et plus humaine. Les apologistes staliniens et bourgeois ont parfait leurs efforts pour effacer les traces de ces luttes de l’histoire. Mais, au vu de la profonde crise du capitalisme mondial, les leçons tirées de ces grandes luttes du passé, tant les victoires que les défaites, ont une importance primordiale.

En tant que Section allemande du Comité International de la Quatrième Internationale, le PSG se fonde sur ces expériences historiques. La Quatrième Internationale est la preuve vivante qu’il existe une alternative marxiste à la social-démocratie et au stalinisme qui, tant à Moscou qu’à Berlin-Est, affirmait à tort représenter la continuité du marxisme.

La Quatrième Internationale a été fondée en 1938 par Léon Trotsky afin de défendre le programme de l’internationalisme socialiste contre la dégénérescence de l’Internationale communiste. Elle a son origine dans l’Opposition de Gauche qui, depuis 1923, luttait contre la dégénérescence stalinienne de l’Union soviétique. Des centaines de milliers d’opposants au stalinisme ont payé de leur vie cette défense durant les grandes purges des années 1930, presque tous sans exception étant accusés de trotskysme.

Le Comité International de la Quatrième Internationale (CIQI) incarne aujourd’hui la continuité historique du mouvement trotskyste mondial. Tant que la social-démocratie et les partis staliniens dominaient le mouvement ouvrier, il était possible d’isoler la tradition marxiste. Mais la banqueroute politique de ces bureaucraties réformistes inaugure une époque historique nouvelle dans laquelle la Quatrième Internationale trouve un écho grandissant. Avec le World Socialist Web Site le CIQI dispose aujourd’hui d’un organe qui jouit dans le monde entier de lecteurs en nombre croissant et qui est de plus en plus reconnu comme la voix du marxisme authentique.

Le Parti de l’Egalité socialiste a besoin d’un large soutien dans le but de rassembler les signatures nécessaires, de diffuser son matériel politique et de tenir des meetings électoraux. Il a aussi besoin de dons généreux pour financer sa campagne.

Nous faisons appel à tous ceux qui rejettent la politique antisociale du gouvernement SPD-Parti de la Gauche.PDS de la ville de Berlin et nous insistons sur le fait qu’il ne suffit pas de s’indigner de la politique de ces partis. Il est nécessaire de reconnaître sa propre responsabilité politique et de soutenir activement la construction du Parti de l’Egalité socialiste.

 

 

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