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Les dirigeants du G8 apportent leur soutien à l’agression par Israël du Liban et de Gaza

Par Chris Marsden
18 juillet 2006

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Le G8 s’est aligné derrière Washington et Tel-Aviv dans une déclaration publiée dimanche et faisant porter au Hezbollah et au Hamas la responsabilité du conflit au Moyen-Orient.

 «Ces éléments extrémistes et ceux qui les soutiennent ne peuvent être autorisés à plonger le Moyen-Orient dans le chaos» dit la déclaration, affirmant le droit d’Israël à «se défendre». Après cela elle a lancé un appel pour la forme pour que Tel-Aviv exerce «une retenue extrême.» 

Cette déclaration est un rejet des appels à un cessez le feu au Liban et donne le feu vert à la poursuite de l’agression israélienne au Liban et à Gaza. Elle réitère la prétention d’Israël selon laquelle ses efforts pour détruire l’Autorité palestinienne et écraser toute résistance au Liban est motivée par le désir de garantir la libération des trois soldats israéliens capturés, l’un par le Hamas et les deux autres par le Hezbollah.

Ce n’est qu’avec la libération des soldats et la fin de toutes les attaques du Hezbollah sur Israël que le conflit prendra fin, a dit le G8.

La déclaration a été publiée au moment où Israël se préparait à une importante intensification de ses attaques sur le Liban, incluant probablement une invasion terrestre. Depuis mercredi les avions israéliens prennent pour cible le Liban et ont tué plus de 100 personnes.

Après que des roquettes tirées par le Hezbollah aient tué au moins 8 personnes et blessé quelques 50 autres dans la ville côtière de Haifa hier, le Général de division Udi Adam qui dirige les troupes israéliennes du nord a averti, «dans deux ou trois heures nous allons procéder à une attaque lourde sur le sud du Liban.» 

L’armée israélienne a conseillé aux habitants du sud Liban de quitter la région immédiatement et le ministre de la défense Amir Peretz a décrété la loi martiale dans tout le nord d’Israël.

Peretz avait déjà donné l’ordre aux Forces de défense d’Israël (IDF) d’amplifier les attaques sur le Liban dans la nuit de samedi. Les navires de guerre israéliens ont attaqué le centre de Beyrouth pour la première fois et frappé un phare et le port maritime de Beyrouth, principale installation portuaire commerciale du Liban. Une attaque aérienne israélienne a tué au moins 15 personnes qui fuyaient les combats, dont 12 enfants.

Dimanche, l’armée a procédé à une vague de raids aériens sur les banlieues sud de Beyrouth, frappant les installations de la télévision Al-Manar du Hezbollah et une importante centrale électrique, plongeant une bonne partie de Beyrouth dans l’obscurité.

Les gouvernements étrangers se préparaient à évacuer leurs ressortissants en prévision d’une offensive encore plus sanglante lorsque sont parvenus des reportages annonçant que 8 ressortissants canadiens avaient été tués lorsqu’un avion israélien avait détruit une maison au sud Liban.

Les États-Unis ont indiqué avoir l’intention d’évacuer par avion leurs ressortissants vers la Chypre, ce qui voudrait dire utiliser l’aéroport international de Beyrouth où il ne reste plus qu’une piste opérationnelle suite aux attaques aériennes israéliennes. Cela nécessiterait qu’Israël crée une zone de sécurité au sol et un corridor aérien et pourrait fournir le prétexte à un engagement militaire direct des États-Unis au Liban.

Une Force expéditionnaire de Marines est en manœuvre dans la Mer rouge, conduite par le USS Iwo Jima. Il y a 2 200 soldats à bord.

Voila maintenant six jours que les agissements criminels d’Israël se poursuivent au Liban et près de trois semaines qu’elles se poursuivent dans  la Bande de Gaza sans véritable opposition de la part de quelque institution internationale, dominée par les puissances impérialistes, que ce soit. C’est Washington qui a joué le rôle le plus important dans cet état de fait. On a pu assister ces derniers jours à une action concertée alliant menaces et intimidation de la part de l’administration Bush, d’abord aux Nations-Unies puis au sommet du G8 en Russie.

Samedi, les États-Unis on bloqué une résolution déposée au Conseil de sécurité des Nations-Unies et appelant à un cessez-le-feu au Liban. Le gouvernement libanais avait fait appel au Conseil de sécurité afin qu’il adopte une résolution dans ce sens, revendication reprise par le Qatar, seul membre arabe du Conseil de sécurité. 

Mais celui-ci a accédé à l’exigence des États-Unis de passer une résolution prétextant que c’était principalement la tâche du sommet du G8 de St-Pétersbourg de s’occuper de la diplomatie au Moyen-Orient. Cesar Mayoral, l’ambassadeur argentin auprès des Nations-Unies a dit que les États-Unis s’étaient opposés à ce qu’une quelconque résolution soit votée et que la Grande-Bretagne avait refusé d’appeler à un cessez le feu.

Alors que le Conseil de sécurité gardait le silence sur la guerre ouverte menée par Israël contre le Liban, tout comme il l’avait fait sur la punition collective contre les Palestiniens de Gaza, il a adopté une résolution ayant le soutien des États-Unis. Cette résolution impose des sanctions à la Corée du Nord et exige la suspension de son programme de missiles balistiques.

Les régimes arabes bourgeois ont une fois de plus démontré leur impuissance et leur totale complicité avec l’agression israélienne soutenue par les États-Unis. La seule chose que la Ligue Arabe a pu faire après une réunion d’urgence au Caire a été d’en appeler au Conseil de sécurité de l’ONU afin qu’il intervienne.

L’Egypte, la Jordanie, et les Emirats du Golfe Persique qui sont tous des alliés des États-Unis, font ouvertement porter toute la responsabilité du conflit au Hezbollah. Un porte parole de l’Arabie Saoudite a ainsi dit: « Il est temps que ces éléments portent seuls la responsabilité de ce comportement irresponsable et que la charge de terminer la crise  incombe à eux seuls ». 

L’ONU et la Ligue Arabe ayant été mises au pas, l’administration Bush a porté toute son attention sur le sommet du G8.

La Russie et la France avaient lancé des appels à un cessez-le-feu et lors d’un sommet préparatoire à celui du G8 avec le président Bush, le président russe Vladimir Poutine avait déclaré que la Russie « avait l’impression qu’Israël poursuivait, outre la recherche de ses soldats enlevés, des objectifs plus vastes ». Le président français Jacques Chirac avait déclaré qu’il est nécessaire de stopper toutes les forces qui mettent en danger « la sécurité, la stabilité et la souveraineté du Liban ».

En public et dans les coulisses, les États-Unis ont engagé une action d’envergure pour s’assurer que leur ligne soit celle qui domine. La secrétaire d’État Condoleezza Rice a fait une déclaration publique s’opposant à un cessez-le-feu.

Puis Washington s’est tourné vers le premier ministre britannique, Tony Blair, afin qu’il soutienne les efforts des États-Unis pour placer la Syrie et l’Iran dans la ligne de mire. Parlant aux côtés de Bush, Blair a prétendu qu’«il y avait eu une réelle hésitation à présenter la situation telle qu’elle était véritablement». Il a affirmé que l’Iran et la Syrie soutenaient des «extrémistes»  dans la région, qui voulaient faire dérailler les efforts pour renforcer la démocratie au Liban et la paix entre Israël et la Palestine.

Bush a déclaré avoir confiance dans le fait que, «la plupart des dirigeants [du G8] commencent à reconnaître la véritable cause du problème». Le lendemain, la chancelière allemande, Angela Merkel a présenté une résolution qui répondait exactement aux exigences de Washington.  

 

 

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