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Réunion publique du PES (Etats-Unis)

Les leçons politiques de la grève des enseignants de Détroit

Par notre correspondant
22 septembre 2006

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Le Parti de l’égalité socialiste a organisé une réunion publique le jeudi 14 septembre, une journée après que les enseignants de Détroit eurent voté la fin de leur grève de deux semaines par une mince marge. Ils ont défié une injonction de la cour émise le vendredi précédent leur ordonnant de retourner au travail.

Le nouveau contrat signifie des concessions estimées à 60 millions $ et a été rejeté par une partie substantielle des enseignants lors de la réunion syndicale de mercredi dernier. Les enseignants ont repris le travail sur la base de leur précédent contrat, dans l’attente d’un vote par courrier sur une proposition de contrat qui a reçu l’approbation de la Fédération des enseignants de Détroit le jour précédent.

Les questions soulevées par la grève ont été abordées lors de la réunion du PES de jeudi dernier, tenue au Northwest Activities Center dans l’ouest de Détroit et à laquelle se sont rendus des enseignants, des parents et des étudiants. Ed Bergonzi, un enseignant de Détroit avec une longue expérience, fut le premier orateur.

« La grève de 16 jours et le vote d’hier sur le retour au travail offrent d’importantes leçons pour les enseignants et tous les travailleurs de la région de Détroit qui doivent être discutées et assimilées », a dit Bergonzi.

« Au cœur des leçons que les enseignants doivent tirer de cette expérience, on trouve le besoin urgent pour un nouveau mouvement politique de la classe ouvrière et de l’expulsion de ce mouvement des soi-disant directions ouvrières des différents syndicats, y compris celle de la Fédération des enseignants de Détroit (FED).

« Déjà, les autorités scolaires se sentent suffisamment en confiance pour annoncer d’autres fermetures d’écoles et des congédiements additionnels, maintenant que les enseignants sont de retour en classe. Les remarques du surintendant des écoles William Coleman après la réunion de masse d’hier étaient significatives parce qu’il a adopté le point de vue de la diminution des coûts adopté par les dirigeants de la FED, dont sa présidente Janna Garrison, pour justifié une nouvelle ronde de fermetures d’écoles et de congédiements d’enseignants.

« Le président de la commission scolaire, Jimmy Womack, a surenchéri en discutant de nouvelles compressions budgétaires dans le district.

« Nous devons considéré comment la détermination indéniable des enseignants à s’opposer aux demandes de concessions du district scolaire s’est terminée par un retour au travail et une entente de contrat qui, bien qu’elle ne comporte pas les dures concessions originalement demandées par la commission scolaire, est une entente pourrie qui divise les membres, montant les enseignants plus jeunes ou avec moins d’ancienneté qui ont été embauchés après 1992 contre les enseignants vétérans, plusieurs d’entre eux envisageant aujourd’hui la retraite.

« La réponse à cette question demande d’examiner la façon dont la grève a été dirigée par Garrison et la direction de la FED, leur perspective et le rapprochement des ennemis des enseignants et de l’éducation publique que nous avons tous pu voir lors de la conférence de presse de jeudi. Réunis sur la même tribune, les forces contre les enseignants — le maire de Détroit, Kwame Kilpatrick, le gouverneur du Michigan, Jennifer Granhom, Coleman, Womack et une brochette de soi-disant leaders de la communauté aux côtés d’une Janna Garrison, démoralisée et abattue.

« Une analyse des différentes étapes de la grève pourrait s’intituler Le récit de trois réunions. La première réunion, celle du 28 août, dans laquelle les enseignants ont voté par une majorité écrasante pour la grève presque sans discussion et avec laquelle l’équipe dirigeante de Garrison était d’accord; la seconde réunion, au cours de laquelle les enseignants, presque à l’unanimité ont décidé de défier l’ordre de retour au travail du juge Susan Borman; et la réunion finale, celle d’hier, où la direction syndicale a réussi à diviser les membres.

« De la première réunion à la troisième, les enseignants en grève ont eu le soutien et la sympathie inébranlables de dizaines, si ce n’est de centaines de milliers de travailleurs, de parents, d’étudiants et même de petits gens d’affaires, malgré une campagne médiatique vicieuse contre les enseignants.

« Le soutien continu de la masse des gens a démontré que cela était plus qu’une dispute sur la gestion des employés, plus qu’une simple grève, mais qu’il existait la possibilité du développement d’un mouvement social et politique, ce que la grève était en réalité. Les travailleurs nous regardaient avec admiration, voyant dans la grève une façon de s’opposer aux demandes incessantes de la grande entreprise et de ses représentants politiques du Parti républicain et du Parti démocrate d’en donner encore plus.

« Ils avaient des attentes envers nous et envers le résultat de notre lutte. Mais nous faisions face à un obstacle : le refus de la direction de la FED d’organiser toute campagne pour mobiliser activement cet appui ainsi que le silence complet des fédérations syndicales des UAW [Travailleurs unis de l’automobile] et de l’AFL-CIO [la plus grande fédération syndicale aux Etats-Unis]. Même pas les phrases creuses d’usage. Tout a été fait pour que la grève demeure isolée et pour garder à bonne distance les travailleurs qui nous appuyaient.

« Les soi-disant amis du Travail au sein des bureaucraties syndicales qui ont marché de façon pathétique lors de la parade de la Fête du travail du 4 septembre ne nous ont accordé pratiquement aucune attention, pas plus qu’aux agents de bord de Northwest Airlines présents eux aussi. Dans leurs discours, le président de l’AFL-CIO John Sweeney, les congressistes démocrates John Conyers et Sander Levin ou le gouverneur Granholm n’ont pas mentionné la grève des enseignants.

« La direction de la FED ne veut et ne peut pas mener une telle lutte parce qu’ils acceptent le cadre pourri dans lequel ses disputes sont résolues. Ils acceptent comme incontournable l’accumulation gigantesque et la concentration de richesse dans les mains de l’élite dirigeante et l’allocation de ces profits par cette élite comme elle le désire. Par exemple, des casinos et développement des terrains pour les riches alors que les citoyens ordinaires de Détroit doivent payer 300 $ chaque année pour la collecte des ordures. Nous n’avons pas d’argent pour l’éducation est le refrain de la chanson qu’on nous serine sans cesse, mais pourtant des écoles privées peuvent ouvrir au mépris de la loi qui embauchent des enseignants et du personnel de soutien sous-payés et mal entraînés.

« Cette élite dirigeante nage dans la richesse, s’octroient des bonis et des salaires sans commune mesure avec leurs talents et leurs valeurs. Coleman et sa femme sont payés 400 000 $ par année pour présider sur le district scolaire le plus pauvre au pays.

« Le Parti républicain et le Parti démocrate sont des siamois en ce qui concerne la défense de cette oligarchie et de sa politique. Ils ont voté en faveur et continuent à soutenir une guerre sans fin, les campagnes de peur, l’érosion des droits démocratiques et la destruction des conditions de vie, que ce soit à la Nouvelle-Orléans ou à Détroit.

« La notion que tout citoyen a le droit à une éducation publique et gratuite a une longue histoire dans ce pays, une histoire qui remonte aux premières décennies du 19e siècle. En fait, le Michigan a été à la tête du mouvement pour une éducation publique, qu’il défendait déjà à l’époque où il tentait de devenir un Etat membre de la fédération américaine.  De grands éducateurs comme Horace Mann et plus tard, John Dewey, considéraient l’éducation comme une grande force en faveur de la démocratisation et de l’égalité.

« Il suffit de dire que la défense du système capitaliste des profits est incompatible avec la défense de l’éducation publique, même avec le droit à être éduqué et le droit des enseignants et de la classe ouvrière à la sécurité économique. »

Jerome White, le candidat du PES aux élections pour le Congrès dans le 12e district du Congrès au Michigan, a ensuite pris la parole.

« Les deux dernières semaines de lutte des enseignants de Détroit ont jeté la lumière sur quelques vérités politiques que les médias et les politiciens de la grande entreprise tentent de cacher à la classe ouvrière.

« Les enseignants ne se sont pas battus que pour eux-mêmes — pour annuler des années de déclin de leur niveau de vie —, mais pour défendre l’éducation publique à Détroit, qui a été constamment privée du financement dont elle a besoin depuis des dizaines d’années. Derrière eux s’est rallié la majorité écrasante des travailleurs de Détroit — les parents, les étudiants, les travailleurs de la ville et d’autres travailleurs — qui étaient sympathiques et s’identifiaient à leur lutte.

« De l’autre côté, on trouvait l’ensemble de l’establishment politique et de la grande entreprise de la ville et de l’Etat. Des démocrates, tels le maire Kwame Kilpatrick et le gouverneur Jennifer Granholm, ont dénoncé les enseignants pour faire du tort aux élèves avec leur grève. Les juges ont menacé les enseignants d’amendes et d’arrestations. Finalement, les dirigeants de la grande entreprise et les médias ont insisté qu’il n’y avait tout simplement pas d’argent pour satisfaire aux demandes des enseignants.

« Ces forces se sont mobilisées pour défendre l’ordre économique et politique à Détroit, ordre qui permet aux PDG et aux différents bonzes des grandes entreprises de s’enrichir avec le démantèlement systématique du système d’éducation publique, la privatisation des services et la poussée vers le bas des salaires et du niveau de vie des travailleurs. Cela comprend le pillage des fonds publics au moyen des diminutions d’impôts et des subventions que les administrations démocrates successives ont octroyées à la grande entreprise.

« Tous les soi-disant amis du Travail démocrates, comme mon adversaire, le congressiste Sander Levin qui a été élu douze fois à ce poste, se sont bien gardés de dire le moindre mot alors que toutes les ressources de l’Etat étaient mobilisées pour intimider et défaire les enseignants.

« Dès le début, toutefois, les enseignants ont fait la preuve de leur grande détermination et résistance. Ils ont ignoré les provocations des médias et les insultes de la commission scolaire, du maire et du gouverneur. Devant la menace d’être mis à l’amende et être arrêtés, ils furent défiants. Après des années de mensonges de la part des responsables des écoles, du détournement des fonds pour l’éducation, des compressions budgétaires et des demandes de concessions, les enseignants savaient qu’ils luttaient pour une juste cause et ils savaient que la majorité était derrière eux.

« Comment a-t-il été possible qu’après avoir mené une lutte déterminée pendant plus de deux semaines et dépensé toute cette énergie, les enseignants aient été forcés d’accepter une telle entente pourrie ? Après un an de gel de salaires, les enseignants verront leur salaire augmenté à un taux moindre que celui de l’inflation pour les deux prochaines années et ils sont aussi forcés de payer plus pour les frais médicaux. Aucune de leurs demandes pour l’amélioration des conditions d’enseignement n’a été satisfaite et immédiatement après l’entente, les responsables des écoles ont annoncé leur plan pour fermer 50 écoles.

« Ce contrat ressemble à ce que les travailleurs auraient dû accepter si leur grève avait été brisée. Mais ce n’était pas la position dans laquelle les enseignants se sont trouvés. Leur grève a été solide ; ils ont obtenu l’appui de la population. Et malgré cela, finalement, ils ont été forcés d’accepter d’importantes concessions. Comment expliquer cet état de fait ?

« La réponse se trouve dans le fait que la grève des enseignants a été délibérément sabotée par les dirigeants de la Fédération des enseignants de Détroit, les Travailleurs unis de l’automobile et les autres organisations syndicales. Les enseignants ont été impliqués dans une confrontation directe avec l’establishment du Parti démocrate au niveau de la ville et de l’Etat. Leurs demandes pour plus de sécurité économique et pour des améliorations au système d’éducation contrevenaient aux prérogatives des intérêts de la grande entreprise qui domine la ville et qui contrôle le Parti démocrate. Il n’est pas possible pour les enseignants de mener une lutte contre le Parti démocrate alors que leur organisation, la FED, est dirigée par des agents de ce même Parti démocrate.

« Les analogies sont limitées, mais j’aimerais tout de même en faire une qui pourrait aider à illustrer la crise de direction que confrontent les enseignants, et en fait, toute la classe ouvrière.

« Durant les premières années de la guerre civile américaine, les armées nordistes étaient rongées par la mauvaise gestion et l’indécision, ce qui permettait aux troupes confédérées qui, dans beaucoup de situations, étaient moins bien équipées et moins nombreuses, de remporter des victoires et de paralyser l’Union. Le général George McClellan, qui dirigeait l’armée du Potomac, rendait Lincoln de plus en plus furieux en refusant de pourchasser agressivement l’armée confédérée, de couper sa retraite et de la détruire.

 « Finalement, Lincoln a été obligé de se départir de McClellan et de trouver des généraux, comme Grant et Sherman, qui étaient prêts à mener une guerre totale contre la Confédération. Il devint rapidement évident que l’hésitation à combattre de McClellan était liée à sa sympathie pour les esclavagistes sudistes. McClellan s’opposa à la Proclamation d’émancipation et, en 1864, il se présenta contre Lincoln pour la présidence démocrate avec un programme cherchant à établir une entente pacifique avec le Sud qui n’aurait pas touché à l’esclavage. En d’autres mots, le refus de combattre de McClellan était lié aux intérêts politiques et économiques qu’il représentait.

 « J’ai fait ce dernier point car, au cours des 25 dernières années, depuis que la lutte des contrôleurs aériens de la PATCO a été écrasée, les travailleurs ont subi défaite après défaite, et pas à cause de leur manque de détermination, mais parce que leurs luttes ont été isolées et trahies par une bureaucratie syndicale qui agit dans le mouvement ouvrier en tant que représentant, non de la classe ouvrière, mais du Parti démocrate. À ce titre, ils sont les défenseurs de l’esclavage moderne, le salariat, c’est-à-dire le système de profit capitaliste.

 « Bien que les démocrates se présentent comme les copains de la classe ouvrière, ils défendent la même élite dirigeante américaine que l’administration Bush et les républicains. Les deux partis mènent une guerre au nom de la grande entreprise américaine contre les emplois et les conditions de vie de la classe ouvrière. Aujourd’hui, les salaires constituent la plus petite part du PIB depuis 1947, alors que les profits n’ont jamais été aussi élevés depuis les années 60. La grande entreprise américaine qualifie cette période "d’âge d’or de la profitabilité’. Comme l’a fait remarquer un banquier d’affaires, "C’est la diminution de la part du revenu national allant au travail qui a le plus contribué à l’augmentation des marges de profit depuis cinq ans."

 « La lutte des enseignants a soulevé la plus fondamentale question politique : qui doit décider de la distribution et de l’utilisation de la richesse créée par les travailleurs ? Les ressources de la société doivent-elles être utilisées pour enrichir une minorité avide d’argent et financer des guerres criminelles pour s’emparer du pétrole du Moyen-Orient, ou pour créer les meilleurs moyens possible afin d’éduquer ses jeunes ?

 « Je rejette l’affirmation qu’il n’y a pas d’argent pour l’éducation publique. En plus des milliers de vies, la guerre en Irak a à elle seule coûté 315 milliards $, assez pour engager 5 millions d’enseignants de plus aux États-Unis. Si l’on divise le coût de la guerre par villes, Détroit a dû payer un demi-milliard de dollars, ou assez pour engager 9170 enseignants, ce qui en doublerait le nombre à Détroit. Je demande un terme à cette guerre criminelle.

Si j’étais élu, je mettrais immédiatement fin aux allégements fiscaux pour les trois grandes compagnies automobiles, aux subventions pour les casinos, les stades sportifs, et aux logements de luxe, qui ont ponctionné des millions aux écoles publiques et à d’autres services.

 « La réalité est que la société ne peut plus se permettre les riches et leurs appétits voraces. Si on obligeait les 100 plus riches directeurs généraux du Michigan à vivre avec 100 000 $ ou même 200 000 $ par année, au lieu de plusieurs millions de dollars, il y aurait plus qu’assez d’argent pour satisfaire les demandes de salaires décents des enseignants et améliorer leurs conditions de travail. En 2005, William Clay Ford Jr., le directeur du deuxième plus grand constructeur automobile, a empoché 13 298 279 $, alors que le directeur général de GM, Richard Wagoner, a reçu 5 479 305 $.

 « Détroit a aussi son lot de milliardaires dans la liste des plus riches Américains du magazine Fortune. Richard DeVos, fondateur de Amway et propriétaire de l’équipe de basket-ball du Magic d’Orlando et candidat pour le poste de gouverneur républicain, possède 3 milliards $. Il y a aussi William Davidson, propriétaire de Guardian Glass et des équipes de basket-ball des Pistons et du Shock de Détroit, qui possède 2,8 milliards $.

« Ronda Stryker, qui a hérité d’une large part de la compagnie de fourniture médicale, vaut 2,1 milliards $. Il y a aussi le magnat de la location de camion et manufacturier de pièces d’auto, Roger Penske ($1.7 milliard) et William Pulte ($1.5 milliard) de Détroit, le propriétaire de la plus grande entreprise de construction résidentielle au pays. La liste se termine par le magnat des centres commerciaux, Alfred Taubman, le propriétaire des Robinets Masco et Delta, Richard Manoogian et William Ford Senior, qui sont aussi milliardaires.

« L’idée qu’il n’y a pas suffisamment d’argent pour que les enfants puissent jouir des meilleures conditions d’apprentissage possible est un mensonge. Mais des démocrates, comme Kilpatrick, Granholm et mon opposant Sander Levin, s’opposent tout comme Bush et les républicains à une véritable redistribution des richesses de haut en bas.  Toutes leurs politiques visent à perpétuer la redistribution de la richesse du bas vers le haut, la trouvant dans les programmes sociaux, les salaires et les avantages sociaux. Dans une grande mesure, ces politiciens, incluant mon opposant démocrate Levin, font eux même partie du 1 pour cent le plus riche de la population qui s’est enrichi aux dépens de la classe laborieuse.

« Les principaux représentants de l’école publique de Détroit sont représentatifs de la corruption et de l’avarice de l’élite qui dirige cette ville. Le Michigan Chronicle a récemment exposé comment le surintendant scolaire William Coleman avait détourné des millions de dollars de contrats technologiques vers de soi-disant entreprises dirigées par des membres de groupes minoritaires, alors que finalement, ces entreprises n’en étaient pas. Certaines ne comptaient qu’une personne et aucun équipement. Le journal mentionne que Coleman avait été impliqué dans des opérations tout aussi douteuses alors qu’il était le responsable financier en chef du conseil scolaire de Dallas et de San Francisco.

« L’expérience avec Coleman et d’autres démocrates comme le maire Kilpatrick réfute les affirmations que l’élection de représentants afro-américains et que l’élévation des entrepreneurs noirs permettront de défendre les intérêts des travailleurs des minorités. Au contraire, ils ne sont pas moins hostiles à la classe ouvrière que leurs contreparties blanches de l’establishment politique et de la grande entreprise. Ils désirent tous la fin du système de l’éducation publique, sa privatisation et l’expansion du système des écoles privées dans le but de s’enrichir grâce à ce que les investisseurs appellent le "marché de l’éducation" et qui vaut plusieurs milliards.

« Tous les travailleurs ont une lutte commune. Plusieurs de ceux de mon district, qui englobe les banlieues nord de Détroit, sont d’anciens citoyens de Détroit qui ont quitté la ville à cause de l’élimination des emplois dans l’industrie de l’auto et de compressions budgétaires répétées dans les services publics, y compris l’éducation. Ces travailleurs des comtés de Macomb et d’Oakland sont eux aussi confrontés à des attaques sur leurs emplois et leur niveau de vie et les conditions existent pour mener une lutte puissante, pour unir les travailleurs noirs, blancs et immigrants dans une lutte commune.

Cela demande de briser avec le Parti démocrate et la dictature de la grande entreprise qu’il défend. Les travailleurs doivent construire un parti politique basé sur un programme socialiste qui insistera que ce sont les besoins humains, pas les profits, qui doivent prendre préséance. Nous appelons pour que des milliards de dollars aillent à l’éducation publique, pour la fin des subventions aux écoles privées et pour l’établissement d’un véritable contrôle démocratique sur le système de l’éducation par des comités d’enseignants, de parents, d’étudiants et des autres travailleurs à l’école.

« L’industrie automobile, qui joue un rôle crucial dans la détermination de l’avenir des écoles publiques, doit devenir propriété publique pour que la richesse créée par les travailleurs puisse être utilisée pour satisfaire les besoins de ces derniers et pour remplir une des obligations les plus importantes de la société, l’enrichissement éducationnel et culturel de sa jeunesse.

« Je vous presse de commencer à discuter sérieusement avec les enseignants, les parents et les jeunes du programme du Parti de l’égalité socialiste, d’appuyer notre campagne électorale et de nous joindre pour construire notre parti en tant que l’alternative socialiste de la classe ouvrière. »

(Article original anglais paru le 19 septembre 2006)

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