wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

Résolution adoptée par la conférence d’urgence contre la guerre de l’IEES/PES

Pour la fin de l’occupation en Irak ! Non à la guerre contre l’Iran ! Pour un mouvement socialiste international contre la guerre !

8 juin 2007

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

La résolution qui suit a été adoptée à l’unanimité le 1er avril par une conférence d’urgence contre la guerre convoquée par l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale et le Parti de l’égalité socialiste, les 31 mars et 1er avril derniers  à Ann Arbor au Michigan. La résolutionn présente  la position de la conférence sur les fondements politiques nécessaires à la construction d’un nouveau mouvement contre la guerre.

1. La conférence d’urgence contre la guerre organisée par l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale et le Parti de l’égalité socialiste appelle les étudiants et les travailleurs de par le monde à intensifier la lutte contre les guerres en Irak et en Afghanistan ainsi que contre les menaces de frappes militaires contre l’Iran.

2. La conférence a lieu quatre ans après l’invasion illégale des Etats-Unis en Irak, qui a débuté le 20 mars 2003. Pour la population irakienne, ces quatre années représentent un long cauchemar de morts et de destructions sans limite. Selon une étude de l’Université John Hopkins, publiée par le journal médical anglais Lancet, environ 655.000 Irakiens ont été tués à cause de l’invasion et de l’occupation avant juin 2006. Beaucoup plus ont été blessés et une société entière a été dévastée. Plus de 3.400 soldats des Etats-Unis et d’autres pays ont été tués et près de 25.000 ont été blessés.

3. La guerre contre l’Irak est une guerre impérialiste. C’est un acte d’agression commis pour le compte des oligarchies corporatives et financières aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et ailleurs dans le monde. Comme lors des guerres mondiales du 20e siècle, ce qui est en train de se dérouler est un partage des ressources mondiales, l’élite dirigeante américaine cherchant à obtenir le contrôle militaire des régions stratégiques clés. L’intégration mondiale de plus en plus poussée de la production se bute à la forme archaïque de l’Etat-nation dans laquelle le système capitaliste est historiquement ancré. Cette contradiction intensifie le conflit fondamental entre la propriété privée des moyens de production par une couche de plus en plus étroite de la classe dirigeante et le caractère social d’un processus de production qui demande le travail de centaines de millions de personnes.

4. L’Irak n’est pas la première et, si le système capitaliste n’est pas renversé, ne sera pas la dernière cible de la guerre impérialiste. Le 21e siècle n’est même pas vieux d’une décennie et il est déjà très clair que sans l’intervention de la classe ouvrière, les tragédies et les crimes sanglants du dernier siècle ne seront pas seulement répétés : ils seront pires encore. Dans les deux dernières décennies, le monde a subi l’expansion continuelle du militarisme américain : de la première invasion de l’Irak aux occupations néo-coloniales de l’Afghanistan et de l’Irak, en passant par les guerres en Somalie et en Serbie.

5. Des millions de personnes sont descendues dans les rues à travers le monde en février 2003 pour manifester contre les intentions des Etats-Unis de partir en guerre. Quatre ans plus tard, la guerre s’éternise, même si l’opposition populaire s’intensifie. La seule façon de mettre un terme à la guerre est de lutter pour un mouvement politique uni de la classe ouvrière internationale sur la base d’un programme socialiste. Les ressources productives du monde doivent être placées sous le contrôle démocratique de la population mondiale de sorte que ces mêmes ressources puissent être utilisées pour répondre aux besoins sociaux urgents, au lieu d’enrichir et accroître les profits individuels d’une minorité.

L’Irak et la stratégie mondiale de l’impérialisme américain

6. Tous les prétextes qui ont été donnés pour justifier la guerre, y compris les supposés liens entre al-Qaïda et l’Irak ainsi que ses prétendues armes de destruction massive, ont depuis longtemps été démasqués comme étant des mensonges. Ceux dans l’administration Bush qui ont concocté ces mensonges, incluant leurs complices dans d’autres gouvernements, dans les médias ou dans le Parti démocrate sont coupables de crimes de guerre. Ils ne pourront jamais laver le sang qui tache leurs mains.

7. Le caractère vorace de cette guerre est le plus clairement révélé dans la demande unanime de l’establishment politique américain pour que le gouvernement irakien ouvre le pétrole du pays aux compagnies internationales. Cependant, en lançant cette guerre, l’objectif de la classe dirigeante américaine n’était pas seulement de s’emparer des réserves pétrolières irakiennes et d’établir par la force sa domination sur le Moyen-Orient, mais aussi d’augmenter son influence par rapport à ses grands compétiteurs internationaux et ainsi compenser son déclin économique.

8. L’invasion de l’Irak en 2003 représentait un nouveau stade dans les longues machinations des Etats-Unis en Irak et partout au Moyen-Orient. Cette politique a pris de plus en plus la forme de l’intervention militaire directe et du néocolonialisme, et a atteint son point culminant dans la Guerre du Golfe de 1991, les douze années subséquentes de sanctions économiques mortelles sous les auspices des Nations unies et de l’administration Clinton et, finalement, l’invasion de l’Irak en 2003.

9. Le tournant vers une domination militaire américaine de ces régions trouve sa source dans le déclin de l’hégémonie économique américaine. Le capitalisme américain repose sur le socle fragile et instable que constituent l’entrée massive de capitaux, l’endettement sans précédent et diverses formes de manipulations et spéculations financières. De plus en plus, une élite dirigeante corrompue aux Etats-Unis cherche à utiliser sa principale ressource, la force armée soutenue par un budget militaire qui excède les dépenses militaires combinées du reste du monde, pour compenser son pouvoir économique en déclin.

10. Les intérêts de l’impérialisme américain ne sont pas restreints au Moyen-Orient et à l’Asie centrale, mais atteignent tous les coins de la planète, incluant l’Amérique centrale et du Sud, l’Afrique, l’Asie et l’Europe.

11. L’humanité est menacée par une explosion de violence à l’échelle mondiale qui n’a pas été enregistrée depuis les jours les plus sanglants des deux guerres mondiales. Les ambitions mondiales des Etats-Unis représentent autant un danger à la paix que celles de l’Allemagne impérialiste dans la première moitié du 20e siècle. La cause fondamentale de la guerre ne se trouve pas dans les ambitions de la classe dirigeante américaine, mais dans les tensions économiques et géopolitiques qui émergent inévitablement du système réactionnaire des Etats-nations capitalistes. Les Etats-Unis ne sont pas seuls à avoir des intérêts géopolitiques expansionnistes. La compétition pour les ressources entre les puissances capitalistes, notamment les Etats-Unis, le Japon, l’Australie, la Russie et les puissances européennes, a amené une extrême croissance des antagonismes interimpérialistes. Les classes dirigeantes de pays historiquement opprimés, comme la Chine et l’Inde, luttent pour obtenir une position plus dominante, pendant que les puissances moyennes ont leurs propres ambitions et intérêts régionaux. Considéré dans son ensemble, tout ceci augmente le danger d’un conflit mondial. La menace d’une nouvelle guerre mondiale peut seulement être combattue par une lutte politique unifiée de la classe ouvrière internationale, dédiée à l’établissement d’une société socialiste égalitaire et démocratique.

La guerre et les inégalités sociales

12. La tendance dominante des relations sociales internationales durant les trois dernières décennies a été la croissance extraordinaire des inégalités sociales et la concentration de la richesse dans les mains d’une mince couche de la population. C’est aux Etats-Unis que ce processus est le plus avancé.

13. Le militarisme est inextricablement lié aux inégalités sociales de deux façons : 1) La guerre est l’expression des intérêts sociaux de la même classe dirigeante qui s’est enrichie sur le dos de la classe ouvrière; 2) Quand les tensions sociales s’intensifient, la guerre est utilisée par la classe dirigeante pour supprimer les conflits internes et les diriger vers l’extérieur.

14. Selon les données sur les impôts publiées par le gouvernement américain, les inégalités sociales aux Etats-Unis sont à leur plus haut niveau depuis 1928, avant la Grande Crise. Le dixième d’un pour cent le plus riche de la population des Etats-Unis (300.000 individus) a un revenu plus grand que le revenu combiné des 150 millions les plus pauvres. Depuis les années 1970, le revenu de la majorité de la population a stagné ou décliné, pendant que le revenu des 1 pour cent les plus riches a brusquement augmenté. Le plus haut niveau de la croissance du revenu a été concentré au sommet de la pyramide sociale, chez un centième d’un pour cent de la population.

15. Mondialement, les 1 pour cent les plus riches de la population mondiale ont un revenu égal à celui des 10 pour cent les plus pauvres. Les trois individus les plus riches possèdent un avoir supérieur à celui des 600 millions les plus pauvres. L’avoir combiné des 946 milliardaires du monde a crû de 35 pour cent en 2006 pour atteindre 3.500 milliards, soit 1.000 milliards de plus que le produit intérieur brut de tout le continent africain.

16. La croissance des inégalités a impliqué une attaque systématique sur les gains réalisés à d’autres époques par les travailleurs. Les programmes sociaux aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, en Australie et dans d’autres pays capitalistes avancés sont en train d’être éliminés. Dans les régions sous-développées, les réformes nationales et les protections contre l’exploitation par le capital étranger sont en train d’être démantelées.

17. En lançant ses guerres impérialistes, l’élite dirigeante américaine traite avec un mépris complet les travailleurs et les jeunes personnes dont elle se sert comme de la chair à canon. La pure hypocrisie du slogan « soutenons nos troupes » est révélée dans le traitement médical inadéquat et dans l’insuffisance des services fournis aux soldats ou aux vétérans américains blessés. Les pressions exercées sur l’armée par l’occupation de l’Irak ont amené certaines sections de l’élite dirigeante à appeler à un retour de la conscription dans le but de fournir des troupes fraîches à la machine de guerre américaine. La fièvre guerrière de l’impérialisme prendra un caractère de plus en plus dévastateur pour les travailleurs et les jeunes dans tous les pays impérialistes.

18. Le monde a été témoin d’un développement extraordinaire de la technologie pendant que des milliards de personnes demeurent embourbées dans la pauvreté et dans la maladie. La population mondiale est menacée par des problèmes environnementaux comme le réchauffement de la planète. Même si les ressources existent pour faire face à ces problèmes, elles demeurent coincées dans les cadres d’un système social qui subordonne tout à la poursuite du profit et à la course folle d’une oligarchie corrompue pour l’accumulation de richesse personnelle.

19. La lutte contre la guerre ne peut être séparée d’une opposition aux intérêts sociaux et aux politiques qui la sous-tendent. Au centre de la lutte contre la guerre doit se trouver la lutte pour l’égalité sociale et l’établissement d’une société qui garantit à tous des emplois, des salaires décents, des logements, des soins de santé et une éducation de qualité.

La guerre et l’assaut sur les droits démocratiques

20. L’inégalité sociale et le militarisme sont ultimement incompatibles avec une forme démocratique de pouvoir. L’attaque lancée par la classe dirigeante américaine sur l’ensemble des droits démocratiques les plus fondamentaux est sa réponse à la résistance inévitable que va soulever sa politique sociale réactionnaire et militariste.

21. La soi-disant « guerre à la terreur » utilisée comme prétexte par l’élite dirigeante américaine, est une fraude monumentale. Cinq ans et demi après les attaques du 11 septembre, il n’y a pas eu d’enquête crédible sur ces événements ni sur la considérable preuve de la complicité du gouvernement américain.  

22. L’une des premières conséquences de la « guerre à la terreur » a été l’assaut sans précédent sur les droits démocratiques de base : l’adoption du Patriot Act, la vaste expansion de l’espionnage domestique, l’établissement du département de la Sécurité nationale, la mise en place de centres de détentions secrets par la CIA et la tristement célèbre prison de Guantanamo Bay. Le gouvernement américain s’est arrogé le droit d’arrêter n’importe qui, y compris des citoyens américains comme dans le cas de Jose Padilla, de détenir des gens indéfiniment sans porter d’accusation, et de les soumettre à la torture, le tout au nom de la « guerre à la terreur ». À la fin de 2006, le congrès a adopté, avec un appui bipartisan, une loi créant les commissions militaires, cautionnant l’utilisation de la preuve obtenue sous la torture, et refusant aux détenus de Guantanamo Bay leur droit à l’habeas corpus. 

23. Ces mesures vers un régime autoritaire aux États-Unis posent une menace grave à la population du monde entier. Elles seront utilisées contre quiconque conteste ou défie les intérêts de l’élite dirigeante américaine.

24. La guerre en Irak est elle-même une expression dévastatrice de l’échec de la démocratie américaine. Elle a été lancée sur la base de mensonges lancés à la face d’un mouvement populaire d’opposition tant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde. Dans les élections de mi-mandat de novembre 2006, le peuple américain a voté pour la fin de la guerre, mais, à la place, on lui a donné une escalade militaire. 

25. Les attaques contre les droits démocratiques sont un phénomène international. La « loi anti-terroriste » en Australie, la « Loi sur la sécurité dans l’aviation » en Allemagne, la « Loi sur le terrorisme » en Angleterre, la « Loi sur la prévention du terrorisme » au Sri Lanka, toutes ces mesures, et plusieurs autres dans les pays à travers le monde, ont été adoptées pour restreindre les droits démocratiques de la population.

26. Les droits de base de la population sont vus par les élites dirigeantes de ces différents pays comme des obstacles à la poursuite de leur politique impopulaire. L’opposition aux attaques sur les droits démocratiques doit être basée sur une opposition au système capitaliste. La défense de ces droits doit être accompagnée d’une expansion de la démocratie, pour y inclure le contrôle démocratique de la vie économique et sociale, ce qui veut dire l’établissement du socialisme international.

Internationalisme

27. Il existe une force qui peut s’opposer à ces politiques et mettre un terme à la guerre : la classe ouvrière internationale, la très grande majorité de la population mondiale. La classe ouvrière est la seule partie de la population dont les intérêts sociaux soient irréconciliablement opposés aux intérêts sociaux qui sous-tendent l’impérialisme. Elle est aussi la seule classe véritablement internationale, dont les intérêts sociaux transcendent les limites du système capitaliste basé sur la compétition entre Etats-nations.

28. L’impérialisme américain n’est pas le seul coupable de la montée du militarisme. Les élites dirigeantes de divers pays ont tenté de poursuivre leurs propres intérêts par la force militaire. Toutes les grandes puissances capitalistes ont soit appuyé ou facilité l’invasion de l’Irak. Dans la mesure où une opposition aux politiques américaines s’est faite entendre parmi certaines d’entre elles, c’est pour défendre leurs propres intérêts, y compris au Moyen-Orient.

29. Dans des pays économiquement moins développés tels que l’Iran, la Chine et l’Inde, les élites dirigeantes ont leurs propres intérêts et ambitions qui sont totalement contraires aux intérêts de la classe ouvrière et qui n’ont rien à voir avec une opposition de principe à l’impérialisme. S’opposer aux guerres menées contre ces pays n’implique en rien un appui pour leurs gouvernements ou pour les intérêts capitalistes que ces gouvernements représentent. L’impérialisme ne sera pas défait par l’acquisition d’armes nucléaires ou autres par ces pays, mais par la mobilisation de la classe ouvrière internationale sur la base d’un programme socialiste.

30. Le conflit de plus en plus intense entre la mondialisation de l’économie et le système capitaliste d’Etats-nations est à la base des problèmes auxquels font face les travailleurs internationalement. La compétition entre les Etats et les coteries capitalistes intensifie l’assaut sur les conditions de vie des travailleurs et la ruée vers le contrôle des ressources naturelles. S’ils ne sont pas stoppés par la classe ouvrière, ces antagonismes mèneront éventuellement à un conflit mondial catastrophique.

31. Les tentatives de confiner les forces productives mondiales au système désuet des Etats-nations sont réactionnaires et utopiques. Il faut opposer à la stratégie mondiale de l’impérialisme la stratégie mondiale de la classe ouvrière et une opposition au nationalisme sous toutes ses formes.

L’indépendance politique de la classe ouvrière et la lutte pour le socialisme

32. En luttant pour ce programme, les travailleurs et les jeunes à travers le monde doivent se baser sur la lutte pour l’indépendance politique de la classe ouvrière, en opposition aux partis et tendances qui tentent d’orienter, d’une manière ou d’une autre, l’opposition populaire dans les voies inoffensives de l’establishment politique.

33. Cela signifie rompre complètement avec le Parti démocrate et tous ceux qui essaient de faire pression sur les démocrates. Que ce soit pour les préparatifs de l’invasion, ou la plus récente intensification de la guerre, le Parti démocrate aux Etats-Unis a joué le rôle de complice de l’administration Bush. Le Parti démocrate est un parti bourgeois impérialiste qui a à maintes reprises entraîné les Etats-Unis dans la guerre, y compris la Première Guerre mondiale, la Deuxième Guerre mondiale, la guerre de Corée et la guerre du Viêt-Nam. Aujourd’hui, toutes les sections de la direction du parti — des réactionnaires avoués au groupe mal nommé « Hors de l’Irak » — sont responsables de la poursuite de la guerre. La principale préoccupation du Parti démocrate est de calibrer suffisamment ses positions publiques pour étouffer la protestation sociale et bloquer le développement d’un mouvement qui sortirait du système bipartite.

34. Les travailleurs doivent rejeter l’attitude absurde et hypocrite des démocrates au Congrès, le spectacle de résolutions non contraignantes et d’échéanciers fixés à un futur lointain, le vote de résolutions supposément « anti-guerre » qui accordent des milliards de dollars à l’intensification de la guerre, et les larmes de crocodile versées sur le sort des soldats américains, envoyés à leur mort en partie à cause des démocrates. Les démocrates veulent une politique « anti-guerre » qui permet à l’occupation de se poursuivre, tout en développant l’armée pour de futures guerres et interventions. Dans la mesure où des divergences existent entre les démocrates et les républicains, ou à l’intérieur de ces deux partis, ces divergences sont de nature tactique, à savoir comment défendre le mieux possible les intérêts de l’impérialisme américain.

35. Dans chaque pays, les travailleurs font face à des questions politiques semblables. Le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique au Canada, le Parti travailliste en Grande-Bretagne, le Parti travailliste australien, les partis socialistes en France et en Espagne, et le Parti social-démocrate en Allemagne : toutes ces organisations dites « de gauche » ont soit facilité l’implémentation de politiques de droite et militaristes ou les ont implémentées elles-mêmes. D’aucune façon n’expriment-elles politiquement les intérêts de la grande majorité de la population.

36. Un mouvement contre la guerre doit aussi s’opposer aux tendances qui soutiennent l’establishment politique dans divers pays à travers le monde, que ce soit le Parti vert, les organisations qui ont mené les principales manifestations anti-guerre, les soi-disant tendances socialistes ou communistes telles que la Ligue communiste révolutionnaire en France et Refondation communiste en Italie. Ces tendances empêchent la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière en détournant l’opposition derrière des gouvernements bourgeois ou en défendant les supposées qualités révolutionnaires de nationalistes bourgeois comme Hugo Chavez du Venezuela. Il faut s’opposer à tous ceux qui appellent à une fausse « unité », basée sur des pressions sur la classe dirigeante et ses représentants.

37. Sur les campus et les écoles à travers le monde, la lutte pour le socialisme doit être basée sur l’opposition aux tendances idéologiques et politiques qui dominent les campus, y compris les perspectives banqueroutes du postmodernisme et de la politique de l’identité. Les étudiants doivent tirer les leçons de l’histoire, qui démontrent la futilité des politiques de protestation qui cherchent à faire pression sur l’establishment politique. La lutte pour un mouvement socialiste parmi la jeunesse étudiante doit débuter en reconnaissant que les problèmes auxquels font face les étudiants — dont la menace de la guerre et de la conscription militaire, l’augmentation des frais d’étude, l’explosion de la dette étudiante, le manque d’emplois de qualité — ne peuvent être dissociés de la crise du capitalisme mondial. Aujourd’hui, une proportion de plus en plus grande de travailleurs vont à l’école ou à l’université, et une proportion de plus en plus grande des étudiants travaillent. Un mouvement étudiant doit lutter pour un mouvement politique socialiste de la classe ouvrière en entier.

38. La lutte pour l’indépendance politique de la classe ouvrière nécessite une assimilation consciente de l’histoire de socialisme révolutionnaire international — Marx et Engels, la Révolution russe, et la lutte du mouvement trotskyste contre le stalinisme et le révisionnisme — représentée aujourd’hui par le Comité international de la Quatrième Internationale.

39. Cette conférence fait appel à tous les travailleurs et les jeunes à travers le monde afin qu’ils participent à la construction du Parti de l’égalité socialiste et du CIQI, ainsi que de son organisation étudiante, l’Internationale étudiante pour l’égalité socialiste, pour mener la lutte contre la guerre et le système capitaliste.

(Résolution originale parue en anglais le 4 avril 2007)


Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés