Ce tract a été distribué aux participants d'un rassemblement organisé le
2 octobre à Washington DC par l'AFL-CIO et des sections du Parti démocrate,
sous la bannière : « Une nation travaillant ensemble : des emplois, la
justice et l'éducation pour tous ».
Les travailleurs et les jeunes qui prennent part à la manifestation
d'aujourd'hui veulent lutter pour des emplois, la paix et la justice
sociale, mais les organisations à la tête de ce mouvement de protestation
n'offrent aucune voie de l'avant. L'AFL-CIO, la National Association for the
Advancement of Colored People (NAACP, organisation de défense des Noirs) et
les groupes qui les soutiennent se consacrent à la défense du système de
profit, du Parti démocrate et de la Maison-Blanche d'Obama.
Presque deux ans après l'élection présidentielle, l'administration Obama
a prouvé sa position de classe. C'est un gouvernement de l'aristocratie
financière, par l'aristocratie financière et pour l'aristocratie financière,
qui a plongé le monde dans la plus profonde crise économique depuis la
Grande Dépression.
Obama a offert des billions aux banques, tout en s'opposant à toutes
mesures significatives pour créer des emplois ou réduire l'accroissement de
la pauvreté, la multiplication des saisies immobilières, la faim et les
coupes dans le système de l’éducation et dans les services sociaux. Il a
intensifié la guerre en Afghanistan et poursuit la guerre en Irak. Il a
intensifié la guerre contre les droits démocratiques au pays et cela
comprend les rafles dignes d'un État policier perpétrées la semaine dernière
contre des activistes anti-guerres à Chicago et Minneapolis. Plus de gens
sont mis sous écoute, espionnés et persécutés aujourd'hui que sous George W.
Bush.
Ceux qui vous diront, de la tribune, que vous devez faire tout ce qui est
possible pour élire les démocrates le 2 novembre trahissent vos intérêts,
consciemment et délibérément. Ils entretiennent le plus gros mensonge en
politique américaine, soit celui qui affirme que le système des deux partis
offre un véritable choix aux ouvriers. Pas moins que les républicains, les
démocrates sont un parti de Wall Street.
Ce n’est pas seulement le système des deux partis qui est une impasse.
Les organisations qui prétendent représenter les travailleurs et les
minorités — l’AFL-CIO, le NAACP, etc. — ne sont rien d’autre que les
instruments de la classe dirigeante.
Le président de l’AFL-CIO, Richard Trumka, et Bob King, le président des
UAW ne sont pas des « dirigeants ouvriers ». Ils sont des représentants
éprouvés des patrons du charbon, des patrons de l’automobile, et de la
grande entreprise dans son ensemble. Ils défendent le système de profit,
dans lequel les dirigeants syndicaux possèdent un énorme intérêt financier
personnel.
Les travailleurs et les jeunes qui cherchent une alternative à la guerre,
à la crise économique et à la répression politique doivent mener une
rébellion contre ces organisations qui prétendent parler au nom de la classe
ouvrière alors qu’au même moment elles cherchent à l’étrangler.
Partout au monde, les travailleurs et jeunes insurgés luttent pour sortir
de la camisole de force que représentent ces organisations dépassées et
discréditées :
• Plus d’un million de travailleurs de la fonction publique en Afrique du
Sud ont hué les dirigeants syndicaux lors de réunions de masse, rejetant un
contrat de braderie.
• Des millions de travailleurs français ont marché le 7 septembre contre
les plans du gouvernement de droite, bénéficiant du soutien des syndicats,
qui visaient à augmenter l’âge de la retraite.
• Dix millions de travailleurs espagnols ont fait une grève générale
contre des coupes similaires implantées par le gouvernement du parti
socialiste, appuyé par les syndicats.
• Des grèves de masse et des manifestations contre des mesures
d’austérité ont éclaté en Grèce, en Roumanie, au Portugal et dans plusieurs
autres pays européens, dans plusieurs cas sous la forme de grèves spontanées
et d’actions non officielles.
• Des travailleurs chinois de l’automobile ont défié les syndicats
staliniens officiels et la répression par la police d’Etat et sont sortis en
grève dans des usines fournissant Honda et d’autres fabricants
d’automobiles.
• Des travailleurs indiens de l’automobile ont fait la grève malgré la
violence exercée contre eux par la police et les syndicats des compagnies.
Les Etats-Unis ne sont pas une exception à cette tendance mondiale. Les
travailleurs de l’usine GM d’Indianapolis se sont rebellés après que l’UAW
ait ignoré le vote des membres contre la réouverture du contrat et ait
accepté de couper les salaires de moitié. Ils ont ensuite expulsé les
responsables de l’UAW d’une réunion et ont, par la suite, fait un vote sur
la convention collective qu’ils ont filmé pour prévenir une fraude de la
part de l’UAW. Ils ont rejeté l’accord par une marge de 5 contre 1.
Le mois dernier, les travailleurs de l’usine ont formé un comité de la
base pour organiser une lutte indépendamment de l’UAW, faisant appel au
soutien de leur collègue chez GM et aux autres travailleurs, ainsi que les
travailleurs de partout dans le monde. Ces travailleurs comprennent que Bob
King et l’UAW sont leurs ennemis, pas leurs défenseurs.
Le Parti de l’égalité socialiste accueille et encourage cet esprit
grandissant de révolte provenant de la classe ouvrière contre toutes les
organisations et les groupes politiques qui défendent le système de profit.
Il est impossible pour les travailleurs de défendre leurs emplois et leur
niveau de vie et de s’opposer à la guerre impérialiste et aux attaques
contre les droits démocratiques sans lancer une offensive contre
l’aristocratie financière qui domine notre société.
Nous appelons à la formation de comités d’action, organes de la classe
ouvrière véritablement démocratiques et indépendants des syndicats et des
deux partis de la grande entreprise, dans les usines et les autres lieux de
travail, dans les lycées et les universités et dans les quartiers ouvriers.
Leur but sera de s’opposer aux licenciements et aux mises à pied, aux
saisies immobilières, aux coupures de services publics, aux fermetures
d’écoles, aux coupes dans les services sociaux et à tous les autres crimes
sociaux contre le peuple de l’élite capitaliste. Ces comités seront le fer
de lance de la lutte pour unir toutes les sections des travailleurs et des
jeunes, qu’ils soient nés au pays ou à l’étranger, travaillants ou chômeurs,
noirs ou blancs, dans une lutte commune.
Plus que tout, les travailleurs ont besoin d’une nouvelle perspective
politique. Le programme du Parti de l’égalité socialiste appellent les
travailleurs à entreprendre la lutte pour leurs droits sociaux
fondamentaux : le droit à un emploi et à un revenu viable, à un logement
décent, à des soins de santé, à l’éducation, aux services publics, à une
retraite confortable, a un environnement sain et sécuritaire et à l’accès à
la culture.
Ces droits sont les conditions minimales d’une vie décente dans la
société moderne, mais ils sont incompatibles avec un système dans lequel une
infime minorité, moins d’un pour cent de la population, monopolise la
richesse et contrôle le gouvernement et les deux partis politiques.
Nous avons confiance que la classe ouvrière américaine luttera pour ces
droits. Nous appellons tous les travailleurs et les jeunes à rejeter le
système capitaliste et la domination des grandes banques et des grandes
entreprises. Mettons fin à la domination de la nouvelle aristocratie qui
accroit sa richesse sur le dos du peuple!
Lisez le World Socialist Web Site, la voix socialiste de la classe
ouvrière internationale, étudiez notre programme et joignez-vous au Parti de
l’égalité socialiste et à son organisation jeunesse, l’Internationale
étudiante pour l’égalité sociale.