Les jeunes ont droit à un emploi!

Par Déclaration de l’Internationale étudiante pour l’Egalité sociale
8 juin 2011

Cet été, alors que les vacances scolaires débutent et que des millions d’étudiants obtiennent leurs diplômes des lycées et des universités, les jeunes gens partout aux Etats-Unis sont confrontés à un problème fondamental : le manque d’emploi.

Le taux de chômage des jeunes est désastreux : 18,4 pour cent. Des centaines de jeunes gens postulent à n’importe quel emploi disponible. Des diplômés des universités envoient en vain tous les jours des candidatures d’embauche pour finir dans des emplois à bas salaire dans la restauration rapide et dans des magasins, et encore quand ils trouvent un travail.

Entre-temps, des établissements scolaires ferment et l’accès devient limité dans les universités. Tous les jours, davantage de jeunes sont privés de l'occasion de bénéficier d’une éducation décente. Des centaines de milliers d’enseignants et de personnel éducatif sont licenciés – avec des centaines de milliers d’autres à venir – ce qui rend les classes plus nombreuses et force les lycéens et étudiants à quitter l’enseignement.

Tout ceci a lieu dans des conditions devenant de plus en plus désespérées pour les familles de la classe ouvrière, confrontées au chômage, aux saisies immobilières et à la pauvreté.

On est en train de priver toute une génération de la possibilité d'imprimer sa marque sur le monde. Au lieu de travailler, de faire des études et de créer, les jeunes se morfondent dans l’oisiveté et les corvées. Ceux qui ont eu la chance de terminer leurs études universitaires et de trouver un travail doivent tenir compte du fait qu’ils ne rembourseront jamais leurs prêts étudiants, qu'ils auront des dettes pour tout le restant de leur vie – ils seront les serviteurs à contrat des banques.

Entre-temps, des entreprises américaines disposent de plus d’argent que jamais. Mais, après deux années de profit record, elles refusent encore d’embaucher. Au lieu de cela, elles thésaurisent des milliers de milliards de dollars en liquide ou elles utilisent l’argent pour spéculer en faisant augmenter les prix des denrées alimentaires et du pétrole.

Il y a trois ans, des millions de jeunes avaient soutenu Barack Obama et voté pour lui. Depuis son élection, toutefois, Obama a fait tout ce qui était en son pouvoir pour détruire l’avenir des jeunes. Son gouvernement a octroyé des milliers de milliards aux banques mais, ses prêts aux entreprises automobiles étaient liés à une condition : que les travailleurs acceptent des salaires faisant vivre les nouveaux salariés et les jeunes travailleurs dans la pauvreté. L'objectif était de pousser vers le bas les salaires de l’ensemble des travailleurs.

Le gouvernement Obama a poursuivi une politique délibérée de chômage élevé. Actuellement, le gouvernement collabore avec les Républicains pour réduire les dépenses sociales de plusieurs milliers de milliards à un moment où des millions de personnes sont sans emploi, sachant très bien que ceci va aggraver encore plus la situation de l’emploi.

Le gouvernement fédéral ne bronche pas lorsque des Etats, à la fois sous les Démocrates et sous les Républicains, équilibrent les budgets en supprimant des milliards dans les dépenses de l’éducation et de la santé. Toutes les ressources disponibles aux jeunes de la génération précédente sont en train d'être supprimées. Les bibliothèques sont fermées, tout comme les centres de loisirs, les piscines et les programmes d’été.

Pour justifier ces mesures, les politiciens – tant démocrates que républicains – affirment que le gouvernement n’a pas d’argent. C’est parce que l’argent qui aurait dû servir à payer les écoles, les universités, et les programmes sociaux a été gaspillé pour sauver les banques, pour mener une série interminable de guerres, et par des décennies d’exemption d’impôts pour les riches. L’argent pour l’éducation, la formation et l’emploi des jeunes existe, mais il est immobilisé dans les poches de la classe dirigeante.

Pourquoi devrait-on vivre dans une telle société ? Pourquoi licencier des enseignants en pleine récession ? Pourquoi fermer des bibliothèques quand des millions de personnes sont au chômage ? Tout ceci se produit parce que les riches disposent du contrôle dictatorial de la société. Une infime poignée de spéculateurs de Wall Street et de PDG prend les décisions politiques majeures. Ces gens mènent une guerre totale contre la classe ouvrière et les futurs jeunes travailleurs en sont les victimes.

Cette situation est la conséquence du système capitaliste dans lequel les ultra-riches contrôlent les usines, les bureaux et les magasins, en faisant ce que bon leur semble : s’ils décident de ne pas recruter de travailleurs en plein chômage de masse, le système capitaliste dit qu’ils ont pertinemment le droit de le faire.

L’Internationale étudiante pour l’Egalité sociale (IEES) affirme que chaque jeune a droit à un avenir, à l’éducation et à un emploi intéressant et bien payé. Ces droits, tout comme tous les droits de la classe ouvrière, ne sont pas compatibles avec le système capitaliste.

L’IEES appelle à une transformation radicale de la société pour satisfaire ces besoins sociaux et non les profits privés. L’immense richesse qui a été amassée par des multi millionnaires – essentiellement par l’escroquerie et le parasitisme – doit leur être retirée et être transférée à la population pour être mise au service de l’intérêt de la société. Les grands groupes et les banques doivent être gérés et contrôlés démocratiquement, avec l’objectif explicite d’employer des jeunes et de pourvoir aux besoins de l’humanité.

Une société socialiste créerait un programme de travaux publics à une échelle jamais vue. Elle construirait des centaines d’écoles partout dans le pays, elle formerait et recruterait des milliers de nouveaux enseignants. Elle construirait des établissements de santé et des bibliothèques et elle reconstruirait le système de transport délabré du pays. Elle veillerait à ce que tout le monde ait un emploi, que tout le monde ait accès aux soins de santé et que tout le monde puisse jouir d’une éducation.

Il est possible de créer une telle société mais il faut lutter pour cela. Aux Etats-Unis, les jeunes devraient prendre modèle sur les luttes en Egypte, en Grèce et en Espagne. Dans ces pays, les travailleurs sont descendus dans la rue pour lutter contre une vie de pauvreté et d’austérité. Ils ont prouvé que dans chaque pays les travailleurs et les jeunes sont confrontés à des problèmes communs et à un ennemi commun : le capitalisme. Cependant, ces luttes n’ont jusque-là pas réussi à stopper la poussée de la classe dirigeante parce qu’elles n’ont pas encore pris une forme politique indépendante en opposition aux partis pro capitaliste et aux syndicats qui soutiennent ces derniers.

La classe ouvrière a besoin de son propre parti politique! Ce parti ne doit pas chercher à faire pression sur les Démocrates et sur les Républicains, représentants vendus du patronat, mais il doit lutter lui-même pour le pouvoir afin de briser la dictature des banques et de mettre en place un programme socialiste.

La jeune génération est confrontée à un choix: soit elle endure une vie entière de pauvreté et de chômage soit elle s'engage dans une lutte pour changer la société. L’IEES, organisation des jeunes et des étudiants du Parti de l’Egalité socialiste (Socialist Equality Party), construit une direction et organise une lutte. Nous appelons tous les jeunes à adhérer à l’IEES (join the ISSE), à étudier son programme et son histoire et à s'engager dans la lutte pour le socialisme.

(Article original paru le 6 juin 2011)