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WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

Pour la défense des travailleurs sri lankais de la zone de libre échange

Par Socialist Equality Party
7 juin 2011

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Le Parti de l’Egalité socialiste (SEP) condamne la répression policière sauvage lancée par le gouvernement contre des travailleurs qui protestaient lundi dans la zone de libre échange (FTZ) de Katunayake. La police a attaqué les travailleurs au moyen de gaz lacrymogène, de canons à eau, de matraques et en tirant à balles réelles.

Le (SEP) appelle la classe ouvrière de tout le pays à venir à la défense de ces travailleurs qui ont fait preuve d’un grand courage en luttant pour la défense de leurs conditions de travail. Cette attaque est un avertissement montrant que le président Mahinda Rajapakse ne tolérera aucune revendication des travailleurs pour la défense de leur salaire et de leurs droits fondamentaux.

Depuis le 23 mai une série de protestations a eu lieu contre le projet de réforme des retraites du gouvernement qui minera sérieusement les allocations perçues notamment par les travailleurs de la FTZ. Lundi, l’ensemble des 40.000 travailleurs de la FTZ de Katunayake ont débrayé après une violente attaque lancée par la police contre les travailleurs qui protestaient. Des centaines de travailleurs ont été blessés ou arrêtés lors des affrontements avec 2.000 policiers, dont faisaient partie les tristement célèbres équipes spéciales STF et des centaines de soldats. (Voir : « La police sri lankaise tire sur des travailleurs manifestant dans la zone de libre échange »)

Visiblement choqué par la résistance déterminée des travailleurs, le président Mahinda Rajapakse a tenu une réunion d’urgence du Parti sri lankais de la liberté qui est au pouvoir. Il a annoncé que le projet de loi sur la retraite serait suspendu afin de permettre un débat et d’arriver à un accord avec les syndicats et les partis politiques de l’opposition.

Le SEP met en garde que ce tournant vers les syndicats et les partis d’opposition est la préparation d’une trahison des travailleurs de la FTZ. Le gouvernement est soumis à une énorme pression de la part du Fonds monétaire international (FMI) pour appliquer le projet de retraite comme partie intégrante d’un ensemble de mesures d’austérité. Il craint que les protestations dans la FTZ n’encouragent d’autres sections de travailleurs à entrer en action.

Le président Mahinda Rajapakse a déjà annoncé l’ouverture d’une enquête sur les affrontements de lundi, et prévenu que des « mesures rigoureuses » seraient prises contre les responsables. Ceci ne sera rien d’autre qu’une chasse aux sorcières contre des travailleurs combatifs.

Aucune confiance ne doit être accordée aux syndicats et aux partis d’opposition qui ne s’opposent pas aux « réformes » libérales du FMI et qui ne mènent aucune campagne contre le nouveau projet de retraite.

Le syndicat Free Trade Zone and General Services Trade Union (FTZGSTU) avait à l’origine appelé à manifester le 23 mai puis a annulé l’appel. Lorsque les travailleurs ont tout de même débrayé, le dirigeant du syndicat, Anton Marcus, a exprimé ses regrets de voir que la production était affectée. Il a dit aux travailleurs de la FTZ de Biyagama de ne pas cesser le travail en soutien à ceux de Katunayake.

Le syndicat Inter-company Employees Union (ICEU), qui est affilié au parti Janatha Vimukthi Peramuna (JVP), se positionne à présent faussement comme meneur des protestations afin de pouvoir mieux trahir le mouvement.

Les travailleurs doivent se rappeler que l’ICEU avait fait campagne l’année dernière pour une augmentation de salaire de 5.000 roupies (45,50 US dollars) – et ce autour de la période de l’élection présidentielle. Après l’élection, le JVP et l’ICEU ont laissé tomber la revendication pour demander à Rajapakse de tenir son engagement pour une augmentation de 2.500 roupies. Lorsque le gouvernement a failli à son engagement, les syndicats, y compris l’ICEU, n’ont rien fait.

Mardi, lors d’une conférence de presse hâtivement organisée, le député parlementaire JVP, Anura Kumara Dissanayake, a déclaré que la suspension de la retraite était « une victoire » pour les travailleurs et a réclamé le retrait de la loi. De telles déclarations ne servent qu’à susciter de faux espoirs.

Le JPV et le parti d’opposition United National Party (UNP) savent pertinemment que le gouvernement n’est pas plus en mesure de faire marche arrière que ses homologues en Grèce, en Irlande et en Espagne qui appliquent des mesures d’austérité identiques en dépit des protestations de masse.

Malgré toute la vantardise de Rajapakse au sujet d’une reprise économique, son gouvernement est lourdement endetté et force les travailleurs à payer l’addition. Les salaires ont été gelés alors même que les prix montent en flèche. Les dépenses publiques pour l’éducation, la santé et les prestations sociales ont été drastiquement réduites et la privatisation s'étend.

En échange de changements cosmétiques apportés à la loi sur la retraite, le JVP et l’UNP offrent à présent leurs services au gouvernement pour réprimer l’opposition au projet. C’est le but des pourparlers proposés.

Les travailleurs doivent rejeter les prises de position creuses des syndicats et des partis d’opposition pour se tourner vers d’autres sections de la classe ouvrière qui sont confrontées à des attaques similaires.

Les travailleurs de la FTZ se trouvent dans la même situation que les travailleurs des plantations où les syndicats sont de connivence avec les employeurs et le gouvernement pour maintenir les salaires au niveau du seuil de pauvreté. Les enseignants d'université sont la cible d’attaques pour avoir revendiqué des salaires décents. Des dizaines de milliers d’habitants des bidonvilles à Colombo sont menacés d’expulsion forcée pour faire place à des promoteurs industriels.

Rajapakse avait insisté pour que les travailleurs fassent des sacrifices pour la guerre communautaire que son gouvernement mène contre les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE). Il exige à présent que la classe ouvrière accepte une plus grande part du fardeau afin d’augmenter les profits des entreprises et de « reconstruire le pays. » Pour l’application de son programme contre la population laborieuse, il compte sur les mêmes méthodes d’Etat policier que celles qui furent utilisées contre les civils tamouls.

Dans le même temps, le gouvernement encourage le chauvinisme anti-tamoul au moyen de son éternelle campagne « pour la victoire » pour diviser et affaiblir la classe ouvrière. Ce n’est qu’en s’unissant que les travailleurs – cingalais, tamouls et musulmans – peuvent défendre leurs intérêts de classe communs et leurs droits fondamentaux.

La classe ouvrière dans son ensemble est confrontée à une lutte politique contre le gouvernement Rajapakse qui est un agent de l’élite patronale et du capital financier international. Le premier pas dans cette direction est de rompre complètement avec tous les partis d’opposition et les syndicats qui n’ont aucune différence fondamentale avec le gouvernement.

Les travailleurs de la FTZ ont besoin d'avoir leurs propres organisations indépendantes – des comités d’action dirigés par leurs propres représentants élus – et de se tourner vers d’autres sections de travailleurs. Celles-ci comprennent les travailleurs des FTZ au Bangladesh, au Cambodge et dans d’autres pays qui ont été confrontés à la violence policière pour avoir fait grève pour des salaires décents. Les entreprises mondiales montent les travailleurs d’un pays contre ceux des autres pays dans le but de tirer vers le bas les salaires et les conditions de travail de tous.

Les travailleurs du monde entier doivent prendre la défense de leurs frères et sœurs de classe de la FTZ de Katunayake et exiger la libération immédiate et inconditionnelle de ceux qui ont été interpellés. Une lutte commune doit être organisée contre le projet de retraite et d’autres mesures d’austérité. Le SEP s’engage à appuyer pleinement la lutte des travailleurs de la FTZ.

Ce qui est nécessaire avant tout, c’est une perspective et un programme politiques clairs. Un salaire décent et un véritable projet de retraite sont des droits fondamentaux pour tous les travailleurs. Mais, sous le capitalisme, les besoins les plus élémentaires des travailleurs sont subordonnés aux intérêts de profit de la minorité de gens riches.

Les travailleurs ne peuvent défendre et améliorer leurs conditions de vie qu’en réorganisant l’économie sur la base d’une politique socialiste. Ceci requiert la lutte pour un gouvernement ouvrier et paysan comme partie intégrante de la lutte pour le socialisme internationalement. Le SEP invite instamment les travailleurs à étudier son programme, à adhérer et transformer le parti en un parti de masse indispensable à la lutte pour le socialisme.

(Article original paru le 1er juin 2011)

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