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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

La liquidation d'« Occupy Wall Street »

Par Joseph Kishore
19 novembre 2011

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Le Parti de l'égalité socialiste condamne l'interdiction par la force d'occuper le parc Zuccotti à Manhattan décrétée tôt mardi par le maire multimilliardaire de New York, Michael Bloomberg.

La rafle policière est une violation flagrante des droits démocratiques fondamentaux, y compris la liberté d'expression et d'assemblée. Les raisons invoquées par Bloomberg pour justifier l'évacuation des manifestants, et qui ont été reprises par les médias et l'ensemble de l'establishment politique, ne sont que de faux prétextes.

La classe dirigeante américaine démontre une fois de plus qu'elle ne tolérera aucune opposition à ses intérêts. L'attaque sur les manifestants du mouvement Occupy montre clairement que la défense des droits démocratiques est incompatible avec l'énorme niveau d'inégalité sociale qui a déclenché le mouvement lui-même.

L'action policière de style militaire à New York, impliquant des milliers de policiers, a été soigneusement coordonnée avec des opérations similaires à travers le pays. Les maires de villes américaines importantes, tant démocrates que républicains, ont tenu des rencontres et des conférences téléphoniques afin de trouver la meilleure façon d'étouffer les protestations.

Au cours de la semaine dernière seulement, des rafles policières ont été menées à Portland en Oregon; à Oakland et Berkeley en Californie; à Denver au Colorado; à St-Louis au Missouri et dans de nombreuses autres villes. Dans les coulisses, des administrations municipales ont été conseillées par le FBI et le département de Sécurité intérieure d'Obama.

Les rafles ont impliqué une mobilisation écrasante de policiers, portant l'équipement antiémeute, utilisant des gaz lacrymogènes et des matraques, ou pire, contre des manifestants non armés. Depuis que le mouvement a débuté à Manhattan il y a deux moi aujourd'hui, près de 4000 personnes ont été arrêtées. Plusieurs de celles arrêtées mardi matin sont encore détenues et n'ont pas encore été accusées.

Par ses propres actions, la classe dirigeante montre à des millions de personnes que l'État n'est pas un arbitre neutre. C'est leur État, composé de leurs représentants politiques. Les intérêts et les besoins de la majorité de la population n'ont absolument pas d'impact sur le cours des politiques gouvernementales.

Ces conditions ne sont pas uniques aux États-Unis. La tentative de liquider Occupy Wall Street est survenue la même semaine que l'Europe a remplacé deux gouvernements afin de tenter d'aller plus rapidement de l'avant avec les sévères mesures d'austérité qui vont à l'encontre d'une opposition populaire largement répandue. Mario Monti, un ancien dirigeant chez Goldman Sachs, a été installé au pouvoir en Italie, alors qu'en Grèce, Lucas Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne, est maintenant au pouvoir.  Pendant ce temps, la classe dirigeante en Grande-Bretagne a utilisé de nouvelles méthodes d' « encadrement policier total » afin d'intimider et de réprimer les manifestations par les étudiants contre la hausse des frais de scolarité.

Aux États-Unis, l'opération a impliqué tous les niveaux de gouvernement et les deux partis politiques. La plupart des maires qui donnent l'ordre pour les assauts brutaux de la police sont des démocrates.

Quant à l'administration Obama, elle est restée pratiquement silencieuse. Mardi, au moment où Obama était en Asie, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a répondu à une question sur les assauts à New York en justifiants ces actions. « La liberté de s'assembler et la liberté d'expression », a-t-il déclaré, doivent être « balancées » avec « le besoin très important de maintenir la loi et l'ordre et les règles de santé et de sécurité, qui sont évidemment une source d'inquiétude dans ce cas. »

Les médias de masse, qui fonctionnent essentiellement comme un appendice du gouvernement, ont joué leur rôle. Alors que l'on trouvait des fulminations semi-fascistes dans le New York Post et d'autres publications de droite, la presse libérale justifiait la répression au moyen d'articles soigneusement plantés. Mercredi, le New York Times a publié un éditorial affirmant que les gestes de Bloomberg étaient motivés par des « craintes légitimes » et étaient « légalement justifiables ».

Les protestations du mouvement Occupy sont l'expression initiale de la colère ressentie par la population face au niveau extrêmement élevé de l'inégalité sociale. Trois ans après l'éclatement de la crise économique en 2008, et presque trois ans depuis l'arrivée au pouvoir de l'administration Obama, les conditions de vie de millions de gens  sont de plus en plus intolérables. L'aristocratie financière dicte les politiques, pille le pays et a même augmenté sa richesse. Elle exige maintenant des coupes dans les programmes sociaux.

Ces conditions sont largement détestées, et les manifestations Occupy ont gagné l'appui de larges sections de la classe ouvrière. En dépit des tentatives des médias et de l'establishment politique de corrompre l'opinion publique, le sentiment des masses est instinctivement anticapitaliste et hostile aux grandes banques et sociétés.

Toutefois, une lutte victorieuse contre ces conditions dépend de la mobilisation politique indépendante de la classe ouvrière. Aucune autre force sociale ne peut régler ses comptes avec le capitalisme américain et tous les maux qui lui sont associés : l'inégalité, la destruction des droits démocratiques et la guerre.

Les intérêts élémentaires de la classe ouvrière sont incompatibles avec le système capitaliste. Il ne s'agit pas de faire pression sur les forces qui sont au pouvoir, mais de mobiliser la classe ouvrière pour la prise du pouvoir politique et la réorganisation de la vie économique dans le but de satisfaire les besoins sociaux, et non le profit privé. Cela signifie une rupture avec le système capitaliste biparti et tous ceux qui s'efforcent de rediriger l'opposition vers un appui au Parti démocrate.

Cela nécessite la nationalisation des banques et des grandes sociétés sous le contrôle démocratique de la population. Wall Street ne doit pas seulement être occupé, mais exproprié, et les grandes fortunes accumulées par l'élite financière doivent être utilisées pour répondre aux pressants besoins sociaux aux États-Unis et internationalement.

La tâche fondamentale consiste à bâtir une nouvelle direction politique ayant pour but d'unifier toutes les luttes pour des emplois et des conditions de vie décentes, en défense des droits démocratiques et contre la guerre, sur la base d'un programme socialiste. Le Parti de l'égalité socialiste est le fer de lance  de cette lutte. Nous encourageons tous les travailleurs et les jeunes qui veulent faire avancer la lutte contre Wall Street à étudier notre programme et à joindre le PES dès aujourd'hui.

(Article original paru le 17 novembre 2011)

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