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WSWS : Nouvelles et analyses : Histoire et culture

Camp d’été 2005 du SEP (US) et du WSWS

Première conférence : La Révolution russe et les problèmes historiques non résolus du XXe siècle

Troisième partie

Par David North
1er septembre 2006

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Voici la troisième partie de la conférence intitulée « La Révolution russe et les problèmes historiques non résolus du XXe siècle » prononcée par le président du World Socialist Web Site, David North, à l'occasion du camp d'été du Parti de l'égalité socialiste (Etats-Unis) et du WSWS qui s'est déroulé du 14 au 20 août 2005, à Ann Arbor, au Michigan. Cette conférence comporte quatre parties. [Première partie ],[ Deuxième partie], [Quatrième partie]

Les conséquences idéologiques de 1989

Expliquant la capitulation politique face à la vague de réaction stalinienne et fasciste des années 30, Trotsky fit remarquer que la force ne faisait pas que conquérir, mais qu’elle persuadait aussi. Le soudain effondrement des régimes staliniens, qui fut une surprise totale pour tant des radicaux et d’intellectuels à tendance gauchiste, laissa ceux-ci désarmés théoriquement, politiquement et moralement devant les attaques du triomphalisme impérialiste et bourgeois qui suivit la chute du mur de Berlin. Les innombrables nuances de politiques de gauche petites-bourgeoises furent complètement déconcertées et démoralisées par la soudaine disparition des régimes bureaucratiques de l’Europe de l’Est. Les universitaires petits-bourgeois, politiquement commotionnés, annoncèrent que la mort des régimes bureaucratiques représentait l’échec du marxisme.

Il y avait, mise à part la lâcheté, un niveau considérable de malhonnêteté dans leurs affirmations que le marxisme avait été discrédité par la dissolution de l’URSS. Le professeur Bryan Turner écrivit, par exemple, que « l’autorité de la théorie marxiste a été sévèrement contestée, en particulier par l’échec du marxisme d’avoir anticipé le complet effondrement de l’Union soviétique et du communisme en Europe de l’Est. » [14] Une simple ignorance ne peut expliquer de telles déclarations. Les universitaires de gauche qui écrivirent ceci ainsi que d’autres déclarations semblables ne sont pas complètement ignorants de l’analyse trotskyste de la nature du régime stalinien déclarant que les politiques de la bureaucratie mèneraient en fin de compte à l’effondrement de l’Union soviétique.

Le Comité international peut fournir d’innombrables déclarations dans lesquelles il a prévu la trajectoire catastrophique du stalinisme. Antérieurement à la mort de l’URSS, les radicaux petits-bourgeois considéraient de tels avertissements comme rien de moins que de la folie sectaire. Après l’effondrement de l’Union soviétique, ils trouvèrent plus facile de blâmer le marxisme pour l’échec du « vrai socialisme existant » que d’entreprendre un examen critique de leur propre perspective politique. Déçus et en colère, ils percevaient maintenant leur engagement politique, intellectuel et émotionnel envers le socialisme comme un mauvais investissement qu’ils regrettaient profondément. Leur perspective fut résumée par l’historien Eric Hobsbawm, membre de longue date du Parti communiste anglais et apologiste du stalinisme durant des décennies. Il écrivit dans son autobiographie :

« Le communisme est maintenant mort : l’URSS ainsi que la plupart des Etats et sociétés bâties selon son modèle, enfants de la Révolution d’octobre qui nous a inspirés, se sont si complètement effondrés, laissant derrière un paysage de ruine matérielle et morale, qu’il doit être évident que l’échec faisait partie intégrante de l’entreprise dès le départ. » [15]

L’affirmation de Hobsbawm selon laquelle la Révolution d’octobre était une entreprise condamnée d’avance constitue une capitulation face aux arguments des droitistes opposants ouvertement le socialisme. Les idéologues de la réaction bourgeoise soutiennent que l’effondrement de l’URSS est une preuve irréfutable que le socialisme était une folle vision utopique.

Robert Conquest, dans son inquisitorial Le féroce 20e siècle : Réflexions sur les ravages des idéologies, condamne « l’idée archaïque que l’utopie puisse être réalisée sur Terre » et « l’offre d’une solution millénariste à tous les problèmes humains » [16]. L’historien américain d’origine polonaise Andrzej Walicki proclamait que « Le destin du communisme à travers le monde indique… que la vision elle-même était, par nature, irréalisable. Par conséquent, l’énergie formidable consacrée à sa mise en œuvre était condamnée à être perdue. » [17] L’historien américain récemment décédé, Martin Malia, a élaboré sur ce sujet dans son livre de 1994, La tragédie soviétique : histoire du socialisme en Russie, dans lequel il déclarait que « … l’échec du socialisme en entier ne découle pas du fait qu’il ait été essayé au départ au mauvais endroit, la Russie, mais de l’idée socialiste en soi. La cause de cet échec est que le socialisme en tant qu’absence totale de capitalisme est intrinsèquement impossible. » [18]

On peut trouver une explication de « l’impossibilité intrinsèque » du socialisme dans un ouvrage du doyen des historiens de la guerre froide antimarxistes aux Etats-Unis, Richard Pipes de l’université Harvard. Dans un livre intitulé Property and Freedom [Propriété et liberté], Pipes établit une profonde base zoologique à sa théorie de la propriété :

« Une des constantes de la nature humaine, imperméable à la manipulation législative et pédagogique, est l’instinct de possession… L’instinct de possession est commun à tout être vivant, universel parmi les animaux et les enfants ainsi que les adultes, à chaque niveau de civilisation, ce qui en fait un sujet impropre à la moralisation. Au niveau le plus élémentaire, c’est une expression de l’instinct de survie, mais au-delà, cela constitue un trait de base de la personnalité humaine, pour laquelle les réalisations et les acquisitions sont des moyens de s’accomplir. De plus, en ce sens que l’accomplissement de soi est l’essence de la liberté, la liberté ne peut s’épanouir quand la propriété et l’inégalité engendrée par celle-ci sont éliminées de force. » [19]

Ceci n’est pas l’endroit pour examiner la théorie de la propriété de Pipes avec l’attention qu’elle mérite. Permettez-moi de faire remarquer que les formes de propriété ainsi que leur conceptualisation sociale et légale ont évolué historiquement. L’identification exclusive de la propriété avec la possession personnelle date seulement du 17e siècle. À des périodes historiques précédentes, la propriété était généralement définie dans un sens beaucoup plus large et même collectif. Pipes emploie une définition de la propriété qui n’a commencé à être utilisée que lorsque les relations marchandes sont devenues prédominantes dans la vie économique. À ce moment, la propriété devint entendue principalement comme le droit d’un individu « à exclure les autres de l’utilisation ou de la jouissance d’un objet. » [20]

Cette forme de propriété, dont le rôle important date d’époque relativement récente chez les êtres humains, est, on peut affirmer sans trop s’avancer, plus ou moins inconnue dans le reste du monde animal ! De toute façon, pour ceux d’entre vous qui s’inquiètent de ce qu’il adviendra de vos I-pods, maisons, voitures et autres précieux items de propriété personnelle sous le socialisme, permettez-moi de vous assurer que la forme de propriété que le socialisme tente d’abolir est la propriété privée des moyens de production.

Le seul aspect positif des plus récents ouvrages du professeur Pipes, ceux écrits à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, est que le lien entre ses précédents volumes tendancieux sur l’histoire soviétique et son programme politique de droite est rendu totalement explicite. Pour Pipes, la Révolution d’octobre et la création de l’Union soviétique représentaient un assaut sur les prérogatives de possession et de propriété. C’était le point culminant d’une croisade massive et mondiale pour l’égalité sociale, le terrible fruit des idéaux des Lumières. Ce chapitre de l’histoire, par contre, est arrivé à sa fin.

 « Les droits de la possession, » proclame Pipes, « doivent être remis à leur juste place dans l’échelle des valeurs au lieu d’être sacrifiés à l’idéal inatteignable de l’égalité sociale et de la sécurité économique universelle. » Qu’est-ce que la restauration des droits de propriété exigée par Pipes entraîne? « Le concept en entier de l’État-providence tel qu’il a évolué dans la seconde moitié du 20e siècle est incompatible avec la liberté individuelle… Abolir l’aide publique avec ses divers et faux “droits’ et reconduire les responsabilités de l’aide sociale à la famille ou à la charité privée, qui était les principaux dispensateurs avant le 20e siècle, constituerait une avancée considérable dans la résolution de cette fâcheuse situation. » [21]

Pour les élites dirigeantes, la fin de l’Union soviétique est vue comme le début d’une restauration globale de l’ancien régime capitaliste, le rétablissement d’un ordre social dans lequel toutes contraintes sur les droits de propriété, l’exploitation du travail et l’accumulation de richesse personnelle sont abolies. Il ne s’agit nullement d’une coïncidence que durant pratiquement les 15 années qui ont suivi la dissolution de l’Union soviétique, il y eut une croissance stupéfiante de l’inégalité sociale et du niveau de concentration de richesse du pour cent le plus riche (et particulièrement des 0,1 pour cent supérieurs) de la population mondiale. L’assaut, à la grandeur de la planète, sur le marxisme et le socialisme est, essentiellement, la réflexion idéologique de ce processus social réactionnaire et historiquement rétrograde.

Mais ce processus ne se manifeste pas que dans les diatribes antimarxistes de l’extrême droite. La décomposition intellectuelle générale de la société bourgeoise s’exprime aussi dans la capitulation démoralisée des restants de la gauche petite-bourgeoise face à l’offensive idéologique de l’extrême droite. Les librairies du monde sont bien remplies de volumes produits par des ex-radicaux mélancoliques, proclamant à tout un chacun la ruine de leurs rêves et espoirs. Ils semblent tirer une sorte de satisfaction perverse à déclarer leur désespoir, leur découragement et leur impuissance à qui voudra bien l’entendre. Bien sûr, ils ne se tiennent pas responsables de leurs échecs. Non, ils furent les victimes du marxisme qui leur a promis une révolution socialiste et qui échoua en n’étant pas à la hauteur.

Leurs mémoires confessionnelles ne sont pas que pathétiques, elles sont aussi plutôt drôles. Tentant d’investir leurs catastrophes personnelles d’une sorte d’importance historique mondiale, ils finissent par se rendre ridicules. Par exemple, le professeur Ronald Aronson commence son livre After Marxism [Après le marxisme] avec les mots inoubliables suivants :

« Le marxisme est fini et nous sommes seuls. Jusqu’à récemment, pour tant d’individus de la gauche, être laissés à soi-même a été une affliction impensable, une perte totale de rapport, un état orphelin… En tant que dernière génération du marxisme, l’histoire nous a assigné le rôle peu enviable de l’enterrer. » [22]

Un thème commun à tant de ces croque-morts est que la dissolution de l’Union soviétique ne brisa pas que leur équilibre politique, mais aussi leur équilibre émotionnel. Peu importe leurs critiques politiques de la bureaucratie du Kremlin, ils n’ont jamais imaginé que ses politiques puissent conduire à la destruction de l’URSS : c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais accepté l’analyse de Trotsky selon laquelle le stalinisme était contre-révolutionnaire. Ainsi, Aronson confesse : « L’immobilité et la pesanteur de l’Union soviétique comptaient pour quelque chose de positif dans notre espace psychique collectif, nous permettant de garder espoir de l’émergence d’un socialisme victorieux. Elle fournissait une toile de fond sur laquelle des alternatives pouvaient être réfléchies et discutées, incluant, pour certaines, l’espoir que d’autres versions du marxisme demeuraient viables. Mais maintenant, ce n’est plus ainsi. Essayant tant bien que mal de sauver sa possibilité théorique de la mort du communisme, le grand projet d’ordre historique et mondial associé au nom de Karl Marx semble être terminé. Et, comme le savent les postmodernes, une vision du monde en entier s’est effondrée avec le marxisme. Pas seulement des marxistes et des socialistes, mais d’autres radicaux ainsi que ceux se considérant comme progressistes ou libéraux, ont perdu leur sens de direction. » [23]

Involontairement, Aronson révèle l’affreux petit secret de tant de politiques radicales d’après-guerre : la profondeur de leur dépendance à la bureaucratie stalinienne et, devrait-on ajouter, à d’autres bureaucraties réformistes syndicales. Cette dépendance possédait une base sociale concrète dans les relations politiques et de classes de l’époque de l’après Deuxième Guerre mondiale. En tentant de faire respecter les demandes politiques et sociales de leur propre milieu, des sections significatives de la petite bourgeoisie comptèrent sur les ressources contrôlées par les puissantes bureaucraties syndicales. En tant que partie de ces bureaucraties ou en alliance avec elles, les radicaux mécontents de la classe moyenne pouvaient menacer du poing la classe dirigeante et en tirer des concessions. L’effondrement du régime soviétique, suivi presque immédiatement de la désintégration des organisations syndicales réformistes à travers le monde, priva les radicaux du patronage bureaucratique sur lequel ils comptaient. Soudainement, ces malheureux Willy Loman des politiques radicales étaient laissés à eux-mêmes.

Il est plus au moins pris pour acquis parmi ces tendances que le rôle historique assigné à la classe ouvrière par le marxisme classique était une erreur fatale. Tout au plus, ils peuvent être prêts à accepter qu’il y eût jadis, quelque part en lieu sûr dans le passé, un temps où il put être justifié. Mais certainement pas maintenant. Aronson déclare qu’« Il y a en fait tout lieu de penser en soutient de l’argument que le projet marxien est terminé à cause de transformations structurelles dans le capitalisme et même dans la classe ouvrière elle-même. Le rôle central de la catégorie fondamentale du marxisme, le travail, a été remis en question par la propre évolution du capitalisme, tout comme la primauté de classe. » [24]

Ceci est écrit à une époque où l’exploitation de la classe ouvrière se réalise à l’échelle mondiale à un niveau que ni Marx ni Engels n’auraient pu imaginer. Le processus d’extraction de valeur ajoutée à la force de travail humaine a été largement intensifié par la révolution dans la technologie de l’information et de la communication. Malgré qu’il ne constitue pas une catégorie centrale dans l’ontologie du radicalisme petit-bourgeois, le travail continue à occuper un rôle décisif dans le mode de production capitaliste. L’impitoyable et de plus en plus brutale course à la réduction des salaires, aux coupures et à l’élimination des avantages sociaux, et à la rationalisation de la production se réalise avec une férocité sans précédent dans l’histoire.

 « Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut rien voir. » S’il n’existe aucune véritable force sociale capable de mener une lutte révolutionnaire contre le capitalisme, comment pourrait-on même conceptualiser une alternative à l’ordre existant ? Ce dilemme est à la base d’une autre forme de pessimisme politique contemporain : le néo-utopisme. Tentant de faire revivre les périodes prémarxiennes et utopistes de la pensée socialiste, les néo-utopistes regrettent et dénoncent les efforts de Marx et Engels d’avoir positionné le socialisme sur une base scientifique.

Pour les néo-utopistes, le marxisme classique incorpora trop de cette préoccupation du 19e siècle pour la découverte des forces objectives. Cette perspective est à la base de la préoccupation du mouvement socialiste pour la classe ouvrière et son éducation politique. Les marxistes, affirment les néo-utopistes, ont placé une confiance exagérée et sans garantie dans la force objective des contradictions du capitalisme, sans parler du potentiel révolutionnaire de la classe ouvrière. De plus, ils ont échoué à se rendre compte du pouvoir et de la force persuasive de l’irrationnel.

L’issue hors de ce dilemme, affirment les néo-utopistes, consiste à inclure et propager des « mythes » qui peuvent inspirer et stimuler. Que de tels mythes correspondent ou non à une quelconque réalité objective est sans grande importance. Un principal défenseur de la « mythologisation » néo-utopique, Vincent Geoghegan, critique Marx et Engels pour avoir « failli à développer une psychologie. Ils ont laissé un très pauvre héritage sur les complexités des motivations humaines et la plupart de leurs successeurs immédiats ressentirent peu le besoin de surmonter cette insuffisance. » [25] À la différence des socialistes, se plaint Geoghegan, ce fut l’extrême droite, particulièrement les nazis, qui comprirent la puissance des mythes et de leur imagerie. « Ce fut les national-socialistes qui réussirent à créer la vision d’un Reich millénaire provenant des conceptions romantiques des chevaliers teutoniques, des rois saxons et des mystérieux appels du sang. La gauche a trop souvent renoncé à ce domaine, en marmonnant que la réaction appelle à la réaction. » [26]

Cet appel flagrant à l’irrationalisme, avec ses profondes implications politiques réactionnaires, découle d’une sorte de logique perverse de la perspective démoralisée qu’il n’existe aucune base objective à la révolution socialiste.

Ce qui ne peut être retrouvé dans aucune des jérémiades démoralisées au sujet de l’échec du marxisme, du socialisme et, bien sûr, de la classe ouvrière est une quelconque analyse historique concrète de l’histoire du 20e siècle, une quelconque tentative de découvrir, en se basant sur l’étude précise des événements, des partis et des programmes, les causes des victoires et des défaites du mouvement révolutionnaire au 20e siècle. Dans son édition de l’année 2000, qui était consacrée au thème de l’utopisme, le Socialist Register nous informait qu’il était nécessaire d’ajouter « une nouvelle couche conceptuelle au marxisme, une dimension précédemment manquante ou non développée. » [27] Ceci est la dernière chose dont nous ayons besoin. Ce qui est nécessaire, plutôt, est l’usage de la méthode matérialiste dialectique et historique dans l’étude et l’analyse du 20e siècle.

[14] Préface à Max Weber and Karl Marx de Karl Löwith (New York et Londres, 1993), p. 5.
[15] Interesting Times (New York, 2002), p. 127.
[16] New York, 2000, p. 3.
[17] Marxism and the Leap to the Kingdom of Freedom—The Rise and Fall of the Communist Utopia (Stamford, 1995)
[18] P. 225.
[19] New York, 2000, p. 286.
[20] C. B. Macpherson, The Rise and Fall of Economic Justice (Oxford, 1987), p. 77.
[21] Ibid, pp. 284-88.
[22] New York, 1995. p. 1.
[23] Ibid, pp. vii-viii.
[24] Ibid, p. 56.
[25] Utopianism and Marxism (New York, 1987), p. 68.
[26] Ibid, p. 72.
[27] Necessary and Unnecessary Utopias (Suffolk, 1999), p. 22.

 

(version originale anglaise, le 31 août 2005)

 





 

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