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Occupation de l'usine chimique Cellatex en France

par Guy Leblanc
21 juillet 2000

L'occupation de l'usine de synthèse textile Cellatex, à Givet en France, une ville de 8 000 habitants de l'Ardenne tout près de la frontière belge, par ses 153 salariés a pris fin aujourd'hui alors que l'entente intervenue avec le gouvernement dans la nuit de mercredi à jeudi était acceptée par un vote unanime des ouvriers.

L'occupation a commencé le 5 juillet dernier, alors qu'un juge déclarait Cellatex en faillite et ordonnait sa liquidation. Le jugement signifiait que les travailleurs perdraient leur prime de départ et une compensation spéciale de l'État auxquelles ils auraient eu droit si l'usine avait simplement fermé ses portes.

Dès le début de l'occupation, les ouvriers avaient menacé de faire exploser l'usine à l'aide des 46 tonnes de sulfure de carbone sur place. Ce produit chimique entre dans la fabrication de textiles comme la rayonne.

Lundi le 17 juillet, après une rencontre avec le nouveau préfet de l'Ardenne, Jean-Claude Vacher, les travailleurs en colère avaient relâché plusieurs centaines de litres d'acide sulfurique teint en rouge dans un petit affluent de la Meuse, qui prenant sa source au nord de la France, traverse la Belgique et les Pays-Bas. Les ouvriers ont cherché à utiliser l'intérêt pour l'environnement pour faire pression sur le gouvernement français et la compagnie Rhône-Poulenc, les propriétaires de l'usine jusqu'en 1991, pour qu'ils augmentent leurs primes de licenciement.

Les travailleurs demandaient que leurs salaires actuels soient protégés pour les 24 prochains mois, en plus d'une prime de départ de 150 000 francs, soit environ 45 000 $ et d'un congé de conversion de 18 mois avec 85 % de leur salaire brut. Vacher a dit qu'il avait déjà offert plus que ce à quoi la loi l'y autorisait avec une prime maximale de 2 500 francs par mois pour couvrir le manque à gagner sur leur salaire dans le cas où ils se reclasseraient, et une prime de départ de 50 000 à 60 000 francs. Finalement, les travailleurs ont obtenu 80 000 francs.

Le gouvernement français, voulant éviter que cette lutte puisse servir de précédent, le financement sera pris en charge par des institutions locales.

La situation des travailleurs de Cellatex est aggravée par une situation économique désastreuse dans les Ardennes, connaissant un taux de chômage de 22 pour cent, principalement causée par les restructurations industrielles en Europe. La grande majorité des ouvriers de Cellatex ne sont pas spécialisés, et leur chance de trouver un autre emploi est faible.

Les ouvriers ont été blâmés par l'ensemble de la classe politique française pour leurs gestes. Le ministre de l'Intérieur, Jean-Pierre Chevènement a déclaré : « Il n'est pas acceptable que, quelle que soit la situation difficile, les salariés puissent prendre en otages les populations avoisinantes, pas davantage que les riverains de la Meuse, en France, en Belgique, en Hollande, en répandant de l'acide sulfurique dans ce fleuve ».

Robert Hue, dirigeant du Parti communiste français a déclaré qu'il comprenait le désespoir des ouvriers de Cellatex mais les a exhortés à ne pas se « couper de l'opinion publique ».

Le porte-parole national des Verts, Denis Baupin, a lui déclaré « que l'on ne peut être que choqué par un tel acte, un précédent inquiétant en matière de conflits sociaux ».

Les travailleurs de Cellatex ont tenté de négocier les conditions de la fermeture de l'usine pour plus d'un an. Le dirigeant de la CGT, Christian Larose s'est plaint de ce que le gouvernement n'est pas écouté ses avertissements que « la situation était explosive dans l'entreprise » Il a ajouté que maintenant le conflit « prend un autre tour depuis que les gouvernements Belge et Néerlandais ont interrogé Paris et l'ont pressé de trouver une solution au conflit ».


 

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