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Le gouvernement québécois et les syndicats conspirent contre les grévistes de Vidéotron

Par Keith Jones
Le 19 octobre 2002

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Les négociations entre Vidéotron, une compagnie implantée dans le secteur de la câblodistribution et des services internet, et ses 2200 travailleurs ont repris mercredi après une intervention du premier ministre Bernard Landry et l'arrivée de Lucien Bouchard, le prédécesseur de Landry, dans l'équipe de négociateurs de la compagnie.

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a accueilli la nomination de Bouchard, le précédent premier ministre et chef du Parti québécois, déclarant qu'il gardait un «optimisme prudent» dans la nouvelle ronde de négociations. «Les deux parties ne peuvent se permettre un nouvel échec» a dit Henri Massé, le président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ).

L'intervention des dirigeants du Parti québécois (PQ) pour régler la grève doit être comprise comme un signal que la direction syndicale est prête à céder aux demandes de Vidéotron pour une diminution importante des salaires et l'élimination de centaines d'emplois. La bureaucratie syndicale depuis des décennies a soumis la classe ouvrière au parti de la grande entreprise qu'est le PQ, acceptant, entre autres choses, des milliards de dollars de compressions dans les secteurs de la santé, de l'éducation et des services sociaux. Le gouvernement du PQ, à travers la caisse de retraite provinciale sous contrôle du gouvernement, la Caisse de dépôt et placement (CDP), a déjà donné son appui à Vidéotron dans ses demandes aux techniciens et aux réparateurs, des concessions valant 30 millions par année.

Il y a deux ans, à la demande du premier ministre Landry, la Caisse a financé l'achat de Vidéotron par le géant de la publication et de l'impression Quebecor, bloquant l'acquisition de Vidéotron par son rival de Toronto, Rogers Communications. Cette manoeuvre avait pour but de créer un géant des médias et des télécommunications possédé par des francophones qui viserait à devenir un joueur important dans le nouveau domaine de la «convergence» de l'information. Mais l'effondrement des valeurs en Bourse de l'industrie des télécommunications a frappé Quebecor de plein fouet et aujourd'hui. Avec l'appui de la CDP qui détient 45 pour cent des actions de Quebecor Media, la compagnie cherche à rétablir une partie de sa marge de manoeuvre en tirant de plus grands profits des travailleurs de Vidéotron.

Avant sa nomination comme pdg de la Caisse de dépôt et placement, Henri-Paul Rousseau avait critiqué l'achat de Vidéotron pour être un investissement à saveur politique. Toutefois, aussitôt aux commandes de la CDP, il s'est empressé de se solidariser avec les attaques contre les travailleurs de Vidéotron. «Les économies que cherche Vidéotron sont importantes pour la valorisation de notre investissement. La compagnie en a besoin» a-t-il déclaré.

Avec l'appui du gouvernement québécois et de l'élite politique canadienne (l'ancien premier ministre canadien du Parti conservateur, Brian Mulroney, est son président du conseil d'administration), Quebecor a lancé un assaut frontal contre les travailleurs de Vidéotron, utilisant même des briseurs de grèves.

Le SCFP et la FTQ quant à eux, ont tout fait en leur pouvoir pour isoler et pour neutraliser les impacts politiques de cette grève. Ils ont même laissé des membres de la FTQ employés chez un des sous-traitants de Vidéotron faire le travail normalement exécuté par les travailleurs de Vidéotron. Ils n'ont pas demandé aux grévistes de chercher un appui chez la classe ouvrière, mais de faire pression sur le PQ, ce parti de la grande entreprise, pour qu'il intervienne dans la grève malgré que le gouvernement ait été depuis le premier jour de la grève un complice de Vidéotron dans la guerre que cette compagnie mène les travailleurs de Vidéotron en vertu de la participation de la CDP.

Le rôle que joue la bureaucratie ouvrière n'échappe pas aux grands médias capitalistes. Dans un article en première page mardi dernier, La Presse écrivait que «le président de la FTQ, Henri Massé, a pour sa part travaillé fort pour que le conflit ne dégénère pas en affrontement direct».

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