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L'armée américaine massacre 80 villageois en Afghanistan

Par Tom Carter
26 mai 2006

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Tôt lundi matin, au cours de la plus récente atrocité de l'occupation américaine en Afghanistan, des avions de guerre des États-Unis ont massacré au moins 80 villageois dans la province de Kandahar. Durant la dernière semaine, jusqu'à 350 personnes ont été tuées en Afghanistan lors d'une flambée de violence, la plus grave depuis l'invasion américaine d'octobre 2001.

Les avions de guerre A-10 Warthog de l'armée des États-Unis ont été appelés à mitrailler le village de Azizi, de dimanche soir à lundi en matinée. Les projectiles de 30 mm des A-10, tirés par l'immense canon de l'avion de combat à la vitesse de 4200 à la minute, ont été initialement conçus pour pénétrer l'armure des chars d'assaut. Ainsi, ils passent facilement à travers tous les matériaux utilisés pour les constructions ordinaires, y compris les corps humains. Les avions ont aussi largué plusieurs bombes sur le village.

Azizullah, un garçon de 18 ans qui a été coupé au visage et à la poitrine durant l'attaque, a décrit avoir vu des dizaines de corps mutilés alors qu'il fuyait le village. «Une bombe a frappé ma maison. J'ai été blessé et mes deux frères ont été tués», a-t-il raconté à l'Agence France-Presse (AFP).

Attah Mohammad, aussi interviewé par l'AFP, a affirmé que 24 membres de sa famille avaient été tués durant le bombardement. Un autre homme, Nasratullah, s'apprêtait à souper avec ses beaux-parents lorsque l'attaque a soudainement débuté. «J'ai réussi à m'enfuir mais je ne sais pas ce qui est arrivé à mes beaux-parents», a-t-il raconté.

Après que les avions eurent mitraillé et bombardé la zone, les forces de sécurité afghanes ont bouclé la région et empêché les ambulances et les médecins d'entrer au village. À cause de l'immense puissance destructrice des munitions utilisées durant l'opération, un décompte précis des pertes humaines ne pourra peut-être jamais être réalisé.

Le carnage et l'indignation populaire qui s'en est suivie ont été tels que même le président du régime fantoche pro américain, Hamid Karzaï, s'est senti obligé de faire une déclaration demandant une enquête militaire au sujet de la frappe aérienne. La rage populaire envers ces frappes aériennes mine l'appui à son régime qui est déjà mince.

Initialement, l'armée américaine avait affirmé que «80 Talibans» avaient été tués durant l'opération. Plus tard, ils ont été obligés d'admettre qu'un certain nombre de civils avaient été tués, mais ont cyniquement rejeté la responsabilité des morts sur les «combattants talibans» qui s'étaient cachés parmi les civils.

«La raison ultime pourquoi des civils ont été blessés et tués», a déclaré le porte-parole de l'armée américaine, Tom Collins, «est que les Talibans ont délibérément et obstinément décidé d'occuper les résidences de ces personnes.»

Paul Fitzpatrick, un lieutenant-colonel, a émis une déclaration qui insistait que ceux qui avaient été tués lundi «étaient des membres actifs du réseau des Talibans qui ont mené des attaques contre la coalition et les forces afghanes ainsi que contre des civils.»

«La coalition n'a pris pour cibles que la résistance armée, les enceintes et les bâtiments reconnus pour être des abris pour les extrémistes», stipule la déclaration.

L'armée américaine soutient maintenant que les troupes américaines et afghanes dans la région ont été attaquées par des combattants de la résistance dans le village ou dans ses environs. Dans la version des militaires, les gens ordinaires, hommes, femmes et enfants démembrés lors des frappes aériennes, s'appellent «bouclier humain», une bordée de mitrailles d'un A-10 s'appelle «autodéfense» et l'opération elle-même est une «victoire» contre «des combattants talibans endurcis».

En réalité, le régime marionnette des Américains et son armée affrontent une population qui est largement hostile à l'occupation. Face à un appui populaire chancelant pour la soi-disant «guerre au terrorisme» en Afghanistan, comme aux États-Unis eux-mêmes, l'armée américaine se tourne de plus en plus vers les méthodes coloniales brutales. Les atrocités de lundi matin sont une forme de punition collective sans discrimination qui a pour but de terroriser et d'intimider une population hostile.

Cette semaine, les militaires américains ont rapporté qu'ils étaient de plus en plus sous le feu d'une résistance armée. Mercredi dernier, il y a eu une bataille de huit heures pour le contrôle de la ville de Musa Qala dans le Helmand, à laquelle plus de 400 résistants ont participé. Mardi, la bataille a fait rage durant six heures dans Tarin Kowt, un district de la province d'Uruzgan, dans laquelle des douzaines de personnes furent tuées. Certaines régions des provinces du Sud, Helmand, Uruzgan et Kandahar sont en rébellion ouverte.

Le nombre des soldats américains dans le pays est récemment passé de 19.000 à 23.000, amenant le nombre total des soldats étrangers en Afghanistan à 30.000. Plusieurs milliers de soldats de l'OTAN supplémentaires, y compris 3500 soldats britanniques, vont être déplacés dans les provinces rebelles du Sud à la fin de juillet.

Karzaï, incapable pour des raisons politiques de reconnaître que son régime et l'occupation américaine sont largement détestés, a blâmé les «combattants étrangers» entrant dans le pays à partir du Pakistan pour l'éruption de violence. C'est le type d'arguments habituels et ils ont été fermement niés par Islamabad.

Lundi, le nouveau parlement afghan a aussi rejeté par un vote de 116 contre 15 la proposition de budget sur la base que les salaires prévus pour les fonctionnaires étaient trop élevés et ne seraient pas acceptés par les donateurs internationaux. Soixante-quinze pour cent du budget afghan provient de dons étrangers.

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